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Kojima Productions : *"Beyond the Strand"* lève le voile sur 10 ans de création audacieuse et un avenir transmedia
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Il y a 28 jours

Kojima Productions : *"Beyond the Strand"* lève le voile sur 10 ans de création audacieuse et un avenir transmedia

Le 23 septembre 2024, Hideo Kojima et son studio célébreront 10 ans d’indépendance avec *"Beyond the Strand"*, un événement en direct qui promet de révéler les contours de projets aussi mystérieux qu’ambitieux. Entre Death Stranding 2 (2025), le titre énigmatique OD, et des collaborations inédites avec des géants comme A24 (cinéma) ou Hamster’s Wheel (animation), Kojima Productions mise sur une stratégie transmedia pour redéfinir son héritage. Mais cette diversification, entre jeux, films et séries, suffira-t-elle à convaincre un public habitué à l’excellence narrative du créateur de Metal Gear Solid ?

A retenir :

  • "Beyond the Strand" : Un événement en direct le 23 septembre 2024 (13h Tokyo / minuit NY / 5h Londres) pour célébrer les 10 ans de Kojima Productions et dévoiler ses projets futurs.
  • Death Stranding 2 (2025) n’est qu’un début : le studio travaille sur OD (annoncé aux Game Awards 2023), Physint (avec Yoji Shinkawa, designer de Metal Gear Solid), une adaptation ciné de Death Stranding par A24 (Hereditary, Everything Everywhere All at Once), et une série animée avec Hamster’s Wheel (Dorohedoro).
  • Stratégie transmedia : Kojima mise sur une diversification jeux/cinéma/animation, un pari risqué pour un studio ayant sorti seulement 2 jeux en 10 ans (contre une dizaine à l’époque Metal Gear chez Konami).
  • Un rythme lent mais calculé : À 62 ans, Kojima assume une "boulimie créative" ("Je créerai jusqu’à ma mort") et des partenariats audacieux, mais le public sera-t-il patient ?
  • Enjeux de l’événement : *"Beyond the Strand"* pourrait marquer un tournant pour le studio, entre ambition artistique et pression commerciale, dans un marché du jeu vidéo de plus en plus concurrentiel.

23 septembre 2024 : Kojima brise le silence avec *"Beyond the Strand"

Le compte à rebours est lancé. Dans quelques jours, le 23 septembre 2024, Hideo Kojima rompra enfin le silence qui entoure ses projets les plus secrets. À l’occasion des 10 ans de Kojima Productions, le studio organisera *"Beyond the Strand"*, un événement en direct diffusé sur IGN (et probablement d’autres plateformes). Un rendez-vous attendu par des millions de fans, habitués aux révélations spectaculaires du créateur de Metal Gear Solid — mais aussi à ses mystères soigneusement entretenus.

Le timing est symbolique : 13h à Tokyo (minuit à New York, 5h du matin à Londres). Une heure qui rappelle les lancements nocturnes des jeux Metal Gear, où les joueurs du monde entier se réunissaient pour vivre l’expérience en simultané. Cette fois, cependant, l’enjeu dépasse le simple annonce d’un jeu. Kojima Productions prépare une offensive transmedia, mêlant jeux vidéo, cinéma, et animation — une première pour un studio qui, jusqu’ici, s’était concentré sur des productions purement ludiques.

Que peut-on attendre ? Officiellement, très peu de détails ont filtré. Mais les rumeurs et les indices disséminés depuis des mois laissent présager des annonces majeures :
→ Death Stranding 2 : On the Beach (2025) : Un nouveau trailer ou des précisions sur le gameplay ?
→ OD : Ce projet mystérieux, évoqué lors des Game Awards 2023, pourrait enfin être démystifié.
→ Physint : La collaboration avec Yoji Shinkawa (le légendaire character designer de Metal Gear) intrigue les observateurs.
→ Cinéma & Animation : Des premières images de l’adaptation Death Stranding par A24 ? Un teaser de la série animée avec Hamster’s Wheel ?

Une chose est sûre : Kojima ne fait jamais les choses à moitié. Après des années de silence relatif, *"Beyond the Strand"* s’annonce comme un moment charnière, où le studio pourrait bien redéfinir sa place dans l’industrie — entre héritage vidéoludique et ambitions cinématographiques.

OD, Physint, et au-delà : décryptage des projets en cours

Si Death Stranding 2 reste le projet le plus attendu, Kojima Productions travaille en réalité sur plusieurs fronts. Deux titres en particulier retiennent l’attention : OD et Physint, tous deux entourés d’un flou artistique typique des annonces du studio.

OD, révélé lors des Game Awards 2023, est sans doute le plus énigmatique. Le nom lui-même — deux lettres, comme un code — alimenté les spéculations. Certains y voient un jeu d’horreur psychologique, d’autres un projet expérimental mêlant gameplay et narration interactive. Une fuite suggérait même une collaboration avec Guillermo del Toro, mais rien n’a été confirmé. Ce qui est certain, c’est que Kojima a décrit OD comme un titre "totalement différent" de ce qu’il a fait auparavant. Une promesse qui, venant de lui, ne peut qu’attiser la curiosité.

Physint, de son côté, est un projet développé en partenariat avec Yoji Shinkawa, le designer derrière les icônes de Metal Gear Solid (Solid Snake, Big Boss, etc.). Les rares informations disponibles évoquent un jeu axé sur la physique et l’interaction environnementale, peut-être dans la veine de Death Stranding, mais avec une approche plus simulationniste. Shinkawa, connu pour son style hyper-détaillé et son obsession du réalisme, pourrait apporter une dimension visuelle inédite. Certains fans spéculent sur un jeu de mecha, en référence aux dessins conceptuels du designer pour des projets abandonnés chez Konami.

Mais Kojima Productions ne se limite pas aux jeux. Le studio a également annoncé :
→ Une adaptation cinématographique de Death Stranding, confiée à A24, le studio derrière des films cultes comme Hereditary ou Everything Everywhere All at Once. Un choix audacieux, car A24 est réputé pour son approche auteuriste et ses budgets serrés — loin des blockbusters hollywoodiens. Kojima a d’ailleurs précisé qu’il souhaitait un film "fidèle à l’esprit du jeu, mais pas une simple transposition".
→ Une série animée, développée avec Hamster’s Wheel, le studio japonais derrière Dorohedoro. Peu de détails sont disponibles, mais on peut s’attendre à un style dark et décalé, typique de leur travail.

Cette diversification n’est pas anodine. Elle reflète une volonté de Kojima de dépasser les limites du jeu vidéo, un médium qu’il a pourtant révolutionné avec Metal Gear Solid. Mais est-ce une stratégie gagnante ? Certains analystes soulignent les risques : un public fragmenté, des attentes difficilement conciliables entre joueurs et spectateurs, et une pression accrue sur des projets qui doivent briller dans plusieurs domaines à la fois.

Kojima, l’éternel insatisfait : entre héritage et réinvention

À 62 ans, Hideo Kojima pourrait légitimement prendre sa retraite. Pourtant, il déclare sans cesse : "Je créerai jusqu’à ma mort". Une boulimie créative qui force l’admiration, mais qui interroge aussi. Depuis la refondation de son studio en 2015, après son départ houleux de Konami, Kojima n’a sorti que deux jeux : Death Stranding (2019) et sa suite prévue pour 2025. Un rythme exceptionnellement lent pour un développeur de son envergure, surtout comparé à l’époque Metal Gear, où les jeux s’enchaînaient presque chaque année.

Cette lenteur assumée s’explique par plusieurs facteurs :
→ Une quête de perfection : Kojima est connu pour ses standards exorbitants, exigeant des graphismes, une narration et une bande-son irréprochables. Death Stranding, par exemple, a nécessité 5 ans de développement, avec des retards à répétition.
→ Des partenariats complexes : Travailler avec des studios comme A24 ou des designers comme Shinkawa implique des négociations longues et des compromis artistiques.
→ Une volonté de briser les codes : Kojima ne veut pas répéter ce qu’il a déjà fait. Chaque projet doit repousser les limites, ce qui prend du temps.

