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Mindseye refuse de sombrer : la mise à jour 4, une tentative désespérée de relancer le jeu controversé
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Il y a 33 jours

Mindseye refuse de sombrer : la mise à jour 4, une tentative désespérée de relancer le jeu controversé

Après un lancement catastrophique marqué par des bugs à répétition et des performances désastreuses, Build A Rocket Boy (BARB) tente de sauver Mindseye avec une mise à jour 4 colossale (15 Go sur PC). Cette nouvelle version, déployée sur PC, PS5 et Xbox Series X|S, promet des corrections majeures en matière d’IA, de combat et de stabilité. Pourtant, la question persiste : ces efforts suffiront-ils à effacer la réputation d’un jeu déjà synonyme d’échec commercial, au point d’avoir poussé le studio au bord de la faillite et provoqué des licenciements massifs ?

A retenir :

  • 15 Go de corrections : La mise à jour 4 pèse jusqu’à 15 Go sur PC, avec des améliorations ciblées sur l’IA, les combats et les bugs critiques.
  • Un studio en survie : BARB a frôlé la fermeture après le fiasco de Mindseye, avec 300 employés menacés de licenciement en juillet 2024.
  • Des reemboursements exceptionnels : Même Sony, réputée intransigeante, a accepté des remboursements pour les joueurs mécontents.
  • L’ombre de Leslie Benzies : L’ex-directeur de GTA accuse des "saboteurs internes" d’avoir précipité l’échec du jeu.
  • Everywhere, le projet fantôme : À l’origine, Mindseye devait être un module de Everywhere, une plateforme ambitieuse abandonnée au profit d’un jeu solo raté.

De l’ambition démesurée à la chute libre : l’histoire tourmentée de Build A Rocket Boy

Fondé en 2019 par Leslie Benzies, ancien directeur de Grand Theft Auto chez Rockstar, Build A Rocket Boy (BARB) naissait avec une promesse démesurée : révolutionner le jeu vidéo avec Everywhere, une plateforme de création décrite comme un "Roblox pour adultes". Le projet, annoncé avec faste, devait fusionner jeu narratif, outils de création et mondes persistants. Pourtant, dès 2022, les signes de déroute s’accumulaient. Les coûts explosifs (plus de 42 millions de livres sterling investis selon The Guardian) et les retards répétés ont forcé le studio à recentrer ses efforts sur Mindseye, un jeu d’action-aventure linéaire extrait des ambitions initiales.

Le lancement en juin 2024 fut un désastre. Les joueurs ont découvert un titre truffé de bugs, avec une IA ennemie incohérente, des chutes de FPS rédhibitoires et des mécaniques de combat bancales. Pire : les serveurs peinaient à gérer les sauvegards, effaçant parfois des heures de progression. En réaction, BARB a annulé les streamings sponsorisés prévus et vu son nombre de joueurs simultanés sur Steam s’effondrer à moins de 500 en pic — un chiffre catastrophique pour un AAA. "Nous sommes dévastés par ce que les joueurs ont vécu", déclarait alors le studio, promettant une série de correctifs.

Derrière cette débâcle, les rumeurs pointent du doigt une gestion chaotique. Des employés anonymes cités par Eurogamer évoquent des "objectifs irréalistes", un "manque de tests qualité" et des "conflits internes". Benzies lui-même a accusé des "saboteurs" — internes comme externes — d’avoir miné le projet. Une théorie qui divise : "C’est facile de rejeter la faute sur des fantômes quand on a mal géré un budget pharaonique", commente un ancien développeur sous couvert d’anonymat.


Fun fact : Le nom Mindseye fait référence à la "mind’s eye" (l’œil de l’esprit), une métaphore chère à Benzies pour évoquer la créativité. Ironiquement, le jeu a plutôt ouvert les yeux des joueurs sur les limites de l’ambition sans exécution.

La mise à jour 4 : un sparadrap sur une jambe de bois ?

Déployée le 5 septembre 2024, la mise à jour 4 est présentée comme un "tournant" par BARB. Ses 15 Go (PC) incluent :

  • Corrections de l’IA : Les ennemis ne devraient plus "se téléporter" ou ignorer le joueur.
  • Optimisations graphiques : Réduction des pop-in et amélioration des textures en 4K.
  • Refonte des combats : Les animations sont désormais synchronisées avec les dégâts.
  • Stabilité en ligne : Sauvegardes cloud fiabilisées (en théorie).

Pourtant, les joueurs restent sceptiques. Sur Reddit, un utilisateur résume : "Ils réparent ce qui aurait dû marcher à la sortie. Où est le contenu neuf ?" BARB annonce déjà une mise à jour 5 pour octobre, axée sur les "performances et l’IA", mais le mal est fait. Les données de SteamDB montrent une chute de 80 % des joueurs actifs depuis le lancement. Pire : les ventes physiques (PS5/Xbox) auraient été "désastreuses" selon des sources chez GamesIndustry.biz.

Le studio mise sur un effet "boule de neige" : chaque patch devrait attirer de nouveaux joueurs. "Nous croyons en Mindseye", affirme un porte-parole. Mais les analystes doute. "Un jeu qui sort brisé perd 90 % de son audience potentielle en trois mois", explique Mat Piscatella (NPD Group). "Même avec des correctifs, la réputation est irréparable."

Everywhere, le rêve brisé qui hante Mindseye

À l’origine, Mindseye n’était qu’un module de Everywhere, la plateforme "tout-en-un" de Benzies. Ce projet, inspiré par Roblox et Dreams (Media Molecule), devait permettre aux joueurs de créer des jeux, des histoires et des mondes partagés. Des teasers fuités en 2021 montraient un mélange de GTA, Minecraft et Second Life, avec des outils de modding avancés.

