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GameStop : Les Codes Pokémon Chromatiques Koraidon & Miraidon Sont De Retour… Mais La Chasse Au Trésor Vire Au Cauchemar
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Pourquoi les fans de Pokémon s’arrachent-ils les cheveux devant les rayons de GameStop ?
GameStop a relancé la distribution des codes exclusifs pour obtenir Koraidon et Miraidon chromatiques dans Pokémon Écarlate et Violet, mais le système déçoit : 50 unités par magasin, des tickets de caisse à la place des cartes physiques, et une explosion des prix sur eBay (jusqu’à 50$ pour un code gratuit). Entre pénurie organisée, scalping effréné et responsabilités floues (GameStop pointe du doigt The Pokémon Company), les joueurs légitimes paient le prix fort. Une nouvelle crise qui relance le débat : les événements Pokémon sont-ils vraiment faits pour les fans… ou pour les revendeurs ?
A retenir :
- Distribution chaotique : GameStop relance les codes pour Koraidon & Miraidon Shiny, mais avec seulement ~50 unités par magasin et un système de tickets de caisse peu pratique.
- Marché noir en feu : Des codes gratuits en théorie se vendent jusqu’à 50$ sur eBay, avec des annonces multipliées par 10 depuis la relance.
- GameStop vs. Pokémon Company : Le revendeur rejette la faute sur l’allocation des stocks, tandis que les joueurs accusent un système conçu pour le scalping.
- Frustration générale : Les fans dénoncent une injustice – ceux qui font la queue repartent souvent bredouilles, tandis que les revendeurs raflent tout.
- Le débat qui fâche : Faut-il réformer les distributions Pokémon pour éviter ces dérives ? Les alternatives (loteries, digital) sont-elles viables ?
La ruée vers l’or chromatique : quand GameStop devient un champ de bataille
Imaginez la scène : des dizaines de dresseurs massés devant un GameStop dès l’ouverture, smartphones en main, prêts à scanner le moindre bout de papier pour obtenir Koraidon ou Miraidon chromatique. Depuis le 15 mars 2024, c’est le quotidien des magasins participants aux États-Unis, où GameStop a relancé – après une première vague épuisée en 48h – la distribution de ces codes ultra-rare. Problème : entre stocks ridiculement limités (environ 50 par enseigne) et un système de tickets de caisse peu intuitif, l’opération tourne au fiasco. Les réseaux sociaux s’embrasent, avec des hashtags comme #PokémonScalping ou #GameStopFail en tête des tendances.
À l’origine, ces codes devaient être distribués sous forme de cartes physiques, comme pour les événements précédents. Mais face à la demande, GameStop a opté pour des reçus imprimés – une solution low-cost qui complique la tâche des joueurs. "On dirait une chasse au trésor sans carte", résume Alex, 22 ans, un dresseur ayant fait 3 GameStop différents sans succès. Pire : certains magasins auraient oublié de participer, ou reçu leurs stocks avec plusieurs jours de retard, selon des témoignages sur Reddit.
Pourtant, GameStop tente de se défendre. Dans un communiqué laconique, le revendeur explique que "les quantités sont déterminées par The Pokémon Company", et que les magasins n’ont "aucun contrôle" sur les stocks. Une réponse qui n’a pas convaincu Marcus, modérateur du subreddit r/PokemonScarletViolet : "C’est toujours la même reponse : ‘C’est pas nous, c’est eux’. Mais qui paie les pots cassés ? Les fans, encore une fois."
eBay, le paradis des scalpeurs : quand un code gratuit vaut 50 dollars
Si la pénurie est un problème, le marché noir en est la conséquence la plus visible. Dès les premières heures de la distribution, des centaines d’annonces ont envahi eBay, Facebook Marketplace et même Discord, avec des prix allant de 20$ à 50$ pour un simple code. "J’ai vu un lot de 5 codes partir à 150$", témoigne Sophie, 19 ans, qui a préféré abandonner après avoir essuyé trois refus en magasin.
Les données parlent d’elles-mêmes :
- +400% d’annonces pour des codes Pokémon sur eBay depuis le 15 mars (source : Terapeak).
- Prix moyen d’un code Koraidon/Miraidon Shiny : 32$ (contre 0$ en théorie).
- Certains vendeurs proposent des "packs VIP" avec garantie de réception sous 24h… pour 80$.
