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Hollow Knight : 15 millions de ventes et Silksong en 2025 – comment un jeu indie a conquis le monde
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Un chef-d’œuvre indie qui défie les lois du temps
Huit ans après sa sortie, Hollow Knight (2017) vient de franchir la barre symbolique des 15 millions de copies vendues, un exploit rare pour un jeu indépendant. Ce Metroidvania culte, développé par Team Cherry, doit son succès à un mélange unique : un game design exigeant, une direction artistique envoûtante et un univers sombre et poétique qui continue de captiver les joueurs. Mais ce n’est pas tout : l’attente autour de sa suite, Silksong – enfin datée au 4 septembre 2025 –, a agi comme un catalyseur commercial, relançant régulièrement les ventes du premier opus. Avec une sortie multiplateforme ambitieuse (PC, Switch, Switch 2, PS4/PS5, Xbox), la suite promet de repousser les limites du genre tout en capitalisant sur l’héritage d’un jeu déjà considéré comme un monument du jeu vidéo indépendant.
A retenir :
- 15 millions de ventes pour Hollow Knight (2017), un record pour un jeu indie qui confirme son statut de référence absolue du Metroidvania.
- L’effet Silksong : chaque teasing de la suite a généré des pics de ventes de +40%, transformant l’attente en stratégie marketing involontaire.
- Une sortie multiplateforme simultanée le 4 septembre 2025, couvrant trois générations de consoles (Switch 2 incluse), avec une optimisation next-gen promise.
- Un univers narratif et artistique si riche que des joueurs y reviennent encore aujourd’hui, malgré l’absence de contenu additionnel officiel.
- Silksong ne sera pas un one-shot : Team Cherry prépare déjà des mises à jour post-lancement, annonçant une franchise appelée à durer.
- Comparaisons édifiantes : Hollow Knight a dépassé des titres comme Celeste ou Dead Cells en ventes, malgré un marketing minimaliste et une communication mystérieuse.
Un phénomène indie qui défie les attentes
En 2017, Team Cherry, un petit studio australien composé de seulement trois développeurs, lançait Hollow Knight sur PC. Sans le soutien d’un éditeur majeur ni un budget marketing colossal, le jeu s’est imposé comme une révolution dans l’univers des Metroidvania. Huit ans plus tard, le titre vient d’atteindre un cap historique : 15 millions de copies vendues, réparties sur PC, Nintendo Switch, PlayStation 4 et Xbox One. Un chiffre qui place Hollow Knight au-dessus de nombreux blockbusters AAA, et ce, sans jamais avoir bénéficié d’une sortie physique massive ou de DLC payants.
Pour comprendre ce succès, il faut plonger dans ce qui fait l’ADN du jeu : une jugabilité ultra-précise, où chaque saut, chaque combat exige une maîtrise parfaite des mécaniques. Mais au-delà de sa difficulté – souvent comparée à celle de Dark Souls en 2D –, c’est son univers immersif qui a marqué les esprits. Hallownest, le royaume souterrain où se déroule l’aventure, est un labyrinthe organique, peuplé de créatures aussi étranges que fascinantes, porté par une bande-son orchestrale signée Christopher Larkin. Un monde où chaque recoins cache une histoire, un secret, ou un boss mémorable – comme le Nightmare King, devenu une icône du jeu.
À titre de comparaison, des titres comme Celeste (2018) ou Dead Cells (2018), pourtant acclamés par la critique, ont mis près d’une décennie à approcher des chiffres similaires. Hollow Knight, lui, a franchi le million de ventes en moins d’un an sur PC, avant que ses ports console en 2018 ne propulsent son audience. Preuve que son succès ne repose pas sur un coup de chance, mais sur une qualité intemporelle : un équilibre parfait entre challenge, exploration et narration environnementale.
Et puis, il y a l’effet communauté. Contrairement à beaucoup de jeux indies, Hollow Knight a su créer une base de fans ultra-engagée, produisant des moddings, des théories lore, et même des animations fan-made. Des initiatives comme le speedrunning ou les défis "no-hit" ont maintenu le jeu dans l’actualité bien après sa sortie, tandis que des streamers comme LobosJr ou Mitchflowerpower en ont fait un pilier du contenu gaming sur Twitch. Un engouement qui, aujourd’hui encore, attire de nouveaux joueurs.
