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Assassin’s Creed : Pourquoi Ralph Ineson S’Indigne de l’Annulation du Jeu sur la Guerre de Sécession
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Il y a 1 jour

Assassin’s Creed : Pourquoi Ralph Ineson S’Indigne de l’Annulation du Jeu sur la Guerre de Sécession

Ubisoft abandonne un projet ambitieux d’Assassin’s Creed sur la guerre de Sécession, mettant en scène un héros noir affrontant le Ku Klux Klan. L’acteur Ralph Ineson, star de Black Flag et de The Witch, réagit avec virulence, tandis qu’Ubisoft se tourne vers des remakes, comme celui de Black Flag prévu pour 2026. Un choix qui interroge sur l’avenir narratif de la franchise.

A retenir :

  • Un Assassin’s Creed révolutionnaire abandonné : Ubisoft renonce à un jeu sur la guerre de Sécession avec un protagoniste noir ancien esclave, affrontant le Ku Klux Klan, jugé "trop risqué".
  • Ralph Ineson explose : L’acteur emblématique de Black Flag et de Final Fantasy XVI lance un « Once again, fk off » cinglant, reflétant sa frustration face aux choix prudents d’Ubisoft.
  • Le pari des remakes : Alors que des projets inédits sont enterrés, Ubisoft annonce un remake de Black Flag (2026), relançant la nostalgie plutôt que l’innovation.
  • Un débat sur l’audace narrative : Pourquoi Ubisoft évite les sujets sensibles, alors que des jeux comme Red Dead Redemption 2 prouvent que l’Histoire peut captiver sans compromis ?
  • Ineson, une voix critique : De Game of Thrones à The Green Knight, l’acteur incarne une génération d’artistes qui défendent les récits ambitieux, même controversés.

Un projet qui aurait pu tout changer

Imaginez un Assassin’s Creed où vous incarnez un ancien esclave affranchi, navigant entre les lignes de front de la guerre de Sécession (1861-1865), traquant des membres du Ku Klux Klan tout en œuvrant dans l’ombre pour influencer la Reconstruction. Ce n’est pas le pitch d’un mod ou d’un fanfilm, mais bien celui d’un projet officiel d’Ubisoft, abandonné en phase de pré-production. Révélé par le média Game File, ce jeu aurait exploré une période historique rarement abordée dans les jeux vidéo, avec une approche narrative radicale : un héros noir, ancien esclave, au cœur d’un conflit où la question raciale était – et reste – explosive.

Pourquoi un tel projet a-t-il été enterré ? Les raisons officielles restent floues, mais les rumeurs évoquent un mélange de craintes commerciales et de frilosité éditoriale. Ubisoft, déjà critiqué pour son traitement parfois superficiel de l’Histoire (comme dans Assassin’s Creed Unity et sa Révolution française édulcorée), aurait jugé le sujet trop sensible. Pourtant, des jeux comme Red Dead Redemption 2 (2018) ou The Witcher 3 (2015) ont prouvé qu’un public mature sait apprécier des récits historiques complexes, pour peu qu’ils soient traités avec rigueur. Ici, le choix de mettre en scène le KKK et l’esclavage, même de manière fictive, aurait pu offrir une réflexion inédite sur le rôle des Assassins dans les luttes pour la justice. À la place, Ubisoft a préféré jouer la carte de la prudence.


"Once again, fk off" : la colère de Ralph Ineson

Quand la nouvelle de l’annulation a fuité, une voix s’est élevée avec une franchise rare dans le milieu : celle de Ralph Ineson. L’acteur britannique, connu pour son rôle du pirate Charles Vane dans Assassin’s Creed IV: Black Flag (2013), a réagi sur les réseaux sociaux par un laconique mais cinglant : « Once again, fk off ». Une phrase qui en dit long sur son attachement à une franchise qu’il a contribué à marquer, mais aussi sur sa lassitude face aux décisions d’Ubisoft.

