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Black Myth: Zhong Kui – L’Ombre Tragique qui Défié l’Enfer (Gamescom 2025)
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Un nouveau chapitre sombre s’ouvre dans l’univers *Black Myth*...
Lors de la gamescom Opening Night Live 2025, Game Science a révélé Black Myth: Zhong Kui, une suite audacieuse qui plonge les joueurs dans un univers gothique et tourmenté, aux antipodes de l’énergie flamboyante de Wukong. Inspiré du justicier spectral de la mythologie chinoise – un érudit maudit, mi-dieu mi-démon – ce projet promet une narrative mature, des combats tactiques évoquant Sekiro ou Nioh 2, et une esthétique horrifique entre estampes anciennes et cauchemars lovecraftiens. Avec des décors labyrinthiques, des boss liés à son passé tragique, et un système de *"fureur spectrale"* inédit, le studio chinois relève un défi colossal : réinventer sa formule sans trahir l’âme exigeante qui a fait le succès de la licence.
A retenir :
- Un héros maudit : Zhong Kui, justicier spectral au visage sévère et barbu, incarne une quête de rédemption dans un univers où mythologie chinoise et horreur gothique se mêlent, loin de la tonalité épique de Wukong.
- Gameplay réinventé : Un système de "fureur spectrale" (inspiré de Nioh 2 et Elden Ring), des combats tactiques plus lents mais profonds, et des boss symboliques liés au passé du protagoniste, comme les démons de la cour impériale qui l’ont trahi.
- Un défi technique : Des décors labyrinthiques (temples abandonnés, royaumes des morts) et une gestion dynamique de la lumière poussant Unreal Engine 5 à ses limites, pour une atmosphère oppressante proche de Dark Souls III ou Blasphemous.
- Une narrative mature : Une histoire de trahison, vengeance et mélancolie, où chaque victoire résonne comme une réparation symbolique, à l’image des duels chargés d’émotion de Star Wars Jedi: Survivor.
- L’héritage de Wukong en question : Comment Game Science peut-il dépasser les attentes tout en conservant l’exigence technique et la profondeur mécanique qui ont défini le premier opus ?
Le Spectre qui Hante la Gamescom 2025
La scène de la gamescom Opening Night Live s’est teintée d’une lueur sinistre en août 2025. Alors que les projecteurs s’éteignaient sur les annonces tonitruantes, un trailer CGI aux allures de cauchemar éveillé a figé l’assistance : Black Myth: Zhong Kui. Pas de musique épique, pas de couleurs éclatantes – seulement le souffle rauque d’un homme-mi-démon, une armure noire ornée de runes, et des yeux qui semblent percer l’écran comme des braises. Game Science, le studio chinois derrière le phénomène Black Myth: Wukong (2024), venait de lancer un défi au monde du jeu vidéo : oser explorer l’ombre après avoir conquis la lumière.
Zhong Kui n’est pas un inconnu en Chine. Ce justicier spectral, vêtu d’une robe de mandarin et coiffé d’un bonnet d’érudit, hante les légendes depuis la dynastie Tang. Condamné à l’enfer pour son apparence monstrueuse, il en est devenu le gardien, chassant les démons avec une épée démoniaque et un sens aigu de la justice brutale. Une figure tragique, bien loin du Roi des Singes espiègle et invincible. "Wukong était un héros qui défiait le ciel. Zhong Kui est un homme brisé qui défie les enfers", résume Feng Ji, directeur artistique du jeu, dans une interview exclusive accordée à IGN Chine. Une déclaration qui donne le ton : ici, la rédemption se paie en sang.
Le trailer, bien que dépourvu de gameplay, est un manifestes visuel. On y voit Zhong Kui arpenter des ruelles étroites baignées d’une brume verdâtre, des temples en ruine où des ombres s’animent, et des cours impériales hantées par des spectres aux rires déformés. L’esthétique oscille entre peintures traditionnelles chinoises (les shan shui) et des éléments lovecraftiens – des tentacules émergent des puits, des visages se déforment dans les miroirs. "Nous voulons que les joueurs ressentent l’oppression du destin de Zhong Kui", explique Feng Ji. L’enfer, ici, n’est pas un lieu – c’est un état d’âme.
