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Hideki Kamiya appelle Hideo Kojima à créer un nouveau jeu dans l’esprit de
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Il y a 29 jours

Hideki Kamiya appelle Hideo Kojima à créer un nouveau jeu dans l’esprit de

Onze ans après sa sortie, P.T. reste un fantôme qui hante l’industrie du jeu vidéo. Hideki Kamiya, réalisateur de Resident Evil 2 et Devil May Cry, relance le débat en exhortant Hideo Kojima à créer un successeur spirituel à cette démonstration culte, tout en avouant qu’il pourrait s’y essayer lui-même – malgré sa phobie de l’horreur. Entre hommages clandestins, projets avortés et l’ombre persistante de Konami, l’appel de Kamiya ravive une blessure jamais refermée pour les fans.

A retenir :

  • Un cri du cœur : Hideki Kamiya (Resident Evil 2, Bayonetta) supplie Hideo Kojima de ressusciter l’esprit de P.T., 11 ans après son annulation brutale par Konami.
  • Un héritage toxique : P.T. (2014) était la démo jouable de Silent Hills, un projet abandonné qui aurait pu révolutionner l’horreur avec Norman Reedus et Guillermo del Toro.
  • OD, l’hommage mystérieux : Le prochain jeu de Kojima, OD (exclusif Xbox), semble rendre hommage à Silent Hills via des symboles récurrents (corps pendus, couloirs infinis).
  • L’échec des successeurs : Des jeux comme The Exit 8 (2023) tentent de reproduire la formule, mais Kamiya les juge "édulcorés" – un constat partagé par les critiques.
  • La malédiction Konami : L’éditeur a effacé P.T. des stores en 2015 et interdit toute réutilisation de la licence Silent Hills, verrouillant un pan de l’histoire du jeu vidéo.

P.T. : L’ovni qui a redéfini l’horreur, avant de disparaître

Le 12 août 2014, une démo mystérieuse intitulée P.T. (Playable Teaser) apparaît sur le PlayStation Store. Sous couvert d’un projet indépendant nommé 7780s Studio, elle cache en réalité le retour triomphal de Hideo Kojima dans l’horreur, aux côtés de Guillermo del Toro et Norman Reedus. Le joueur incarne un homme piégé dans un couloir en boucle, hanté par la silhouette de Lisa, une entité aux mouvements impossibles. La démo, d’une durée réelle de 10 minutes, demande en moyenne 2 à 3 heures pour être résolue – un chef-d’œuvre de game design psychologique.

Mais derrière ce coup de maître se cache Silent Hills, un projet bien plus ambitieux. Annoncé à la fin de P.T. via un easter egg déverrouillant une bande-annonce, le jeu promet de réinventer le survival horror avec le moteur Fox Engine, une narration non-linéaire et une collaboration inédite entre cinéma et jeu vidéo. Pourtant, en avril 2015, Konami annonce l’annulation du projet, sans explication claire. Les théories abondent : conflits créatifs avec Kojima, recentrage de Konami sur les pachinko (machines à sous japonaises), ou peur de l’audace du concept. Qu’importe la raison, P.T. est retiré du PS Store en juillet 2015, devenant un objet de culte inaccessible.

L’impact de P.T. est immédiat. Des joueurs comme Lance McDonald (connu pour ses analyses techniques) dissèquent la démo et découvrent que Lisa adapte ses mouvements en fonction du joueur, créant une expérience unique à chaque partie. En 2021, un moddeur reconstitue même P.T. dans Halo Infinite, preuve de son influence durable. Comme le note le critique Jim Sterling : 〈P.T. a prouvé qu’un jeu pouvait terrifier sans jump scares, juste avec une atmosphère et des mécaniques ingénieuses. Son annulation est une perte pour tout le média.〉


Hideki Kamiya : Entre admiration et défi impossible

Hideki Kamiya, réalisateur de Resident Evil 2 (1998) et Devil May Cry (2001), est un admirateur assumé de P.T.. Dans un post sur X (ex-Twitter) traduit par IGN, il lance : 〈Si Kojima ne peut pas ressusciter P.T., qu’il en fasse un nouveau dans le même style. Sinon, peut-être que je m’y collerai.〉 Une déclaration qui fait l’effet d’une bombe, tant Kamiya est connu pour son aversion envers l’horreur. 〈Je déteste les jeux d’horreur, confie-t-il. Je n’ai même pas osé finir P.T. seul chez moi.

