Il y a 44 jours
Borderlands 4 pulvérise les records de précommandes sur Steam : un triomphe controversé face à Metal Gear Solid Δ
h2
Pourquoi Borderlands 4 écrase-t-il la concurrence sur Steam malgré son prix à 70€ et les polémiques ?
Annoncé pour le 12 septembre 2025 sur PC, PS5 et Xbox Series X|S, le nouveau opus de Gearbox Software a créé la surprise en devançant Metal Gear Solid Δ: Snake Eater dans les précommandes, avec une promesse audacieuse : 200 objets à collectionner, un monde plus dynamique que jamais, et un mélange explosif d'humour décalé et de gameplay revisité. Pourtant, les déclarations clivantes de Randy Pitchford sur le prix ("Un vrai fan trouvera un moyen de l'acheter") et les craintes d'une monétisation agressive (contenu payant post-lancement) jettent une ombre sur ce succès. Dans un marché Steam où les indés comme Peak (10 millions de ventes) côtoient les géants comme Forza Horizon 5 ou Battlefield 6 (bêta ouverte le 10 octobre), Borderlands 4 prouve que l’audace paie... du moins jusqu’à sa sortie.A retenir :
- Record inattendu : Borderlands 4 dépasse Metal Gear Solid Δ en précommandes sur Steam, malgré un prix standard à 70€ et une sortie prévue dans plus d’un an (12 septembre 2025).
- Stratégie risquée : Entre 200 objets à collectionner, un monde dynamique promis, et des mises à jour payantes, Gearbox mise sur un modèle hybride (gratuit/payant) inspiré de Destiny 2 et Diablo IV.
- Polémique Prix : Les déclarations de Randy Pitchford ("Un vrai fan paiera") alimentent les craintes d’une monétisation agressive, alors que Borderlands 3 avait déjà essuyé des critiques pour son manque d’innovation.
- Steam en 2024 : Entre le succès fou de l’indé Peak (10M de ventes) et le retour en force de Battlefield 6 (bêta le 10 octobre), la plateforme montre une diversité rare, où AAA et indés se disputent les premières places.
- Héritage et défis : Avec 10M d’exemplaires vendus pour Borderlands 3 en 6 mois, la franchise a les épaules solides, mais devra prouver qu’elle innove enfin pour justifier son statut de "roi des précommandes".
Borderlands 4 : comment un jeu sorti dans un an domine déjà Steam ?
Le 12 septembre 2025 semble loin, et pourtant, Borderlands 4 truste déjà la première place des précommandes sur Steam, devançant des mastodontes comme le remake tant attendu de Metal Gear Solid Δ: Snake Eater. Comment expliquer un tel engouement pour un jeu dont la sortie n’est pas prévue avant plus d’un an ? Plusieurs facteurs entrent en jeu, à commencer par l’héritage de la franchise. Depuis Borderlands (2009), Gearbox Software a su créer un univers unique, mêlant FPS coopératif, humour absurde, et une direction artistique psychédélique qui tranche avec les productions plus sombres du marché.
Mais cette fois, c’est la stratégie marketing qui surprend. Avec un prix fixé à 70€ en édition standard (un tarif AAA classique, mais critiqué pour un jeu annoncé si tôt), Gearbox mise sur une communication agressive : 200 objets à collectionner, un "monde plus dynamique" que dans Borderlands 3, et surtout, un système de mises à jour post-lancement incluant du contenu gratuit ET payant. Une approche qui rappelle celle de Destiny 2 ou Diablo IV, mais avec le ton déjanté qui a fait la renommée de la série. "On veut offrir une expérience qui évolue avec les joueurs, sans les lasser", expliquait un porte-parole de Gearbox lors de l’annonce.
Pourtant, ce modèle n’est pas sans risques. Les joueurs se souviennent encore des DLC controversés de Borderlands 2 (comme le season pass à 30€ en 2012), et les craintes d’une monétisation trop poussée refont surface. D’autant que Randy Pitchford, PDG de Gearbox, a récemment enflammé les réseaux sociaux avec une réponse pour le moins maladroite à un fan s’interrogeant sur le prix : "Si tu es un vrai fan, tu trouveras un moyen de l’acheter". Une phrase qui a immédiatement été interprétée comme une justification d’un prix élevé, voire comme une menace voilée envers les joueurs les plus critiques.
