Il y a 38 jours
Hollow Knight: Silksong – **19,99 €** et une sortie à 16h : Team Cherry révolutionne (encore) les codes du jeu vidéo
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Pourquoi Hollow Knight: Silksong marque un tournant dans l’industrie du jeu vidéo ?
Après six ans d’attente, le chef-d’œuvre de Team Cherry débarque enfin le 4 septembre à 16h (CEST) au prix détonant de 19,99 € – un pied de nez aux AAA à 70 €+ et à leurs DLC day-one. Sans précommande payante ni contenu additionnel forcé, le studio néo-zélandais prouve qu’un jeu ambitieux, complet et accessible est encore possible. Une stratégie qui séduit les fans et interroge : et si l’avenir du gaming passait par un retour à l’essentiel ?A retenir :
- 19,99 € seulement : Un prix 3 à 4 fois inférieur aux blockbusters (ex. Starfield à 70 €, Final Fantasy VII Rebirth à 80 €), sans compromis sur la qualité. Une rareté dans un marché où même les indés comme Hades (25 €) ou Tunic (30 €) coûtent plus cher.
- Sortie à 16h (CEST) : Une heure européenne et accessible, loin des lancements en pleine nuit (Elden Ring à 00h01, Baldur’s Gate 3 à 18h). Team Cherry brise les codes pour privilégier le confort des joueurs.
- Aucune précommande payante ni DLC day-one : Une transparence radicale, à l’opposé des pratiques d’Activision (Call of Duty) ou d’Ubisoft (Assassin’s Creed et ses season pass à 40 €). Le jeu se veut complet dès le premier jour.
- Six ans de développement pour un métroidvania "parfait" : L’héritage de Hollow Knight (2017), salué pour son lore profond, ses combats exigeants et son univers poétique, pousse Silksong vers de nouveaux sommets.
- Un modèle économique "anti-crise" : Dans un contexte d’inflation des prix (+20% sur les jeux AAA depuis 2020), Team Cherry montre qu’un studio indépendant peut résister aux logiques de profit tout en restant rentable.
19,99 € : Le Prix qui Défie les Géants (et les Attentes)
Imaginez un jeu attendu comme Grand Theft Auto VI, mais vendu au prix d’un menu McDo. C’est le pari fou de Team Cherry avec Hollow Knight: Silksong : 19,99 €, soit moins que la moitié du tarif moyen d’un jeu indépendant en 2024. Pour comparaison, Celeste (15 €) ou Dead Cells (25 €) semblent presque chers à côté. Pourtant, Silksong promet une aventure plus longue, plus riche et plus technique que la plupart des titres à 60 €.
Comment expliquer ce tarif ? Le studio néo-zélandais, composé d’à peine trois développeurs principaux, mise sur une philosophie simple : "Un jeu doit être accessible, pas un luxe." Une déclaration qui fait écho aux débuts du gaming, où des titres comme Super Metroid (1994) ou Castlevania: Symphony of the Night (1997) offraient des dizaines d’heures de contenu pour l’équivalent de 20 € actuels. Aujourd’hui, alors que Diablo IV ou Star Wars Jedi: Survivor flirtent avec les 70-80 €, Silksong rappelle que la qualité n’a pas de prix… mais peut avoir un tarif raisonnable.
Les joueurs l’ont compris : sur Reddit, les discussions explosent, avec des commentaires comme "Enfin un studio qui ne nous prend pas pour des vaches à lait !" ou "À ce prix, même en achetant deux exemplaires (un pour un ami), on reste sous les 40 €… le coût d’un DLC chez EA !". La stratégie paie : Hollow Knight (2017) s’est écoulé à plus de 3 millions d’exemplaires sans marketing agressif. Silksong pourrait bien faire mieux.
Mais attention : ce prix bas n’est pas synonyme de "jeu low-cost". Team Cherry a investi six ans dans ce projet, avec un budget estimé à plusieurs millions (financé en partie par les ventes du premier opus). La différence ? Pas d’actionnaires à contenter, pas de pression pour des microtransactions ou des battle pass. Juste un jeu conçu par des passionnés, pour des passionnés.
"Pourquoi minuit ?" – La Sortie à 16h qui Bouscule les Habitudes
16h00 (CEST), le 4 septembre. Une heure de sortie qui peut sembler anodine, mais qui est en réalité révolutionnaire. Pourquoi ? Parce que l’industrie a pris l’habitude de lancer ses jeux à minuit (heure locale), une tradition héritée des sorties physiques en magasin. Résultat : les joueurs européens se retrouvent souvent à veiller jusqu’à 1h ou 2h du matin pour télécharger un titre comme Elden Ring ou Cyberpunk 2077.
Team Cherry, lui, a choisi la logique du joueur : "Pourquoi imposer à des millions de personnes de se coucher tard ? Sortons le jeu à une heure où tout le monde peut en profiter dès le premier jour." Une décision saluée par la communauté, d’autant que le studio a évité le flou des annonces du type "disponible dans la journée" (comme pour Skull and Bones, sorti sans heure précise).
Autre détail qui change tout : pas de précommande payante. Alors que des géants comme Nintendo (Zelda: Tears of the Kingdom) ou Sony (Final Fantasy XVI) exigent des réservations mois à l’avance, Silksong mise sur la confiance. "Si les joueurs veulent nous soutenir, ils le feront le jour J", explique David Kari, l’un des fondateurs du studio. Une approche qui rappelle les débuts de Minecraft (2009), où les joueurs achetaient le jeu au fur et à mesure de son développement.
