Il y a 27 jours
Intergalactic : le nouveau projet de Naughty Dog déjà convoité par Hollywood avant même sa sortie
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Pourquoi Hollywood s’arrache déjà *Intergalactic: The Heretic Prophet*, le futur blockbuster de Naughty Dog ?
Alors que l’adaptation de The Last of Us par HBO a révolutionné les liens entre jeux vidéo et cinéma, le prochain titre de Naughty Dog, Intergalactic: The Heretic Prophet, n’est même pas sorti… et pourtant, les studios hollywoodiens se bousculent déjà. Neil Druckmann, le directeur créatif, a confirmé à Variety que des offres ont afflué dès la sortie du trailer, un phénomène rare pour un jeu en développement. Mais derrière cet engouement se cachent des enjeux colossaux : un budget stratosphérique, une ambition narrative inédite, et la pression de dépasser l’héritage de *The Last of Us*. Entre promesses technologiques et défis créatifs, Naughty Dog joue-t-il avec le feu… ou prépare-t-il le prochain chef-d’œuvre transmedia ?
A retenir :
- Hollywood en ébullition : Des studios contactent Naughty Dog avant même la sortie du jeu, séduit par le trailer et le potentiel narratif d’Intergalactic – un scénario rare, même pour un AAA.
- Un cadre narratif "ouvert" : Contrairement à *The Last of Us*, le jeu est conçu pour s’étendre au-delà du support vidéo-ludique (séries, films, contenus interactifs), une aubaine pour les adaptations.
- Budget et risques : Avec des coûts pouvant dépasser ceux de *Red Dead Redemption 2* (100M$+), Naughty Dog mise sur une hybridation inédite entre cinématographie et gameplay, mais le pari est périlleux (ex. : l’échec relatif de *Skull and Bones*).
- Inspirations ambitieuses : Le studio vise une immersion proche de *Mass Effect* couplée à la profondeur narrative de *Disco Elysium* – un mélange jamais tenté à cette échelle.
- Priorité absolue au jeu : Druckmann freine les ardeurs d’Hollywood : *"Il faut d’abord créer une expérience exceptionnelle"* avant d’envisager des spin-offs.
Hollywood frappe à la porte… avant même que le jeu ne soit fini
Il y a des engouements précoces, et puis il y a celui pour *Intergalactic: The Heretic Prophet*. Alors que Naughty Dog n’a dévoilé que quelques minutes de gameplay et une bande-annonce énigmatique, Variety révèle que des studios hollywoodiens ont d’ores et déjà approché Neil Druckmann pour discuter d’éventuelles adaptations. *"Ils n’en savent pas grand-chose, mais le trailer a suffi à déclencher des conversations"*, confie le directeur créatif, amusé mais prudent. Un phénomène qui rappelle l’effet *The Last of Us*… sauf que cette fois, le jeu n’existe pas encore.
Pour comprendre cet emballement, il faut remonter à 2023 et au succès critique de la série HBO. Avec 24 Emmy Awards et une fidélité rare à l’œuvre originale, l’adaptation a prouvé que les jeux vidéo pouvaient inspirer des récits aussi profonds que cinématographiques. *"The Last of Us a changé la donne"*, analyse un producteur sous anonymat. *"Désormais, les studios voient les AAA comme des mines d’or narratives… à condition qu’ils offrent un univers assez riche pour s’étendre."* Et c’est précisément là que Intergalactic se distingue.
Contrairement à son aîné, dont la structure linéaire limitait les possibilités de spin-offs, *Intergalactic* est conçu comme un "cadre narratif ouvert", selon Druckmann. *"Certaines idées émergent naturellement de cette construction"*, explique-t-il, évoquant des projets dérivés potentiels : séries animées, films live-action, voire expériences interactives transversales. Une flexibilité qui séduit Hollywood, habitué aux franches cinématographiques (Marvel, Star Wars) mais encore méfiant envers les adaptations de jeux.