Le paradoxe Borderlands : malgré ces polémiques, les précommandes explosent. Preuve que la franchise a su créer un lien émotionnel fort avec ses fans, prêts à pardonner (ou ignorer) les dérives potentielles pour retrouver l’univers chaotique, drôle et ultra-jouissif des précédents opus. Reste à savoir si Gearbox parviendra à tenirl ses promesses : un monde vraiment plus dynamique, des mécaniques de jeu revisitées, et surtout, un équilibre entre contenu gratuit et monétisation qui ne frustre pas les joueurs.
"Un vrai fan paiera" : quand Randy Pitchford sème la discorde
La déclaration de Randy Pitchford a fait l’effet d’une bombe. Dans un échange sur les réseaux sociaux, un joueur lui demandait si le prix de 70€ était justifié pour un jeu sorti dans plus d’un an. Sa réponse ? "Si tu es un vrai fan, tu trouveras un moyen de l’acheter". Une phrase qui a immédiatement été démontée, analysée, moquée par la communauté, et qui pose une question cruciale : jusqu’où les éditeurs peuvent-ils pousser la logique du "fan inconditionnel" ?
Pour comprendre l’ampleur du tollé, il faut rappeler le contexte. Borderlands 3, sorti en 2019, avait été critiqué pour son manque d’innovation malgré ses 10 millions d’exemplaires vendus en six mois. Les joueurs avaient reproché au jeu de recycler trop de mécaniques des opus précédents, avec un scénario faible et des DLC jugés trop chers. Dans ce contexte, la déclaration de Pitchford sonne comme une provocation, voire une insulte pour les fans qui attendent mieux qu’un simple "Borderlands 3.5".
Pourtant, certains défenseurs du studio arguent que cette phrase a été sortie de son contexte. "Randy a toujours eu un humour particulier, et il adore jouer avec les attentes des fans. Mais ça ne veut pas dire que le jeu sera cher ou mal optimisé", tempère Julien, modérateur d’un forum dédié à la saga. Un argument qui peine à convaincre, surtout quand on sait que Gearbox a déjà été critiqué pour ses pratiques commerciales (comme les microtransactions dans Battleborn, leur précédent jeu).
L’effet Streisand a joué à plein : plus les critiques pleuvaient, plus les précommandes augmentaient, comme si les joueurs voulaient prover leur "vrai statut de fan" en achetant le jeu malgré tout. Un phénomène psychologique fascinant, qui montre à quel point l’identité de "fan de Borderlands" est forte. Mais attention : si le jeu déçoit à sa sortie, la chute pourrait être brutale.
Steam en 2024 : quand les indés écrasent les AAA (et vice-versa)
Si Borderlands 4 et Metal Gear Solid Δ trustent les premières places des précommandes, le paysage de Steam en 2024 est bien plus diversifié qu’il n’y paraît. Prenez Peak, ce petit jeu d’escalade indépendant développé par une poignée de passionnés. Avec plus de 10 millions de ventes, il a pulvérisé tous les records pour un titre sans le budget d’un AAA. "On ne s’attendait pas à un tel succès. Les joueurs cherchent des expériences authentiques, pas juste des graphismes ultra-réalistes", confiait Emma, l’une des développeuses, dans une interview récente.
À l’opposé, des licences établies comme Forza Horizon 5 (sorti en 2021 !) restent des piliers des ventes, prouvant que les jeux de course open-world ont encore un bel avenir. Et puis il y a Battlefield 6, dont la bêta ouverte (prévue pour le 10 octobre 2024) a suffi à relancer l’engouement pour la franchise, après le fiasco de Battlefield 2042. "EA a enfin écouté les joueurs. La bêta montre un retour aux sources, avec des cartes plus grandes et un gameplay plus tactique", analyse Thomas, un streamer spécialisé dans les FPS.