Pourtant, cette approche a un coût. Dans un marché où les joueurs réclament du contenu régulier (via des mises à jour, des DLC, ou des nouveaux jeux), Kojima Productions semble hors du temps. Certains fans s’impatientent, tandis que d’autres saluent cette résistance à la surproduction. Comme le souligne Julien Chièze, journaliste spécialisé : "Kojima est le dernier des Mohicans. Il refuse les compromis, même si cela signifie sortir moins de jeux. C’est admirable, mais risqué."

Un autre défi attend le studio : la concurrence. Des jeux comme Alan Wake 2 (Remedy) ou Star Wars Jedi: Survivor (Respawn) ont prouvé qu’il était possible de mêler narration cinématographique et gameplay innovant — deux domaines où Kojima excellait autrefois. Avec Death Stranding 2, il devra se réinventer pour ne pas paraître en retard.

Derrière le rideau : les coulisses d’un studio pas comme les autres

Kojima Productions n’est pas un studio comme les autres. Et pour cause : son organisation même reflète la vision unique de son fondateur. Voici quelques anecdotes et détails méconnus qui éclairent son fonctionnement :

→ Un "laboratoire créatif" plus qu’un studio de jeu : Contrairement à Ubisoft ou EA, où les équipes sont cloisonnées par projet, Kojima Productions fonctionne comme un atelier d’artistes. Les développeurs, designers et scénaristes travaillent en étroite collaboration, avec une liberté créative rare dans l’industrie. "Chez nous, une idée peut venir de n’importe qui, même d’un stagiaire", confiait un employé sous couvert d’anonymat.
→ Des influences inattendues : Kojima puise son inspiration bien au-delà du jeu vidéo. Pour Death Stranding, il s’est inspiré de films de science-fiction des années 70 (Stalker d’Andrei Tarkovski), mais aussi de romans philosophiques comme La Route de Cormac McCarthy. Pour OD, des rumeurs évoquent une influence de L’Étrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, avec une exploration de la dualité humaine.
→ Une obsession pour le détail : Saviez-vous que les bruits de pas dans Death Stranding ont été enregistrés avec des microphones ultra-sensibles placés dans des environnements réels (forêts, montagnes) ? Ou que les dialogues sont souvent réécrits jusqu’à la dernière minute pour coller à l’actualité ? Cette maniacalité explique en partie les retards, mais aussi la qualité exceptionnelle des productions du studio.
→ Un lien particulier avec les fans : Kojima cultive une relation presque familiale avec sa communauté. Il n’est pas rare de le voir répondre personnellement à des messages sur Twitter, ou intégrer des clins d’œil à des fans dans ses jeux. Pour *"Beyond the Strand"*, des spéculations suggèrent qu’il pourrait surprendre le public avec une annonce interactive, comme il l’avait fait avec le fake studio "Moby Dick" pour teaser Metal Gear Solid V.

Cette culture d’entreprise atypique a un prix : les jeux de Kojima coûtent beaucoup plus cher à développer que la moyenne. Mais c’est aussi ce qui les rend uniques. Comme le résume un ancien employé de Konami : "Travailler avec Kojima, c’est comme monter une pièce de théâtre avec Stanley Kubrick. C’est épuisant, mais le résultat est inoubliable."

2025 et au-delà : quels défis attendent Kojima Productions ?

