Il y a 15 jours
Hideo Kojima révolutionne le merchandising avec une carte de crédit exclusive – une première dans l’industrie du jeu vidéo
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Pour ses 10 ans, Kojima Productions frappe fort : une carte de crédit à son effigie, en partenariat avec le géant financier japonais MUFG. Réservée aux fans inconditionnels, cette initiative audacieuse promet des produits dérivés exclusifs et s’inscrit dans une stratégie plus large de diversification de la marque. Entre merchandising de luxe et écosystème transmedia, Hideo Kojima réinvente une fois de plus les codes du gaming.
A retenir :
- Une **carte de crédit Kojima Productions** annoncée pour 2026, fruit d’un partenariat avec MUFG, l’un des plus grands groupes financiers japonais.
- Un système de récompenses axé sur des **produits dérivés ultra-exclusifs**, une approche inédite dans l’industrie du jeu vidéo, inspirée des stratégies des marques de luxe.
- Une pièce maîtresse dans la construction d’un **écosystème transmedia**, incluant les jeux OD (Xbox) et Physint (Sony), ainsi qu’une collaboration mystérieuse avec Niantic.
- Un marché cible prioritaire : le Japon, où les cartes thématiques (Pokémon, JCB) rencontrent un succès fulgurant depuis des années.
- Une stratégie qui interroge : entre coup marketing génial et gadget pour ultra-fans, cette carte pourrait bien redéfinir le rapport entre créateurs et communautés.
Quand le gaming rencontre la finance : l’annonce qui a sidéré l’industrie
Le 12 octobre 2024 restera gravé dans les mémoires des fans de Hideo Kojima. Lors de l’événement "Beyond the Strand", organisé pour célébrer le dixième anniversaire de Kojima Productions, le créateur japonais a dévoilé une collaboration pour le moins inattendue : une **carte de crédit à l’effigie de son studio**, développée en partenariat avec Mitsubishi UFJ Financial Group (MUFG), l’un des plus grands conglomérats financiers au monde. Prévue pour un lancement au second semestre 2026, cette carte permettra à ses détenteurs d’accumuler des points échangeables contre des produits dérivés exclusifs, des goodies, et peut-être même des expériences uniques liées à l’univers de Kojima.
À première vue, l’idée peut sembler farfelue. Pourtant, elle s’inscrit dans une tendance de fond : celle des cartes bancaires thématiques, déjà popularisées par des géants comme Sony (avec sa carte PlayStation aux États-Unis) ou Microsoft (via sa carte Xbox). Mais là où ces dernières misent sur des avantages liés aux achats de jeux ou d’abonnements, la carte Kojima Productions prend un virage radicalement différent. Exit les réductions sur les DLC ou les crédits pour le PlayStation Store. Ici, la promesse est ailleurs : l’accès à un merchandising ultra-exclusif, réservé à une communauté de fans prêts à tout pour posséder un morceau de l’univers Kojima.
"C’est une façon de récompenser les fans qui nous soutiennent depuis des années, mais aussi de créer un lien plus fort entre notre univers et leur quotidien." déclarait un porte-parole de Kojima Productions lors de l’annonce. Une phrase qui résume à elle seule l’ambition du projet : transformer une simple carte de crédit en passeport vers un écosystème dédié.
"Un coup de génie ou un gadget pour ultra-fans ?" – Le débat fait rage
L’annonce a immédiatement divisé la communauté. Pour certains, il s’agit d’un coup marketing audacieux, voire révolutionnaire. "Kojima a toujours été en avance sur son temps. Après avoir redéfini le storytelling dans les jeux vidéo, il s’attaque maintenant à la relation entre les créateurs et leurs fans"*, explique Thomas, un game designer français et admirateur de longue date du travail de Kojima. D’autres, plus sceptiques, y voient un simple objet de collection pour ultra-fans, sans réelle utilité pratique. "À part frimer en sortant une carte à l’effigie de Metal Gear Solid, à quoi ça sert ? Les récompenses sont floues, et on ne sait même pas si elle sera disponible en dehors du Japon"*, tempère Marine, une joueuse occasionnelle interrogée sur les réseaux sociaux.
Le parallèle avec les cartes PlayStation ou Xbox est inévitable, mais la comparaison s’arrête là. Là où Sony et Microsoft visent un public large avec des avantages concrets (cashback sur les achats de jeux, abonnements offerts), Kojima Productions semble cibler une niche : les collectionneurs et les fans inconditionnels. Une stratégie risquée, mais qui pourrait payer dans un pays comme le Japon, où les cartes thématiques sont monnaie courante. Les exemples ne manquent pas : la carte Pokémon (lancée en 1999 et toujours populaire), ou encore les cartes JCB aux designs collaboratifs (avec des marques comme Star Wars ou Hello Kitty). Dans ce contexte, une carte Kojima Productions pourrait bien trouver son public.
Reste une question cruciale : quels seront les véritables avantages offerts par cette carte ? Pour l’instant, Kojima Productions et MUFG restent évasifs. On évoque des goodies exclusifs, des accès prioritaires à des événements, ou encore des produits dérivés signés. Mais rien de concret. "Si c’est juste pour acheter une figurine de BB [le bébé de Death Stranding] à prix d’or, je ne vois pas l’intérêt"*, ironise un utilisateur sur Reddit. À l’inverse, si la carte permet d’accéder à des expériences uniques (comme des visites des studios, des rencontres avec l’équipe, ou des contenus inédits), elle pourrait bien devenir un must-have pour les fans.
