Baldur’s Gate 4 : tout savoir sur la suite ultra-attendue (et ses défis colossaux)

« Oui, Baldur’s Gate 4 arrive »… mais pas avant des années

La nouvelle a fait l’effet d’une bombe dans le monde du RPG : Baldur’s Gate 4 est officiellement en développement. Lors d’un entretien avec TheGameBusiness en mars 2025, John Hight, président de Wizards of the Coast (WotC), a levé le voile sans ambiguïté : *« Baldur’s Gate est un jeu incroyable. Bien sûr, nous allons faire une suite. »* Une déclaration qui, si elle a électrisé les fans, s’accompagne d’une prudence glaçante sur les délais.

Dan Ayoub, vice-président senior des jeux numériques chez Hasbro (maison mère de WotC), avait déjà préparé le terrain quelques semaines plus tôt en évoquant un projet *« en phase précoce »*. Traduction : ne vous attendez pas à une sortie avant 2027 au plus tôt. *« Nous voulons prendre le temps de faire les choses bien »*, insiste-t-il, une phrase qui résonne comme un avertissement aux joueurs impatients.

Mais le vrai choc vient d’ailleurs : Larian Studios, le studio belge derrière le triomphe planétaire de BG3 (plus de 400 récompenses, dont plusieurs Game of the Year), ne sera pas aux commandes. Swen Vincke, son directeur, l’a confirmé dès 2023 : *« Nous passons à autre chose. »* Leur prochain projet, Project Laria, serait un RPG en monde ouvert totalement inédit. Une décision qui laisse un vide abyssal : quel studio osera reprendre le flambeau d’une licence aussi exigeante ?

« C’est comme si on demandait à un nouveau réalisateur de tourner la suite de The Dark Knight sans Christopher Nolan. » — Un joueur sur Reddit, résumant l’angoisse des fans.

L’héritage empoisonné de BG3 : un défi presque impossible

Avec Baldur’s Gate 3, Larian a redéfini les standards du RPG moderne :

• 25 millions d’exemplaires vendus en moins de deux ans (un record pour un RPG occidental).
• Plus de 500 000 avis sur Steam, avec une note 10/10 (96% positifs).
• 400 récompenses, dont des BAFTA Games Awards et des DICE Awards.
• Un moteur maison (Divinity 4.0) permettant des interactions environnementales inédites.
• Une narration réactive où chaque choix compte, même les plus anodins.

Le successeur devra donc réinventer sans trahir. *« Le danger, c’est de tomber dans le piège du ‘BG3 bis’ ou, pire, de proposer un jeu inférieur »*, analyse Julien Chièze, journaliste spécialisé chez Canard PC. Les attentes des joueurs sont délirantes :

• Un système de combat tactique aussi profond que celui de Divinity: Original Sin 2.
• Des personnages secondaires aussi charismatiques qu’Astarion ou Karlach.
• Une liberté de rôle poussée à l’extrême (alignements, quêtes morales).
• Un multijoueur fluide, sans les bugs du lancement de BG3.

WotC mise sur un studio encore non révélé, probablement interne ou issu de son écosystème (comme Tuque Games, auteur de Dungeons & Dragons: Dark Alliance). Mais l’ombre de Larian plane : *« Ils ont mis la barre si haut que même BioWare hésiterait à relever le défi »*, confie un développeur sous couvert d’anonymat.

« Si BG4 n’a pas au moins 50% des innovations de BG3, ce sera un échec. Point. » — Extrait d’un thread viral sur le forum Giant Bomb.

Giant Skull et le pari risqué de l’action pure

Alors que les spéculations sur BG4 enflamment les réseaux, WotC a tenu à clarifier un point : le projet en cours chez Giant Skull, le studio fondé par d’anciens de Respawn (dont Stig Asmussen, père de Star Wars Jedi: Fallen Order), n’est pas Baldur’s Gate 4.

John Hight précise : *« Nous faisons appel à Stig et son équipe pour raconter une histoire incroyable et amener Donjons & Dragons à un public très large. »* Les indices pointent vers un jeu hybride, mélangeant :

• L’exploration méthodique d’un God of War (2018).
• Les combats dynamiques d’un Star Wars Jedi, avec des parades et des enchaînements cinématiques.
• Une narration épique, mais moins branchée que celle de BG3.

Une approche qui rappelle étrangement celle de BioWare Austin avec Dragon Age: Dreadwolf (prévu fin 2024) : élargir l’audience sans aliéner les puristes. *« C’est un équilibre périlleux »*, note Marie-Laure Ryan, chercheuse en narratologie ludique. *« Les fans de RPG tactique pourraient voir ça comme une trahison, tandis que les nouveaux joueurs risquent de trouver le jeu trop complexe. »*

Le risque ? Une fracture communautaire, comme celle qui a divisé les joueurs de Final Fantasy après le virage action de FFVII Remake. *« WotC joue avec le feu »*, résume un modérateur du subreddit r/BaldursGate3.

« Un D&D sans dés ni règles tactiques, c’est comme un burger sans viande : ça peut plaire, mais est-ce encore un burger ? » — @DnD_Memelord, compte Twitter satirique.

Derrière les coulisses : la stratégie secrète de WotC

Pour comprendre pourquoi WotC prend autant de temps, il faut remonter à 2019, quand la société a racheté Tuque Games et lancé un plan ambitieux : multiplier les jeux D&D pour toucher tous les publics. Voici leur feuille de route (selon des sources internes) :

• 2023-2024 : Dark Alliance 2 (Tuque) et Dragon Age: Dreadwolf (BioWare) pour les fans d’action.
• 2025-2026 : Le projet Giant Skull (un « D&D blockbuster » à la God of War).
• 2027+ : Baldur’s Gate 4, réservé aux hardcore gamers.

Une stratégie en trois volets :

1. Diversifier : Attirer les joueurs occasionnels avec des jeux plus accessibles.
2. Fidéliser : Garder les puristes avec un BG4 ultra-ambitieux.
3. Monétiser : Créer des synergies entre jeux, livres, et D&D Beyond (leur plateforme de règles en ligne).

Mais cette approche a un coût : *« En étirant la licence sur trop de fronts, WotC risque de diluer son identité »*, avertit Thomas Bidaux, analyste chez ICO Partners. *« Regardez ce qui est arrivé à Assassin’s Creed après 10 jeux en 10 ans… »*

Autre défi : la pénurie de talents. *« Les studios capables de développer un RPG de l’envergure de BG3 se comptent sur les doigts d’une main »*, explique un recruteur spécialisé. *« Et la plupart sont déjà sur des projets AAA. »*

« WotC veut son Marvel Cinematic Universe du jeu vidéo. Sauf que même Marvel a mis 10 ans à trouver la bonne formule. » — Leak anonyme posté sur 4chan (à prendre avec des pincettes).

Les fans divisés : entre espoir et scepticisme

Sur les forums, les réactions à l’annonce de BG4 sont polaires :

• Les optimistes : *« Si WotC donne les moyens à un studio talentueux, ça peut être magique. »*
• Les sceptiques : *« Sans Larian, c’est mort. BG3 était un miracle, pas une recette reproductible. »*
• Les pragmatiques : *« Attendons de voir. Mais si c’est pour avoir un Skyrim générique avec des dés, je passe. »*

Un sondage mené par PC Gamer révèle que 68% des joueurs veulent :

1. Un système de combat au tour par tour (comme BG3).
2. Des quêtes à embranchements multiples.
3. Un monde ouvert, mais avec une densité narrative comparable à celle de BG3.

Pourtant, certains créateurs de mod pour BG3, comme @BaldursGateMods, voient les choses différemment : *« Et si BG4 était l’occasion de tout repenser ? Imaginez un système de magie encore plus profond, ou des donjons générés procéduralement… »*

Une chose est sûre : l’attente sera longue. En attendant, les joueurs peuvent se consoler avec :

• Les extensions moddées de BG3 (comme Tales of the Sword Coast).
• Le projet Giant Skull, prévu pour 2026.
• Les campagnes officielles D&D (comme Phandelver adaptée en jeu vidéo).