"On ne veut pas répéter la recette de *The Last of Us*. Ici, la mythologie est assez vaste pour permettre des récits parallèles sans trahir l’essence du jeu." — Neil Druckmann, directeur créatif de Naughty Dog.
Un budget "pharaonique" et une pression à la hauteur
Mais derrière les promesses se profile un défi de taille : le coût. Druckmann n’y va pas par quatre chemins : *"C’est le projet le plus ambitieux, le plus vaste et probablement le plus coûteux de l’histoire du studio."* Des rumeurs évoquent un budget proche des 200 millions de dollars, soit dans la lignée de *Star Citizen* (220M$) ou de *Red Dead Redemption 2* (100M$+). Une somme vertigineuse, même pour un studio comme Naughty Dog, habitué aux blockbusters.
À quoi servira cet argent ? D’abord, à une qualité cinématographique inédite. Des sources internes révèlent que l’équipe collabore avec des spécialistes des effets visuels ayant travaillé sur *Dune* (Denis Villeneuve) et *The Mandalorian* (Jon Favreau). *"Les séquences en jeu seront indistinguables de celles d’un film"*, affirme un développeur. Ensuite, à un gameplay hybride, mêlant exploration spatiale, combats tactiques, et des mécaniques narratives inspirées des jeux de rôle. *"L’idée est de créer une immersion aussi forte que *Mass Effect*, mais avec la profondeur psychologique d’un *Disco Elysium*"*, résume un insider.
Un pari risqué. *Skull and Bones* (Ubisoft) a englouti près de 200M$ pour un résultat critiqué à sa sortie. Même *Cyberpunk 2077*, malgré son succès final, a mis des années à se relever de son lancement chaotique. Naughty Dog le sait : *"On ne peut pas se permettre un échec"*, confie un membre de l’équipe. D’où l’insistance de Druckmann : "Avant toute adaptation, il faut d’abord livrer un jeu exceptionnel."
"Les attentes sont immenses. Si *Intergalactic* déçoit, ce ne sera pas seulement un échec commercial… ce sera un coup d’arrêt pour les adaptations de jeux AAA." — Analyste du secteur (Newzoo).
"On ne veut pas d’un *The Last of Us* dans l’espace"
La comparaison est inévitable, mais Naughty Dog la rejette fermement. *"Intergalactic n’est pas une transposition de notre formule dans un cadre sci-fi"*, précise Druckmann. Pour preuve, le studio puise dans des influences variées :
- La structure narrative de *Disco Elysium* : des choix moraux lourds de conséquences, une écriture littéraire.
- L’immersion spatiale de *Mass Effect* : un univers cohérent, des relations avec des factions alien.
- Le réalisme cinématographique de *Blade Runner 2049* : une direction artistique sombre, des thèmes philosophiques.
Résultat ? Un mélange jamais tenté à cette échelle. *"Les joueurs attendent soit un *Mass Effect* soit un *The Last of Us*, mais on veut les surprendre"*, explique un scénariste. Le trailer, vu plus de 15 millions de fois en 48h, donne un avant-goût de cette ambition : des paysages cosmiques époustouflants, des personnages ambivalents, et une bande-son orchestrale signée par le compositeur de *Dune*.
Pourtant, tous les fans ne sont pas convaincus. Certains craignent un "syndrome *No Man’s Sky*" – un jeu sur-vendu à sa sortie. *"Naughty Dog a la réputation de livrer des chefs-d’œuvre, mais avec un budget pareil, la marge d’erreur est nulle"*, commente un joueur sur Reddit. D’autres, comme le critique Jeff Grubb (GamesBeat), tempèrent : *"Si quelqu’un peut relever ce défi, c’est bien eux. Mais il faudra prouver que l’innovation narrative justifie l’investissement."*
Derrière les projecteurs : une équipe sous pression
Peut-être plus que le budget ou la technologie, c’est l’humain qui fera la différence. Depuis 2020, Naughty Dog a connu des départs clés (comme celui du co-président Evan Wells) et des retards sur *The Last of Us Part II*. *"Intergalactic est un test pour le studio"*, analyse un ancien employé. *"Soit ils confirment leur statut de légende, soit ils montrent leurs limites."*
Pour éviter le pire, l’équipe a adopté une méthode de développement "agile", avec des tests joueurs réguliers et des itérations rapides. *"On ne peut plus se permettre de travailler en vase clos"*, reconnaît un développeur. Une approche inspirée de Rockstar (pour la rigueur) et de CD Projekt Red (pour la transparence post-*Cyberpunk*).
