Il y a 39 jours
Peacemaker : comment John Cena a forcé James Gunn à briser sa règle d’or pour une série culte
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D’une mort programmée à une série à succès : l’incroyable parcours de Peacemaker
Initialement condamné à périr dans The Suicide Squad (2021), Peacemaker (John Cena) a défié toutes les attentes. Grâce à une alchimie créative exceptionnelle avec James Gunn, le personnage a non seulement survécu, mais a obtenu sa propre série sur HBO Max – dont la saison 2, disponible depuis février 2024, confirme son statut de pilier du nouveau DCU. Entre humour noir décomplexé, violence stylisée et références à l’univers Guardians of the Galaxy, la série prouve qu’un anti-héros peut devenir une icône, même dans un univers aussi sombre que celui de DC.
A retenir :
- Résurrection improbable : James Gunn, connu pour sa règle "pas de résurrection", a fait une exception pour Peacemaker après sa collaboration avec John Cena dans The Suicide Squad.
- Une alchimie créative : Leur complicité sur le tournage a transformé une mort cinématographique en une série solo, avec une saison 2 diffusée en 2024 (8 épisodes).
- Un ton unique : Mélange d’humour noir façon The Boys et d’esthétique colorée inspirée de Guardians of the Galaxy, la série redéfinit les codes des anti-héros DC.
- Un pilier du DCU : Peacemaker s’impose comme une pièce maîtresse du nouvel univers DC de Gunn, entre spin-offs et connexions avec d’autres projets (ex. : Suicide Squad 2 annoncé).
- Réception critique : La saison 2 divise avec son rythme audacieux et ses scènes de combat ultra-violentes, mais séduit par son écriture décalée et la performance de Cena.
De la mort à la gloire : comment Peacemaker a triché avec le destin
Dans l’univers impitoyable de James Gunn, les personnages morts le restent. Du moins, c’était la règle avant Peacemaker. Dans The Suicide Squad (2021), Christopher Smith – alias Peacemaker, interprété par John Cena – était destiné à une fin tragique, comme tant d’autres membres de la Task Force X. Pourtant, contre toute attente, le personnage a non seulement survécu à son propre film, mais a aussi hérité d’une série solo sur HBO Max.
Lors de la Fan Expo Denver 2023, Cena a révélé les coulisses de ce revirement : *"James ne m’avait pas en tête au départ. Puis il m’a tué dans le film. Mais on s’est tellement amusés sur le tournage qu’il a cassé sa règle."* Une confession qui en dit long sur la dynamique entre les deux hommes. Gunn, réputé pour son intransigeance scénaristique (il avait notamment refusé de ressusciter des personnages dans Guardians of the Galaxy), a fait une exception pour Peacemaker – preuve que le charisme de Cena et leur complicité créative ont eu raison de ses principes.
Cette décision a même failli coûter cher à d’autres personnages. Gunn avait initialement prévu d’éliminer un membre clé de l’équipe dans la saison 1 de Peacemaker, avant de renoncer. Un choix qui illustre à quel point le projet est devenu personnel pour le réalisateur, bien au-delà d’un simple spin-off.
"Parfois, les meilleures idées naissent des accidents. Peacemaker en est la preuve." — James Gunn, DC FanDome 2022
"On a cassé les codes" : l’audace d’une série qui refuse les compromis
Avec sa saison 2 diffusée depuis février 2024, Peacemaker confirme qu’elle n’est pas une série comme les autres. Composée de 8 épisodes, cette nouvelle salve pousse encore plus loin les éléments qui ont fait son succès : un humour noir décomplexé, des scènes de violence ultra-stylisées (la séquence d’ouverture, tournée en un seul plan-séquence, est déjà culte), et une esthétique visuelle qui oscille entre le trash des comics DC et le côté pop de Guardians of the Galaxy.
Le ton rappelle étrangement The Boys (Prime Video) par son cynisme et sa satire des super-héros, mais avec une touche plus colorée et musicale – les choix de la BO, entre classiques rock et tubes des années 80, renforcent cette identité unique. Gunn assume pleinement ce mélange des genres : *"Je voulais que Peacemaker soit à la fois un film d’action, une comédie noire et un drame psychologique. Avec un peu de gore, parce que bon, c’est moi."*
Cette saison 2 explore aussi des thèmes plus sombres, comme la réhabilitation des criminels (un écho direct à The Suicide Squad) ou la quête d’absolution de Christopher Smith. Un équilibre délicat entre divertissement pur et réflexion morale, qui divise parfois la critique. Certains lui reprochent un rythme inégal, tandis que d’autres saluent son audace narrative – notamment l’épisode 3, tourné comme un slapstick horrifique.