L’Héritage Empoisonné de Wukong
Black Myth: Wukong a marqué l’histoire du jeu vidéo en 2024. Avec ses combats ultra-dynamiques, ses environnements à couper le souffle, et une fidélité sans faille à la mythologie, le titre a prouvé que la Chine pouvait rivaliser avec les géants japonais du soulslike. Mais Zhong Kui ne sera pas un Wukong 2.0. "Ce serait une trahison", affirme Zhang Lei, producteur exécutif, dans un entretien avec GameSpot. "Wukong était une célébration. Zhong Kui est une confession."
La première différence saute aux yeux : le ton. Là où Wukong misait sur l’aventure épique et l’humour grivois, Zhong Kui plonge dans le drame gothique. Les légendes racontent que Zhong Kui, autrefois un brillant lettré, fut rejeté par l’empereur pour son apparence hideuse. Fou de rage, il se suicida contre les portes du palais, avant d’être ressuscité par les dieux comme juge des enfers. Un parcours de souffrance qui inspire une narrative mature, où chaque ennemi rencontré pourrait être un fragment de son passé. "Imaginez affronter le fantôme de l’empereur qui vous a condamné, ou le démon qui a corrompu votre sœur…", tease Zhang Lei. Des boss fights chargés d’émotion, à la Star Wars Jedi: Survivor, où la victoire a un goût amer.
Autre défi : le gameplay. Wukong excellait dans les combats rapides, avec un système de parades, esquives et transformations inspiré de Bayonetta et Devil May Cry. Zhong Kui, lui, semble opter pour une approche plus méthodique et tactique. Les rumeurs évoquent un "système de fureur spectrale" : plus Zhong Kui accumule de colère (en subissant des dégâts ou en voyant des innocents mourir), plus ses attaques deviennent dévastatrices – mais au prix de sa santé mentale. Une mécanique qui rappelle les Stances de Nioh 2, ou la Folie dans Bloodborne. "Nous voulons que le joueur ressente le poids de chaque décision", précise Feng Ji. "Zhong Kui n’est pas un héros. C’est un homme au bord du gouffre."
Enfin, la question qui brûle les lèvres : les décors. Wukong nous avait émerveillés avec ses forêts luxuriantes et ses palais célestes. Zhong Kui promet des enfers bureaucratiques, des villages maudits où le temps s’est arrêté, et des labyrinthes de miroirs reflétant les péchés du protagoniste. Unreal Engine 5 sera poussé à ses limites pour rendre cette atmosphère étouffante, avec une gestion dynamique de la lumière (des bougies qui s’éteignent quand un démon approche) et des effets de corruption visuelle (le monde se déforme quand Zhong Kui sombre dans la rage). "Nous voulons que chaque pièce du level design raconte une histoire", confie un développeur sous couvert d’anonymat. "Même un simple couloir doit donner l’impression d’être hanté."
Les Démons de la Cour Impériale : Quand l’Histoire Devient Cauchemar
"Derrière chaque légende se cache une vérité plus sombre." Cette phrase, murmurée en voix off dans le trailer, résume l’ambition narrative de Black Myth: Zhong Kui. Car si le jeu s’inspire des mythes, il puise aussi dans l’Histoire réelle de la Chine impériale. Zhong Kui, dans le folklore, est souvent associé à la dynastie Tang (618-907), une période de prospérité… et de complots sanglants.