L’attente de Silksong : un moteur commercial inattendu
Si Hollow Knight continue de se vendre aussi bien, c’est en grande partie grâce à un phénomène éditorial rare : l’effet Silksong. Annoncée en février 2019 via une bande-annonce cryptique, la suite a immédiatement relancé l’intérêt pour l’opus original. Chaque indice, chaque rumeur – comme le teasing du 4 septembre 2025 – a généré des pics de ventes sur toutes les plateformes. Selon les données de SteamDB, le jeu a ainsi connu des hausses moyennes de 40 % de ses ventes lors des annonces majeures, un chiffre exceptionnel pour un titre déjà âgé de plusieurs années.
Ce modèle, que peu de franchises indies peuvent reproduire, s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, le mystère entretenu par Team Cherry : contrairement à des studios comme Moon Studios (Ori), qui communiquent régulièrement sur leurs projets, les développeurs de Hollow Knight ont toujours privilégié le silence. Résultat ? Chaque information devient un événement, et les joueurs, assoiffés de nouvelles, se tournent vers le premier opus pour revivre l’expérience en attendant la suite.
Ensuite, il y a la stratégie de portage. Les versions console de Hollow Knight, sorties en 2018, ont élargi son audience de manière significative. Mais c’est surtout la Switch qui a joué un rôle clé : le jeu y a trouvé un second souffle, devenant un titre phare de la bibliothèque indie de Nintendo. Une aubaine pour Team Cherry, qui a pu capitaliser sur la mobilité de la console pour toucher un public plus casual, sans pour autant sacrifier la difficulté du jeu.
Pourtant, cette attente prolongée n’est pas sans risques. Certains fans, après six ans de silence, commencent à s’impatienter. Des rumeurs ont même circulé sur un possible développement chaotique, évoquant des retards liés à la volonté de perfectionnisme du studio. Mais la confirmation de la date du 4 septembre 2025 a balayé ces craintes, transformant l’impatience en hype contrôlée. Reste à voir si Silksong parviendra à égaler – voire dépasser – le succès de son aîné. Une chose est sûre : Team Cherry a déjà réinventé les règles du marketing indie.
"Derrière les coulisses de Hallownest" : les secrets d’un développement hors norme
Peut-être ignorez-vous que Hollow Knight a failli ne jamais voir le jour. À l’origine, le projet était bien plus modeste : un petit jeu développé en GameMaker par David Kari, l’un des trois membres de Team Cherry. Mais c’est la rencontre avec William Pellen, un artiste passionné d’insectes et de mythologies sombres, qui a tout changé. Ensemble, ils ont repensé le concept pour en faire une œuvre d’art interactive, s’inspirant aussi bien de Dark Souls que de Castlevania, en y ajoutant une touche de Studio Ghibli pour l’atmosphère.
Le développement a duré trois ans, avec des moyens limités mais une vision claire : créer un monde où chaque détail compte. Les ennemis, par exemple, ont été conçus pour refléter leur environnement. Les Mosquitoes des marais ne sont pas là par hasard : ils renforcent l’immersion dans un écosystème cohérent. Même la carte du jeu, souvent critiquée pour son manque de clarté, a été pensée pour encourager l’exploration à l’ancienne, sans GPS ni marqueurs intrusifs.
Un autre aspect méconnu ? Le financement participatif. Avant même la sortie, Team Cherry avait lancé une campagne Kickstarter en 2014, récoltant 57 000 dollars – une somme modeste, mais suffisante pour leur donner la liberté créative nécessaire. Contrairement à beaucoup de jeux crowdfundés, Hollow Knight a tenu ses promesses, livrant un produit fini bien au-delà des attentes initiales. Une réussite qui a permis au studio de refuser les offres des éditeurs traditionnels pour Silksong, gardant ainsi un contrôle total sur leur vision artistique.
Silksong : une sortie multiplateforme pour conquérir trois générations de consoles
Alors que Hollow Knight continue de briller, Silksong se prépare à un lancement sans précédent. Prévu pour le 4 septembre 2025, le jeu débarquera simultanément sur PC (Steam, GOG), Nintendo Switch, Switch 2, PlayStation 4/5, Xbox One et Xbox Series X|S. Une stratégie audacieuse, visant à toucher tous les publics, des joueurs rétro aux adeptes du next-gen. Contrairement à son prédécesseur, qui avait débuté sur PC avant d’être porté, Silksong mise dès le départ sur une approche unifiée, avec des optimisations spécifiques pour chaque plateforme.
Parmi les défis techniques, la Switch 2 occupe une place particulière. Team Cherry a confirmé travailler en étroite collaboration avec Nintendo pour exploiter au mieux les capacités de la nouvelle console, promettant une version plus fluide et plus détaillée que celle de l’originale. Les rumeurs évoquent même un mode 60 FPS natif et des temps de chargement réduits, ce qui serait une première pour la franchise. Sur PS5 et Xbox Series X, on peut s’attendre à des améliorations graphiques, comme des effets de lumière dynamiques ou une résolution 4K, tout en conservant l’esthétique 2D si caractéristique du jeu.
Mais au-delà de la technique, c’est le contenu qui intrigue. Team Cherry a déjà laissé entendre que Silksong serait plus ambitieux que le premier opus, avec un monde encore plus vaste, de nouveaux mécaniques de gameplay (comme le fil de soie évoqué dans la bande-annonce), et une narration plus développée. Des mises à jour post-lancement sont également prévues, suggérant que le jeu pourrait évoluer dans le temps – une première pour la franchise.
Reste une question : Silksong parviendra-t-il à reproduire la magie de Hollow Knight ? Les attentes sont immenses, et certains fans craignent que le jeu ne soit trop différent de son aîné. Mais si Team Cherry parvient à conserver l’âme de Hallownest tout en innovant, la suite pourrait bien devenir le nouveau standard du Metroidvania moderne.
Un héritage qui dépasse le jeu vidéo
L’impact de Hollow Knight va bien au-delà des chiffres de ventes. Le jeu a inspiré une génération de développeurs indies, prouvant qu’un petit studio pouvait rivaliser avec les géants de l’industrie. Des titres comme The Ender Lilies, Blasphemous ou même Prince of Persia: The Lost Crown lui doivent une partie de leur ADN, reprenant des éléments de son game design ou de son univers narratif.
Sur le plan culturel, Hollow Knight a aussi marqué les esprits. Ses personnages iconiques (comme Hornet, l’héroïne de Silksong) sont devenus des symboles, tandis que sa bande originale est régulièrement citée parmi les meilleures du jeu vidéo. Des orchestres, comme le Video Game Orchestra, ont même adapté ses thèmes en concert, preuve de son statut d’œuvre transmédiatique.
Enfin, il y a l’aspect éducatif. Des écoles de game design, comme Gobelins à Paris, utilisent Hollow Knight comme étude de cas pour enseigner la narration environnementale ou la conception de niveaux. Un hommage ultime pour un jeu qui, à l’origine, n’était destiné qu’à une poignée de passionnés.
Avec 15 millions de copies vendues et une suite enfin datée, Hollow Knight s’impose comme bien plus qu’un simple jeu : une œuvre majeure du jeu vidéo indépendant, capable de transcender les époques et les plateformes. Son succès repose sur un mélange rare : un gameplay exigeant mais juste, un univers artistique inoubliable, et une communauté passionnée qui a su entretenir la flamme pendant des années. Silksong, avec sa sortie multiplateforme et ses promesses d’innovation, a désormais une lourde tâche : non seulement égaler son aîné, mais aussi réinventer une fois de plus les codes du Metroidvania.
Une chose est certaine : que vous soyez un vétéran de Hallownest ou un nouveau venu, le 4 septembre 2025 marquera le début d’un nouveau chapitre. Et si l’histoire de Hollow Knight nous a appris une chose, c’est que les plus grandes aventures naissent souvent là où on ne les attend pas.