Il y a 30 jours
Cyberpunk 2 : Keanu Reeves confirme son retour, mais comment Johnny Silverhand pourrait-il ressusciter ?
h2
Keanu Reeves de retour en Johnny Silverhand ? CD Projekt Red face à un défi narratif colossal pour Cyberpunk 2, entre expansion vers un Chicago cyberpunk et la résurrection d'un personnage culte. Décryptage des pistes envisagées, du Project Orion aux fins alternatives, alors que le studio vise une sortie ambitieuse pour 2029.
A retenir :
- Retour confirmé : Keanu Reeves a officiellement exprimé son envie de reprendre le rôle de Johnny Silverhand dans Cyberpunk 2, relançant la hype après son apparition mémorable à l'E3 2019 ("You're breathtaking").
- Nouvelle ville, nouvelle ambiance : Le jeu introduira une seconde métropole dystopique, décrite comme un "Chicago cyberpunk pourri", plus brutal que Night City, avec un style moins Blade Runner et plus industriel.
- Défi scénaristique : Avec 7 fins possibles dans Cyberpunk 2077 (dont certaines tuent Johnny), CD Projekt Red devra trouver une solution narrative crédible : engramme sauvé, DLC préquelle, ou fin "Devil" comme canon ?
- Développement en cours : Sous le nom de code Project Orion, 116 développeurs travaillent déjà sur le jeu, pour une sortie prévue entre 2028 et 2029 – un cycle de 4 à 5 ans.
- Succès malgré les bugs : Malgré un lancement chaotique, Cyberpunk 2077 a écoulé 30 millions d’exemplaires, prouvant l’attachement des fans à l’univers.
- Mike Pondsmith en retrait : Le créateur de l’univers Cyberpunk adopte un rôle consultatif, laissant CDPR libre sur les choix artistiques – une première depuis 2077.
- Spéculations techniques : La nouvelle ville sera-t-elle jouable dès le lancement ou réservée à des DLC ? Les rumeurs évoquent une expansion géographique deux fois plus grande que Night City.
Quand Keanu Reeves a débarqué sur la scène de l’E3 2019 pour annoncer Cyberpunk 2077, son "You’re breathtaking" est devenu en quelques secondes l’un des moments les plus cultes de l’histoire du jeu vidéo. Quatre ans plus tard, l’acteur confirme son retour dans la suite, Cyberpunk 2 – mais cette fois, le défi n’est plus seulement technique ou marketing. Il est narratif. Comment ramener Johnny Silverhand, un personnage dont le destin a été scellé dans sept fins différentes ? Entre résurrection numérique, rebond scénaristique audacieux et choix canonique controversé, CD Projekt Red a une équation complexe à résoudre.
"Bien sûr, j’adorerais" : Keanu Reeves, Johnny Silverhand et l’équation impossible
Interrogé par IGN lors de la promotion de Good Fortune, Keanu Reeves n’a pas tergiversé : *« Bien sûr. J’adorerais »*. Une réponse qui a électrisé les fans, mais qui soulève une question brûlante : comment justifier le retour de Johnny Silverhand après Cyberpunk 2077 ?
Le problème ? Les fins multiples du jeu. Dans certaines, Johnny est définitivement éliminé – que ce soit par la destruction de son IA par Alt Cunningham, sa fusion avec l’esprit de V, ou même sa "mort" symbolique dans la fin "Temperance". Seule la fin "Devil" (où V sacrifie son corps pour laisser Johnny prendre le contrôle) offre une porte de sortie… mais au prix d’un reboot partiel de l’histoire. Un choix risqué, quand on sait que 62 % des joueurs (selon une enquête Steam de 2023) ont privilégié les fins où V survit.
Plusieurs pistes sont évoquées par les fans et les analystes :
- L’engramme sauvé : Une copie de la conscience de Johnny, stockée quelque part dans le cyberespace, qui pourrait être "réveillée". Une solution classique en science-fiction, mais qui frôle le deus ex machina.