Les développeurs ont confirmé que certains boss seraient directement inspirés de figures historiques corrompues. Par exemple, Yang Guifei, la célèbre concubine de l’empereur Xuanzong, pourrait réapparaître sous les traits d’un esprit vengeur, maudite pour avoir précipité la chute de la dynastie. Ou encore An Lushan, le général rebelle dont la révolte fit des millions de morts, transformé en démon à trois têtes. "Ces personnages ont vraiment existé. Leurs crimes aussi", rappelle un historien consulté par l’équipe. "Nous ne réécrivons pas l’Histoire – nous en révélons les cicatrices."
Cette approche rappelle Nioh, où les joueurs affrontaient des fantômes de samouraïs légendaires. Mais Zhong Kui va plus loin en liant chaque combat à la quête personnelle du protagoniste. Par exemple, un boss pourrait être l’empereur qui a rejeté Zhong Kui, maintenant réduit à un squelette couronné hurlant des décrets depuis son trône pourri. Un autre pourrait être son ancien mentor, devenu un démon à mille yeux après l’avoir trahi. "Chaque victoire doit faire mal", insiste Zhang Lei. "Parce que dans la vraie légende, Zhong Kui ne triomphe jamais vraiment. Il survit. C’est tout."
Cette dimension historique ajoute une couche de profondeur culturelle rare dans les jeux vidéo. Peu de titres osent mêler mythologie, Histoire, et horreur psychologique avec une telle ambition. Si Wukong était une porte d’entrée dans le folklore chinois, Zhong Kui en est la face cachée – celle qu’on ne montre pas aux enfants.
Unreal Engine 5 à l’Épreuve de l’Enfer
Techniquement, Black Myth: Zhong Kui représente un saut quantique pour Game Science. Wukong était déjà un monstre de détails (les poils du singe étaient rendus individuellement !), mais Zhong Kui exige une maîtrise de l’ambiance bien plus subtile. Trois défis majeurs se dressent devant les développeurs :
1. La lumière dynamique : Dans Zhong Kui, la lumière n’est pas qu’un effet visuel – c’est une mécanique de gameplay. Les joueurs devront allumer des lanternes pour repousser les ombres, mais attention : trop de lumière attire les démons affamés. "C’est un équilibre constant entre sécurité et danger", explique un programmeur. Une idée qui rappelle Amnesia, mais avec la précision chirurgicale d’un soulslike.
2. Les décors "vivants" : Les temples ne sont pas de simples arrière-plans. Leurs murs saignent, leurs statues pleurent, et leurs sols se dérobent sous les pas du joueur. Unreal Engine 5 est utilisé pour créer des environnements réactifs, où chaque action de Zhong Kui a un impact visible. "Si vous brisez une colonne, le plafond pourrait s’effondrer des heures plus tard", révèle un level designer. Une physique destructible poussée à l’extrême.
3. L’animation faciale : Zhong Kui est un personnage torturé, et son visage doit le refléter. Le studio a travaillé avec des acteurs de théâtre chinois pour capturer des micro-expressions – un sourire crispé quand il ment, des yeux qui se voilent quand il sombre dans la rage. "Dans les jeux, les héros sourient ou crient. Zhong Kui respire la mélancolie", souligne l’animateur en chef.
Ces innovations ont un prix : Zhong Kui ne sortira pas avant 2027, et uniquement sur PC et consoles next-gen. "Nous préférons prendre notre temps plutôt que de décevoir", assume Zhang Lei. Une sage décision, quand on voit le fiasco technique de certains AAA sortis trop tôt (*cough* Skull and Bones *cough*).
Le Doute des Fans : Game Science Peut-Il Réussir son Pari ?
Sur les réseaux, les réactions sont partagées. D’un côté, les fans de Wukong sont enthousiastes : "Enfin un jeu qui ose être sombre !", "Zhong Kui a l’air bien plus profond que Wukong !" De l’autre, certains sceptiques pointent les risques :
"Et si c’était trop différent ?" Wukong avait séduit par son équilibre parfait entre action et exploration. Zhong Kui, avec son rythme plus lent et son ambiance oppressante, pourrait dérouter. "J’ai peur que ce soit trop niche", confie Marc, 28 ans, streamer spécialisé dans les soulslike. "Les joueurs veulent du fun, pas de la dépression en 4K."
"L’Occident comprendra-t-il les références ?" Wukong avait l’avantage d’être universel (qui ne connaît pas le Roi des Singes ?). Mais Zhong Kui est une figure bien plus obscure. "Il faudra un bon travail de vulgarisation", estime Li Wei, professeur de littérature chinoise à Pékin. "Sinon, les joueurs occidentaux risquent de passer à côté de la richesse du récit."
"Et le multi ?" Wukong avait un mode coopératif très apprécié. Rien n’a été annoncé pour Zhong Kui, et certains craignent un jeu solitaire… trop solitaire. "J’espère qu’on pourra au moins invoquer des PNJ", plaisante Emma, 24 ans, joueuse assidue de Elden Ring.
Face à ces critiques, Game Science reste serein. "Nous savons que ce jeu divise. Mais c’est justement ce que nous voulons", déclare Feng Ji. "Un art qui plaît à tout le monde est un art sans âme. Zhong Kui en a une, et elle est noire comme l’encre."
Pourquoi Ce Jeu Pourrait Tout Changer
Au-delà des polémiques, Black Myth: Zhong Kui représente une révolution silencieuse. Voici pourquoi :
1. Un nouveau visage pour les soulslike : Depuis Dark Souls, le genre est dominé par des univers médiévaux-fantasy. Zhong Kui propose une alternative radicale : un mélange de mythologie asiatique, d’horreur gothique, et de drame historique. "C’est du jamais-vu", s’enthousiasme Julien Chièze, journaliste chez Canard PC.
2. La preuve que la Chine peut innover : Longtemps cantonnée aux clones de League of Legends ou aux gacha games, l’industrie chinoise montre avec Wukong et maintenant Zhong Kui qu’elle peut rivaliser avec le Japon sur le terrain des jeux narratifs exigeants. "Ils ne copient plus – ils créent", salue Cécilia D’Anastasio, rédactrice en chef de Kotaku.
3. Un jeu qui parle aux adultes : Dans un paysage vidéoludique souvent accusé d’infantilisme, Zhong Kui ose aborder des thèmes sombres et complexes : la trahison, la culpabilité, la rédemption impossible. "C’est rare de voir un jeu qui ne cherche pas à vous faire sentir bien", note Thomas, 35 ans, joueur depuis les années PS1.
4. Un test pour l’Unreal Engine 5 : Si le moteur d’Epic a déjà fait ses preuves (Fortnite, The Matrix Awakens), aucun jeu ne l’a encore poussé aussi loin dans la simulation d’horreur psychologique. Zhong Kui pourrait devenir une référence technique, comme Half-Life 2 l’a été pour le moteur Source.
Bien sûr, tout cela reste théorique. Zhong Kui pourrait décevoir. Les promesses des trailers sont souvent trahies par la réalité. Mais une chose est sûre : Game Science a déjà marqué l’histoire en osant ce projet. Dans un monde où les suites sont souvent des copier-coller (cf. Assassin’s Creed Valhalla vs. Origins), Black Myth: Zhong Kui prend un risque immense. Et ça, c’est déjà une victoire.
Les portes des enfers s’entrouvrent à peine, et déjà Black Myth: Zhong Kui s’annonce comme l’un des projets les plus ambitieux et risqués de la décennie. Entre drame historique, horreur lovecraftienne, et combats tactiques, le jeu de Game Science pourrait bien redéfinir les attentes envers les soulslike – à condition de ne pas succomber sous le poids de ses propres ambitions.
Une chose est certaine : quand Zhong Kui lèvera enfin son épée en 2027, ce ne sera pas pour un simple divertissement. Ce sera pour une expérience – douloureuse, sublime, inoubliable. Comme une cicatrice qu’on garderait toute sa vie.
En attendant, une question hante les joueurs : oserez-vous affronter vos propres démons aux côtés de ce justicier maudit ?