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Game Pass : le modèle qui étouffe les studios ? L’avertissement choc d’un ex-cadre de Bethesda
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Il y a 30 jours

Game Pass : le modèle qui étouffe les studios ? L’avertissement choc d’un ex-cadre de Bethesda

Le Game Pass sous le feu des critiques : un ex-vice-président de Bethesda dénonce un système qui sacrifie les studios sur l’autel des abonnements. Malgré 5 milliards de dollars de revenus en 2023, Microsoft a supprimé 1 900 postes et fermé des studios comme Arkane Austin (*Redfall*). Pete Hines et Shawn Layden (ex-PlayStation) alertent : ce modèle, comparé au *« Netflix du jeu vidéo »*, menace la qualité des jeux et la santé des créateurs. Pire, moins de 10 % des titres dépassent 80/100 sur Metacritic, révélant une course effrénée à la quantité au détriment de l’excellence.

A retenir :

  • 5 milliards de dollars de revenus en 2023 pour le Game Pass… mais 1 900 licenciements chez Microsoft et des fermetures de studios (Arkane Austin, Tango Gameworks).
  • Pete Hines (ex-Bethesda) et Shawn Layden (ex-PlayStation) dénoncent un modèle qui *« cannibalise »* les créateurs : *« Game Pass a besoin des jeux, mais les jeux n’ont pas besoin de Game Pass »* à n’importe quel prix.
  • Un catalogue pléthorique (1 000+ jeux), mais moins de 10 % dépassent 80/100 sur Metacritic – la quantité tue-t-elle la qualité ?
  • Des développeurs sous pression : *« On nous demande plus, plus vite, pour moins cher »* – un système qui favorise les jeux bâclés et les ports low-cost.
  • Krafton sauve Tango Gameworks (*Hi-Fi Rush*) in extremis, mais Arkane Austin (*Redfall*) ferme ses portes – un symbole des dérives du modèle.
  • Les joueurs s’interrogent : *« À quoi bon payer un abonnement si 90 % des jeux sont médiocres ? »* – le paradoxe du Game Pass.

*« Le Game Pass est en train de devenir le pire ennemi des développeurs »*. La phrase, cinglante, est signée Pete Hines, ancien vice-président de Bethesda pendant 24 ans. Après avoir quitté le navire en 2023, il n’hésite plus à tirer la sonnette d’alarme : le modèle d’abonnement de Microsoft, souvent présenté comme une révolution, pourrait bien étouffer la créativité qu’il prétend démocratiser. Et les chiffres, aussi impressionnants soient-ils (5 milliards de dollars de revenus en 2023), ne suffisent pas à masquer les licenciements massifs (1 900 postes supprimés chez Microsoft la même année) et les fermetures de studios en cascade.

Son constat rejoint celui d’autres vétérans de l’industrie, comme Shawn Layden, ex-PDG de PlayStation, qui compare le Game Pass à un *« Netflix du jeu vidéo »* aux conséquences désastreuses. *« Un éléphant dans la pièce »*, renchérit Raphael Colantonio, fondateur d’Arkane Studios, évoquant un système qui *« cannibalise tout le reste »*. Derrière les apparences d’un succès commercial, se cache une réalité bien plus sombre : celle d’une industrie où les créateurs paient le prix fort pour alimenter une machine vorace en contenu.


Mais comment en est-on arrivé là ? Et surtout, le Game Pass est-il vraiment le monstre que certains décrivent… ou simplement le symptôme d’une maladie plus profonde ?

💥 Le revers de la médaille : quand les abonnés tuent (aussi) la création

Sur le papier, le Game Pass est une réussite : plus de 25 millions d’abonnés, un catalogue de 1 000+ jeux, et des revenus qui explosent (+30 % en un an). Pourtant, derrière ces chiffres mirobolants, les studios trinquent. Preuve en est : en 2024, deux fermetures ont marqué les esprits : celle d’Arkane Austin (responsable de Redfall, un fiasco critique) et celle, évitée de justesse, de Tango Gameworks (*Hi-Fi Rush*), rachetée in extremis par Krafton après son abandon par Microsoft.

Game Pass est un monstre qui dévore ses propres enfants »*, résume un développeur anonyme sous le coup de l’émotion. La logique est implacable : pour justifier le prix de l’abonnement (9,99 €/mois), Microsoft a besoin d’un flux constant de nouveautés. Résultat ? Des pressions insoutenables sur les équipes : *« On nous demande de produire plus, plus vite, pour moins cher »*, confie un employé de Bethesda sous couvert d’anonymat. Conséquence directe : des jeux sortis trop tôt, moins aboutis, ou carrésment bâclés pour nourrir la bête.

Et les joueurs, premiers concernés, commencent à déserter. *« À quoi bon un catalogue de 1 000 jeux si 90 % sont des daubes ou des ports low-cost ? »*, s’interroge un abonné sur Reddit. Les chiffres sont sans appel : moins de 10 % des titres disponibles sur Game Pass dépassent la note de 80/100 sur Metacritic. Un signe que, derrière la vitrine alléchante, la qualité trinque… et que les joueurs finissent par s’en lasser.


Mais le pire est ailleurs : ce modèle déséquilibré ne profite pas équitablement à ceux qui font vivre le service – les développeurs.

🎮 « On nous traite comme de la chair à contenu » : le cri d’alarme des studios

Les abonnements sont devenus le nouveau gros mot de l’industrie »*, assène Pete Hines. Pourquoi une telle colère ? Parce que le Game Pass, en apparence salvateur pour les petits studios (visibilité garantie, revenus stables), cache une réalité bien moins rose : celle d’une rémunération à la tête du client.

Concrètement, Microsoft verse aux développeurs une somme fixe par abonné qui joue à leur jeu… mais sans transparence sur les critères. *« On ne sait même pas combien on va toucher »*, révèle un développeur indépendant. Pire : les gros titres (comme les exclusivités Xbox) captent l’essentiel des revenus, laissant les petits studios avec des miettes. *« C’est un système qui favorise les blockbusters et écrase les autres »*, résume un éditeur.

Autre problème : la course aux chiffres. Pour rester attractif, le Game Pass doit gonfler son catalogue en permanence. Résultat ? Des jeux sortis en catimini, sans marketing, et des équipes sacrifiées pour tenir les délais. *« On nous demande de faire des miracles avec trois fois rien »*, soupire un employé de ZeniMax. La preuve par l’exemple : Redfall (Arkane Austin) et Hi-Fi Rush (Tango Gameworks) ont été lancés dans la précipitation, avec des bugs à gogo et un accueil critique désastreux.

Game Pass a besoin des jeux… mais les jeux n’ont pas besoin de Game Pass »*, martèle Pete Hines. Une phrase qui résume tout : sans contenu de qualité, pas d’abonnés… mais sans rémunération juste, pas de jeux durables. Un cercle vicieux qui, à terme, pourrait vider l’industrie de sa substance.


Et si la solution venait… d’ailleurs ? Certains studios, comme Tango Gameworks, tentent de s’échapper du piège. Mais pour les autres, l’avenir s’annonce incertain.

🚨 Tango Gameworks sauvé, Arkane Austin enterré : deux destins qui en disent long

En mai 2024, la nouvelle tombe comme un couperet : Microsoft ferme Arkane Austin, le studio derrière Redfall, un jeu critiqué pour ses bugs et son manque d’ambition. Dans le même temps, Tango Gameworks (*Hi-Fi Rush*), également menacé, est racheté in extremis par Krafton (les créateurs de PUBG). Deux destins opposés… qui illustrent parfaitement les dérives du modèle Game Pass.

Redfall était condamné dès le départ »*, explique un ancien employé d’Arkane. *« On nous a imposé des délais impossibles, un budget serré, et une sortie précipitée pour alimenter le Game Pass. Le résultat ? Un jeu inachevé, une réputation en lambeaux, et un studio fermé »*. À l’inverse, Tango Gameworks a eu la chance de trouver un repreneur… mais combien d’autres n’auront pas cette opportunité ?

Game Pass est une loterie »*, résume un analyste. *« Soit tu as un hit qui te sauve (comme Starfield), soit tu finis dans l’oubli… ou pire, à la poubelle »*. Et les exemples ne manquent pas : The Outer Worlds 2 (annulé), Blade (reporté sine die), Fable (en développement depuis 2018 sans date de sortie)… La liste des projets avortés ou malmenés s’allonge, tandis que Microsoft continue d’afficher des revenus records.

On nous vend du rêve (“le Netflix du jeu”), mais la réalité, c’est du sang et des larmes »*, lance un développeur. Entre les licenciements, les fermetures, et les jeux sacrifiés, le bilan est lourd. Et si le Game Pass était en train de tuer ce qu’il prétend sauver : la diversité et la qualité des jeux vidéo ?


Face à ce constat accablant, une question s’impose : faut-il réformer le modèle… ou l’enterrer ?

🔮 Game Pass : révolution ou impasse ? Le débat qui divise l’industrie

Pour ses défenseurs, le Game Pass reste une aubaine : il permet aux joueurs d’accéder à des centaines de jeux pour un prix modique, et offre une visibilité inégalée aux petits studios. *« Sans Game Pass, des jeux comme Pentiment ou Hi-Fi Rush n’auraient jamais trouvé leur public »*, argue un éditeur.

Mais pour ses détracteurs, le modèle est fondamentalement vicié. *« C’est comme si Netflix payait les réalisateurs à la minute regardée… mais sans leur dire combien »*, compare Shawn Layden. Résultat : une course à la quantité qui sacrifie la qualité, et des studios pris en étau entre des coûts de production explosifs et des revenus incertains.

Le Game Pass n’est pas le problème… c’est la façon dont Microsoft le gère »*, nuance un analyste. *« S’ils rééquilibraient les revenus, donnaient plus de transparence, et arrêtaient de pressurer les studios, ça pourrait marcher. Mais aujourd’hui, c’est l’usine à gaz »*.

Alors, faut-il boycotter le Game Pass ? *« Non, mais il faut exiger mieux »*, répond Pete Hines. *« Les joueurs ont un pouvoir : celui de voter avec leur portefeuille. S’ils refusent les jeux bâclés, s’ils réclament plus de transparence, les choses changeront »*. En attendant, l’industrie retient son souffle : le Game Pass est-il un passage obligé… ou un cul-de-sac pour les créateurs ?


Une chose est sûre : si rien ne change, les prochaines victimes ne seront pas que des studios… mais les joueurs eux-mêmes.

🎭 Derrière les chiffres, des vies brisées : le coût humain du Game Pass

Derrière les 5 milliards de dollars et les 25 millions d’abonnés, il y a des visages. Ceux des 1 900 employés licenciés chez Microsoft en 2023. Ceux des développeurs d’Arkane Austin, jetés à la rue après des années de travail. Ceux, aussi, des familles qui dépendaient de ces salaires.

On nous a serré la vis année après année »*, raconte un ex-employé de Bethesda. *« D’abord, c’était “faites plus avec moins”. Ensuite, “sortez le jeu coûte que coûte”. Et enfin… “désolé, on ferme” »*. Un scénario qui se répète, studio après studio, tandis que les dirigeants de Microsoft encensent les « succès records » du Game Pass.

Ils nous traitent comme des pions »*, s’indigne un développeur. *« On n’est pas des robots. On a des familles, des rêves, des limites. Mais dans leur tableau Excel, on n’est que des coûts à réduire »*.

Et les joueurs, dans tout ça ? *« Ils ne voient que la vitrine »*, soupire un ancien d’Arkane. *« Ils ne savent pas combien de vies ont été brisées pour leur offrir ces “centaines de jeux” »*. Pourtant, sans ces créateurs, sans leur passion, le Game Pass ne serait qu’un catalogue vide.

Un jour, ils comprendront »*, murmure un développeur. *« Quand il n’y aura plus de jeux qui valent le coup… parce qu’il n’y aura plus de studios pour les faire »*.

Le Game Pass n’est pas qu’une question de chiffres ou de modèle économique. C’est une machine qui broie les studios, une logique qui sacrifie la qualité sur l’autel de la quantité, et une réalité où les créateurs paient le prix fort pour des revenus qui ne leur reviennent pas. Pete Hines, Shawn Layden, et des dizaines de développeurs anonymes tirent la sonnette d’alarme : si rien ne change, le Game Pass pourrait bien tuer ce qu’il prétend célébrerla diversité, l’innovation, et la passion qui font la richesse du jeu vidéo.

Reste une lueur d’espoir : les joueurs. Leur choix – refuser les jeux bâclés, exiger plus de transparence, soutenir les studios indépendants – peut tout changer. Car au final, le Game Pass n’est qu’un outil. Tout dépend de ce qu’on en fait… et de ce qu’on est prêt à accepter pour le sauver.

L'Avis de la rédaction
Par Nakmen
*"Game Pass, c'est comme un buffet à volonté où 90% des plats sont des surgelés réchauffés."* Pete Hines a raison sur un point : ce modèle transforme les devs en *cuisiniers de cantine* sous pression. **Mais attention** – sans lui, des pépites comme *Hi-Fi Rush* seraient restées invisibles. *"Doit-on brûler la maison pour chasser les souris ?"* (© *Les Visiteurs*). **À méditer.**

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Nakmen