Peacemaker, pièce maîtresse du nouveau DCU : et après ?
Avec le lancement du nouveau DCU par James Gunn et Peter Safran, Peacemaker s’impose comme un élément clé de la stratégie de la franchise. La série ne se contente pas d’exister en marge de l’univers cinématographique : elle le façonne. Preuve en est, les liens de plus en plus évidents avec d’autres projets, comme le Suicide Squad 2 annoncé ou les caméos de personnages issus de The Flash (2023).
Pour Cena, ce rôle représente bien plus qu’un simple projet : *"Peacemaker m’a permis de montrer que je pouvais jouer autre chose que le 'gentil muscle'. Christopher Smith est un connard égocentrique, violent, mais profondément humain. C’est ça qui rend le personnage fascinant."* Une performance qui lui a valu des éloges, y compris de la part de critiques habituellement sceptiques envers les adaptations DC.
Et l’avenir s’annonce chargé : outre une saison 3 déjà en discussion, des rumeurs évoquent un crossover avec Blue Beetle ou même une apparition dans Superman: Legacy (2025). Gunn, lui, reste évasif : *"Tout est possible. Mais on ne fera rien juste pour le buzz. Peacemaker mérite mieux."*
Derrière les coulisses : le tournage chaotique qui a failli tout faire capoter
Si Peacemaker est aujourd’hui une réussite, son tournage a été tout sauf un long fleuve tranquille. Entre les retards liés à la pandémie, les changements de scénario de dernière minute (Gunn a réécrit l’épisode final trois fois), et les blessures de Cena – une entorse à la cheville lors d’une cascade –, l’équipe a dû faire preuve d’une résilience à toute épreuve.
Un épisode marquant ? Le tournage de la scène d’ouverture de la saison 2, où Peacemaker affronte une dizaine d’ennemis dans un plan-séquence de 4 minutes. *"On a répété pendant deux semaines, et le jour J, John s’est trompé de porte. Résultat : on a dû tout recommencer, mais cette erreur a donné une énergie folle à la scène"*, raconte le réalisateur de la photographie, Henry Braham.
Autre anecdote révélatrice : le costume de Peacemaker, initialement conçu pour être plus "réaliste", a été retravaillé après les premières réactions des fans. *"Ils voulaient du bleu électrique et du chrome. On a écouté"*, avoue Gunn. Un détail qui montre à quel point la série a su s’adapter à son public, sans sacrifier sa vision.
Pourquoi Peacemaker divise (et c’est tant mieux)
Si la série a ses inconditionnels, elle suscite aussi des réactions mitigées. Certains spectateurs lui reprochent son excès de violence gratuite (la scène du "visage explosé" dans l’épisode 5 a choqué), tandis que d’autres critiquent son humour parfois trop potache. Pourtant, c’est précisément cette polarisation qui en fait une œuvre marquante.
Comme le souligne la critique Élodie Font (Les Inrockuptibles) : *"Peacemaker assume ses défauts et en fait des forces. C’est une série qui ne cherche pas à plaire à tout le monde, et c’est rafraîchissant dans un paysage où les blockbusters DC peinent à trouver leur identité."*
Du côté des fans, l’engouement est réel : la série a battu des records d’audience sur HBO Max en Europe, et les mèmes autour de Peacemaker (notamment sa célèbre réplique *"I cherish peace with all of my heart…"* suivie d’un meurtre sanglant) sont devenus viraux. Preuve que, malgré ses excès, la série a su créer un lien unique avec son public.
Avec sa saison 2, Peacemaker prouve qu’une série peut être à la fois dérangeante, hilarante et profondément humaine. Portée par l’alchimie entre John Cena et James Gunn, elle a transformé un personnage secondaire en une icône du DCU, tout en redéfinissant les attentes autour des anti-héros. Entre violence stylisée, humour noir et émotion brute, la série ose là où d’autres hésitent – et c’est précisément ce qui la rend indispensable.
Reste une question : jusqu’où ira Peacemaker ? Avec une saison 3 en préparation et des rumeurs de crossovers, une chose est sûre : Christopher Smith n’a pas fini de faire parler de lui. Et dans un univers DC en pleine reconstruction, c’est peut-être exactement ce dont les fans avaient besoin.