Mais la réalité a rattrapé l’ambition. Les coûts ont grimpé, les partenariats (comme celui avec Epic Games pour Unreal Engine 5) se sont effrités, et les investisseurs ont commencé à douter. "Everywhere était trop gros, trop risqué", confie une source proche du dossier. BARB a donc pivoté vers Mindseye, un jeu narratif plus classique — mais même ce "plan B" a viré au cauchemar.

Aujourd’hui, Everywhere est officiellement "en pause". Pourtant, des rumeurs persistent : des fichiers dataminés dans Mindseye suggèrent que le code du jeu contient encore des assets liés à la plateforme. "Ils ont peut-être abandonné le projet, mais pas l’idée", spécule un moddeur sur ResetEra. Une hypothèse qui, si elle se confirme, pourrait expliquer pourquoi BARB s’accroche désespérément à Mindseye : le jeu serait un trojan horse pour relancer Everywhere plus tard.

L’effet domino : comment Mindseye a ébranlé l’industrie

L’échec de Mindseye a des répercussions bien au-delà de BARB. D’abord, il a révélé les failles du modèle "AAA indépendant". Contrairement à un Hellblade (Ninja Theory) ou un Disco Elysium (ZA/UM), BARB a brûlé des dizaines de millions sans filet de sécurité. "Les studios indés qui visent le AAA doivent accepter des compromis", note Lars Doucet (Defender’s Quest). "Sinon, c’est la faillite."

Ensuite, le fiasco a relancé le débat sur les reemboursements automatisés. Sony, connue pour sa politique stricte, a exceptionnellement remboursé des joueurs — un précédent qui pourrait inspirer d’autres éditeurs. "Si un jeu est injouable, les plateformes doivent réagir", estime Jim Sterling, critique vidéo ludique.

Enfin, Mindseye a servi de case study pour les dangers de l’hype prématurée. Le studio avait communiqué dès 2020 sur Everywhere, attirant l’attention... puis la déception. "Plus vous parlez tôt, plus la chute est dure", résume un community manager vétéran.

Et maintenant ? Les scénarios possibles pour BARB et Mindseye

Trois issues se dessinent pour Build A Rocket Boy :

  1. La relance miracle : Si la mise à jour 5 tient ses promesses (IA et performances), le jeu pourrait séduire une niche de joueurs. "Stranger things have happened", rappelle Jeff Grubb (GamesBeat), citant l’exemple de No Man’s Sky.
  2. Le rachat : Un géant comme Embracer Group ou Tencent pourrait racheter BARB pour ses brevets (moteur Everywhere) ou son équipe. "Leur tech a de la valeur, même si leurs jeux non", analyse un investisseur.
  3. La liquidation : Si les ventes ne repartent pas, le studio pourrait fermer d’ici fin 2024. Les 300 emplois en jeu dépendent désormais des chiffres de septembre.

Quant à Leslie Benzies, son avenir est incertain. Après avoir quitté Rockstar dans des conditions houleuses (un procès pour 150 millions de dollars en 2016), Mindseye était sa chance de renaître. "S’il échoue encore, il pourrait disparaître des radars", prédit un insider.

Une chose est sûre : l’industrie retient son souffle. "Mindseye n’est pas qu’un jeu raté, c’est un symbole", conclut Laura Kate Dale (journaliste indépendante). "Un symbole des dangers de l’arrogance, des promesses non tenues, et d’un AAA indépendant qui a cru pouvoir défier les lois du marché."

La mise à jour 4 de Mindseye est un aveu de faiblesse autant qu’un acte de résistance. Build A Rocket Boy joue sa survie sur des correctifs qui arrivent trop tard, dans un marché impitoyable où les seconds chances sont rares. Pourtant, l’histoire de ce jeu — et de son studio — dépasse le simple échec commercial. Elle illustre les pièges de l’hubris dans une industrie où l’innovation se paie en millions... et en emplois.

Reste une question : et si Mindseye n’était qu’un sacrifice sur l’autel d’un projet bien plus ambitieux, Everywhere ? Les fichiers cachés dans le jeu et les déclarations cryptiques de Benzies laissent planer le doute. Une chose est certaine : que le studio coule ou se relève, cette saga restera comme un cautionary tale pour les rêveurs du jeu vidéo.

En attendant, les joueurs ont déjà tranché. Sur Metacritic, Mindseye affiche un 4.2/10 (version PC), avec des critiques qualifiant le jeu de "inachevé" et "trompeur". La balle est désormais dans le camp de BARB : la mise à jour 5 sera-t-elle leur dernier souffle... ou leur renaissance ?

L'Avis de la rédaction
Par Celtic
*"Écoute, tonton Leslie, on t’aime bien, mais là, t’as cru qu’un jeu c’était comme un kebab à 3h du mat’ ? Tu commandes *tout* — frites, sauce samouraï, double viande — et paf, t’es à gerber dans le caniveau. *Everywhere*, c’était ton kebab **onirique**, sauf que t’as oublié la cuisson. Maintenant, t’es là avec *Mindseye*, ton triste reste de viande réchauffée, à nous dire *« Attendez, j’ai une sauce qui arrive ! »*... Sauf que personne a plus faim. **OSS 117** aurait dit : *« C’est pas un jeu, c’est un attentat à la gonade du joueur. »* Et franchement ? Il aurait pas tort."*

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic