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Brevet Nintendo sur l’invocation en combat : quand la propriété intellectuelle menace l’innovation
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Il y a 22 jours

Brevet Nintendo sur l’invocation en combat : quand la propriété intellectuelle menace l’innovation

Nintendo vient d’obtenir un brevet aussi large qu’inquiétant : celui couvrant *"l’invocation d’un personnage pour combattre un adversaire"*, une mécanique centrale dans *Pokémon* mais aussi présente dans des dizaines de jeux. Une décision qui relance le débat sur l’utilisation abusive des brevets dans l’industrie, où des géants comme Konami ou Warner Bros. ont déjà tenté de verrouiller des systèmes de gameplay jugés trop génériques. Entre protection légitime et étouffement de la créativité, où s’arrête le droit d’auteur ? Et surtout, quelles conséquences pour des studios indépendants comme Pocketpair, déjà dans le collimateur avec *Palworld* ?

A retenir :

  • Nintendo obtient un **brevet ultra-large** sur *"l’invocation en combat"*, une mécanique utilisée dans *Genshin Impact*, *Final Fantasy*, et bien d’autres – une première qui inquiète les développeurs.
  • Ce brevet s’ajoute à la **plainte contre *Palworld***, où Nintendo réclame 33 000 $ pour des similitudes avec *Pokémon* – une somme symbolique, mais une **stratégie coercitive** pour éviter un procès.
  • Des précédents troublants : Konami a tenté de breveter le *"5v5 en tours"*, Warner Bros. verrouille le *Nemesis System* jusqu’en 2036, et Bethesda a reculé sous la pression publique.
  • **"Ces brevets sont souvent utilisés de mauvaise foi"**, selon Michael Douse (Larian Studios) – une critique partagée par des analystes comme Serkan Toto (Kantan Games).
  • Pour les **petits studios**, ces dépôts juridiques flous pourraient **transformer des standards du jeu vidéo en monopoles**, limitant drastiquement l’innovation.
  • La question centrale : **jusqu’où peut-on breveter une idée** sans risquer de **tuer la créativité** dans une industrie qui se nourrit d’inspiration croisée ?

Un brevet qui fait trembler l’industrie : l’invocation en combat, vraiment "innovante" ?

Quand Nintendo dépose un brevet couvrant *"le mécanisme de base consistant à invoquer un personnage pour qu’il combatte un adversaire"*, la nouvelle fait l’effet d’une bombe. Non pas parce que la mécanique est révolutionnaire – elle existe depuis des décennies, de *Final Fantasy* à *Genshin Impact* en passant par *Persona* –, mais parce que sa formulation est **assez vague pour englober presque tout**. *"C’est comme si McDonald’s brevettait l’idée de servir un burger avec des frites"*, ironise un développeur indépendant sous couvert d’anonymat. Le problème ? Ce brevet ne protège pas une innovation technique précise, mais une **idée de gameplay** devenue un standard.

Pour comprendre l’ampleur du sujet, il faut remonter à 2015, quand Konami a tenté de breveter le système de *"jeu en 5 contre 5 avec des tours de jeu"*, une mécanique au cœur des *MOBA* comme *League of Legends*. À l’époque, la communauté avait crié au scandale, et Konami avait finalement abandonné. Aujourd’hui, Nintendo semble emprunter le même chemin, mais avec une détermination bien plus forte. *"Les grands éditeurs utilisent les brevets comme des armes de dissuasion massive"*, explique **Serkan Toto**, analyste chez Kantan Games. *"Ils n’ont pas besoin de gagner en justice : il leur suffit de menacer un petit studio pour qu’il abandonne ou négocie à leurs conditions."*


Le cas de *Palworld* est révélateur. Le jeu de Pocketpair, souvent comparé à *Pokémon* pour son système de capture et de combat, a déjà dû modifier ses *Pal Spheres* (devenues des *Pal Spheres*… sans le design controversé). Mais avec ce nouveau brevet, c’est **l’essence même du gameplay** qui pourrait être remise en cause. *"Si Nintendo décide d’appliquer ce brevet à la lettre, des centaines de jeux pourraient être concernés"*, s’inquiète un avocat spécialisé dans le droit du jeu vidéo. *"Imaginez un monde où chaque mécanique de base serait propriété exclusive d’un éditeur. On ne ferait plus que des clones autorisés."*

