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Kingmakers : Quand Kalachnikovs et Chevaliers S’Affrontent dans un Moyen Âge Dérangé
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Un Moyen Âge sous stéroïdes technologiques
Kingmakers, le projet déjanté de Redemption Road, promet de bouleverser les codes du jeu de stratégie en injectant des armes modernes dans un univers médiéval déjà chaotique. Entre kalachnikovs et lances de chevaliers, ce titre PC mise sur un anachronisme assumé pour créer des batailles aussi absurdes qu’épiques. Mais après un report surprise à cinq jours de sa sortie, le studio devra prouver que ce mélange explosif tient ses promesses – et que le délai supplémentaire était justifié.
A retenir :
- Kingmakers fusionne stratégie en temps réel et action tactique dans un Moyen Âge réinventé, où chars d’assaut et arcs longs s’affrontent.
- Le jeu repousse sa sortie pour peaufiner son "réalisme décalé", un pari risqué après les échecs récents de lancements précipités (Skull and Bones, The Day Before).
- Inspiré par Total War et Mount & Blade, mais avec une touche de Metal Gear Solid : des mécaniques hybrides où chaque arme moderne (du lance-grenades au drone) bouverse l’équilibre des pouvoirs.
- Un deep dive imminent doit révéler comment le studio gère la physique réaliste, les effets de suppression et la logistique des munitions en plein champ de bataille médiéval.
- Question clé : ce délire anachronique séduira-t-il au-delà des fans de décalage historique, ou restera-t-il une curiosité de niche ?
"Et si les Croisades avaient eu des hélicoptères ?" : L’Audace de Kingmakers
Imaginez un champ de bataille du XIIᵉ siècle, où des chevaliers en armure chargent… sous le feu croisé de mitrailleuses et de roquettes. C’est le pari fou de Kingmakers, un jeu PC développé par le studio américain Redemption Road. Le titre se présente comme un mélange de stratégie grand angle (à la Total War) et de tactique en temps réel, le tout saupoudré d’une bonne dose d’humour noir et de réflexion géopolitique. Comme l’explique le directeur créatif Jake Solomon (ancien de XCOM et Marvel’s Midnight Suns) :
"Nous voulions explorer comment la technologie peut redéfinir le pouvoir – pas seulement sur le champ de bataille, mais dans la façon dont les sociétés s’organisent. Et si un seigneur médiéval découvrait soudain qu’il pouvait acheter des chars d’assaut au lieu de mercenaires ?"
Le jeu place le joueur à la tête d’une faction en guerre, avec pour mission de contrôler des territoires, gérer des ressources et remporter des batailles où l’anachronisme devient une arme stratégique. Par exemple :
• Un fusil d’assaut peut décimer une phalange de fantassins… mais son utilisateur devient une cible prioritaire pour les archers.
• Un hélicoptère permet des frappes chirurgicales, mais son bruit et sa consommation de carburant en font un atout à utiliser avec parcimonie.
• Les munitions modernes sont limitées : il faudra piller des entrepôts ou négocier avec des marchands ambulants (oui, des marchands qui vendent des lance-roquettes à côté des épées).
Cette approche rappelle des jeux comme Chivalry 2 (pour le côté combat médiéval déjanté) ou Battlefield 1 (pour l’anachronisme technologique), mais Kingmakers pousse le concept plus loin en y ajoutant une couche de gestion stratégique et de diplomatie.
Report de Sortie : Prudent ou Paniqué ?
À seulement cinq jours de sa sortie initialement prévue (le 15 octobre 2024), Redemption Road a annoncé un report indéfini de Kingmakers. Dans un communiqué sobre, le studio évoque la nécessité de "donner à l’équipe le temps de peaufiner un jeu aussi ambitieux qu’intransigeant, sans compromis". Une décision qui fait écho aux récents fiascos de lancements précipités, comme Skull and Bones (Ubisoft) ou The Day Before (Mytona), deux titres qui ont subi des critiques cinglantes pour leur état inachevé.
Mais ce report est-il vraiment une stratégie gagnante ? Les réactions des joueurs sont partagées :
• Certains saluent la transparence et préfèrent attendre un jeu abouti, comme Baldur’s Gate 3 (reporté à plusieurs reprises avant de devenir un chef-d’œuvre).
• D’autres, plus sceptiques, craignent un "vaporware" – un projet trop ambitieux pour être réalisable. Comme le note le streamer Asmongold : "Quand un studio reporte sans donner de nouvelle date, c’est rarement bon signe. Soit ils cachent un problème majeur, soit ils n’ont tout simplement pas fini le jeu."
Pour rassurer les fans, Redemption Road a promis un deep dive (une présentation approfondie) d’ici fin octobre, avec des extraits de gameplay et des détails sur les mécaniques clés. Parmi les points à éclaircir :
• Comment le jeu gère-t-il l’équilibrage entre armes médiévales et modernes ?
