Il y a 51 jours
**"Home Alone" : Pourquoi Chris Columbus refuse un reboot ("Ce serait une erreur") – et ce que Macaulay Culkin en pense vraiment
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35 ans après, Home Alone (1990) reste un phénomène intouchable – et son réalisateur, Chris Columbus, compte bien le garder ainsi. Alors que Hollywood s’engouffre dans les reboots, il qualifie de *"grave erreur"* toute tentative de recréer le film, évoquant une alchimie unique : le scénario de John Hughes, le génie comique de Macaulay Culkin (10 ans à l’époque), et une bande-son mythique. Pourtant, l’acteur, aujourd’hui âgé de 43 ans, adopte un ton plus pragmatique : *"Tout dépend des chiffres"*, révélant le conflit entre nostalgie et cynisme dans une industrie où les franchises rapportent des milliards. Entre temps, les suites (*Home Alone 3* à *5*) et le *reboot* Disney+ (*Home Sweet Home Alone*, 2021) ont tous échoué à capturer la magie de l’original – preuve que certaines recettes résistent au temps… et aux calculs marketing.
A retenir :
- Chris Columbus contre les reboots : Le réalisateur de Home Alone (1990) juge *"impossible"* de recréer le film, évoquant une alchimie unique (scénario de John Hughes, Macaulay Culkin, bande-son) et un box-office historique (476M$ pour 18M$ de budget).
- Macaulay Culkin et l’équation financière : À 43 ans, l’acteur n’exclut pas un retour… *"si l’offre est assez alléchante"*, illustrant le dilemme nostalgie vs. profit dans un Hollywood obsédé par les franchises.
- L’échec des suites : De Home Alone 3 (79M$ de recettes en 1997) à Home Sweet Home Alone (2021, Disney+), aucune suite n’a égalé l’original, prouvant que la recette magique (humour noir + tendresse) est inreproductible.
- Pourquoi 1990 était le bon moment : L’absence de téléphones portables, l’innocence des années 90 et le talent brut de Culkin ont créé un contexte irremplaçable – que même Disney+ n’a pu recréer.
"On ne capture pas deux fois la foudre" : La position intransigeante de Chris Columbus
En 1990, Home Alone devenait un phénomène planétaire : 476 millions de dollars de recettes pour un budget de 18 millions, un scénario signé John Hughes (le roi des comédies adolescentes), et surtout, la révélation d’un Macaulay Culkin alors âgé de 10 ans, dont les mimiques et répliques sont entrées dans la culture pop. Trente-cinq ans plus tard, son réalisateur, Chris Columbus, reste catégorique : *"Ne pas refaire ce film serait une erreur. Le refaire en serait une bien plus grande."*
Dans un entretien récent avec The Hollywood Reporter, Columbus a expliqué pourquoi toute tentative de reboot serait vouée à l’échec : *"C’était un alignement parfait d’éléments – l’époque, les acteurs, l’équipe. Aujourd’hui, avec les téléphones portables et les réseaux sociaux, l’histoire n’aurait même plus de sens !"* Un argument de poids : comment croire qu’un enfant puisse être oublié par sa famille à l’ère des GPS et des messages instantanés ?
Le cinéaste insiste aussi sur l’aspect générationnel : *"Les enfants des années 90 ont grandi avec ce film. Leur attachement est viscéral, presque sacré. Vouloir le recréer, c’est comme essayer de peindre un nouveau Mona Lisa – techniquement possible, mais artistiquement absurde."*
Pourtant, dans une industrie où Disney resuscite Star Wars, Indiana Jones et même Les Aristochats, la pression est forte. Columbus le reconnaît : *"Les studios me sollicitent régulièrement. Mais je leur réponds toujours la même chose : ‘Trouvez une nouvelle histoire, pas une copie.’"* Une position rare à Hollywood, où le recyclage est souvent privilégié à la création.
Macaulay Culkin : Entre nostalgie et pragmatisme financier
Si Chris Columbus incarne l’idéalisme artistique, Macaulay Culkin, lui, adopte un ton bien plus terre-à-terre. Interrogé par Variety en 2022, l’acteur a laissé planer le doute : *"Je ne dis pas non… mais il faudrait que ce soit intéressant. Pas seulement pour l’argent, mais bon… l’argent aide."* Une déclaration qui en dit long sur les réalités économiques du cinéma contemporain.
À 43 ans, Culkin a bien changé depuis ses jours de gamin espiègle. Père de famille, podcasteur (Bunny Ears) et artiste multimédia, il semble plus attaché à l’héritage du film qu’à son exploitation. *"Je reçois des offres depuis 20 ans. Certaines étaient ridicules, d’autres… intrigantes. Mais rien ne m’a encore convaincu"*, confie-t-il. Pourtant, il admet avoir *"des idées"* pour une suite, sans préciser si elles impliqueraient son retour à l’écran.
Le problème ? Les précédents ne jouent pas en sa faveur. Les suites sans Columbus (Home Alone 3 à 5) ont été des désastres critiques, avec des recettes en chute libre (79M$ pour le 3ème opus contre 476M$ pour l’original). Même Home Sweet Home Alone (2021), produit par Disney+ avec un budget de 50M$, a à peine fait un bruit – preuve que la formule magique ne se résume pas à un kid vs. cambrioleurs.
*"Les fans veulent revivre 1990, pas une version édulcorée"*, analyse Julie Turner, critique pour Screen Rant. *"Culkin le sait. S’il revient, ce sera pour un projet audacieux – pas pour un chèque."* Reste à savoir si Hollywood, obsédé par les franchises rentables, lui en laissera la possibilité.
Pourquoi les suites ont toutes échoué (et ce que ça nous apprend)
La recette de Home Alone (1990) tenait en trois ingrédients :
1️⃣ Un scénario équilibré : entre humour noir (les pièges sadiques) et tendresse (la réconciliation familiale).
2️⃣ Un acting naturel : Culkin était un enfant prodige, capable de passer du comique au pathétique en une réplique.
3️⃣ Un contexte sociétal : les années 90, sans smartphones, où l’oubli d’un enfant était encore crédible.
Aucune suite n’a réussi à reproduire cet équilibre. Home Alone 2 (1992), encore porté par Columbus et Culkin, a frôlé les 358M$ – un score honorable, mais déjà en baisse. Puis est venue la débâcle :
- Home Alone 3 (1997) : 79M$ de recettes, malgré un budget similaire (32M$). Problème ? Un nouveau casting (Alex D. Linz à la place de Culkin) et un scénario trop gentillet.
- Home Alone 4 (2002) et 5 (2012) : sortis directement en vidéo, ils ont disparu des radars, critiqués pour leur manque d’originalité.
- Home Sweet Home Alone (2021) : malgré un budget de 50M$ et une diffusion sur Disney+, le film a été oublié en une semaine. *"Un film sans âme, qui mise sur la nostalgie sans comprendre pourquoi l’original marchait"*, résume Le Monde.
Leçon n°1 : Une bande-son iconique (de Run Rudolph Run à Somewhere in My Memory) ne suffit pas.
Leçon n°2 : L’humour subversif du premier film (un enfant qui torture des cambrioleurs) est devenu politiquement incorrect en 2024.
Leçon n°3 : Sans Chris Columbus ou John Hughes, la magie s’évanouit. *"C’était une collaboration unique, presque accidentelle"*, rappelle le réalisateur.
"Et si on essayait autre chose ?" : Les pistes pour relancer la saga
Si un reboot classique semble condamné, d’autres options existent. En voici trois, inspirées des rumeurs et des déclarations des principaux intéressés :
🔹 Un spin-off centré sur les cambrioleurs : Et si on suivait Harry et Marv (Joe Pesci et Daniel Stern) après leur humiliation ? *"Une comédie noire sur deux losers qui tentent de se reconstruire"*, imagine Collider. Culkin pourrait faire une apparition en caméo, comme dans Scream pour Jamie Lee Curtis.
🔹 Un film d’animation : Disney a prouvé avec Les Croods ou Mitchell contre les machines que l’animation peut moderniser des concepts classiques. *"Un Kevin McCallister en dessin animé, avec des pièges encore plus fous ? Pourquoi pas"*, suggère un producteur sous couvert d’anonymat.
🔹 Un documentaire sur le tournage : À l’image de Still: A Michael J. Fox Movie, un film retraçant la création de Home Alone, avec des interviews de Columbus, Culkin et des anecdotes inédites (comme le budget serré qui a forcé l’équipe à innover).
Chris Columbus, lui, a une idée plus radicale : *"Et si on faisait un film sur l’adulte que Kevin est devenu ? Un père de famille qui doit protéger sa maison, 30 ans plus tard ?"* Une piste qui séduirait Culkin, à condition que *"ce ne soit pas une blague"* – et que le scénario évite le piège du fan service facile.
1990 vs. 2024 : Pourquoi l’époque a tout changé
Au-delà des acteurs et des réalisateurs, c’est le contexte qui rend un Home Alone moderne impossible. En 1990 :
✅ Les enfants pouvaient disparaître sans que leurs parents soient immédiatement joignables (pas de portables).
✅ L’humour violent (un enfant qui brûle, électrocute et écrase des cambrioleurs) passait pour de la comédie familiale.
✅ Les familles nombreuses et le chaos des vacances étaient des stéréotypes réalistes (aujourd’hui, les films misent sur des parents parfaits).
En 2024, un tel scénario serait :
❌ Irréaliste : qui oublie son enfant à l’aéroport en 2024 ? (Les contrôles de sécurité et les notifications téléphoniques rendent cela impossible.)
❌ Politiquement incorrect : les pièges de Kevin seraient qualifiés de torture par les réseaux sociaux.
❌ Dépassé : les enfants d’aujourd’hui sont plus susceptibles de streamer que de construire des catapultes maison.
*"Home Alone était un produit de son temps, comme Retour vers le Futur ou E.T."*, analyse Thomas Sotinel, critique au Monde. *"Le refaire aujourd’hui reviendrait à recréer les Beatles – techniquement faisable, mais sans l’étincelle originale."*