Palworld dans la ligne de mire : quand 33 000 $ deviennent une épée de Damoclès

La première plainte de Nintendo contre *Palworld* portait sur des éléments visuels et sonores jugés trop proches de *Pokémon*. Une réclamation classique, presque attendue. Mais la demande de **5 millions de yens** (soit environ 33 000 dollars) a surpris par son montant… dérisoire. *"C’est une tactique bien connue"*, décrypte **Michael Douse**, directeur de Larian Studios (*Baldur’s Gate 3*), avant de supprimer son tweet critique. *"Ils ne veulent pas d’argent. Ils veulent que vous abandonniez, ou que vous signiez un accord qui leur donne un contrôle total sur votre jeu."*

Pocketpair a déjà cédé sur certains points, comme le design des *Pal Spheres*. Mais le nouveau brevet change la donne. *"Si Nintendo décide d’étendre sa plainte à l’invocation en combat, *Palworld* pourrait devoir revoir tout son système de base"*, analyse un développeur ayant travaillé sur des jeux de type *monster collector*. *"Et ça, c’est une menace existentielle pour un petit studio."* La comparaison avec Bethesda est frappante : en 2019, l’éditeur avait brevété un système de *"dialogue dynamique"* très proche de celui de *The Witcher 3*, avant de faire machine arrière face au tollé des joueurs. *"La différence, c’est que Nintendo n’a jamais reculé sur *Pokémon*"*, rappelle un ancien employé de Game Freak. *"Pour eux, cette licence est intouchable, quitte à écraser les autres."*


**Stratégie coercitive ou protection légitime ?** Les avis divergent. Certains, comme **Serkan Toto**, y voient une manœuvre calculée : *"Nintendo n’a pas besoin de gagner. Il lui suffit de rendre la vie assez difficile à Pocketpair pour que le studio accepte un partenariat… ou disparaisse."* D’autres, comme l’avocate **Sarah Thompson** (spécialiste des brevets technologiques), défendent une approche plus nuancée : *"Les éditeurs ont le droit de protéger leurs innovations. Mais quand un brevet couvre une mécanique aussi large, on frôle l’abus."* Un équilibre délicat, surtout dans un secteur où l’inspiration croisée est la norme.

Le syndrome Warner Bros. : quand un brevet tue l’innovation

L’histoire du *Nemesis System*, breveté par Warner Bros. jusqu’en 2036, est souvent citée comme l’exemple parfait de ce qui peut mal tourner. Ce système, qui permet aux ennemis de *Shadow of Mordor* d’évoluer en fonction des actions du joueur, a été salué comme une **révolution narrative**. Pourtant, depuis la fermeture de Monolith (le studio derrière le jeu), personne ne peut l’utiliser – pas même Warner Bros. lui-même. *"C’est un gaspillage absolu"*, déplore un game designer ayant travaillé sur des jeux open-world. *"Une mécanique géniale, mais condamnée à disparaître parce qu’un brevet la verrouille."*

Le parallèle avec Nintendo est frappant. Si le brevet sur l’invocation en combat est validé dans sa forme actuelle, des jeux comme *Genshin Impact* (où les personnages sont "invoqués" en combat) ou même *Final Fantasy* (avec ses *summons*) pourraient se retrouver dans une zone grise juridique. *"On parle de mécaniques qui existent depuis 30 ans"*, s’indigne un vétéran de Square Enix. *"Brevetter ça, c’est comme si un écrivain brevettait l’idée d’un héros qui part à l’aventure. Où s’arrête-t-on ?"*


**Et demain ?** Certains craignent un effet domino. Si Nintendo s’en sort, d’autres éditeurs pourraient suivre. *"Imaginez Ubisoft brevettant les tours d’escalade, ou Activision les *battle passes*"*, lance un développeur. *"On se dirigerait vers un monde où chaque mécanique de base serait propriété privée. Les indie devs n’auraient plus qu’à payer des licences pour exister."* Une perspective qui fait frémir dans un secteur déjà dominé par quelques géants.

Derrière les brevets, une guerre culturelle : *Pokémon* contre le reste du monde

Il y a une ironie cruelle dans cette affaire. *Pokémon*, une franchise née de l’amour des insectes et des jeux de rôle japonais, est aujourd’hui accusée d’étouffer la créativité qu’elle a elle-même puisée dans des œuvres antérieures. *"Satoshi Tajiri [le créateur de *Pokémon*] s’est inspiré de *Dragon Quest* et des *Ultra Seven* pour ses monstres"*, rappelle un historien du jeu vidéo. *"Aujourd’hui, Nintendo agit comme si *Pokémon* était né dans un vide culturel. C’est une réécriture de l’histoire."*

Le vrai danger, selon les observateurs, n’est pas le brevet en lui-même, mais **la culture du secret et de la propriété absolue** qu’il symbolise. *"Les jeux vidéo se construisent par emprunts, par hommages, par réinterprétations"*, souligne **Célia Pearce**, professeure en game studies. *"Si on commence à breveter des idées aussi basiques que l’invocation en combat, on tue ce qui fait la richesse de ce média."* Certains studios, comme **Devolver Digital**, ont d’ailleurs pris position en refusant systématiquement de breveter leurs mécaniques. *"Notre philosophie ? Si c’est une bonne idée, tout le monde devrait pouvoir l’utiliser"*, déclare un porte-parole.


**Alors, que faire ?** Certains appellent à une réforme des lois sur les brevets, pour exclure les mécaniques de gameplay "trop génériques". D’autres misent sur la pression publique, comme dans le cas de Bethesda. *"Les joueurs ont un pouvoir énorme"*, rappelle un community manager. *"Quand ils se mobilisent, même les géants reculent."* Reste à savoir si Nintendo, habitué à une **culture du contrôle absolu** sur *Pokémon*, sera sensible à ces critiques. *"Ils ont toujours agi comme si *Pokémon* leur appartenait corps et âme"*, soupire un ancien employé. *"Peut-être qu’il est temps de leur rappeler que les idées, elles, appartiennent à tout le monde."*

Le mot de la fin : un brevet, deux visions

Pour résumer, deux visions s’affrontent. **Celle de Nintendo** : protéger une franchise qui représente des milliards de dollars, quitte à verrouiller des mécaniques devenues universelles. *"Sans brevets, n’importe qui pourrait copier *Pokémon* sans conséquences"*, défend un avocat proche de l’éditeur. **Celle des développeurs indépendants** : ces brevets trop larges étouffent l’innovation et transforment des standards du jeu vidéo en propriétés privées. *"On ne brevète pas la roue"*, résume un créateur de jeu.

Entre les deux, il y a **l’avenir de *Palworld***, mais aussi celui de centaines de jeux qui, demain, pourraient se retrouver dans le collimateur. *"Soit on accepte que les idées circulent, soit on entre dans une ère de monopoles juridiques"*, prévient un expert. *"Et dans ce cas, ce ne sont pas seulement les indie devs qui perdront. Ce sont les joueurs."*

