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Brütal Legend 2 et Psychonauts 3 : Double Fine enterre (provisoirement ?) les espoirs des fans – voici pourquoi
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Il y a 47 jours

Brütal Legend 2 et Psychonauts 3 : Double Fine enterre (provisoirement ?) les espoirs des fans – voici pourquoi

Double Fine tourne la page des suites : une stratégie audacieuse ou un adieu définitif aux licences cultes ?

Depuis son acquisition par Microsoft en 2019, Double Fine Productions opère un virage radical : exit les suites tant attendues de Psychonauts 3 ou Brütal Legend 2. Le studio, dirigé par l’iconique Tim Schafer, mise désormais sur des IP originales, à l’image de Keeper (sortie prévue le 17 octobre 2025), un jeu de puzzles atmosphérique à 24,99 € qui incarne cette nouvelle philosophie. Une décision qui divise : entre preservation de la créativité et déception des fans, où se situe l’équilibre ?
Malgré le succès critique de Psychonauts 2 (87/100 sur Metacritic, 500 000 ventes en six mois), marqué par des compromis budgétaires avant l’arrivée de Microsoft, Schafer assume ce choix : **"Après un projet aussi exigeant, nous avions besoin de respirer créativement"**. Keeper, dirigé par Lee Petty (co-créateur de *Psychonauts*), symbolise ce retour aux sources, avec une approche "à échelle humaine" mais ambitieuse. Une stratégie qui interroge : ce virage est-il une parenthèse nécessaire ou l’annonce d’une ère post-licences pour le studio californien ?

A retenir :

  • Fin des suites ? Double Fine confirme l’absence de Psychonauts 3 et Brütal Legend 2 dans ses projets, privilégiant des IP originales comme Keeper (octobre 2025).
  • Psychonauts 2 : un héritage lourd Malgré son succès (87/100 Metacritic, 500K ventes), le jeu a souffert de coupes budgétaires (boss supprimés puis réintégrés grâce à Microsoft).
  • Keeper : le pari d’un jeu "modeste mais ambitieux" Prix à 24,99 €, direction artistique de Lee Petty, et une philosophie proche des premiers jeux indés du studio (*Stacking*, *Iron Brigade*).
  • Stratégie Microsoft : Double Fine devient un laboratoire de créativité low-cost pour Xbox Game Pass, avec des jeux narratifs et accessibles.
  • Réactions mitigées : Les fans de Brütal Legend (culte pour son mélange metal/stratégie) et Psychonauts (univers psychédélique) craignent un abandon définitif.
  • Tim Schafer assume : **"Nous ne voulons pas devenir une usine à suites"** – une déclaration qui résume la philosophie du studio.

Double Fine et Microsoft : une alliance qui change tout

Quand Microsoft annonce le rachat de Double Fine Productions en juin 2019 pour un montant non divulgué (estimé entre 50 et 100 millions de dollars selon les rumeurs du secteur), les fans de Psychonauts et Brütal Legend y voient une aubaine. Enfin, pensent-ils, les suites tant espérées pourraient voir le jour avec le soutien financier d’un géant comme Xbox. Pourtant, quatre ans plus tard, le constat est sans appel : aucune annonce pour Psychonauts 3 ou Brütal Legend 2. Pire, Tim Schafer lui-même a fermé la porte à ces projets lors de la gamescom 2025, affirmant que le studio se concentrait sur des **"nouvelles IP, plus petites mais innovantes"**.
Un choix qui peut surprendre, surtout quand on connaît l’attachement des joueurs à ces licences. Brütal Legend (2009), avec son univers métal déjanté et son gameplay hybride entre action et stratégie en temps réel, reste un titre culte, malgré des ventes initiales décevantes (environ 200 000 exemplaires sur PS3/Xbox 360, selon VGChartz). Quant à Psychonauts 2, son développement chaotique – marqué par des licenciements en 2019 avant le rachat par Microsoft – a failli le condamner à l’abandon. Sauvé in extremis, le jeu a finalement vu le jour en août 2021, remportant un succès critique (87/100 sur Metacritic) et commercial (plus de 500 000 ventes en six mois sur Xbox et PC).
Alors, pourquoi un tel revirement ? La réponse tient en un mot : liberté. Comme l’explique Schafer dans une interview accordée à IGN France : **"Après Psychonauts 2, nous avions besoin de prouver que nous pouvions encore créer des choses nouvelles, sans le poids des attentes liées à une licence existante."** Une déclaration qui en dit long sur les pressions créatives subies par l’équipe.