Derrière la carte, un écosystème transmedia en pleine expansion
Cette annonce ne doit pas être prise isolément. Elle s’inscrit dans une stratégie globale de diversification de Kojima Productions, révélée lors du même événement "Beyond the Strand". Le studio a en effet levé le voile sur plusieurs projets ambitieux :
- OD : un jeu développé en partenariat avec Xbox Game Studios, dont on sait encore peu de choses, si ce n’est qu’il promettrait une "expérience narrative inédite".
- Physint : un projet collaboratif avec Sony, décrit comme une "aventure interactive mêlant physique et intuition".
- Une collaboration avec Niantic (les créateurs de Pokémon GO) pour une "expérience de jeu en réalité augmentée", détails à venir.
Avec ces annonces, Kojima Productions ne se contente plus de créer des jeux. Le studio construit un univers étendu, où chaque projet (jeu, merchandising, service financier) s’emboîte pour créer une expérience cohérente. La carte de crédit n’est alors qu’une pièce du puzzle, mais une pièce majeure : elle permet de fidéliser les fans en leur offrant des récompenses tangibles, tout en finançant indirectement les futurs projets du studio.
Cette approche rappelle étrangement les stratégies des grandes marques de luxe. Comme chez Louis Vuitton ou Chanel, l’idée n’est pas seulement de vendre un produit, mais de créer un désir d’appartenance à un univers. Les points accumulés avec la carte Kojima ne serviront pas à acheter des jeux à prix réduit, mais à acquérir des objets rares, voire uniques. Une façon de transformer les fans en ambassadeurs de la marque, prêts à investir bien au-delà du simple achat d’un jeu.
Le Japon, terrain de jeu idéal pour cette expérience inédite
Si la carte Kojima Productions devrait initialement être lancée au Japon, ce choix n’est pas anodin. Le pays est en effet un marché ultra-réceptif aux cartes thématiques, avec une culture du merchandising et du collectionnisme profondément ancrée. Les exemples pullulent :
- La carte Pokémon, lancée en 1999, qui permet d’accumuler des points échangeables contre des cartes à collectionner ou des peluches.
- Les cartes JCB aux designs collaboratifs (avec des franchises comme Dragon Ball, Evangelion, ou même des artistes comme Takashi Murakami).
- Les cartes de crédit liées à des idoles japonaises (comme les membres du groupe AKB48), qui offrent des accès VIP à des concerts.
Dans ce contexte, une carte Kojima Productions a toutes les chances de séduire. D’autant plus que le créateur jouit d’un statut quasi mythique au Japon, où il est considéré comme un visionnaire. "Kojima-san est une légende ici. Si lui sort une carte de crédit, les fans vont se ruer dessus, ne serait-ce que pour la collectionner"*, explique Aki, un journaliste spécialisé dans le gaming à Tokyo.
Mais qu’en est-il du reste du monde ? Pour l’instant, rien n’indique que la carte sera disponible en Europe ou aux États-Unis. Une absence qui pourrait frustrer les fans occidentaux, habitués à des lancements globaux pour ce type de produits. "Si c’est réservé au Japon, ça va être la course aux VPN et aux adresses de livraison locales"*, prédit un fan sur Twitter. Une situation qui rappelle le lancement limité de certaines éditions collectors de jeux japonais, souvent réservées au marché local avant d’être écoulées à prix d’or sur eBay.
2026, l’année où Kojima pourrait tout changer (encore une fois)
Avec un lancement prévu pour le second semestre 2026, Kojima Productions a encore deux ans pour peaufiner son projet. Deux ans pour transformer une idée audacieuse en un véritable phénomène culturel. Plusieurs scénarios sont envisageables :
- Le succès fulgurant : si la carte offre des avantages truly exclusifs (comme des accès à des événements privés ou des contenus inédits), elle pourrait devenir un symbole statutaire pour les fans, à l’image des cartes American Express Centurion dans le monde de la finance.
- L’échec relatif : si les récompenses se limitent à des goodies basiques, la carte risque de n’intéresser que les collectionneurs les plus hardcore, sans créer un véritable engouement.
- L’effet domino : si l’initiative fonctionne, d’autres studios pourraient suivre l’exemple, ouvrant la voie à une nouvelle ère de cartes de crédit gaming (imaginez une carte FromSoftware pour les fans de Dark Souls, ou une carte CD Projekt Red pour les adeptes de Cyberpunk…).
Une chose est sûre : avec cette annonce, Hideo Kojima prouve une fois de plus qu’il n’a pas fini de surprendre. Après avoir révolutionné le game design avec Metal Gear Solid, repoussé les limites du storytelling avec Death Stranding, et exploré de nouveaux territoires avec PT (le jeu d’horreur annulé qui a marqué les esprits), le voici désormais à la conquête d’un nouveau domaine : le merchandising financier.
Et si, finalement, cette carte n’était qu’un début ? Après tout, Kojima a toujours aimé brouiller les frontières. Entre jeu vidéo, cinéma, et maintenant finance, une question persiste : jusqu’où ira-t-il ?