La bataille juridique entre Nintendo et *Palworld* n’est que la partie émergée de l’iceberg. Derrière ce brevet sur l’invocation en combat se cache une question bien plus large : **qui possède les idées dans le jeu vidéo ?** Si les géants comme Nintendo ou Warner Bros. continuent à verrouiller des mécaniques devenues des standards, le risque est grand de voir naître une industrie où l’innovation ne sera plus qu’un luxe réservé à ceux qui peuvent se payer des avocats. *Palworld* a déjà cédé sur les *Pal Spheres*. Demain, ce pourrait être *Genshin Impact*, un *Final Fantasy*, ou un petit jeu indépendant qui n’aura même pas les moyens de se défendre. La propriété intellectuelle est nécessaire, mais quand elle devient une arme, c’est toute la créativité qui trinque.
L'Avis de la rédaction
Par Nakmen
## Un brevet qui fait trembler l’industrie : l’invocation en combat, vraiment "innovante" ? Quand Nintendo dépose un brevet couvrant *"le mécanisme de base consistant à invoquer un personnage pour qu’il combatte un adversaire"*, la nouvelle fait l’effet d’une bombe. Non pas parce que la mécanique est révolutionnaire – elle existe depuis des décennies, de *Final Fantasy* à *Genshin Impact* en passant par *Persona* –, mais parce que sa formulation est **assez vague pour englober presque tout**. *"C’est comme si McDonald’s brevettait l’idée de servir un burger avec des frites"*, ironise un développeur indépendant sous couvert d’anonymat. Le problème ? Ce brevet ne protège pas une innovation technique précise, mais une **idée de gameplay** devenue un standard. Pour comprendre l’ampleur du sujet, il faut remonter à 2015, quand Konami a tenté de breveter le système de *"jeu en 5 contre 5 avec des tours de jeu"*, une mécanique au cœur des *MOBA* comme *League of Legends*. À l’époque, la communauté avait crié au scandale, et Konami avait finalement abandonné. Aujourd’hui, Nintendo semble emprunter le même chemin, mais avec une détermination bien plus forte. *"Les grands éditeurs utilisent les brevets comme des armes de dissuasion massive"*, explique **Serkan Toto**, analyste chez Kantan Games. *"Ils n’ont pas besoin de gagner en justice : il leur suffit de menacer un petit studio pour qu’il abandonne ou négocie à leurs conditions."* Le cas de *Palworld* est révélateur. Le jeu de Pocketpair, souvent comparé à *Pokémon* pour son système de capture et de combat, a déjà dû modifier ses *Pal Spheres* (devenues des *Pal Spheres*… sans le design controversé). Mais avec ce nouveau brevet, c’est **l’essence même du gameplay** qui pourrait être remise en cause. *"Si Nintendo décide d’appliquer ce brevet à la lettre, des centaines de jeux pourraient être concernés"*, s’inquiète un avocat spécialisé dans le droit du jeu vidéo. *"Imaginez un monde où chaque mécanique de base serait propriété exclusive d’un éditeur. On ne ferait plus que des clones autorisés."* La première plainte de Nintendo contre *Palworld* portait sur des éléments visuels et sonores jugés trop proches de *Pokémon*. Une réclamation classique, presque attendue. Mais la demande de **5 millions de yens** (soit environ 33 000 dollars) a surpris par son montant… dérisoire. *"C’est une tactique bien connue"*, décrypte **Michael Douse**, directeur de Larian Studios (*Baldur’s Gate 3*), avant de supprimer son tweet critique. *"Ils ne veulent pas d’argent. Ils veulent que vous abandonniez, ou que vous signiez un accord qui leur donne un contrôle total sur votre jeu."* Pocketpair a déjà cédé sur certains points, comme le design des *Pal Spheres*. Mais le nouveau brevet change la donne. *"Si Nintendo décide d’étendre sa plainte à l’invocation en combat, *Palworld* pourrait devoir revoir tout son système de base"*, analyse un développeur ayant travaillé sur des jeux de type *monster collector*. *"Et ça, c’est une menace existentielle pour un petit studio."* La comparaison avec Bethesda est frappante : en 2019, l’éditeur avait brevété un système de *"dialogue dynamique"* très proche de celui de *The Witcher 3*, avant de faire machine arrière face au tollé des joueurs. *"La différence, c’est que Nintendo n’a jamais reculé sur *Pokémon*"*, rappelle un ancien employé de Game Freak. *"Pour eux, cette licence est intouchable, quitte à écraser les autres."* **Stratégie coercitive ou protection légitime ?** Les avis divergent. Certains, comme **Serkan Toto**, y voient une manœuvre calculée : *"Nintendo n’a pas besoin de gagner. Il lui suffit de rendre la vie assez difficile à Pocketpair pour que le studio accepte un partenariat… ou disparaisse."