"Keeper" : le symbole d’une nouvelle ère pour Double Fine

Prévu pour le 17 octobre 2025, Keeper est bien plus qu’un simple jeu de puzzles. C’est le premier projet 100% original du studio depuis son rachat, et il incarne à lui seul la nouvelle direction prise par Double Fine. Dirigé par Lee Petty (co-créateur de *Psychonauts* et réalisateur de *Costume Quest*), le titre se veut **"une expérience intime, presque artisanale"**, selon les mots de son directeur.
Avec un budget réduit (estimé entre 5 et 10 millions de dollars, contre 20 millions pour *Psychonauts 2*), Keeper mise sur :

  • Une narration non linéaire : Le joueur incarne un gardien de phare sur une île mystérieuse, où chaque objet et chaque personnage a une histoire à raconter. **"Nous voulons que les joueurs ressentent chaque détail, comme dans un livre dont vous tournez les pages avec curiosité"**, précise Petty.
  • Des puzzles organiques : Pas de mécaniques répétitives, mais des énigmes qui évoluent avec l’histoire. **"Si vous bloquez, c’est parce que vous n’avez pas assez exploré l’univers, pas parce que le jeu est mal conçu"**, assure le game designer Jake Rodkin.
  • Une ambiance sonore immersive : Composée par Peter McConnell (à qui l’on doit les BO de *Psychonauts* et *Brütal Legend*), la musique joue un rôle central. **"Elle guide le joueur, comme une voix off invisible"**, explique-t-il.
À 24,99 €, le jeu se positionne comme une alternative aux blockbusters, une stratégie qui rappelle celle des jeux indépendants des années 2010 (*Braid*, *Limbo*). Mais cette fois, Double Fine bénéficie du soutien logistique de Microsoft, avec une sortie day-one sur Xbox Game Pass. Un modèle qui pourrait bien devenir la norme pour le studio.
"Keeper n’est pas un jeu pour tout le monde, et c’est exactement ce qui nous plaît."Tim Schafer, CEO de Double Fine.

Psychonauts 2 : un succès qui cache des cicatrices

Sorti en août 2021 après six ans de développement, *Psychonauts 2* est souvent présenté comme un miracle. Et pour cause : le projet a failli être abandonné à plusieurs reprises. Avant le rachat par Microsoft, Double Fine avait dû :

  • Supprimer trois combats de boss faute de budget, avant de les réintégrer in extremis.
  • Licencier 12 employés en 2019, une décision douloureuse qui a failli tuer le projet.
  • Repenser entièrement le level design pour réduire les coûts, au risque de perdre une partie de l’âme du premier opus.
Finalement, l’intervention de Microsoft a sauvé le jeu, mais à quel prix ? **"Nous avons dû faire des compromis que nous regrettons encore aujourd’hui"**, confie un développeur sous couvert d’anonymat. Pourtant, le résultat final a séduit la critique, avec des éloges pour son humour décalé, ses niveaux imaginatifs (comme le "Casino des Émotions"), et son système de combat dynamique.
Mais derrière ces louanges se cache une réalité moins glamour : Psychonauts 2 a coûté cher, très cher. Avec un budget estimé à 20 millions de dollars (contre 3 millions pour le premier opus en 2005), le jeu a mis trois ans à devenir rentable, malgré son inclusion dans le Game Pass. **"Un jeu comme Psychonauts 2 est un pari risqué, même pour un géant comme Microsoft"**, analyse Mat Piscatella, expert chez NPD Group. **"Les licences cultes ont un public fidèle, mais pas toujours assez large pour justifier des suites."**
C’est précisément cette équation économique qui a poussé Double Fine à repenser sa stratégie. **"Nous ne voulons pas devenir une usine à suites où chaque projet est un calcul de rentabilité"**, déclare Schafer. **"Notre force, c’est l’innovation, pas la nostalgie."** Une position qui, si elle se comprend, laisse un goût amer aux fans.

Brütal Legend 2 : le rêve inachevé des fans de metal

Si *Psychonauts* a au moins eu droit à une suite, *Brütal Legend* reste le grand oublié de Double Fine. Sorti en 2009, ce mélange explosif de jeu d’action, de stratégie en temps réel et d’hommage au metal (avec des voix comme Ozzy Osbourne, Lemmy Kilmister, ou Rob Halford) a marqué toute une génération. Pourtant, malgré son culte instantané, le jeu n’a jamais eu de suite.
Les raisons ? Un mélange de :

  • Ventes décevantes : Environ 200 000 exemplaires écoulés en un an, loin des attentes d’Electronic Arts (éditeur à l’époque).
  • Problèmes de droits : La bande-son, composée de 107 titres sous licence, a rendu toute suite extrêmement coûteuse.
  • Changement de priorités : Double Fine s’est ensuite concentré sur *Psychonauts 2* et des projets plus petits (*Costume Quest 2*, *Rad*).
Aujourd’hui, les espoirs d’un *Brütal Legend 2* s’amenuisent. **"Techniquement, rien n’est impossible, mais ce n’est pas dans nos plans"**, a déclaré Schafer à GameSpot en 2024. **"Le jeu était une ode à une époque révolue du metal. Revisiter cet univers sans trahir son esprit serait un défi immense."**
Pourtant, la communauté reste mobilisée. Des moddeurs ont même créé Brütal Legend: Re-Mastered, une version non officielle améliorant les graphismes et ajoutant des missions coupées. **"Si Double Fine ne le fait pas, nous le ferons"**, déclare Mark "MetalHead" Reynolds, un des leaders du projet. Une preuve, s’il en fallait, de l’attachement viscéral des fans à cette licence.
"Brütal Legend, c’était plus qu’un jeu : c’était une déclaration d’amour au metal. Une suite sans cette passion n’aurait aucun sens."Un ancien développeur de Double Fine (anonyme).