Face à ce phénomène, The Pokémon Company reste silencieuse. Pourtant, la marque a déjà été critiquée pour des distributions similaires, comme celle de Mewtwo Shiny en 2022, où des codes s’étaient vendus jusqu’à 100$. "Ils savent très bien que ça va arriver, mais ils ne changent rien", s’indigne Thomas, collectionneur depuis 10 ans. Certains accusent même la marque de complicité passive : "Moins il y a de codes, plus ils deviennent ‘précieux’, et plus ça fait parler du jeu. C’est du marketing déguisé."
Derrière les codes, une question : les événements Pokémon sont-ils encore faits pour les fans ?
Cette crise relance un débat récurrent : les distributions physiques de Pokémon sont-elles encore adaptées à l’ère numérique ? Plusieurs solutions alternatives existent, mais chacune a ses limites :
- Codes digitaux (via newsletter ou site officiel) : Risque de bots qui raflent tout en quelques secondes (comme pour les codes Pikachu World Championship 2022).
- Loteries : Plus équitable, mais moins "magique" pour les collectionneurs qui aiment l’aspect physique.
- Événements en magasin avec preuve d’achat : Compliqué à organiser et exclut les joueurs ne vivant pas près d’un revendeur.
Pour Julien, organisateur de tournois Pokémon en France, le problème est plus profond : "Les événements devraient récompenser l’engagement, pas la chance ou la rapidité. Pourquoi ne pas lier ces codes à des défis en jeu, ou à des participations à des tournois locaux ?" Une idée qui séduit, mais qui demanderait une refonte totale du système actuel.
Du côté des joueurs, la lassitude grandit. Emma, 28 ans, qui collectionne les Pokémon depuis Rouge et Bleu, avoue : "Avant, c’était excitant de chasser ces événements. Maintenant, c’est juste éreintant. On a l’impression de se battre contre des robots et des revendeurs, pas de jouer à Pokémon." Un sentiment partagé par beaucoup, qui voient dans ces distributions une trahison de l’esprit originel de la franchise : le partage et l’aventure.
Le saviez-vous ? L’histoire secrète des codes Pokémon (et pourquoi ils créent toujours la polémique)
Les codes distribués en magasin ne datent pas d’hier. Dès 2002, avec Pokémon Rubis et Saphir, Nintendo expérimentait des cartes e-Reader pour débloquer des événements spéciaux. Mais c’est avec Pokémon X et Y (2013) et l’arrivée des codes Mystère que le système s’est généralisé. À l’époque, les distributions étaient bien moins controversées… car bien moins scalpées.
Le tournant ? 2016, avec la sortie de Pokémon Soleil et Lune. Les codes pour Magearna ou Marshadow se sont vendus comme des petits pains sur eBay, marquant le début d’une ère où les revendeurs ont pris le contrôle. Depuis, chaque événement majeur est systématiquement monétisé par des tiers, avec une inflation des prix de 300% en moyenne (source : PriceCharting).
Ironie de l’histoire : en 2019, The Pokémon Company avait tenté une distribution 100% digitale pour Zeraora… avant de revenir aux codes physiques un an plus tard, sous la pression des fans nostalgiques. Un aller-retour qui montre bien les contradictions de la franchise : entre modernité et tradition, entre accessibilité et rareté artificielle.
Et maintenant ? Les pistes pour éviter un nouveau fiasco
Alors, que faire pour que la prochaine distribution ne tourne pas au cauchemar ? Voici les solutions les plus plausibles, selon les experts :
- Limiter à 1 code par compte Nintendo : Techniquement faisable, mais nécessiterait une coordination avec les revendeurs.
- Distribuer via l’appli Pokémon GO : Comme pour Meltan en 2018, mais avec un système de quêtes pour éviter le farming.
- Organiser des événements en ligne avec des défis communautaires (ex : battre 1 million de raids pour débloquer un code).
- Vendre des codes à prix fixe (5-10$) via le Pokémon Center, pour éliminer le marché noir.
Pour l’heure, GameStop et The Pokémon Company gardent le silence sur d’éventuelles améliorations. Mais une chose est sûre : si rien ne change, la prochaine distribution sera encore plus chaotique. Comme le résume Léo, 30 ans, un vétéran de la série : "On dirait que Pokémon a oublié que ses fans sont des joueurs, pas des collectionneurs obsédés ou des revendeurs. Dommage, parce qu’à la base, c’était juste censé être marrant."
En attendant, une question persiste : la prochaine fois que vous verrez une file d’attente devant un GameStop, saurez-vous si ce sont des fans… ou des revendeurs ?