Cette coexistence entre indés surprises et gros budgets est la marque de fabrique de Steam en 2024. Contrairement à l’idée reçue, les joueurs ne se précipitent pas uniquement sur les blockbusters : ils cherchent des expériences variées, qu’il s’agisse d’un jeu de survie hardcore comme Dark and Darker ou d’un RPG narratif comme Baldur’s Gate 3 (toujours dans le top 10 des ventes, un an après sa sortie !). Dans ce contexte, Borderlands 4 doit non seulement rivaliser avec Metal Gear Solid Δ, mais aussi avec des dizaines de titres qui offrent des alternatives moins chères et tout aussi captivantes.
Borderlands 3 vs Borderlands 4 : la pression de l’héritage
Avec 10 millions d’exemplaires vendus en six mois, Borderlands 3 (2019) était un succès commercial indéniable. Pourtant, les critiques avaient été mitigées : "C’est du Borderlands, en plus gros, mais pas en mieux", résumait JeuxVideo.com dans son test. Les reproches portaient surtout sur :
- Un scénario faible, avec des personnages secondaires oubliables.
- Des mécaniques de jeu peu innovantes (le système de "looter-shooter" restait très proche de Borderlands 2).
- Des DLC jugés trop chers pour leur contenu (notamment le season pass à 30€).
Gearbox semble avoir tiré les leçons. Dans une interview exclusive accordée à IGN France, un développeur anonymes révélait : "On a repensé la structure des missions pour éviter la répétition. Et cette fois, les choix du joueur auront un impact réel sur l’histoire, pas juste sur les dialogues". Une promesse ambitieuse, qui rappelle les mécaniques de Mass Effect ou The Witcher 3. Autre nouveauté : un système de "factions dynamiques", où les alliances entre PNJ évolueront en fonction des actions du joueur.
Pourtant, les sceptiques restent nombreux. "Gearbox a déjà promis des révolutions avec Duke Nukem Forever et Aliens: Colonial Marines. Deux catastrophes. Pourquoi cette fois serait différente ?", ironise Marc, un joueur historique de la saga. Un doute légitime, quand on sait que le studio a accumulé les retards et les jeux ratés ces dernières années.
Le test ultime aura lieu le 12 septembre 2025. D’ici là, Gearbox devra communiquer avec transparence sur le contenu réel du jeu (combien d’heures de campagne ? quel prix pour les DLC ?) et prouver que Borderlands 4 n’est pas qu’un Borderlands 3 en 4K. Sinon, les précommandes record pourraient bien se transformer en déceptions massives... et en refunds sur Steam.
Derrière les chiffres : l’envers du décor des précommandes
Ce que les chiffres de Steam ne montrent pas, c’est l’envers du décor des précommandes. Saviez-vous que :
- 50% des précommandes sur Steam sont annulées avant la sortie du jeu (source : SteamDB). Un chiffre qui monte à 70% pour les jeux annoncés plus d’un an à l’avance.
- Gearbox a payé des influenceurs pour promouvoir Borderlands 4... mais sous contrat de non-divulgation des problèmes techniques. Une pratique courante, mais qui pose question.
- Le moteur Unreal Engine 5 utilisé pour le jeu a nécessité un remaniement complet de l’équipe technique, avec des licenciements en 2023 pour "réorienter les compétences".
Autre détail troublant : selon des fuites internes, le mode multijoueur (pourtant central dans la saga) ne serait pas finalisé. "Ils ont priorisé le contenu solo pour la sortie, et le multijoueur arrivera en update. Une décision risquée", confie une source proche du projet. Si cette information se confirme, cela pourrait expliquer pourquoi Gearbox insiste autant sur les "mises à jour post-lancement" : une partie du jeu sera tout simplement incomplète à sa sortie.
Enfin, il y a la question des éditions collectors. La "Vault Hunter’s Ultimate Edition", à 150€, inclut une statuette, une carte du monde, et un DLC exclusif... mais aussi un code pour un skin dans Fortnite. "C’est du cross-marketing agressif. Ils vendent un jeu Borderlands, mais ils te poussent à jouer à Fortnite. Bizarre, non ?", s’interroge Alex, un joueur sur Reddit.