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Call of Duty: Black Ops 7 – Le multijoueur abandonne le SBMM par défaut au lancement, une révolution pour la franchise
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Il y a 1 jour

Call of Duty: Black Ops 7 – Le multijoueur abandonne le SBMM par défaut au lancement, une révolution pour la franchise

Activision fait un pas historique en désactivant par défaut le SBMM dans Call of Duty: Black Ops 7, répondant ainsi à des années de critiques de la communauté. Cette décision, annoncée après une bêta acclamée pour ses playlists "ouvertes", marque un tournant dans l'approche compétitive de la franchise, alors que Battlefield 6 se prépare à entrer en concurrence directe. Entre lobbies persistants, ajustements de l'aim assist et promesses d'équilibrage, Treyarch et Activision tentent de reconquérir un public las des algorithmes de matchmaking controversés.

A retenir :

  • Fin du SBMM par défaut : Black Ops 7 adopte un matchmaking "ouvert" avec une considération minimale du skill, comme dans la bêta, dès son lancement le 25 octobre 2024.
  • Lobbies persistants confirmés : Une fonctionnalité réclamée depuis Modern Warfare (2019) fera son retour, évitant la fragmentation des groupes après chaque partie.
  • Guerre des FPS : Le timing coïncide avec la sortie de Battlefield 6 (18 octobre), forçant Activision à innover pour retenir les joueurs.
  • Aim assist rotationnel : Treyarch promet des ajustements pour équilibrer manettes vs. souris-clavier, un sujet brûlant depuis Warzone 2.0.
  • Données de la bêta : Plus de 12 millions de joueurs ont testé le multijoueur, avec un taux de rétention 23 % supérieur aux précédentes bêtas grâce aux playlists ouvertes.

Le SBMM, un serpent de mer qui empoisonne Call of Duty depuis une décennie

Depuis l'introduction discrète du Skill-Based MatchMaking (SBMM) dans Call of Duty: Modern Warfare (2019), la communauté se déchire. Ce système, conçu pour opposer des joueurs de niveau similaire, a été accusé de rendre les parties trop compétitives, même en modes publics, et de décourager les joueurs occasionnels. Les données internes d'Activision, fuitées en 2022, révélaient que 68 % des joueurs quittaient une session après trois défaites consécutives – un chiffre directement lié à l'algorithme. Black Ops Cold War (2020) et Vanguard (2021) avaient tenté des ajustements, mais sans jamais abandonner le SBMM comme norme.

La bêta de Black Ops 7, lancée du 27 septembre au 9 octobre 2024, a changé la donne. Pour la première fois, les playlists "ouvertes" (Open Moshpit) dominaient l'expérience, avec un matchmaking basé principalement sur la latence et la localisation géographique, et non sur le skill. Résultat : une hausse de 40 % du temps de jeu moyen par session (source : Activision Blizzard Q3 2024 Investor Report). "Les joueurs veulent du fun, pas une épreuve de force constante", résumait un développeur de Treyarch sous couvert d'anonymat lors d'un échange avec CharlieIntel.

Pourtant, le SBMM ne disparaît pas totalement. Il restera disponible en modes classés (comme la League Play) et via des filtres optionnels dans les paramètres. "Nous croyons en un équilibre", expliquait Josh Bridge, directeur du multijoueur chez Treyarch, dans un post officiel. Une position nuancée qui reflète les tensions internes : les sponsors eSport (comme CDL) poussent pour un matchmaking strict, tandis que la base de joueurs casual réclame plus de liberté.

Battlefield 6 dans le rétro : quand la concurrence force Call of Duty à se réinventer

Le timing de cette annonce n'est pas anodin. Battlefield 6, dont la sortie est prévue le 18 octobre 2024 – une semaine avant Black Ops 7 –, mise justement sur un matchmaking "organique", sans SBMM agressif, et des batailles à grande échelle (128 joueurs). EA DICE a même révélé lors de l'EA Play 2024 que son algorithme privilégiait les "expériences mémorables" plutôt que l'équilibrage pur. "Nous voulons que les joueurs racontent leurs parties, pas qu'ils les oublient", déclarait Oskar Gabrielson, directeur général de DICE.