Son ambivalence reflète celle de l’industrie. Kamiya pointe du doigt The Exit 8 (2023), un jeu japonais souvent présenté comme un 〈P.T.-like〉, mais qu’il qualifie de 〈version édulcorée〉. Effectivement, malgré des mécaniques similaires (boucles temporelles, énigmes environnementales), The Exit 8 manque de la profondeur narrative et de la terreur existentielle de P.T.. 〈C’est comme si on avait recréé la coquille sans l’âme,〉 résume le youtubeur Skill Up dans une analyse comparée.

Le défi que Kamiya se lance est colossal. Créer un successeur à P.T. impliquerait de :

  • Trouver un équilibre entre énigmes complexes et accessibilité (le principal reproche fait à P.T. était sa difficulté).
  • Innover dans l’horreur psychologique, sans tomber dans les clichés des jump scares.
  • Éviter les comparaisons avec Silent Hills, un projet devenu mythique precisely parce qu’il n’existe pas.
Kamiya a le talent, mais a-t-il l’audace de plonger dans les ténèbres ?〉 s’interroge Nibel, journaliste spécialisé chez GameSpot.


OD : Kojima joue avec le feu (et les symboles de Silent Hills)

Alors que les fans pleurent Silent Hills, Hideo Kojima, désormais à la tête de Kojima Productions, semble leur lancer des signes cryptés. En décembre 2023, la première bande-annonce de OD (un projet exclusif à la Xbox Series X|S) révèle des images troublantes : un couloir sombre, un corps pendu, une porte qui claque… des éléments directement inspirés de P.T.. 〈C’est comme si Kojima nous disait : ‘Je n’ai pas oublié’〉, commente Jeff Grubb, insider chez Giant Bomb.

Les spéculations vont bon train. OD (pour 〈Overdose〉 selon les rumeurs) serait un jeu d’horreur narratif mettant en scène Margaret Qualley (vue dans Death Stranding) et explorant des thèmes comme la culpabilité et la perception altérée. Certains fans espèrent un lien avec Silent Hills, mais Kojima, maître de l’ambiguïté, se refuse à tout commentaire. 〈Si c’est bien un hommage, c’est un coup de génie marketing, analyse Tamas Piroska d’Eurogamer. Konami ne peut rien dire, mais Kojima, lui, peut jouer avec les symboles.

Pourtant, un détail intrigue : OD est produit en partenariat avec Microsoft, un acteur qui n’a jamais été associé à la licence Silent Hill. 〈Est-ce que Kojima contourne les droits de Konami en créant quelque chose de nouveau, mais inspiré ?〉 s’interroge Jason Schreier (Bloomberg). Une chose est sûre : si OD reprend ne serait-ce que 10% de la magie de P.T., ce sera déjà un événement.


Konami : Le bourreau qui a tué Silent Hills (et qui le regrette ?)

Derrière l’annulation de Silent Hills se cache un scandale industriel. En 2015, Konami est en pleine restructuration : la division jeu vidéo est marginalisée au profit des pachinko, ces machines à sous qui rapportent des milliards au Japon. Hideo Kojima, star capricieuse de l’éditeur, devient un boulet. 〈Konami voulait le contrôler, mais Kojima est un artiste, pas un employé,〉 explique un ancien employé sous couvert d’anonymat.

Les conséquences sont lourdes :

  • Effacement de P.T. : Konami retire la démo des stores et interdit toute réutilisation de ses assets, même pour des hommages.
  • Sabotage de la licence : Les Silent Hill suivants (The Room, Downpour) sont confisqués à des studios externes, sans vision cohérente.
  • Exode des talents : Des développeurs comme Masahiro Ito (créateur de Pyramid Head) quittent Konami, dégoûtés.