• Quel est le niveau de profondeur stratégique (gestion des ressources, diplomatie, espionnage) ?
• Les batailles seront-elles aussi chaotiques que dans Mount & Blade, ou plus structurées comme dans Total War ?
Un élément intrigue particulièrement : le studio a mentionné des "défis techniques imprévus" liés à la physique des projectiles et à l’IA des unités. Par exemple, comment un chevalier réagit-il face à une rafale de mitraillette ? Fuit-il, se cache-t-il, ou charge-t-il bêtement (ce qui serait, avouons-le, hilarant) ?
Derrière les Lignes : Quand la Technologie Rencontre la Folie Médiévale
L’idée de Kingmakers n’est pas née d’un brainstorming ordinaire. Selon une interview accordée à PC Gamer, le concept est inspiré d’un mème interne au studio : "Et si on refaisait les Croisades, mais avec des armes modernes ?" Ce qui devait être une blague est devenu un projet sérieux après que l’équipe a réalisé le potentiel comique et stratégique de l’idée.
Pour rendre ce délire crédible, les développeurs ont travaillé avec un historien militaire (oui, vraiment) pour modéliser les réactions des soldats médiévaux face à des technologies inconnues. Résultat :
• Les paysans fuient ou se prosternent devant un char d’assaut, le prenant pour un "démon de métal".
• Les nobles tentent de capturer les armes modernes pour en faire des symboles de pouvoir (un AK-47 devient un "bâton de commandement" orné de bijoux).
• Les prêtres déclarent les armes à feu "hérétiques" et lancent des croisés pour les détruire (ce qui, bien sûr, se termine mal pour les croisés).
Côté gameplay, le studio promet une "simulation tactique réaliste" où chaque arme a ses avantages et ses faiblesses :
• Un fusil de sniper est dévastateur, mais son utilisateur est vulnérable en combat rapproché.
• Un lance-flammes sème la panique, mais épuise rapidement ses réserves de carburant.
• Un bouclier médiéval peut détourner des balles… si le porteur a la force (et la chance) nécessaire.
Cette attention aux détails rappelle des jeux comme Dark Messiah of Might & Magic (pour les combats physiques) ou XCOM (pour la gestion tactique). Mais Kingmakers se distingue par son ton : un mélange de sérieux stratégique et de second degré, comme si Game of Thrones rencontrait Mad Max.
Le Grand Pari : Séduire au-Delà des Curieux
Reste une question cruciale : Kingmakers peut-il conquérir un public large, ou restera-t-il un ovni réservé aux amateurs de décalage historique ? Les avis sont mitigés.
Les optimistes soulignent que le jeu comble un vide dans le paysage des jeux de stratégie. Comme l’explique Julien Chièze (rédacteur en chef de Canard PC) : "Il n’existe pas vraiment de jeu qui mélange grand strategy et action tactique avec autant de folie. Si Redemption Road arrive à équilibrer les deux, ça pourrait être un sans-faute."
Les sceptiques, eux, craignent un "one-trick pony" – un jeu qui mise tout sur son concept choc sans assez de profondeur. Comme le note un commentaire sur Steam : "À part l’idée de base, qu’est-ce qui nous fera revenir après 20 heures ? Si c’est juste pour voir des chevaliers se faire exploser par des grenades, ça va vite lasser."
Pour convaincre, Kingmakers devra donc :
1. Prouver sa durée de vie : avec des campagnes variées, un mode multijoueur compétitif, et pourquoi pas un éditeur de scénarios pour que les joueurs créent leurs propres batailles absurdes.
2. Équilibrer l’anachronisme : trop de technologie moderne tuerait l’immersion médiévale ; à l’inverse, trop de limitations rendraient le jeu frustrant.
3. Surprendre : et si, par exemple, les armes modernes avaient des effets secondaires imprévus ? (Un char d’assaut qui s’enlise dans la boue médiévale, des munitions qui s’oxydent avec le temps…)
En attendant, une chose est sûre : Kingmakers a déjà gagné son premier pari – faire parler de lui. Entre curiosité, scepticisme et excitation, le jeu divise, mais ne laisse personne indifférent. Et dans un marché du jeu vidéo souvent critiqué pour son manque d’originalité, c’est déjà une victoire.
Le destin de Kingmakers se jouera dans les prochaines semaines. Si le deep dive promet des réponses, une question persiste : ce mélange de Moyen Âge et de guerre moderne est-il une révolution stratégique ou un coup d’éclat sans lendemain ? Une chose est certaine – dans un univers où les chevaliers affrontent des drones, l’ennui n’est pas une option. À suivre, donc, avec une kalachnikov d’une main et une épée bastarde de l’autre.