Et les risques ? Aucun, selon les analystes. Hollow Knight a prouvé que la communauté récompense la transparence. En 2017, le jeu était sorti sans tambour ni trompette… pour devenir un phénomène culturel, cité aux côtés de Dark Souls ou Ori and the Blind Forest. Silksong pourrait bien répéter l’exploit.
Le Grand Retour : Ce Que les Fans Peuvent (Enfin) Espérer
Après six ans d’attente (et des reports légendaires, comme pour The Last Guardian ou Final Fantasy XV), Silksong arrive avec une pression folle. Mais Team Cherry a tout fait pour rassurer :
- Un univers étendu : Le royaume de Phalanx, où se déroule l’aventure, serait deux fois plus grand que celui de Hollow Knight, avec des nouveaux biomes, des ennemis inédits et des boss épiques (dont certains teaser depuis 2019).
- Un gameplay repensé : Hornet, l’héroïne, dispose de mouvements plus agiles que le Knight, avec une corde siliceuse qui permet des déplacements verticaux inédits. Les combats promettent d’être plus dynamiques, tout en gardant la difficulté légendaire de la série.
- Un lore approfondi : Les mystères de Hallownest (le monde du premier jeu) trouveront des réponses, avec des liens narratifs forts entre les deux opus. Les théoriciens s’attendent à des révélations sur la Radiance, le Vide et l’origine des Great Knights.
- Aucun contenu manquant : Contrairement à Pokémon Écarlate/Violet (sorti incomplet) ou No Man’s Sky (lancé dans un état catastrophique en 2016), Silksong sera 100% jouable dès le 4 septembre, sans patchs urgents ni DLC obligatoires.
Les sceptiques, eux, pointent un risque : et si le jeu était "trop niche" ? Les métroidvanias exigeants comme Silksong ne s’adressent pas à tous les joueurs. "C’est un jeu pour les puristes, pas pour le grand public", note un critique de Eurogamer. Mais c’est justement ce qui plaît : dans un paysage dominé par les open-worlds surchargés (Assassin’s Creed) et les live-services (Fortnite), Silksong mise sur l’exigence et la poésie.
"Derrière les Coulisses" : Comment un Si Petit Studio a Créé un Si Grand Jeu
En 2014, trois amis – David Kari, William Pellen et Ari Gibson – lancent un Kickstarter pour Hollow Knight. Objectif : 35 000 $. Résultat : 57 000 $ récoltés, et un jeu qui sortira trois ans plus tard… pour devenir un classique instantané. Aujourd’hui, Silksong est développé dans un petit bureau à Adelaide (Australie), avec une équipe toujours réduite, mais des ambitions démesurées.
Leur secret ? Un mélange de perfectionnisme et de liberté créative. Contrairement aux studios AAA où les décisions sont prises par des comités, chez Team Cherry, "si une idée ne plaît pas, on la jette". "On ne sortira pas un jeu tant qu’il n’est pas à la hauteur de nos attentes", confie David Kari dans une rare interview. Résultat : Silksong a été repoussé plusieurs fois, mais chaque délai a servi à peaufiner l’expérience.
Autre particularité : le studio refuse les partenariats exclusifs. Alors que des jeux comme Starfield (exclusif Xbox) ou Final Fantasy XVI (exclusif PS5 pendant 6 mois) divisent les joueurs, Silksong sortira simultanément sur PC, Nintendo Switch, PlayStation et Xbox. Une décision qui rappelle l’ère des jeux multiplateformes par défaut, avant les guerres de consoles.
Et le budget dans tout ça ? Team Cherry reste discret, mais les rumeurs évoquent un coût de développement inférieur à 5 millions $ – une paille comparé aux 200 millions $ d’un Call of Duty. La preuve que l’innovation ne dépend pas toujours des moyens, mais de la vision.
Silksong vs. l’Industrie : Un Modèle à Suivre (ou à Craindre) ?
À l’heure où les éditeurs augmentent les prix (+10 € pour les jeux PS5/Xbox Series X) et multiplient les monétisations (Diablo Immortal, FIFA), Silksong apparaît comme un ovni. Mais est-ce un modèle viable ?
Les optimistes y voient une bouffée d’air frais : "Si un petit studio peut réussir sans exploiter ses joueurs, pourquoi pas les autres ?" s’interroge un streamer sur Twitch. D’autres, comme le journaliste Jason Schreier (Bloomberg), rappellent que Team Cherry est une exception : "La plupart des indés n’ont pas le luxe de prendre six ans pour un jeu. Sans pression financière, c’est impossible."
Un autre débat : et si ce prix bas dévalorisait le travail des développeurs ? "19,99 €, c’est le prix d’un film en cinéma. Mais un jeu comme Silksong offre 30-40h de contenu", souligne une développeuse sur Twitter. La question reste ouverte : faut-il normaliser les tarifs bas pour les indés, ou au contraire valoriser davantage leur travail ?
Une chose est sûre : Silksong prouve qu’une autre voie existe. Dans un marché où les joueurs sont de plus en plus lassés des pratiques abusives (looter boxes, season pass), Team Cherry montre qu’on peut réussir sans compromettre ses valeurs. Et ça, c’est peut-être la vraie révolution.