Pourtant, en 2022, Konami semble réaliser son erreur. Le remake de Silent Hill 2 est annoncé, confié à Bloober Team (Observer, The Medium), et un nouveau projet, Silent Hill: Townfall, est dévoilé. 〈Ils ont compris que la licence avait encore de la valeur, mais sans Kojima, ce ne sera jamais pareil,〉 estime Akihabara News. Pire : en 2023, Konami dépose un brevet pour une 〈méthode de génération de peur〉… identique à celle de P.T.. L’ironie est cruelle.


L’après-P.T. : Une malédiction qui inspire (mal)

Depuis 2015, les 〈P.T.-like〉 se multiplient, mais aucun ne parvient à capturer l’essence du original. Voici pourquoi :

  • Visage (2019) : Un hommage trop littéral, avec un couloir similaire, mais sans la subtilité narrative.
  • Faith: The Unholy Trinity (2022) : Une ambiance rétro intéressante, mais des mécaniques répétitives.
  • Allison Road (annulé) : Un projet prometteur abandonné en 2016, faute de financement.
Le problème, c’est que P.T. était une expérience unique, liée à son époque et à son mystère,〉 explique John Walker (Rock Paper Shotgun). 〈Copier sa forme sans son âme, c’est comme recréer la Joconde en paint.

Pire : certains développeurs exploitent la nostalgie de manière cynique. En 2021, un 〈jeu mobile〉 nommé P.T. Rebirth est annoncé… avant d’être démasqué comme une arnaque utilisant des assets volés. 〈C’est le symptôme d’une industrie qui préfère surfer sur les regrets plutôt que d’innover,〉 dénonce Waypoint.

Seul Signalis (2022) émerge comme une réussite, non pas en copiant P.T., mais en s’inspirant de son approche sensorielle (sons binauraux, distorsions visuelles). 〈Ils ont compris que l’horreur vient de l’inconnu, pas des clichés,〉 salue Polygone.

L’appel de Hideki Kamiya à Hideo Kojima n’est pas qu’une boutade : c’est le symptôme d’une blessure ouverte dans l’histoire du jeu vidéo. P.T. était bien plus qu’une démo – c’était une révolution avortée, un pont entre le cinéma et l’interactivité, porté par des talents exceptionnels. Aujourd’hui, entre les hommages timides de Kojima (OD), les tentatives ratées des 〈P.T.-like〉 et le cynisme de Konami, une question persiste : l’industrie est-elle encore capable de prendre des risques comme en 2014 ?

Ironie ultime : alors que les technologies (ray tracing, IA générative) permettraient de dépasser P.T., personne n’ose sauter le pas. 〈Peut-être que P.T. était trop en avance sur son temps,〉 suggère Kotaku. 〈Ou peut-être que personne n’a le courage de Kojima.〉 Une chose est sûre : tant que Silent Hills restera un fantôme, son héritage continuera de hanter les développeurs… et les joueurs.

En attendant, les fans n’ont plus qu’à se raccrocher aux rumeurs – comme ce projet secret que Kojima aurait présenté à Sony en 2023, selon Jeff Grubb. 〈Si un jour un successeur voit le jour, espérons qu’il ne sera pas trop tard.

L'Avis de la rédaction
Par Nakmen
*"P.T., c’est comme le McDonald’s qui a fermé dans ton quartier : t’en trouves d’autres, mais y’a plus le même goût de nostalgie et de graisse réchauffée."* Kojima nous a pondu un chef-d’œuvre en 10 minutes que Konami a flingué comme Stallone dans *Cobra* ("*Tu es la maladie, je suis le remède*" – sauf que là, le remède, c’était le *delisting*). Maintenant, on a des copies sans âme et *OD* qui sent le "*j’ai mis du parfum pour cacher l’odeur de Silent Hills*". Kamiya qui veut s’y coller ? **Lol.** Le mec qui a peur de *P.T.* seul chez lui va nous faire un *DMC* de l’horreur ? *"Stylish, but not scary."* 😂

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Nakmen