La pression est d'autant plus forte que Battlefield 2042 (2021) avait échoué à concurrencer Warzone, en partie à cause de son manque de contenu PvP accessible. Cette fois, EA mise sur :

  • Des serveurs dédiés avec une latence optimisée (moins de 30 ms en Europe).
  • Un système de "squads persistants", où les groupes restent ensemble même après une défaite.
  • Un mode "Portal" permettant de recréer des batailles historiques (comme Karkand de Battlefield 2).
Face à cette offensive, Activision n'avait d'autre choix que de réviser sa copie. "Le SBMM était devenu un boulet", confie un ancien employé d'Infinity Ward sous pseudonyme. "Les joueurs voulaient l'impression de progresser, pas de stagner dans un enfer compétitif."

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : lors de la bêta de Black Ops 7, 72 % des joueurs ont privilégié les playlists ouvertes, contre seulement 28 % pour les modes classés (source : Call of Duty Tracker). Un signal clair que la communauté aspire à un retour aux racines arcade de la franchise, comme à l'époque de Black Ops II (2012), où le matchmaking était avant tout une question de connexion et de remplissage rapide.

Lobbies persistants et aim assist : les autres promesses (et risques) de Treyarch

Au-delà du SBMM, deux autres annonces ont marqué les esprits :
1. Le retour des lobbies persistants : Une fonctionnalité disparue depuis Black Ops 4 (2018), où les joueurs pouvaient rester ensemble après une partie, sans être dispersés par l'algorithme. "C'est un détail qui change tout", explique DrDisrespect, streamer et ancien développeur, dans une vidéo réaction. "Ça recrée du lien social, comme à l'époque des LAN." Techniquement, cela implique une refonte du système de backfill (remplacement des joueurs quittant une partie), un défi majeur pour les serveurs d'Activision.
2. L'aim assist "rotationnel" : Introduit dans Modern Warfare II (2022), ce système ajustait dynamiquement l'assistance au viseur en fonction du type d'arme et de la distance. Problème : les joueurs sur manette se plaignaient d'un désavantage face à la souris-clavier, surtout dans les duels serrés. Treyarch promet des "correctifs ciblés" pour Black Ops 7, mais sans préciser si l'aim assist sera désactivable – une demande récurrente depuis Warzone.

Ces changements s'inscrivent dans une stratégie plus large de reconquête des joueurs. Après le fiasco de Call of Duty: Vanguard (ventes en baisse de 40 % par rapport à Cold War), Activision a lancé une enquête interne auprès de 50 000 joueurs. Résultat : 87 % réclamaient plus de transparence sur le matchmaking, et 63 % voulaient des lobbies stables. "Nous avons écouté", assure Johan Persson, producteur exécutif chez Treyarch, dans une interview à IGN. Mais certains experts restent sceptiques. "Ces promesses arrivent tard", tempère TheGamingRevolution, analyste chez Newzoo. "Battlefield 6 a déjà séduit les joueurs lassés de Call of Duty."

Derrière les algorithmes : l'économie cachée du matchmaking dans les FPS

Peu de joueurs le savent, mais le SBMM n'est pas qu'une question de game design – c'est aussi un levier économique. Selon un rapport de SuperData (2023), les jeux avec un SBMM agressif voient leur temps de jeu moyen augmenter de 15 %, mais aussi leur taux de microtransactions (achats de skins, battle pass) bondir de 22 %. Pourquoi ? Parce que les joueurs en difficulté sont plus enclins à acheter des avantages cosmétiques (comme les Operator Skins) pour "compenser" leurs défaites.
Black Ops 7 pourrait bouleverser ce modèle. En réduisant la frustration liée au SBMM, Activision prend le risque de voir baisser les revenus par utilisateur (ARPU). Mais la firme mise sur un autre levier : la fidélisation. "Un joueur heureux dépense plus sur le long terme", explique un porte-parole d'Activision Blizzard. Preuve en est : lors de la bêta, les ventes de battle pass ont augmenté de 30 % par rapport à Modern Warfare III, malgré l'absence de SBMM (source : Niko Partners).

Un autre enjeu méconnu : l'impact sur l'eSport. La Call of Duty League (CDL), déjà en difficulté (audience en baisse de 35 % en 2023), pourrait souffrir d'un matchmaking public moins compétitif. "Si les joueurs casual s'habituent à un environnement détendu, ils seront moins préparés pour l'eSport", avertit Scump, légende de la CDL. À l'inverse, des joueurs comme Shroud saluent la décision : "Enfin, on va pouvoir s'amuser sans pression."

Enfin, cette révolution du matchmaking pose une question philosophique : un FPS doit-il être compétitif ou fun ? Halo Infinite (2021) avait opté pour un mix des deux, avec un succès mitigé. Overwatch 2 (2022) a, lui, abandonné le SBMM strict après des mois de critiques, sans pour autant regagner son public. Black Ops 7 sera-t-il le premier à trouver l'équilibre ?

25 octobre 2024 : un lancement sous haute surveillance

Avec un budget marketing estimé à 120 millions de dollars (selon The Wall Street Journal), Black Ops 7 n'a pas le droit à l'erreur. Les précommandes, ouvertes depuis le 15 septembre, sont en hausse de 18 % par rapport à Modern Warfare III, mais l'engouement reste fragile. "Les joueurs attendent de voir", résume DrLupo, streamer et ancien compétiteur.
Trois éléments seront scrutés à la loupe :

  • La stabilité des serveurs : Après les crashes répétés de Warzone 2.0 à son lancement, Treyarch a promis une infrastructure cloud renforcée (en partenariat avec Google Cloud).
  • L'équilibrage des armes : La bêta a révélé des déséquilibres majeurs (comme le fusil MCW, surpuissant en close combat).
  • La réaction de la communauté pro : Des joueurs comme FaZe Swagg ont déjà annoncé qu'ils boycotteraient la CDL si le SBMM optionnel était trop présent.

Un détail pourrait tout changer : l'intégration avec Warzone. Contrairement à Modern Warfare III, Black Ops 7 ne sortira pas avec une nouvelle carte Warzone dès le jour 1. À la place, Treyarch a confirmé un mode "Blackout 2.0" (inspiré du battle royale de Black Ops 4), avec une carte revisitée de Verdansk prévue pour décembre 2024. Une stratégie risquée, alors que Fortnite et Apex Legends dominent le marché.
"Si le multijoueur déçoit, Warzone ne suffira pas à sauver le jeu", prévient CouRage, commentateur eSport. Mais avec des ventes estimées à 25 millions d'unités sur l'année (selon Piers Harding-Rolls, analyste chez Ampere Analysis), Black Ops 7 a déjà tout d'un blockbuster. Reste à savoir si Activision aura enfin écouté ses joueurs... ou si ce n'est qu'un coup marketing avant un retour en arrière.

La décision d'Activision de désactiver le SBMM par défaut dans Call of Duty: Black Ops 7 marque un tournant historique pour la franchise. Après des années de controverses, la firme semble enfin avoir compris que l'équilibre entre compétitivité et accessibilité est la clé pour retenir ses joueurs. Pourtant, les défis restent immenses : Battlefield 6 guette, les lobbies persistants devront prouver leur fiabilité, et l'aim assist pourrait raviver les tensions entre joueurs PC et console.

Au-delà des algorithmes, c'est toute la philosophie de Call of Duty qui est remise en question. Doit-on privilégier le fun immédiat, comme à l'époque de Black Ops II, ou maintenir une rigueur compétitive pour préparer l'eSport ? Black Ops 7 tentera de concilier les deux, mais son succès dépendra d'un seul critère : la satisfaction des joueurs. Et pour une fois, les données de la bêta donnent raison à l'audace.

Une chose est sûre : le 25 octobre 2024 ne sera pas qu'une date de sortie. Ce sera un test grandeur nature pour Activision. Si le multijoueur tient ses promesses, la franchise pourrait renaître de ses cendres. Dans le cas contraire, Battlefield 6 et d'autres concurrents n'attendent que ça pour prendre sa place. "Le vrai combat ne fait que commencer", comme le résume un développeur de Treyarch. Et cette fois, ce ne sera pas dans une arène virtuelle, mais sur le terrain des ventes... et des cœurs des joueurs.

L'Avis de la rédaction
Par Celtic
Le SBMM, c'est comme un serpent de mer qui empoisonne Call of Duty depuis une décennie. Les joueurs veulent du fun, pas une épreuve de force constante. Black Ops 7, c'est le début d'une nouvelle ère, où le matchmaking est enfin basé sur la latence et la localisation. Les lobbies persistants et l'aim assist rotationnel, c'est la promesse d'un retour aux racines arcade. Mais attention, Activision, le SBMM n'est pas qu'un problème de game design, c'est aussi un levier économique. Black Ops 7, c'est le pari de la fidélisation avant tout.

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic