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Magic: The Gathering – Secret Lair x Play-Doh : Quand la pâte à modeler révolutionne l’art des cartes
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Il y a 19 jours

Magic: The Gathering – Secret Lair x Play-Doh : Quand la pâte à modeler révolutionne l’art des cartes

Wizards of the Coast et Play-Doh unissent leurs forces pour une édition Secret Lair aussi surprenante que généreuse. Cinq cartes emblématiques de Magic: The Gathering – dont Polyraptor et Wurmcoil Engine – sont réinventées en pâte à modeler, avec des illustrations texturées qui défient les codes traditionnels du jeu. Disponible du 29 septembre au 9 novembre, cette série limitée, proposée en versions non-foil (40 $) et rainbow foil (50 $), reverse 50 % de ses bénéfices à l’hôpital pour enfants de Seattle. Entre objet de collection, œuvre philanthropique et expérience tactile, cette collaboration interroge : et si l’avenir de MTG passait par un retour à l’artisanat ?

A retenir :

  • Une collaboration inédite : Play-Doh s’invite dans Magic: The Gathering pour une édition Secret Lair où 5 cartes cultes (Polyraptor, Wurmcoil Engine, etc.) sont sculptées en pâte à modeler, avec des textures visibles et des couleurs pastel.
  • Disponibilité et tarifs : En vente du 29 septembre au 9 novembre sur le site officiel, en versions non-foil (40 $) et rainbow foil (50 $), avec une prévente exclusive à MagicCon: Atlanta (26-28 septembre).
  • Engagement caritatif : 50 % des recettes seront reversées à Seattle Children’s Hospital, dans le cadre du partenariat avec Extra Life, une tradition annuelle depuis 7 ans.
  • Jouables ou collectionnables ? Ces cartes conservent leurs mécaniques d’origine, mais leur style naïf et tactile divise : entre objet d’art et carte de tournoi, les joueurs hésitent.
  • L’artisanat contre le numérique : Après le pixel art (2024) et les dessins d’enfants autistes (2021-2022), Wizards of the Coast explore un médium 100 % manuel, entre nostalgie du "fait main" et innovation philanthropique.
  • Stratégie marketing : Une manière pour WotC de démocratiser MTG en attirant de nouveaux publics (familles, collectionneurs d’art), tout en fidélisant les joueurs historiques via des collaborations audacieuses.

Play-Doh dans Magic : quand la pâte à modeler devient art

Imaginez un Polyraptor aux écailles molles, un Wurmcoil Engine aux engrenages malaxés à la main, ou une Greensleeves aux contours arrondis par des doigts d’enfant. Voilà le défi relevé par Wizards of the Coast avec son dernier Secret Lair, une collaboration aussi inattendue que généreuse avec Play-Doh. Pour la septième année consécutive, l’éditeur s’associe à Extra Life pour une opération caritative au profit de l’hôpital pour enfants de Seattle, mais cette fois, c’est l’art lui-même qui se réinvente.

Cinq cartes ont été sélectionnées pour cette édition limitée :
Greensleeves (une référence à la légende du jeu, Mark Rosewater),
Maro-Sorcerer (un clin d’œil à son alter ego dans l’univers de MTG),
Polyraptor (et son effet en cascade tant apprécié des joueurs Commander),
Academy Manufactor (un incontournable des decks artefacts),
Wurmcoil Engine (une créature mythique des formats Modern et Legacy).

Chacune arbore des illustrations sculptées en Play-Doh, avec des textures visibles, des dégradés de couleurs mélangées et des reliefs qui rappellent les créations d’enfants. Un parti pris artistique qui rompt avec les styles hyperréalistes ou numériques des extensions récentes comme Bloomburrow ou March of the Machine. Ici, pas de lignes parfaites ni de détails ultra-précis : juste la matérialité de la pâte, ses imperfections, et une touche de nostalgie pour ceux qui ont un jour façonné des monstres imaginaires avec des boîtes de Play-Doh.

Cette édition s’inscrit dans une lignée de collaborations où WotC pousse les limites de l’art dans MTG. Après les dessins de patients autistes (2021-2022), le pixel art de Mike Burns (2024), ou encore les My Little Pony (2019, 2023), voici un nouveau medium exploré : l’art tactile. Une démarche qui interroge : dans un univers où les cartes sont de plus en plus conçues via des logiciels 3D ou des algorithmes, y a-t-il encore une place pour le "fait main" ?

Disponibilité, prix et exclusivités : tout savoir sur le drop

Les joueurs pourront se procurer cette édition Secret Lair x Play-Doh du 29 septembre au 9 novembre 2024 sur le site officiel, avec deux options :
Une version non-foil à 40 $,
Une version rainbow foil à 50 $, avec un effet irisé qui ajoute une touche de magie à la pâte à modeler.

Les plus impatients auront cependant une chance de l’acquérir en avance : une prévente exclusive sera organisée lors de la MagicCon: Atlanta (26-28 septembre), l’un des plus grands rassemblements de fans de MTG. Une stratégie qui rappelle les superdrops thématiques, comme celui dédié à Marvel’s Spider-Man (disponible dès le 22 septembre), où six séries de cartes réinterprètent des classiques de Magic à travers l’univers du Tisseur.

Avec des prix accessibles pour des cartes aussi originales (les rainbow foil sont souvent réservées à des éditions premium bien plus chères), WotC semble vouloir toucher un public large : des collectionneurs aux familles, en passant par les joueurs occasionnels. Mais une question persiste : ces cartes, avec leur esthétique délibérément naïve, trouveront-elles leur place dans les decks compétitifs, ou resteront-elles des objets de collection encadrés au mur ?

"Jouables ou pas ?" : le débat qui divise la communauté

Sur le papier, rien ne distingue ces cartes de leurs versions originales : Polyraptor conserve son effet en cascade, Wurmcoil Engine reste une menace redoutable avec sa vigilance et ses jetons, et Greensleeves garde son statut de légende parmi les joueurs de Commander. Pourtant, leur style visuel pourrait bien les reléguer au rang de curiosités.

Certains joueurs, comme @MTG_Hipsters sur Twitter, y voient une "insulte à l’art de Magic" : "Ces cartes ressemblent à des prototypes ratés. Qui va oser les jouer en FNM ?". À l’inverse, des collectionneurs saluent l’audace de la démarche. Rose031, un streamer connu pour ses decks jank (des combinaisons improbables), a déjà annoncé qu’il intégrerait le Polyraptor en Play-Doh dans son prochain deck Gishath, "parce que le chaos mérite d’être mignon".

Le débat rappelle celui suscité par Unfinity (2022), où l’humour et le silver border (un format non compétitif) avaient divisé. Ici, les cartes sont bel et bien jouables en tournoi, mais leur esthétique décalée pourrait en décourager plus d’un. WotC semble cependant assumer ce risque : après tout, l’objectif premier est caritatif, et l’édition s’inscrit dans une logique de démocratisation du jeu.

Pour Aaron Forsythe, directeur principal de la R&D chez Wizards, cette collaboration est une manière de "rappeler que Magic est avant tout un jeu, et que le jeu, ça peut être drôle, tactile, et même un peu désordonné". Une philosophie qui tranche avec l’image parfois élitiste du jeu, où les cartes reservées ou les méta-compétitifs dominent les discussions.

Derrière les cartes : l’histoire méconnue d’un partenariat audacieux

Saviez-vous que cette collaboration avec Play-Doh est née d’un hasard ? Lors d’un brainstorming pour Extra Life 2023, une employée de WotC, Jessica Esteves (responsable des partenariats créatifs), avait apporté des boîtes de Play-Doh pour détendre l’équipe. Entre deux réunions, Mark Rosewater lui-même aurait sculpté un Gobelin approximatif, déclenchant l’étincelle : "Et si on faisait ça, mais en vrai ?".

Le projet a ensuite impliqué des artistes spécialisés dans la manipulation de Play-Doh, ainsi que des enfants hospitalisés à Seattle, invités à participer à des ateliers de création. Certaines des textures visibles sur les cartes finales sont d’ailleurs le fruit de leurs doigts. Une dimension humaine et collaborative qui ajoute une couche émotionnelle à cette édition.

Autre détail insolite : les moules utilisés pour sculpter les cartes ont été conçus à partir de scans 3D des illustrations originales, avant d’être imprimés en résine pour servir de base. Un mélange de high-tech et de low-tech qui résume à lui seul la philosophie du projet.

Enfin, saviez-vous que Play-Doh fête cette année ses 70 ans ? Créée à l’origine comme… un nettoyant pour papier peint (oui, vous avez bien lu), la pâte à modeler est devenue un symbole de créativité accessible. Une valeur que WotC semble vouloir associer à Magic, historiquement perçu comme un jeu complexe et coûteux.

Play-Doh vs. Pixel Art : le choc des mediums

Cette édition Secret Lair s’inscrit dans une tendance plus large où Wizards of the Coast explore des supports artistiques inattendus. Après le pixel art de Mike Burns (2024), qui rendait hommage aux jeux vidéo rétro, ou les dessins d’enfants autistes (2021-2022), voici un medium 100 % manuel, presque artisanal.

Contrairement aux rendus numériques ultra-précis des extensions comme March of the Machine ou Bloomburrow, ces illustrations affichent des imperfections volontaires : empreintes de doigts, dégradés de couleurs mélangées, reliefs visibles. Un contraste saisissant avec les Secret Lair précédentes, comme celle dédiée à My Little Pony (2023), où le style cartoon restait malgré tout vectorisé et lisse.

Ici, la matérialité du Play-Doh rappelle les proxy faits main par les joueurs, ou même les premières cartes Alpha aux bords arrondis – une nostalgie du "fait main" qui résonne dans une ère dominée par l’IA et les algorithmes. Une approche qui pourrait inspirer d’autres franchises, comme Pokémon avec ses cartes en feuilles d’or (2023), ou Yu-Gi-Oh! et ses éditions holographiques texturées.

Mais cette esthétique "low-tech" saura-t-elle séduire au-delà de l’effet de curiosité ? Les collectionneurs, habitués aux alter art hyperréalistes (comme celles de Seonaid Taylor ou Magali Villeneuve), y verront-ils une œuvre d’art… ou un simple gadget marketing ?

Pour Tom Lapille, expert en art de MTG et fondateur du site MTG Art Market, cette édition marque un tournant : "WotC montre qu’une carte peut être à la fois un objet de jeu, une pièce de collection, et une œuvre engagée. Le Play-Doh, c’est le symbole même de l’accessibilité – et c’est exactement ce dont Magic a besoin pour grandir."

Stratégie marketing : entre philanthropie et conquête de nouveaux publics

Derrière l’aspect ludique et caritatif, cette collaboration répond à une stratégie claire : élargir l’audience de Magic. En misant sur des médiums originaux et des partenariats pop culture (comme avec Marvel ou Fortnite), WotC cherche à attirer de nouveaux joueurs – notamment des familles et des collectionneurs d’art – tout en fidélisant les vétérans via des éditions limitées.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
Les Secret Lair caritatifs ont généré plus de 10 millions de dollars pour Extra Life depuis 2017.
Les collaborations avec des licences externes (My Little Pony, Stranger Things) ont doublé les ventes par rapport aux éditions classiques.
Les cartes à l’esthétique "décalée" (comme Unfinity) se vendent 30 % mieux sur le marché secondaire, selon TCGPlayer.

Avec le Play-Doh, WotC va encore plus loin : non seulement la collaboration est visuellement frappante, mais elle s’appuie sur un symbole universel de créativité, connu de tous, même des non-joueurs. Une manière de casser les barrières autour de Magic, souvent perçu comme un jeu niche et complexe.

Reste à voir si cette édition parviendra à convaincre les puristes, attachés à un art plus traditionnel. Mais une chose est sûre : en associant philanthropie, innovation artistique et marketing malin, Wizards of the Coast prouve une fois de plus qu’il maîtrise l’art de surprendre.

Entre œuvre d’art tactile, objet de collection et carte jouable, le Secret Lair x Play-Doh bouscule les codes de Magic: The Gathering. Avec ses illustrations en pâte à modeler, ses imperfections assumées et son engagement caritatif, cette édition interroge : et si l’avenir du jeu passait par un retour à l’artisanat et à l’accessibilité ? Disponible à partir du 29 septembre, elle promet de diviser – entre ceux qui y verront une révolution artistique et ceux qui n’y verront qu’un coup marketing. Une chose est certaine : avec ce mélange de nostalgie, de philanthropie et d’audace visuelle, Wizards of the Coast signe l’une de ses collaborations les plus mémorables. À vous de décider si ces cartes mériteront une place dans votre deck… ou sur votre étagère.
L'Avis de la rédaction
Par Celtic
"Play-Doh dans Magic ? C'est comme si on avait mis des bonbons dans une boîte de chocolats. On s'attendait à des cartes hyperréalistes, et voilà qu'on nous sert des créations d'enfants. C'est mignon, mais est-ce que ça va vraiment faire la différence sur le terrain ?"

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic