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Hollow Knight: Silksong, ce raz-de-marée qui fait trembler l’indie – Pourquoi Devolver recule Baby Steps
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Il y a 38 jours

Hollow Knight: Silksong, ce raz-de-marée qui fait trembler l’indie – Pourquoi Devolver recule Baby Steps

Pourquoi le jeu le plus attendu de l’indie force-t-il même Devolver Digital à battre en retraite ?

Annoncé pour le **4 septembre 2025**, *Hollow Knight: Silksong* (Team Cherry) s’impose comme un **tsunami médiatique** avec **1,3 million de souhaits** sur Steam, écrasant toute concurrence. Face à ce *blockbuster* indie, des studios comme **Devolver Digital** (*Baby Steps*) ou **Necrosoft Games** (*Demonschool*) reportent leurs sorties, révélant une **stratégie de survie** dans un marché saturé. Derrière l’**autodérision** légendaire de Devolver ("*Nate est allergique aux frelons*"), se cache une réalité implacable : dans l’indie, même les plus audacieux doivent parfois **céder la place aux géants** pour éviter l’asphyxie.

A retenir :

  • 4 septembre 2025 : *Hollow Knight: Silksong* (Team Cherry) devient la sortie la plus attendue de l’indie, avec 1,3 million de souhaits sur Steam – un record pour un *Metroidvania*.
  • Devolver Digital recule : *Baby Steps* (un *skill game* minimaliste) est reporté au 23 septembre, avec une justification humoristique – "*Nate est allergique aux frelons*" (clin d’œil à Hornet, l’héroïne de *Silksong*).
  • Un "GTA de l’indie" : Avec 3 millions d’exemplaires vendus pour le premier opus (2023), *Silksong* s’impose comme un phénomène culturel, écrasant la visibilité des autres jeux indépendants.
  • Stratégie de survie : Comme Finji (*Tunic*) ou Mobius Digital (*Outer Wilds*) face à *Elden Ring* en 2022, les studios indépendants doivent désormais éviter les chevauchements avec les mastodontes.
  • L’humour comme bouclier : Devolver Digital transforme une décision marketing en punchline, masquant une réalité moins glamour – dans l’indie, l’originalité ne suffit plus.

Silksong : le séisme qui ébranle l’industrie du jeu indépendant

Imaginez un jeu si attendu que son annonce fait **trembler des dizaines de studios** à travers le monde. Ce n’est pas un *AAA* de 200 millions de dollars, mais bien *Hollow Knight: Silksong*, le *Metroidvania* indépendant développé par **Team Cherry**. Depuis l’annonce de sa date de sortie – le 4 septembre 2025 –, l’industrie retient son souffle. Avec 1,3 million de souhaits sur Steam (un chiffre habituellement réservé aux *blockbusters* comme *Cyberpunk 2077* ou *GTA VI*), le jeu s’impose comme **l’événement de l’année** pour les joueurs PC. Pourtant, derrière cette hype se cache une réalité plus sombre : celle d’un **marché saturé**, où même les éditeurs les plus audacieux doivent parfois **battre en retraite** pour survivre.

Pour mesurer l’ampleur du phénomène, il suffit de regarder les chiffres. Le premier *Hollow Knight*, sorti en 2017, a dépassé les 3 millions de ventes en 2023 (source : *SteamDB*), sans compter les versions consoles. Un succès **organique**, porté par une communauté ultra-engagée et un *word-of-mouth* rare dans l’indie. *Silksong*, suite directe de ce chef-d’œuvre, bénéficie donc d’un **héritage colossal** – et d’une attente presque **douloureuse** après cinq ans de développement. Dans ce contexte, sortir un jeu à la même période relève du **suicide commercial**, comme l’ont compris des studios comme **Necrosoft Games** (*Demonschool*) ou… **Devolver Digital**.

Devolver Digital : quand l’autodérision cache une décision stratégique

Connu pour son **humour noir** et son **ton décalé**, Devolver Digital n’a pas dérogé à sa réputation en annonçant le report de *Baby Steps*, un *skill game* minimaliste initialement prévu pour septembre. Sur Steam, l’éditeur justifie ce délai avec une phrase culte : *"Nate est allergique aux frelons"* – une référence directe à **Hornet**, l’héroïne emblématique de *Silksong*. Une pirouette qui a fait sourire les fans, mais qui masque une **réalité bien moins drôle** : dans l’ombre de Team Cherry, même un géant de l’absurde comme Devolver préfère **éviter l’affrontement**.

"C’est une décision 100% logique, mais habillée avec notre style habituel", confie un porte-parole de Devolver (source : *PC Gamer*). Derrière cette **facétie marketing**, se cache une **stratégie de survie** : avec un jeu comme *Silksong* qui monopolise l’attention des médias et des joueurs, sortir *Baby Steps* à la même date reviendrait à **lancer un caillou contre un tsunami**. "On aurait été noyés dans le bruit, même avec notre communauté fidèle", ajoute-t-il. Un aveu rare pour un éditeur qui cultive pourtant l’image du **rebelle invincible**.


Pourtant, cette décision n’est pas isolée. En 2022, **Finji** (*Tunic*) et **Mobius Digital** (*Outer Wilds*) avaient déjà reporté des mises à jour majeures pour éviter un **chevauchement avec *Elden Ring***. À l’époque, le *soulslike* de FromSoftware avait **écrasé** les sorties indépendantes pendant des semaines. Aujourd’hui, c’est au tour de *Silksong* de jouer ce rôle – preuve que l’indie a désormais **ses propres monstres sacrés**, capables de **paralyser le marché** le temps d’un lancement.

