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Brothers in Arms : le retour tant attendu se précise après 16 ans de silence
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Un espoir renaît pour les fans de la saga mythique
Après 16 ans sans nouvel opus majeur, Brothers in Arms pourrait bien faire son grand retour. Le studio estonien Frozen Lake, en partenariat avec Gearbox, planche activement sur ce projet ultra-secret qui mobilise déjà plus de 50 développeurs. Entre prudence marketing et héritage historique, ce potentiel successeur de Hell's Highway (2008) suscite autant d'excitation que d'interrogations.A retenir :
- Un nouveau Brothers in Arms en développement chez Frozen Lake Studios, avec l'appui de Gearbox
- Plus de 50 développeurs mobilisés sur ce projet confidentiel aux ambitions historiques
- Gearbox adopte une stratégie ultra-prudente après l'échec cuisant d'Aliens: Colonial Marines
- Le studio estonien a déjà prouvé son expertise sur des FPS historiques comme Medal of Honor: Above and Beyond
- Les fans attendent des mécaniques tactiques et un ancrage historique à la hauteur de la saga
L'héritage d'une saga qui a marqué l'histoire du FPS tactique
Quand Brothers in Arms: Road to Hill 30 débarque en 2005, il révolutionne le genre. Développé par Gearbox en collaboration avec des vétérans du Débarquement, le jeu mêle stratégie en temps réel et narration immersive pour offrir une expérience unique. Son succès critique et commercial (plus de 4 millions d'exemplaires vendus) propulse la saga au rang de référence des FPS historiques. Hell's Highway (2008) enfonce le clou avec son système de couverture dynamique et ses séquences cinématiques spectaculaires, mais aussi des mécaniques tactiques encore inégalées aujourd'hui.
Puis... plus rien. À part Brothers in Arms: Sons of War (2014), un spin-off mobile loin des standards de la saga, et Furious 4, ce projet avorté dont les assets furent recyclés dans Battleborn. Pendant ce temps, des franchises comme Call of Duty ou Medal of Honor ont dominé le marché des FPS militaires, mais aucune n'a vraiment capturé cette alchimie unique entre tactique et émotion qui faisait la signature de Brothers in Arms.
"Une mission en cours" : ce que l'on sait du projet secret
Tout commence en 2019, quand Randy Pitchford, PDG de Gearbox, confirme officiellement qu'un nouveau Brothers in Arms est en développement. Quatre ans plus tard, les informations restent rares, mais des indices sérieux émergent. Le studio estonien Frozen Lake, fondé par d'anciens de Ubisoft Reflections (The Division 2), serait aux commandes. Leur CV parle pour eux : contribution majeure à Medal of Honor: Above and Beyond (2020) et Sniper Elite 4 (2017), deux titres salués pour leur rigueur historique et leur gameplay tactique.
Selon nos sources, plus de 50 développeurs (artistes, level designers, animateurs) travaillent activement sur le projet. Leur collaboration avec Gearbox remonte à Borderlands 3 (2019) et Tiny Tina's Wonderlands (2022), preuve d'une synergie créative déjà rodée. Le studio estonien aurait même recruté des conseillers militaires pour garantir l'authenticité des combats et des équipements, une tradition chère à la saga depuis ses débuts.
Mais alors, pourquoi un tel secret ? La réponse tient en trois lettres : ACM. "Aliens: Colonial Marines reste une blessure ouverte pour Gearbox"*, confie un ancien employé sous couvert d'anonymat. Sorti en 2013, le jeu avait été critiqué pour ses bugs à répétition, son IA défaillante et surtout ses promesses marketing non tenues (les fameuses "demos trafiquées"). Résultat : un échec commercial et une crise de confiance avec les joueurs.
Entre prudence et pression : la stratégie risquée de Gearbox
Depuis cet épisode noir, Gearbox a radicalement changé sa communication. Exit les annonces tonitruantes, place à la discrétion absolue. *"Nous ne révélerons rien avant d'être prêts"*, martèle Randy Pitchford à chaque interview. Une stratégie compréhensible, mais qui frise parfois l'opacité excessive. Certains fans s'impatientent : *"On nous parle de ce jeu depuis 2019, et on n'a même pas une image !"*, s'agace Thomas L., modérateur du forum officiel.
Pourtant, des signes encourageants existent. En 2022, Gearbox a déposé plusieurs marques commerciales liées à Brothers in Arms (dont "BIA: Reborn"). De plus, Frozen Lake a publié une offre d'emploi pour un "Lead Narrative Designer spécialisé en Seconde Guerre mondiale" – un poste clé pour un jeu qui a toujours mis l'histoire et les personnages au cœur de son expérience.
Le défi technologique sera de taille. Les joueurs attendent un bond en avant comparable à celui opéré entre Road to Hill 30 (2005) et Hell's Highway (2008). Avec l'arrivée de l'Unreal Engine 5, les attentes sont immenses : destructions dynamiques, IA révolutionnaire, et surtout une reconstruction fidèle des champs de bataille (Normandie ? Market Garden ?). *"Si ils veulent rivaliser avec Hell Let Loose ou Post Scriptum, il leur faudra innover"*, analyse Julien Chièze, historien spécialiste des jeux vidéo militaires.
Ce que les fans espèrent (et redoutent)
Sur Reddit et les forums spécialisés, les discussions vont bon train. Voici les trois attentes majeures – et les craintes qui les accompagnent :
1. Un retour aux sources tactiques
Les joueurs veulent retrouver le système de commandement qui faisait la force de la saga : donner des ordres à son escouade, exploiter le terrain, alterner entre furtivité et assaut. "Sans ça, ce ne sera plus Brothers in Arms"*, prévient Marc D., joueur depuis 2005. La crainte ? Que Gearbox ne céde à la tentation du "run-and-gun" pour séduire un public plus large.
2. Une narration à la hauteur de l'Histoire
La saga a toujours brillé par ses personnages charismatiques (comme le sergent Matt Baker) et ses réflexions sur la guerre. Les fans espèrent une campagne solo ambitieuse, peut-être centrée sur des batailles moins exploitées (comme l'opération Market Garden ou la libération des Philippines). Le risque ? Un scénario trop hollywoodien, loin du réalisme sombre des premiers opus.
3. Un multijoueur innovant – ou pas du tout
Ici, les avis divergent. Certains rêvent d'un mode coopératif tactique à la Rainbow Six Siege, d'autres préféreraient un multijoueur compétitif façon Hell Let Loose. Mais beaucoup redoutent un mode en ligne "bâclé", comme ce fut le cas pour Hell's Highway (servers fermés en 2014).
Dans l'ombre des géants : peut-il percer face à Call of Duty ?
Le marché des FPS militaires a bien changé depuis 2008. Call of Duty: WWII (2017) et Vanguard (2021) ont tenté de revenir aux sources, mais avec des résultats mitigés. À l'inverse, des titres comme Hell Let Loose (2019) ou Post Scriptum (2018) ont prouvé qu'il existait un public pour des expériences plus tactiques et réalistes.
Brothers in Arms pourrait-il trouver sa place ? Oui, à trois conditions :
- Capitaliser sur son ADN unique : mélanger stratégie, narration et action comme aucun autre FPS ne le fait.
- Éviter le piège du "service game" : les joueurs ne veulent pas d'un jeu truffé de microtransactions, mais d'une expérience complète dès le day one.
- Miser sur l'authenticité : collaborer avec des historiens, comme pour les premiers opus, pour éviter les anachronismes qui ont plombé Medal of Honor (2010).
Un dernier défi de taille : la date de sortie. Si le jeu arrive trop tard, il risque de se faire écraser par Call of Duty 2025 (qui pourrait retourner en WWII) ou par Battlefield 2024. *"Ils ont une fenêtre de tir entre fin 2024 et mi-2025"*, estime Nicolas Turcey, analyste chez NPD Group.