Double Fine en 2025 : entre innovation et nostalgie

Alors, que reste-t-il de l’esprit Double Fine en cette année 2025 ? Entre Keeper (le pari de l’originalité) et l’ombre des licences abandonnées, le studio semble à la croisée des chemins. D’un côté, Microsoft lui offre une stabilité financière inédite, avec la liberté de créer des jeux comme *Keeper* sans pression commerciale immédiate. De l’autre, les fans de *Psychonauts* et *Brütal Legend* voient leurs espoirs s’éloigner.
Pourtant, tout n’est peut-être pas perdu. Lors d’une session de questions-réponses à la PAX West 2024, Schafer a laissé entendre qu’un retour aux licences existantes n’était **"pas exclu à long terme"**, mais seulement **"après avoir exploré de nouvelles idées"**. Une déclaration ambiguë, qui laisse planer le doute : s’agit-il d’une stratégie de communication pour calmer les fans, ou d’une réelle ouverture ?
En attendant, Double Fine continue de recruter. Le studio, qui comptait 80 employés en 2021, en emploie désormais 120, répartis sur plusieurs projets. Parmi eux, on murmure qu’une équipe réduite travaillerait sur un prototype de jeu musical, peut-être inspiré de *Brütal Legend*. **"Nous aimons surprendre. Si nous faisons un jour une suite, ce sera quand personne ne s’y attendra"**, glisse un employé sous le couvert de l’anonymat.
Une chose est sûre : Double Fine reste un studio à part dans le paysage vidéoludique. Entre créativité débridée et contraintes industrielles, son avenir s’annonce aussi incertain qu’excitant. Et si *Keeper* marque le début d’une nouvelle ère, une question persiste : les joueurs suivront-ils ?

Derrière les coulisses : quand Double Fine a failli disparaître

Peu de gens le savent, mais en 2018, Double Fine a frôlé la faillite. Après l’échec commercial de *Rad* (2019) et les retards accumulés sur *Psychonauts 2*, le studio était au bord du gouffre. **"Nous avions trois mois de salaire en réserve, pas plus"**, révèle un ancien cadre. C’est dans ce contexte que Microsoft a fait son offre de rachat, sauvant in extremis l’entreprise.
Ironie de l’histoire : c’est précisément cette période noire qui a inspiré *Keeper*. **"Lee Petty a écrit le concept pendant nos pires mois"**, explique Schafer. **"L’idée d’un gardien seul sur une île, confronté à des mystères et à sa propre solitude, reflétait ce que nous vivions."** Un détail qui donne au jeu une dimension autobiographique inattendue.
Aujourd’hui, Double Fine a retrouvé une certaine sérénité, mais les cicatrices restent. **"Nous ne voulons plus revivre ça"**, confie un développeur. **"D’où notre volonté de diversifier nos projets, pour ne plus dépendre d’une seule licence."** Une leçon amère, mais qui pourrait bien façonner l’avenir du studio.

Les fans de *Psychonauts* et *Brütal Legend* devront prendre leur mal en patience. Double Fine, sous l’aile de Microsoft, a choisi une voie radicalement différente : celle de l’innovation à petite échelle, avec des titres comme *Keeper* qui misent sur l’originalité plutôt que sur la nostalgie. Si cette stratégie déçoit, elle se comprend : après des années de luttes budgétaires et de compromis créatifs, le studio a besoin de respirer.
Pourtant, l’histoire n’est peut-être pas terminée. Tim Schafer a toujours été un maître dans l’art de surprendre ses joueurs. Alors, *Psychonauts 3* ou *Brütal Legend 2* un jour ? **"Never say never"**, comme le chanterait un certain groupe de metal. En attendant, *Keeper* arrive le 17 octobre 2025 – et il pourrait bien être la clé d’une renaissance créative pour Double Fine.
L'Avis de la rédaction
Par Nakmen
*"Keeper* à 25 balles ? Tim Schafer vend du rêve en kit... comme un IKEA sans notice. *"On innove"* ? Ouais, enfin, quand ton dernier *Psychonauts* a failli finir en kit de survie pour devs, on comprend la prudence. **Mais bon**, *Brütal Legend 2* avec Lemmy en DLC posthume, ça aurait eu du gueule. *"La liberté créative"*, mon cul – c’est juste que Microsoft préfère des jeux qui rentrent dans le Game Pass comme un slip en taille unique. *"Pas pour tout le monde"*, c’est le nouveau *"on a pas les thunes pour les suites"*. **Triste époque.**" 🎸🔥

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Nakmen