Il y a 48 jours
Alan Cumming dans *Avengers: Doomsday* : un tournage en aveugle, entre secrets d'État et rédemption
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Alan Cumming révèle avoir tourné ses scènes pour Avengers: Doomsday dans des conditions dignes d’un thriller d’espionnage : **isolement total**, noms de personnages falsifiés, et écrans verts sans repères. Un retour après 20 ans comme Nightcrawler, qu’il qualifie de "réparateur" après le tournage "horrible" de *X-Men 2* (2003), mais qui interroge sur la cohérence d’un blockbuster où même les acteurs deviennent des pions d’une **stratégie de désinformation**. Entre rédemption personnelle et défis techniques, ce tournage ultra-secret annonce-t-il une révolution… ou un risque pour la magie des X-Men ?
A retenir :
- Alan Cumming a tourné **toutes ses scènes en isolation absolue**, entouré d’écrans verts, sans connaître ses partenaires (y compris Pedro Pascal) ni les vrais noms des personnages.
- Des **protocoles dignes de *Mission: Impossible*** : noms falsifiés, scripts cryptés, et une opacité totale pour éviter les fuites, au point que Cumming a cru interagir avec Pascal… avant de douter.
- Un **retour "thérapeutique"** après *X-Men 2* (2003), marqué par des tensions avec Bryan Singer : *"C’était vraiment réparateur"*, confie-t-il, malgré des conditions de tournage tout aussi étranges.
- La réunion des **X-Men historiques** (Stewart, Grammer, McKellen) se fera surtout **via des effets visuels**, avec des tournages séparés – une méthode déjà testée dans *The Marvels* (2023), où des cameos étaient 100% numériques.
- **Le pari risqué de Marvel** : ces techniques ultra-sécurisées parviendront-elles à recréer l’alchimie des dynamiques d’équipe qui firent le succès des *X-Men* originaux ?
- Un tournage qui pose question : **quand le secret étouffe la création**, jusqu’où les studios peuvent-ils pousser la désinformation sans nuire au film ?
Dans la peau de Nightcrawler… mais seul face au vide
Imaginez incarner un personnage emblématique comme **Nightcrawler**, entouré de légendes du cinéma comme **Patrick Stewart** ou **Ian McKellen**, et pourtant… **tourner dans le vide**, sans savoir avec qui vous jouez, ni même où se situe votre scène dans l’intrigue. C’est l’expérience surréaliste qu’a vécue **Alan Cumming** sur le plateau d’*Avengers: Doomsday*, le prochain blockbuster Marvel prévu pour **2026**. L’acteur écossais, qui reprend son rôle de **Kurt Wagner** après 20 ans d’absence, a révélé à *Gold Derby* des détails qui ressemblent davantage à un **protocole d’espionnage** qu’à un tournage hollywoodien classique.
*"La moitié du temps, je ne savais même pas avec qui je jouais"*, avoue-t-il, décrivant un environnement où **les noms des personnages étaient modifiés**, les scripts partiels, et les interactions réduites à des **marques au sol** et des écrans verts. Une méthode qui rappelle les tournages de *The Mandalorian*, mais en version **"low-tech"** : pas de *volume* LED immersif ici, juste **l’isolement et l’incertitude**. *"On m’a dit : ‘Tu parles à Untel’, mais je n’avais aucune idée de qui c’était vraiment"*, précise-t-il, évoquant même une scène de combat avec **Pedro Pascal** (qui incarnera **Reed Richards/Mr. Fantastic**)… avant de tempérer : *"J’ai peut-être fait exploser Internet pour rien."*
Cette opacité extrême n’est pas sans rappeler les **protocoles de *Mission: Impossible***, où Tom Cruise et son équipe tournent parfois avec des scripts incomplets pour éviter les fuites. Mais chez Marvel, la stratégie semble poussée à son paroxysme : **les acteurs deviennent des pions** dans une partie d’échecs où même eux ignorent les règles. *"C’était comme jouer une pièce de théâtre les yeux bandés"*, compare Cumming, soulignant l’absurdité d’un système où **le secret prime sur la cohérence artistique**.
"Réparateur" : quand Nightcrawler exorcise *X-Men 2*
Pour Alan Cumming, ce retour sous le maquillage bleu de **Nightcrawler** a une dimension presque **thérapeutique**. L’acteur garde en effet un souvenir **"horrible"** du tournage de *X-Men 2* (2003), marqué par des tensions avec **Bryan Singer**, aujourd’hui discrédité pour des affaires d’agressions sexuelles. *"C’était un environnement toxique"*, se souvient-il, sans entrer dans les détails. Deux décennies plus tard, reprendre le rôle dans un contexte radicalement différent – malgré l’isolement – lui a offert une forme de **rédemption** : *"C’était vraiment réparateur. Comme si je pouvais enfin tourner la page."*
Pourtant, l’ironie est cruelle : si les conditions de 2003 étaient **humainement difficiles**, celles de 2024 le sont **artistiquement**. Cumming tourne seul, sans repères, dans un univers où même les **dynamiques d’équipe** – l’âme des *X-Men* – sont sacrifiées sur l’autel du secret. *"On nous dit que tout sera assemblé en postproduction, mais… comment recréer la magie d’un regard échangé, d’une réplique improvisée, quand on n’a jamais vu son partenaire ?"*, s’interroge-t-il, mettant le doigt sur le **défis majeur** d’*Avengers: Doomsday* : **concilier sécurité et émotion**.
Les X-Men 2.0 : une réunion 100% numérique ?
*Avengers: Doomsday* marque le grand retour des **mutants de Fox** dans l’Univers Cinématographique Marvel (MCU). Aux côtés de Cumming, on retrouvera **Patrick Stewart (Professeur X)**, **Kelsey Grammer (Beast)**, et **Ian McKellen (Magnéto)** – une dream team qui, selon les rumeurs, ne se croisera **jamais physiquement** sur le plateau. Comme pour *The Marvels* (2023), où des acteurs comme **Anson Mount (Black Bolt)** n’avaient tourné que quelques plans en fond vert avant d’être intégrés numériquement, Marvel mise sur une **postproduction intensive** pour recréer ces retrouvailles.
*"C’est un peu comme monter un puzzle sans voir l’image finale"*, explique un technicien sous couvert d’anonymat. Les scènes seraient tournées **séparément**, avec des **repères 3D** pour guider les mouvements, avant d’être fusionnées via des **algorithmes de motion capture** et des **doublures numériques**. Une technique qui permet de **limiter les risques de fuites** (aucun acteur ne connaît l’intégralité du script) mais qui pose une question cruciale : **peut-on recréer l’alchimie des X-Men sans jamais se regarder en face ?**
Les précédents ne sont pas rassurants. Dans *The Marvels*, les **cameos numériques** (comme celui de Black Bolt) avaient été critiqués pour leur **manque de naturel**, donnant l’impression d’un **copier-coller** plutôt que d’une vraie interaction. *"Quand deux acteurs ne partagent pas la même énergie sur le plateau, ça se voit à l’écran"*, note **Julie Turner**, monteuse spécialisée dans les blockbusters. Un risque que Marvel semble prêt à prendre, au nom de la **sécurité**… et du **buzz**.
Doomsday : le blockbuster qui joue avec le feu
Au-delà des défis techniques, *Avengers: Doomsday* incarne une **stratégie à haut risque** pour Marvel. D’un côté, le studio mise sur **l’effet surprise** : en gardant tout secret (même aux acteurs), il espère éviter les spoilers et entretenir le mystère jusqu’à la sortie. De l’autre, cette opacité **étouffe la créativité** et pourrait nuire à la **cohérence narrative**.
*"Marvel joue avec le feu"*, estime **Mark Hughes**, journaliste spécialisé dans les comics. *"Les fans attendent une épopée émotionnelle avec les X-Men, pas un film monté comme un Lego. Si les dynamiques entre personnages semblent forcées, la déception sera immense."* D’autant que les enjeux sont colossaux : *Doomsday* doit **relancer la saga Avengers** après les échecs relatifs de *Ant-Man 3* et *The Marvels*, tout en intégrant les mutants de manière crédible.
Alan Cumming, lui, reste philosophe : *"Soit ça va être génial, soit un désastre complet. Mais au moins, personne ne pourra dire qu’on n’a pas essayé quelque chose de différent."* Une déclaration qui résume l’audace – et la folie – d’un projet où **le processus compte presque plus que le résultat**.
Derrière l’écran vert : la déshumanisation des blockbusters ?
Le tournage d’*Avengers: Doomsday* soulève une question plus large : **jusqu’où les studios peuvent-ils pousser la désinformation sans perdre l’âme de leurs films ?** Entre les **scripts cryptés**, les **noms falsifiés**, et les **acteurs isolés**, Marvel semble avoir franchi un cap dans la **mécanisation** du cinéma.
*"On est en train de créer des films comme on monte des voitures : chaque pièce est fabriquée séparément, puis assemblée à la chaîne"*, déplore **Élodie Joubert**, réalisatrice française. *"Mais un film, c’est avant tout une histoire humaine. Quand vous supprimez toute interaction réelle, vous risquez de perdre ce qui fait vibrer le public."*
Pourtant, pour les défenseurs de cette méthode, c’est le prix à payer pour **protéger les surprises** dans l’ère des spoilers. *"Les fans veulent être émerveillés, pas tout savoir à l’avance"*, argue **Kevin Feige**, président de Marvel Studios. Reste à voir si cette **course à la sécurité** ne finira pas par **étouffer la magie** qui a fait le succès des premiers *Avengers*.
En attendant, Alan Cumming, lui, a déjà tiré une leçon de cette expérience : *"Si je dois retourner dans le MCU, je demanderai au moins un café avec mes partenaires. Même un virtuel."*