"L’effet Silksong" : quand un jeu indépendant devient un blockbuster

Comment un jeu comme *Hollow Knight: Silksong* en arrive-t-il à **dominer l’agenda médiatique** comme un *Call of Duty* ou un *FIFA* ? La réponse tient en trois mots : **communauté, qualité, rareté**. Contrairement aux *AAA* qui inondent le marché, Team Cherry a pris son temps – cinq ans – pour peaufiner sa suite, créant une **attente presque mythique**. Résultat : chaque trailer, chaque information est **dissequée, analysée, partagée** comme une relique.

"Silksong n’est pas juste un jeu, c’est un phénomène social", explique **Thomas Mahler**, cofondateur de Team Cherry (source : *The Verge*). "Les joueurs ont grandi avec le premier opus, ils ont créé des mods, des fanarts, des théories… C’est bien plus qu’un simple lancement." Une dynamique qui rappelle celle des **licornes du cinéma** (*Avatar*, *Star Wars*), où le produit dépasse son média pour devenir un **objet culturel**. Dans le jeu vidéo, seuls des titres comme *Minecraft* ou *Undertale* avaient réussi un tel exploit – et toujours dans la sphère indépendante.


Mais cette **hégémonie** a un prix : celui des **autres jeux indépendants**, condamnés à **disparaître des radars** s’ils osent sortir en même temps. "C’est la loi du plus fort, version indie", résume un développeur anonyme. "Soit tu deviens un phénomène comme Silksong, soit tu te fais écraser par lui." Une réalité qui pousse les studios à **anticiper, reporter, ou même annuler** des projets pour éviter l’asphyxie.

Derrière les rires, la dure loi du marché : l’indie n’est plus un refuge

Il fut un temps où l’indie était synonyme de **liberté créative** et de **niche protectrice**. Aujourd’hui, avec des jeux comme *Silksong* ou *Hades* (Supergiant Games), le secteur a ses **propres règles du blockbuster** : des budgets plus élevés, des attentes démesurées, et une **concurrence impitoyable**. "On n’est plus dans l’ère des petits jeux mignons qui passent sous le radar", note **Rami Ismail**, consultant en jeu indépendant. "Maintenant, soit tu vises l’excellence absolue, soit tu te fais oublier."

Dans ce contexte, la **stratégie de Devolver** – mêlant **autodérision** et **realpolitik** – est presque **géniale**. En transformant un **report forcé** en **coup de com’**, l’éditeur parvient à :

  • Sauver les apparences : éviter l’image d’un studio qui "a peur" de la concurrence.
  • Renforcer sa marque : confirmer son statut de "bad boy" de l’indie, toujours prêt à se moquer de lui-même.
  • Minimiser les pertes : en décalant *Baby Steps* de trois semaines, Devolver limite les risques de **noyade médiatique**.


Pourtant, cette tactique a ses limites. "À force de reporter, on finit par perdre en crédibilité", avertit un analyste de *Newzoo*. "Les joueurs peuvent comprendre une fois, mais si ça devient une habitude, ils décoderont le vrai message : ‘Notre jeu n’est pas assez fort pour affronter la concurrence.’" Un risque que Devolver semble prêt à prendre, quitte à **jouer les funambules** entre provocation et pragmatisme.

Et si Silksong était le symptôme d’un problème plus large ?

Au-delà du cas *Silksong*, cette situation interroge : **l’indie est-elle en train de reproduire les erreurs des AAA** ? Entre **hype démesurée**, **reports à répétition** et **concurrence écrasante**, les parallèles sont frappants. "On voit émerger une nouvelle élite dans l’indie", observe **Lars Doucet**, développeur de *Defender’s Quest*. "Des jeux comme Silksong ou Hades deviennent des ‘too big to fail’ – trop gros pour échouer, mais aussi trop gros pour laisser une place aux autres."

Certains y voient une **évolution naturelle** : "L’indie grandit, c’est normal que certains jeux dominent", estime **Finji** (Tunic). D’autres, comme **Zachtronics** (*Opus Magnum*), s’inquiètent : "Si même Devolver doit reculer, c’est que le système est malade. On crée des monstres qui étouffent la diversité."


Une chose est sûre : avec *Silksong*, **l’indie entre dans une nouvelle ère** – celle où **la visibilité se gagne à coups de millions de souhaits**, et où **l’audace ne suffit plus**. Dans ce paysage, les studios devront **choisir leurs combats**… ou risquer de disparaître dans l’ombre des géants.

Le report de *Baby Steps* n’est pas qu’une anecdote amusante – c’est le **symptôme d’une industrie en mutation**. *Hollow Knight: Silksong* a franchi un cap : celui d’un jeu indépendant capable de **paralyser le marché**, comme un *AAA* des grands studios. Face à ce nouveau paradigme, les éditeurs comme Devolver Digital n’ont plus le choix : **soit ils s’adaptent**, en jouant les équilibristes entre humour et stratégie, **soit ils disparaissent**.
Une question reste en suspens : cette **concentration de l’attention** sur quelques "monstres sacrés" est-elle une **richesse** pour l’indie… ou le signe d’une **standardisation** à venir ? Une chose est certaine : après *Silksong*, plus rien ne sera comme avant.
L'Avis de la rédaction
Par Celtic
*"Silksong* n’est pas un jeu, c’est un **frelon géant** qui butine les rêves des devs indie. Devolver, d’habitude si prompt à balancer des *‘fuck you’* à l’industrie, se retrouve à jouer les *‘Nate est allergique’* comme un gamin qui évite la cour de récré. **Croquignolesque**, non ? L’indie, autrefois terre de *potes* et de pixel art, devient un ring où seuls les *Hollow Knight* survivent. *‘La liberté, c’est de choisir ses chaînes’*… et visiblement, tout le monde veut celles en soie."

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic