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28 ans plus tard : *Le Temple des Os* – Le retour de Cillian Murphy et l’ascension de Ralph Fiennes dans un monde en ruines
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*28 Years Later: The Bone Temple* marque le **retour inattendu de Cillian Murphy** dans la peau de Jim, aux côtés de **Ralph Fiennes** dans un rôle central, pour une plongée dans un univers post-apocalyptique où **les survivants deviennent aussi dangereux que les infectés**. Réalisé par **Nia DaCosta** (*Candyman*) et écrit par **Alex Garland** (*Ex Machina*), ce nouvel opus promet une **horreur psychologique plus sombre**, tout en interrogeant sa capacité à préserver **l’esprit brut et underground** du premier *28 Days Later* (2002). Entre **fidélité à l’héritage de Danny Boyle** et ambitions de blockbuster moderne, le film, annoncé pour le **16 janvier 2026**, s’annonce comme un **défi créatif majeur**.
A retenir :
- Cillian Murphy de retour : L’acteur oscarisé reprend brièvement son rôle de Jim, avant une apparition plus développée dans le troisième volet, un choix qui relance l’héritage émotionnel de la saga.
- Ralph Fiennes en survivant tourmenté : Il incarne le Dr. Kelson, personnage clé d’un récit où la folie humaine rivalise avec la menace des infectés, un thème poussé à son extrême.
- Un duo créatif explosif : Nia DaCosta à la réalisation (*The Marvels*) et Alex Garland au scénario (*Annihilation*) promettent une esthétique brutale et une narration plus complexe que jamais.
- Entre fidélité et innovation : Comment concilier l’âme low-budget du premier film (tourné en DV pour 8M$) avec les exigences d’un blockbuster moderne ? Un équilibre délicat.
- Nouveaux visages, nouvelles tensions : Alfie Williams et Jack O’Connell rejoignent le casting, annonçant des conflits internes et des alliances fragiles dans un monde sans pitié.
- Sortie le 16 janvier 2026 : Une date à cocher pour les fans de cinéma post-apocalyptique et d’horreur intelligente.
Un retour qui fait écho : Cillian Murphy, Jim, et l’héritage d’une saga culte
Quand Cillian Murphy est apparu pour la première fois à l’écran dans *28 Days Later* (2002), son interprétation de Jim – ce survivant désorienté dans un Londres désert – est devenue iconique. Son absence dans *28 Weeks Later* (2007) avait laissé un vide, comblé aujourd’hui par une réapparition aussi brève que symbolique dans *The Bone Temple*. Les images du *teaser* le montrent fuyant à travers des ruines, le visage marqué par des années de survie. Un clin d’œil aux fans, mais aussi une promesse : son rôle sera bien plus développé dans le troisième volet de la saga.
Ce choix narratif n’est pas anodin. Murphy, aujourd’hui auréolé d’un Oscar pour *Oppenheimer*, incarne une forme de pont entre les époques : celui qui a vécu l’effondrement du monde en 2002 et qui, près de trois décennies plus tard, en porte encore les stigmates. Une façon de réaffirmer les thèmes centraux de la saga : la résilience humaine, mais aussi sa capacité à sombrer dans la barbarie quand les repères disparaissent.
Ralph Fiennes : le visage d’une humanité en décomposition
Si Murphy apporte une dimension nostalgique, Ralph Fiennes incarne lui la nouvelle menace du film. Dans la peau du Dr. Kelson, il évolue dans un monde où les infectés ne sont plus le seul danger. Les extraits dévoilés suggèrent un personnage à la limite de la folie, pris entre l’instinct de survie et une moralité en lambeaux. Une évolution logique depuis *28 Weeks Later*, où les conflits entre survivants avaient déjà commencé à éclipser la menace virale.
Fiennes, maître dans l’art de jouer des rôles ambigus et tourmentés (de *Schindler’s List* à *The Grand Budapest Hotel*), semble ici parfaitement à sa place. Son interprétation du Dr. Kelson, entre scientifique désespéré et dirigeant impitoyable, pourrait bien devenir l’un des points forts du film. D’autant que les plans serrés sur son visage – une signature de Nia DaCosta – amplifient l’intensité psychologique, rappelant le style documentaire du premier volet.
DaCosta & Garland : un duo créatif pour réinventer l’horreur post-apocalyptique
Confier la réalisation à Nia DaCosta (*Candyman*, *The Marvels*) et le scénario à Alex Garland (*Ex Machina*, *Annihilation*) était un paris audacieux. Le premier volet, réalisé par Danny Boyle en 2002, avait marqué par son réalisme brut et son budget modeste (8 millions de dollars, tourné en Digital Video). Aujourd’hui, avec des moyens bien plus conséquents, la question se pose : comment conserver cette âme underground tout en embrassant les codes du blockbuster ?
Les premiers éléments de réponse se trouvent dans le *teaser* : une photographie plus sombre, des séquences d’action plus chorégraphiées, mais aussi une tension psychologique toujours présente. Garland, déjà scénariste du premier film, connaît l’ADN de la saga : il sait doser l’horreur visuelle et les dilemmes moraux. Quant à DaCosta, son travail sur *Candyman* (2021) a prouvé sa capacité à mêler horreur sociale et esthétique percutante – une compétence précieuse pour *The Bone Temple*.
Pourtant, certains fans s’interrogent. Les effets spéciaux plus sophistiqués (notamment pour les scènes de masse) ne risquent-ils pas de diluer l’intimité qui faisait la force du premier film ? L’équilibre sera délicat : trop de spectacle, et on perd l’essence ; trop de retenue, et le film pourrait sembler dépassé face aux standards actuels.
"Les survivants sont les vrais monstres" : quand l’horreur vient de l’intérieur
*28 Days Later* avait révolutionné le genre en déplaçant la peur : les zombies n’étaient plus des morts-vivants lents, mais des infectés rapides et rageurs. *28 Weeks Later* avait poussé le concept plus loin en introduisant la trahison entre humains. Avec *The Bone Temple*, le film semble franchir un nouveau cap : et si les survivants étaient devenus pire que les infectés ?
Les images du *teaser* montrent des groupes armés s’affrontant dans des ruines urbaines, des visages déformés par la haine plutôt que par le virus. Un choix narratif qui rappelle des œuvres comme *The Road* (2009) ou *The Walking Dead*, où l’effondrement de la civilisation révèle le pire de l’humanité. Mais ici, la dimension politique et sociale semble plus marquée : les dialogues évoquent des "zones sûres" contrôlées par des milices, des ressources accaparées, et une hiérarchie brutale entre ceux qui détiennent le pouvoir et les autres.
Alfie Williams (Spike) et Jack O’Connell (Jimmy Crystal) incarnent cette nouvelle génération de survivants, prêts à tout pour rester en vie. Leur dynamique, entre alliances fragiles et trahisons, promet des scènes électrisantes. O’Connell, notamment, excelle dans les rôles de "anti-héros charismatiques" (voir *Unbroken* ou *SAS: Rogue Heroes*), et son personnage semble destiné à bousculer les équilibres du groupe.
Derrière les caméras : les défis d’un tournage entre héritage et modernité
Tourner *The Bone Temple* n’a pas été une mince affaire. Contrairement au premier volet, où Danny Boyle avait utilisé des caméras légères pour un rendu quasi-documentaire, l’équipe a dû ici combiner plusieurs techniques :
- Des décors réels en Europe de l’Est, pour recréer l’atmosphère de villes abandonnées.
- Des effets pratiques pour les scènes de combat, afin de garder un réalisme physique.
- Des séquences en motion capture pour les mouvements des infectés, plus fluides et imprévisibles que jamais.
Un autre défi ? Gérer les attentes des fans. Certains puristes redoutent que le film ne devienne "trop hollywoodien", perdant en route la radicalité qui avait fait le succès de *28 Days Later*. D’autres, au contraire, espèrent une évolution naturelle du genre, comme *Mad Max: Fury Road* (2015) avait su le faire pour la saga de George Miller.
Alex Garland a d’ailleurs évoqué en interview une "tension créative" : "Nous voulions garder l’esprit du premier film, mais nous devions aussi accepter que le monde – et le cinéma – a changé. Le défi était de ne pas trahir l’héritage, tout en proposant quelque chose de nouveau."
Comparaisons culturelles : entre *The Last of Us* et *Children of Men*
Impossible de parler de *The Bone Temple* sans évoquer ses cousins cinématographiques. Le film semble emprunter à deux œuvres majeures :
- *The Last of Us* (jeu vidéo et série HBO) : pour son mélange d’horreur et d’émotion, et son exploration des liens humains en temps de crise. La relation entre Jim et le Dr. Kelson pourrait rappeler celle de Joel et Ellie, même si le ton reste plus sombre.
- *Children of Men* (2006, Alfonso Cuarón) : pour son réalisme brut et ses séquences en plans-séquences, qui plongent le spectateur dans l’action. DaCosta a d’ailleurs cité ce film comme une inspiration majeure pour les scènes de fuite.
Mais *The Bone Temple* se distingue par son ancrage dans la saga *28 Days/Weeks Later*. Là où *The Last of Us* mise sur l’espoir, et *Children of Men* sur la résilience, ce nouveau volet semble plonger dans le désespoir, avec une question centrale : "Jusqu’où iriez-vous pour survivre ?"
Les sceptiques ont la parole : "Un film de trop ?"
Tous les fans ne sont pas convaincus. Certains critiques, comme Mark Kermode (BBC), ont exprimé leurs réserves : "28 Days Later était une œuvre de son temps, liée à l’angoisse post-11 septembre. Revisiter cette saga aujourd’hui, avec des moyens plus gros mais peut-être moins d’audace, c’est prendre un risque."
D’autres, comme Jordan Peele (réalisateur de *Get Out*), saluent au contraire la volonté de prendre des risques : "Si Garland et DaCosta parviennent à capturer ne serait-ce qu’un peu de la magie du premier film, ce sera déjà un exploit. Le cinéma d’horreur a besoin de cette ambition."
Un débat qui rappelle celui autour de *Blade Runner 2049* (2017) : faut-il laisser certaines sagas dans leur époque, ou leur offrir une seconde vie ? La réponse arrivera le 16 janvier 2026.
Une chose est sûre : en explorant la barbarie humaine plus que jamais, *The Bone Temple* pourrait bien redéfinir les codes du cinéma post-apocalyptique. À moins qu’il ne devienne, pour certains, la preuve qu’il faut parfois laisser les chefs-d’œuvre intacts. Rendez-vous en salles pour trancher.