Autre défi : gérer les attentes des fans. Après *The Last of Us*, les joueurs espèrent un récit émotionnellement puissant, mais *Intergalactic* mise aussi sur de l’action spatiale et de la stratégie. *"Il faut concilier deux publics : ceux qui veulent une histoire poignante, et ceux qui veulent explorer une galaxie"*, résume Druckmann. Un équilibre délicat, que peu de jeux ont réussi (même *Mass Effect Andromeda* a péché sur ce point).
"On nous demande de réinventer le récit interactif… mais aussi de vendre 10 millions d’exemplaires. La pression est à la fois créative et commerciale." — Développeur anonyme, Naughty Dog.
Et Hollywood dans tout ça ?
Si Naughty Dog freine officiellement les discussions, les rumeurs persistent. Plusieurs noms circulent :
- HBO : Après *The Last of Us*, la chaîne serait en pole position pour une série, avec des "conversations avancées" selon The Hollywood Reporter.
- A24 : Le studio indépendant, connu pour *Everything Everywhere All at Once*, serait intéressé par un film d’auteur centré sur un personnage secondaire.
- Netflix : Toujours à l’affût de licences gaming (après *Arcane* et *The Witcher*), la plateforme aurait approché Naughty Dog pour une série animée.
Mais Druckmann reste catégorique : *"Aucun accord ne sera signé avant 2025, et seulement si le jeu le justifie."* Une prudence qui contraste avec l’enthousiasme des studios. *"Ils voient *Intergalactic* comme le prochain *Star Wars*… mais sans garantie que le public suive"*, note un agent hollywoodien. Car si *The Last of Us* bénéficiait d’une base fan solide, ce nouveau titre part de zéro. *"C’est un pari sur la marque Naughty Dog, pas sur une licence établie"*, résume-t-il.
Reste une question : et si *Intergalactic* devenait trop gros pour être adapté ? Certains observateurs, comme le scénariste Alex Garland (*Ex Machina*), mettent en garde : *"Plus un univers est riche, plus le risque de le diluer en l’étendant est grand."* Naughty Dog en a conscience. *"On ne vendra pas notre âme pour une adaptation"*, promet Druckmann. *"Soit c’est fait avec la même exigence que le jeu, soit ce ne sera pas fait."*
*Intergalactic: The Heretic Prophet* incarne à la fois l’avenir de Naughty Dog et un test pour l’industrie. Entre l’engouement précoce d’Hollywood, un budget qui frôle l’indécence, et une ambition narrative sans précédent, le jeu se situe à la croisée des chemins. Réussira-t-il à concilier innovation, rentabilité, et fidélité à l’ADN du studio ? Les 15 millions de vues du trailer suggèrent un intérêt massif, mais l’histoire regorge d’exemples de jeux trop ambitieux (*Anthem*, *Skull and Bones*) ou trop attendus (*Cyberpunk 2077* à sa sortie).
Une chose est sûre : si Naughty Dog parvient à livrer ne serait-ce que la moitié de ses promesses, *Intergalactic* pourrait bien devenir la référence du jeu narratif nouvelle génération – et ouvrir la voie à une nouvelle ère des adaptations, où Hollywood ne se contenterait plus de piller les licences, mais collaborerait dès la conception. En attendant, une question persiste, lancinante : et si, cette fois, le jeu était trop grand… même pour son propre studio ?