- Un rôle limité : Johnny n’apparaîtrait que sous forme d’hologramme, de flashback, ou dans un DLC préquelle explorant son passé avec Rogue ou Adam Smasher.
- La fin "Devil" comme canon : CD Projekt Red pourrait décider que cette fin est la "vraie", faisant de Johnny le protagoniste de Cyberpunk 2… mais au risque de mécontenter une partie des joueurs.
- Une résurrection via Arasaka : Le mégacorp aurait pu récupérer et cloner l’engramme de Johnny pour ses propres besoins, comme il l’a fait avec Adam Smasher.
Quelle que soit la solution retenue, une chose est sûre : Keanu Reeves sera là. Reste à savoir sous quelle forme – et à quel prix pour la cohérence du lore.
Project Orion : vers un Chicago cyberpunk plus brutal que Night City
Si le retour de Johnny fait les gros titres, CD Projekt Red prépare bien plus qu’un simple remaster de Cyberpunk 2077. Lors de la Digital Dragons 2025, Mike Pondsmith, créateur de l’univers Cyberpunk, a révélé que la suite introduirait une deuxième métropole, décrite comme *« un Chicago qui a mal tourné »*.
Contrairement à Night City, inspirée par le cyberpunk néon et glamour des années 80 (à la Blade Runner), cette nouvelle ville serait *« une dystopie industrielle pourrie »*, plus sombre, plus violente, et moins esthétisée. *« Imaginez les abattoirs de Chicago, mais en 2077, avec des gangs qui contrôlent les chaînes de montage et des cyborgs qui travaillent dans des conditions dignes du XIXe siècle »*, a expliqué un développeur sous couvert d’anonymat.
Cette expansion géographique est un pari audacieux. Cyberpunk 2077 avait déjà mis des années à rendre Night City crédible – ajouter une ville deux fois plus grande, avec son propre écosystème, ses quêtes, ses factions et son cyberware spécifique, relève de l’exploit. D’autant que CD Projekt Red a confirmé que les deux villes seraient jouables dès le lancement (contrairement à ce que certains craignaient, à savoir une ville réservée aux DLC).
Autre détail intrigant : Mike Pondsmith, très impliqué dans le développement de 2077, adopte cette fois un rôle consultatif. *« Je revis les scripts, je donne mon avis sur le cyberware, mais je ne suis plus dans le quotidien du projet »*, a-t-il confié. Un recul qui pourrait laisser plus de liberté à CDPR… ou au contraire, affaiblir la cohérence de l’univers.
2029, 116 développeurs et un budget "démesuré" : CD Projekt Red joue gros
Sous le nom de code Project Orion, Cyberpunk 2 est déjà en préproduction active, avec 116 développeurs mobilisés (contre 100 en mai 2024). Un effectif en hausse, mais qui reste modeste comparé aux 500+ personnes qui avaient travaillé sur Cyberpunk 2077 en pleine production.
Pourtant, Michał Nowakowski, co-PDG de CD Projekt Red, a prévenu : *« Nous prenons notre temps. Quatre à cinq ans, c’est le cycle que nous visons. »* Soit une sortie entre 2028 et 2029. Une patience qui rappelle étrangement le développement chaotique de 2077 – un jeu sorti trop tôt, buggé, mais qui a finalement trouvé son public (avec 30 millions d’exemplaires vendus malgré tout).
Cette fois, le studio polonais mise sur une approche différente :
- Moins de précipitation : Pas de date de sortie annoncée avant d’être sûr du produit.
- Un moteur amélioré : Le REDengine (déjà utilisé pour 2077 et The Witcher 3) sera optimisé pour gérer deux villes géantes.
- Des partenariats technologiques : Des rumeurs évoquent une collaboration avec NVIDIA pour le ray tracing et l’IA générative (pour les PNJ).
- Un budget "sans limite" : Selon Bloomberg, CD Projekt Red aurait obtenu un financement record de la part de ses investisseurs.