* D’autres, comme l’avocate **Sarah Thompson** (spécialiste des brevets technologiques), défendent une approche plus nuancée : *"Les éditeurs ont le droit de protéger leurs innovations. Mais quand un brevet couvre une mécanique aussi large, on frôle l’abus."* Un équilibre délicat, surtout dans un secteur où l’inspiration croisée est la norme. L’histoire du *Nemesis System*, breveté par Warner Bros. jusqu’en 2036, est souvent citée comme l’exemple parfait de ce qui peut mal tourner. Ce système, qui permet aux ennemis de *Shadow of Mordor* d’évoluer en fonction des actions du joueur, a été salué comme une **révolution narrative**. Pourtant, depuis la fermeture de Monolith (le studio derrière le jeu), personne ne peut l’utiliser – pas même Warner Bros. lui-même. *"C’est un gaspillage absolu"*, déplore un game designer ayant travaillé sur des jeux open-world. *"Une mécanique géniale, mais condamnée à disparaître parce qu’un brevet la verrouille."* Le parallèle avec Nintendo est frappant. Si le brevet sur l’invocation en combat est validé dans sa forme actuelle, des jeux comme *Genshin Impact* (où les personnages sont "invoqués" en combat) ou même *Final Fantasy* (avec ses *summons*) pourraient se retrouver dans une zone grise juridique. *"On parle de mécaniques qui existent depuis 30 ans"*, s’indigne un vétéran de Square Enix. *"Brevetter ça, c’est comme si un écrivain brevettait l’idée d’un héros qui part à l’aventure. Où s’arrête-t-on ?"* **Et demain ?** Certains craignent un effet domino. Si Nintendo s’en sort, d’autres éditeurs pourraient suivre. *"Imaginez Ubisoft brevettant les tours d’escalade, ou Activision les *battle passes*"*, lance un développeur. *"On se dirigerait vers un monde où chaque mécanique de base serait propriété privée. Les indie devs n’auraient plus qu’à payer des licences pour exister."* Une perspective qui fait frémir dans un secteur déjà dominé par quelques géants. Il y a une ironie cruelle dans cette affaire. *Pokémon*, une franchise née de l’amour des insectes et des jeux de rôle japonais, est aujourd’hui accusée d’étouffer la créativité qu’elle a elle-même puisée dans des œuvres antérieures. *"Satoshi Tajiri [le créateur de *Pokémon*] s’est inspiré de *Dragon Quest* et des *Ultra Seven* pour ses monstres"*, rappelle un historien du jeu vidéo. *"Aujourd’hui, Nintendo agit comme si *Pokémon* était né dans un vide culturel. C’est une réécriture de l’histoire."* Le vrai danger, selon les observateurs, n’est pas le brevet en lui-même, mais **la culture du secret et de la propriété absolue** qu’il symbolise. *"Les jeux vidéo se construisent par emprunts, par hommages, par réinterprétations"*, souligne **Célia Pearce**, professeure en game studies. *"Si on commence à breveter des idées aussi basiques que l’invocation en combat, on tue ce qui fait la richesse de ce média."* Certains studios, comme **Devolver Digital**, ont d’ailleurs pris position en refusant systématiquement de breveter leurs mécaniques. *"Notre philosophie ? Si c’est une bonne idée, tout le monde devrait pouvoir l’utiliser"*, déclare un porte-parole. **Alors, que faire ?** Certains appellent à une réforme des lois sur les brevets, pour exclure les mécaniques de gameplay "trop génériques". D’autres misent sur la pression publique, comme dans le cas de Bethesda. *"Les joueurs ont un pouvoir énorme"*, rappelle un community manager. *"Quand ils se mobilisent, même les géants reculent."* Reste à savoir si Nintendo, habitué à une **culture du contrôle absolu** sur *Pokémon*, sera sensible à ces critiques. *"Ils ont toujours agi comme si *Pokémon* leur appartenait corps et âme"*, soupire un ancien employé. *"Peut-être qu’il est temps de leur rappeler que les idées, elles, appartiennent à tout le monde."* Pour résumer, deux visions s’affrontent. **Celle de Nintendo** : protéger une franchise qui représente des milliards de dollars, quitte à verrouiller des mécaniques devenues universelles. *"Sans brevets, n’importe qui pourrait copier *Pokémon* sans conséquences"*, défend un avocat proche de l’éditeur. **Celle des développeurs indépendants** : ces brevets trop larges étouffent l’innovation et transforment des standards du jeu vidéo en propriétés privées. *"On ne brevète pas la roue"*, résume un créateur de jeu. Entre les deux, il y a **l’avenir de *Palworld***, mais aussi celui de centaines de jeux qui, demain, pourraient se retrouver dans le collimateur. *"Soit on accepte que les idées circulent, soit on entre dans une ère de monopoles juridiques"*, prévient un expert. *"Et dans ce cas, ce ne sont pas seulement les indie devs qui perdront. Ce sont les joueurs."*

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Nakmen