L’événement *"Beyond the Strand"* ne sera qu’une étape. Les vrais défis commenceront après. Voici ce qui attend le studio dans les mois et années à venir :

→ Faire de Death Stranding 2 un succès critique et commercial : Le premier opus a divisé — adulé pour son ambition narrative, critiqué pour son gameplay répétitif. La suite devra corriger ces défauts tout en gardant son identité. Les rumeurs évoquent un monde plus ouvert et des mécaniques sociales améliorées, mais Kojima devra aussi élargir son public, au-delà des fans inconditionnels.
→ Prouver que la stratégie transmedia fonctionne : Les adaptations de jeux en films ont rarement convaincu (cf. Assassin’s Creed, Warcraft). Kojima mise sur des partenaires exigeants (A24, Hamster’s Wheel), mais le risque est réel : et si les fans de jeux n’aimaient pas le film, et vice versa ?
→ Gérer les attentes autour de OD et Physint : Ces deux projets sont ultra-anticipés, mais aussi ultra-mystérieux. Si Kojima a habitué son public aux révélations progressives, il devra cette fois-ci communiquer clairement pour éviter les déceptions. Le cas de PT (la démo annulée de Silent Hills) a laissé des traces : les joueurs veulent des promesses tenues.
→ Résister à la pression des éditeurs : Kojima Productions est indépendant, mais dépend financièrement de partenaires comme Sony (qui publie Death Stranding 2). Jusqu’où ira cette liberté ? Certains craignent que le studio doive un jour faire des compromis pour survivre.

Enfin, une question persiste : Kojima peut-il encore surprendre ? Après avoir révolutionné le jeu vidéo avec Metal Gear Solid en 1998, puis redéfini les frontières du médium avec Death Stranding, le créateur japonais se retrouve face à un paradoxe : plus ses projets sont attendus, plus il est difficile de dépasser les attentes. Comme le note le critique Ben "Yahtzee" Croshaw : "Kojima est une légende, mais les légendes ont souvent du mal à rester pertinentes. Son prochain coup d’éclat devra être monumental pour éclipser son propre héritage."

Une chose est sûre : avec *"Beyond the Strand"*, Kojima Productions entre dans une nouvelle ère. Une ère où les jeux ne suffisent plus, où les frontières entre les médias s’estompent, et où un seul homme — un visionnaire têtu et génial — continue de croire que l’art peut changer le monde. Reste à voir si le public sera au rendez-vous.

Le 23 septembre, les yeux du monde du jeu vidéo (et au-delà) seront rivés sur *"Beyond the Strand"*. Cet événement n’est pas qu’une simple conférence : c’est un test pour Kojima Productions. Un test de sa capacité à innover dans un paysage où les géants comme Sony ou Microsoft dominent, où les attentes des joueurs sont toujours plus hautes, et où les échecs se paient cash. Deux scénarios se dessinent :
→ Le triomphe : Si Kojima parvient à convaincre avec Death Stranding 2, à intriguer avec OD et Physint, et à séduire au cinéma, il pourrait bien devenir le premier vrai "auteur transmedia" du jeu vidéo, un statut que personne n’a encore pleinement atteint.
→ Le doute : Si les annonces déçoivent, si les projets s’enlisent dans des retards, ou si le public ne suit pas, Kojima Productions pourrait devenir le symbole d’une ambition déconnectée des réalités du marché. Une chose est certaine : peu importe l’issue, Hideo Kojima restera l’un des derniers grands rêveurs d’une industrie de plus en plus formatée. Et ça, c’est déjà une victoire.
L'Avis de la rédaction
Par Nakmen
*"Beyond the Strand"* ? Plus qu’un événement, c’est le retour du *"Kojima Circus"* – entre génie et grand n’importe quoi. On nous promet du transmedia, mais **OD** sent le projet qui va finir en *"PT 2.0"* (RIP). Et *Death Stranding 2* ? Espérons que Sam portera autre chose qu’un bébé en pot cette fois. *"It’s not a game, it’s a Kojima experience"*… ou comment transformer 2h de cinématiques en *"chef-d’œuvre incompris"*. 🎪🔥 *(PS : Si A24 touche à son film, on risque un *Death Stranding* façon *The Lighthouse*… et ça, c’est flippant.)*

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Nakmen