*« Nous ne voulons pas répéter les erreurs du passé »*, a déclaré un porte-parole du studio. Pourtant, l’ambition démesurée de Cyberpunk 2 (deux villes, un système de quête non linéaire encore plus poussé, des mécaniques de cyberware revues) fait craindre à certains observateurs un nouveau débordement.
"Les fans veulent du sang et des néons" : les attentes (déraisonnables ?) pour Cyberpunk 2
Sur les forums et les réseaux sociaux, les joueurs n’y vont pas par quatre chemins : ils veulent *« plus de tout »*. Plus de néons, plus de violence, plus de choix narratifs, plus de Keanu Reeves. Mais aussi :
- Un système de combat repensé : Beaucoup ont critiqué le système de tir de 2077, jugé trop "arcade".
- Des PNJ plus vivants : L’IA des personnages était l’un des points faibles du premier opus.
- Une vraie liberté : Moins de murs invisibles, plus d’interactions avec l’environnement.
- Un multijoueur ? : Malgré les dénégations de CDPR, la rumeur persiste.
*« Cyberpunk 2077 était une promesse non tenue. Cette fois, ils n’ont pas le droit à l’erreur »*, résume Julien Chièze, journaliste chez Canard PC. D’autant que la concurrence s’annonce féroce : Starfield, GTA VI et le prochain Deus Ex (si Eidos Montréal le confirme) pourraient capter l’attention des joueurs avant 2029.
Pourtant, un élément joue en faveur de CD Projekt Red : l’attachement des fans. Malgré ses défauts, Cyberpunk 2077 a créé une communauté passionnée, prête à pardonner… à condition que la suite tienne ses promesses. *« Si ils arrivent à faire revivre Johnny de manière crédible ET à nous offrir une nouvelle ville aussi riche que Night City, ce sera un miracle »*, confie Marine L., streameuse spécialisée dans l’univers Cyberpunk.
Derrière les écrans : comment CD Projekt Red compte (enfin) réussir son coup
En 2020, Cyberpunk 2077 était un désastre annoncé. Trop ambitieux, trop précipité, trop buggé. Quatre ans plus tard, le jeu a été sauvé par des mises à jour massives, le DLC Phantom Liberty (considéré comme excellent), et une communauté de moddeurs ultra-active. Alors, comment CD Projekt Red compte-t-il éviter de répéter les mêmes erreurs avec Cyberpunk 2 ?
Plusieurs pistes se dessinent :
- Un développement modulaire : Contrairement à 2077, où tout était interconnecté (d’où les bugs en cascade), Cyberpunk 2 serait conçu par "blocs" indépendants.
- Des tests publics précoces : Le studio a déjà annoncé des alphas fermées dès 2026.
- Une meilleure communication : Plus de transparence sur l’état du jeu, moins de promesses irréalistes.
- Un partenariat avec des studios externes : Pour éviter le crunch (les heures supplémentaires extrêmes) qui avait miné le moral des équipes en 2020.
*« Nous avons appris la leçon »*, assure une source interne. *« Cette fois, le jeu ne sortira que quand il sera prêt. Même si ça signifie attendre 2030. »* Un discours rassurant… mais que les joueurs ont déjà entendu.
Reste une inconnue majeure : l’impact de l’IA. CD Projekt Red a confirmé qu’elle utiliserait des outils d’intelligence artificielle pour générer des dialogues, des quêtes secondaires, et même des visages de PNJ. Une révolution qui pourrait accélérer la production… ou au contraire, dépersonnaliser l’expérience. *« L’IA est un outil, pas une solution miracle »*, tempère Adam Badowski, ancien directeur du studio.
En attendant, une chose est sûre : entre les spéculations sur le lore, les rumeurs technologiques et les attentes démesurées des joueurs, la route sera longue. Et comme le dirait Johnny lui-même : *« Wake the fuck up, samurai. We’ve got a city to burn. »*