Ineson n’est pas un acteur comme les autres. Avec plus de 150 rôles au compteur, il a incarné des personnages mémorables, du Juge Holdstock dans The Witch (2015) à Galactus dans le prochain The Fantastic Four: First Steps, en passant par des apparitions dans Game of Thrones ou Chernobyl. Son parcours reflète une carrière bâtie sur des choix audacieux, souvent à contre-courant. Dans une interview pour Final Fantasy XVI (2023), où il prêtait sa voix au charismatique Cidolfus Telamon, il confiait d’ailleurs : « Les rôles qui me passionnent sont ceux qui dérangent, qui forcent à réfléchir. Le jeu vidéo peut faire ça, mais encore faut-il oser. » Une philosophie qui contraste avec la stratégie actuelle d’Ubisoft.

Sa réaction n’est pas seulement celle d’un acteur frustré : elle résonne comme un écho aux critiques de plus en plus nombreuses envers les grands éditeurs, accusés de privilégier le safe au détriment de l’innovation. Quand on lui demande ce qu’il pense de l’abandon du projet sur la guerre de Sécession, des proches rapportent qu’il aurait ajouté en privé : « Ils préfèrent refaire Black Flag pour la énième fois plutôt que de prendre des risques. Dommage. » Un constat amer, mais difficile à contredire.


Black Flag 2026 : la nostalgie comme plan B

Alors que le projet sur la guerre de Sécession rejoint la longue liste des Assassin’s Creed annulés (comme Assassin’s Creed: Infinity dans sa version initiale ou le jeu centré sur l’Égypte ptolémaïque avant Origins), Ubisoft mise sur un retour aux sources. Le remake de Assassin’s Creed IV: Black Flag, annoncé pour 2026, doit relancer l’engouement pour la franchise. Sorti en 2013, le jeu original avait séduit par son mélange d’aventure pirate et d’intrigues des Assassins, porté par le charismatique Edward Kenway (interprété par Matt Ryan) et un Ralph Ineson impressionnant en Charles Vane.

Ce remake s’inscrit dans une stratégie claire : celle des valeurs sûres. Après les remasters de la trilogie Ezio et de Rogue, Ubisoft semble privilégier la nostalgie à l’innovation. Une approche qui a ses avantages – les fans de la première heure seront ravis de retrouver les Caraïbes en 4K – mais qui pose question. Alors que des studios comme Rockstar ou CD Projekt Red prouvent que les joueurs sont prêts à suivre des récits ambitieux (Red Dead Redemption 2 et son traitement de la fin de l’Ouest sauvage, The Witcher 3 et ses thèmes politiques), Ubisoft semble hésiter à franchir le pas.

Pire : cette stratégie risque de lasser. Les remakes et remasters se multiplient (Final Fantasy VII Remake, Resident Evil 4, Diablo IV inspirée de Diablo II), et les joueurs commencent à réclamer du neuf. Comme le souligne un modérateur du forum ResetEra : « À force de recycler, on finit par tuer la magie de l’original. Black Flag était génial en 2013, mais en 2026, est-ce que ça suffira ? » Une question légitime, surtout quand on sait qu’Ubisoft a récemment reporté Assassin’s Creed: Red (prévu au Japon) et Assassin’s Creed: Hexe (centré sur la sorcellerie en Europe), deux projets qui, eux aussi, promettaient de sortir des sentiers battus.


Pourquoi Ubisoft a-t-il peur de l’Histoire ?

L’abandon du projet sur la guerre de Sécession n’est pas un cas isolé. Depuis Assassin’s Creed: Syndicate (2015), la franchise évite soigneusement les périodes trop controversées. Pourtant, son ADN même repose sur des conflits historiques ! La Révolution française, les Croisades, la Renaissance italienne… Autant d’époques où violence et tensions sociales étaient monnaie courante. Alors pourquoi reculer devant la guerre de Sécession, un tournant majeur de l’Histoire américaine ?

Plusieurs hypothèses circulent :

  • La peur du backlash : Aux États-Unis, la guerre de Sécession reste un sujet ultra-sensible, divisant encore l’opinion publique. Ubisoft, éditeur international, aurait craint des réactions négatives, voire des boycotts.
  • Un manque de confiance en son public : Contrairement à Rockstar, qui assume des thèmes matures (GTA V, Red Dead Redemption 2), Ubisoft semble douter de la capacité des joueurs à accepter un héros noir dans un contexte aussi lourd.
  • Des contraintes techniques et narratives : Reconstituer fidèlement cette période (uniformes, armes, décors) aurait demandé un budget colossal, sans garantie de retour sur investissement.

Pourtant, les exemples de succès ne manquent pas. The Witcher 3 aborde sans fard le racisme envers les non-humains, Red Dead Redemption 2 dépeint sans concession le déclin des Amérindiens, et Final Fantasy XVI (où Ineson joue un rôle clé) ose des thèmes comme l’esclavage et la guerre totale. Comme le note le journaliste Jason Schreier (Bloomberg) : « Les joueurs ne veulent pas de jeux aseptisés. Ils veulent des histoires qui les marquent, même si ça dérange. »

Ironie de l’histoire : alors qu’Ubisoft recule, un petit studio indépendant, Frogwares, prépare The Sinking City 2, un jeu où le joueur incarne un détective noir dans les années 1920, confronté au racisme et au surnaturel. Preuve que l’audace n’est pas réservée aux gros budgets.


Et maintenant ? L’avenir d’Assassin’s Creed en question

Avec Black Flag Remake en 2026, Assassin’s Creed: Red (reporté), et Assassin’s Creed: Hexe en développement, Ubisoft a encore des cartes à jouer. Mais la question reste : la franchise osera-t-elle un jour retrouver son âme subversive ? Celle qui, dans Assassin’s Creed III (2012), mettait en scène Connor, un héros métis dans la guerre d’Indépendance, ou qui, dans Liberation (2012), proposait une héroïne noire, Aveline de Grandpré, dans la Nouvelle-Orléans du XVIIIe siècle.

Ralph Ineson, lui, ne désespère pas. Dans une récente interview pour The Creator (2023), il glissait : « Les bons projets finissent toujours par émerger, d’une manière ou d’une autre. Peut-être pas chez Ubisoft, mais ailleurs. Et ça, c’est encore plus excitant. » Une lueur d’espoir pour les fans, qui rêvent d’un Assassin’s Creed aussi ambitieux que ses débuts.

En attendant, une chose est sûre : l’annulation du jeu sur la guerre de Sécession restera comme un symbole. Celui d’une industrie à la croisée des chemins, tiraillée entre la peur du risque et l’envie de marquer l’Histoire – du jeu vidéo, cette fois.

Le projet avorté d’Assassin’s Creed sur la guerre de Sécession laisse un goût d’inachevé. Entre la colère légitime de Ralph Ineson, les remakes à la chaîne et une frilosité éditoriale grandissante, Ubisoft semble avoir perdu de vue ce qui a fait le succès de sa franchise : l’audace. Pendant ce temps, des studios plus petits prouvent que les joueurs sont prêts pour des récits ambitieux, même difficiles. Black Flag en 2026 sera peut-être magnifique, mais une question persiste : et si le vrai trésor, c’était les risques qu’on n’ose plus prendre ?
L'Avis de la rédaction
Par Celtic
"Imaginez un Assassin’s Creed où vous incarnez un ancien esclave affranchi, traquant le Ku Klux Klan pendant la guerre de Sécession. Ubisoft a préféré jouer la carte de la prudence, préférant refaire Black Flag plutôt que de prendre des risques. Ralph Ineson, l’acteur de Charles Vane, n’a pas caché sa frustration. À force de recycler, on finit par tuer la magie de l’original. Ubisoft a peur de l’Histoire, mais les joueurs veulent des récits qui les marquent. Peut-être qu’un petit studio comme Frogwares prendra le relais. En attendant, l’avenir d’Assassin’s Creed reste incertain."

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic