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Baby Steps : Quand l’ESRB dévoile un univers aussi déroutant que fascinant
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Il y a 25 jours

Baby Steps : Quand l’ESRB dévoile un univers aussi déroutant que fascinant

Un jeu qui défie les conventions, révélé par une description ESRB pour le moins inattendue

L’ESRB, organisme de classification des jeux vidéo, a dévoilé des éléments pour le moins surprenants sur Baby Steps, la nouvelle création de Bennett Foddy (QWOP, Getting Over It). Entre créatures hybrides aux anatomies explicites, dialogues osés et scènes scatologiques, ce titre édité par Devolver Digital promet une plongée dans un univers à la fois grotesque, satirique et profondément original. Sorti le 23 septembre 2024 sur PS5 et PC, le jeu interroge : provocation gratuite ou exploration audacieuse des limites du médium ? Une chose est sûre, il ne laissera personne indifférent.

A retenir :

  • L’ESRB décrit un univers peuplé d’hybrides homme-âne aux organes génitaux exposés, un choix esthétique rare même dans les jeux indépendants.
  • Des dialogues crus ("On a vu passer des vrais déviants") et une scène de miction animale en plein écran, entre humour noir et provocation assumée.
  • Un gameplay centré sur l’apprentissage de la marche, symbole d’une renaissance maladroite, porté par une narration surréaliste et satirique.
  • Comparaisons avec des titres cultes comme The Stanley Parable (absurde narratif) ou South Park: The Stick of Truth (humour grinçant).
  • Une sortie le 23 septembre 2024 sur PS5 et PC, sous le label Devolver Digital, éditeur spécialisé dans les jeux décalés et subversifs.
  • Un débat ouvert : entre intention artistique (métaphore de la vulnérabilité humaine) et gratuit, où se situe la limite ?

"Marchez, mais attention à où vous mettez les pieds" : quand l’ESRB révèle un jeu hors norme

L’ESRB, cet organisme américain chargé de classer les jeux vidéo selon leur contenu, a l’habitude de dévoiler des détails intrigants. Mais avec Baby Steps, le dernier projet de Bennett Foddy, la description frôle le surréalisme pur. Imaginez un héros paresseux, Nate, qui découvre soudain… la marche. Un concept déjà absurde, mais qui n’est qu’un prélude à un univers peuplé de créatures hybrides homme-âne aux anatomies non censurées, de dialogues évoquant "des pervers" ou "du lait maternel", et d’une scène où un âne urine en plein écran. Bienvenue dans un jeu où l’étrangeté devient la norme.

Pourtant, derrière ces éléments choc se cache une réflexion plus profonde. Bennett Foddy, connu pour ses jeux QWOP (2010) et Getting Over It (2017), explore ici la fragilité humaine à travers le prisme de l’absurde. Apprendre à marcher, un acte anodin, devient une métaphore de la renaissance, avec ses chutes, ses échecs, et ses moments de grâce fugaces. Mais dans Baby Steps, cette quête est entravée – ou enrichie ? – par un monde où le grotesque côtoie le poétique.


Le jeu, édité par Devolver Digital (connu pour des titres comme Hotline Miami ou The Messenger), s’inscrit dans une lignée de productions qui repoussent les limites du médium. Mais là où d’autres misent sur la violence ou l’horreur, Baby Steps choisit la provocation par l’absurde, un parti pris risqué qui pourrait bien diviser les joueurs comme la critique.

Hybrides, urine et dialogues crus : un bestiaire qui défie les conventions

Si le gameplay de Baby Steps semble centré sur une mécanique de déplacement maladroite (à l’image de son protagoniste), c’est son univers visuel et narratif qui marque les esprits. L’ESRB mentionne explicitement des "hybrides homme-âne aux organes génitaux masculins exposés", un détail qui, avouons-le, sort des sentiers battus. Même dans un paysage indépendant souvent audacieux, une telle description reste exceptionnelle.

À titre de comparaison, des jeux comme Cuphead (2017) ou Inscryption (2021) ont marqué par leur style visuel unique – le premier avec son esthétique années 1930, le second par son horreur lovecraftienne. Mais aucun n’avait osé un mélange aussi cru et fantastique. Les dialogues cités par l’ESRB, comme "On a eu des pervers par ici", rappellent l’humour grinçant et sans filtre de South Park: The Stick of Truth (2014), où l’absurde le dispute à la provocation. Quant à la scène de miction, elle n’est pas sans évoquer Postal (1997), bien que Baby Steps semble éviter la gratuité pour privilégier une tonalité satirique et décalée.


Mais au-delà du choc initial, ces éléments servent-ils une vision artistique ? Bennett Foddy, dans une interview accordée à PC Gamer en 2023, expliquait vouloir "créer des jeux qui forcent le joueur à se remettre en question". Dans Baby Steps, l’urine de l’âne pourrait ainsi symboliser la vulnérabilité du corps, thème central d’un jeu où le personnage principal réapprend à exister dans un monde hostile. Une interprétation qui, si elle se confirme, ferait de ce titre bien plus qu’un simple ovni vidéoludique.

"Un jeu qui vous regarde marcher" : quand la mécanique devient métaphore

Au cœur de Baby Steps se trouve une mécanique apparemment simple : marcher. Pourtant, sous les doigts de Bennett Foddy, cette action basique se transforme en une épreuve à la fois comique et profondément humaine. Le joueur incarne Nate, un anti-héros désabusé, projeté dans un royaume où chaque pas est une victoire – ou un échec cuisant. Une approche qui n’est pas sans rappeler Getting Over It, où la frustration du gameplay servait une réflexion sur la persévérance.

Mais là où Getting Over It misait sur la difficulté pure, Baby Steps ajoute une couche de narration surréaliste. Les créatures hybrides, les répliques déstabilisantes et les scènes scatologiques ne sont pas là par hasard : elles créent un décalage constant entre le joueur et l’écran, forçant une remise en question. "Pourquoi est-ce que je ris en voyant un âne uriner ? Pourquoi est-ce que je m’attache à un personnage qui apprend à marcher comme un bébé ?" Autant de questions que le jeu semble poser, sans jamais y répondre directement.


Ce mélange de gameplay minimaliste et de contexte maximaliste rappelle des titres comme The Stanley Parable (2013), où la narration déjantée prend le pas sur les mécaniques traditionnelles. Mais là où Stanley jouait avec les codes du jeu vidéo, Baby Steps s’attaque à quelque chose de plus universel : la condition humaine, avec ses ridicules et ses grandeurs.

Entre génies et détracteurs : un jeu qui ne laissera personne indifférent

Comme tout titre qui ose défier les conventions, Baby Steps suscite déjà des réactions passionnées. Certains y voient une œuvre géniale, une satire mordante de la société et de ses tabous. D’autres, comme le critique Jason Schreier (Bloomberg), s’interrogent : "Est-ce que Bennett Foddy ne tombe pas dans le piège de la provocation pour la provocation ?" Une question légitime, surtout quand on sait que des jeux comme Hatred (2015) ont été accusés de gratuit malgré leurs prétentions artistiques.

Pourtant, Baby Steps semble éviter ce écueil grâce à son ton unique. Là où Hatred misait sur la violence pure, Foddy intègre ses éléments les plus choquants dans une narration cohérente, où chaque détail, aussi absurde soit-il, sert un propos. Les hybrides homme-âne, par exemple, pourraient représenter la dualité de l’homme – à la fois noble et grotesque. Quant aux dialogues crus, ils rappellent que le jeu ne cherche pas à plaire, mais à provoquer une réaction, qu’elle soit de rire, de malaise ou de réflexion.


Un pari risqué, donc, mais qui s’inscrit dans la lignée des grands jeux subversifs. Hotline Miami (2012) avait divisé avec sa violence stylisée ; Undertale (2015) avait surpris par son approche méta. Baby Steps, lui, pourrait bien marquer les esprits par son audace narrative et visuelle, prouvant une fois de plus que le jeu vidéo reste un médium où tout est possible – pour le meilleur comme pour le pire.

Derrière l’absurde, une équipe et un éditeur qui assument les risques

Bennett Foddy n’est pas un développeur comme les autres. Ancien professeur de design de jeux à l’Université de New York, il a bâti sa réputation sur des titres qui défient les attentes. QWOP (2010), où le joueur contrôle un athlète aux mouvements désarticulés, était déjà une déclaration d’intention : "Les jeux peuvent être frustrants, drôles et profonds à la fois". Avec Getting Over It (2017), il avait poussé le concept plus loin, mêlant difficulté sadique et philosophie existentielle.

Baby Steps semble être la suite logique de cette démarche. Mais cette fois, Foddy ne travaille pas seul : il est soutenu par Devolver Digital, un éditeur qui a fait de la subversion sa marque de fabrique. Des titres comme Hotline Miami (violence ultra-stylisée), The Messenger (métanarratif audacieux) ou Inscryption (horreur psychologique) prouvent que la structure n’a pas peur des projets ambitieux et dérangeants.


Cette collaboration pourrait bien être la clé du succès de Baby Steps. Là où un petit studio indépendant aurait pu peiner à se faire entendre, Devolver Digital apporte une visibilité médiatique et une légitimité qui permettent à Foddy de prendre des risques. "Ils nous laissent carte blanche, tant que le jeu a quelque chose à dire", confiait le développeur dans une interview à Eurogamer. Une liberté rare dans l’industrie, et qui pourrait bien donner naissance à l’un des titres les plus mémorables de 2024.

23 septembre 2024 : un rendez-vous à ne pas manquer (ou à fuir ?)

Alors, Baby Steps est-il le chef-d’œuvre absurde que ses créateurs espèrent, ou une expérience trop déstabilisante pour le grand public ? La réponse arrive le 23 septembre 2024, date de sortie sur PS5 et PC. Une chose est sûre : ce jeu ne ressemblera à aucun autre.

Pour ceux qui aiment les expériences uniques et provocatrices, c’est une date à cocher en rouge. Pour les autres, peut-être vaudra-t-il mieux regarder de loin… ou attendre les retours des premiers joueurs. Une chose est certaine : dans le paysage vidéoludique de 2024, Baby Steps sera impossible à ignorer.

Le 23 septembre 2024 marquera l’arrivée d’un jeu qui, à en croire l’ESRB, repousse les limites de l’absurde et de la provocation. Entre créatures hybrides, dialogues crus et mécaniques de gameplay minimalistes mais profondes, Baby Steps s’annonce comme une œuvre à part, portée par le talent de Bennett Foddy et l’audace de Devolver Digital. Reste à savoir si les joueurs seront prêts à embarquer dans ce voyage dérangeant, drôle et profondément humain – ou s’ils préféreront rester sur la rive, à observer de loin ce drôle d’animal qui, décidément, ne marche pas comme les autres.

L'Avis de la rédaction
Par Celtic
"Baby Steps" de Bennett Foddy, c'est un peu comme si un développeur avait décidé de faire un jeu de marche en mode "QWOP" mais avec des ânes et des dialogues crus. C'est absurde, provocant, et ça pourrait bien vous faire réfléchir sur la fragilité humaine. Si vous aimez les jeux qui vous forcent à vous remettre en question, c'est votre jeu. Sinon, préparez-vous à voir des ânes uriner en plein écran.

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic