Il y a 41 jours
Pedro Pascal à la rescousse de *De noche* : comment Todd Haynes transforme un échec en opportunité
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Quand une star quitte le navire, une autre embarque : Pedro Pascal pourrait bien sauver *De noche*, le drame romantique homosexuel des années 1930 signé Todd Haynes. Après le départ mystérieux de Joaquin Phoenix, qui a forcé l’arrêt du tournage à Guadalajara, le projet – doté d’un budget de 25 millions de dollars – mise désormais sur le charisme de l’acteur chilien-américain (*The Last of Us*, *The Mandalorian*) pour redonner vie à cette histoire d’amour interdite. Entre esthétique historique et enjeux médiatiques, *De noche* pourrait devenir l’un des films les plus attendus de 2026… si tout se déroule comme prévu.
A retenir :
- Pedro Pascal en négociation pour remplacer Joaquin Phoenix dans *De noche*, après l’abandon soudain de ce dernier, stoppant net le tournage prévu à Guadalajara en août 2024.
- Un budget de 25 millions de dollars pour un drame romantique homosexuel des années 1930, entre Los Angeles et le Mexique, inspiré par l’esthétique de *Roma* (Alfonso Cuarón) et *Carol* (Todd Haynes).
- La productrice Christine Vachon (*Far From Heaven*) évoque une *« tragédie artistique »*, mais l’arrivée de Pascal – star bankable et icône geek – pourrait offrir un rebondissement inattendu.
- Un décor historique somptueux : Guadalajara, avec ses ruelles coloniales et son architecture baroque, comme personnage central du film.
- Sortie prévue en 2026 si le projet aboutit, avec un pari audacieux : marier le cinéma d’auteur exigeant de Haynes et le star-power de Pascal.
- Comparaisons avec *Brokeback Mountain* (2005) : un drame intimiste qui, malgré un budget modeste (14M$), est devenu un phénomène culturel.
Un coup de théâtre hollywoodien : quand Joaquin Phoenix disparaît du projet
Imaginez la scène : août 2024, Guadalajara se prépare à accueillir l’équipe de *De noche*, le nouveau film de Todd Haynes. Les décors sont plantés, les costumes d’époque ajustés, et les techniciens s’affairent pour recréer l’ambiance envoûtante des années 1930. Pourtant, à quelques jours du clap, Joaquin Phoenix – tête d’affiche et partenaire de longue date du réalisateur – annule sa participation. Aucun communiqué officiel, juste un silence assourdissant et un tournage reporté sine die. *« Une tragédie artistique »*, murmure Christine Vachon, productrice fidèle de Haynes depuis *Far From Heaven* (2002), lors d’une brève intervention au Festival de San Sebastián.
Les raisons de ce départ restent floues. Rumeurs de désaccords créatifs ? Problèmes de santé ? Ou simplement un changement de cap de dernière minute, comme ceux qui ont émaillé la carrière de l’acteur (rappelons son retrait de *Gladiator 2* en 2023)? Quoi qu’il en soit, l’impact est immédiat : un projet déjà ambitieux se retrouve au bord du gouffre. *« Ce qui s’est passé est public. Je n’ai rien à ajouter »*, élude Vachon, visiblement touchée, selon GamesRadar. Une discrétion qui contraste avec l’urgence de la situation : sans star, pas de financement ; sans financement, pas de film.
Pourtant, dans l’industrie, on sait que chaque crise cache une opportunité. Et celle-ci pourrait bien s’appeler Pedro Pascal. Selon Deadline, l’acteur chilien-américain, aujourd’hui l’un des visages les plus bankables d’Hollywood, serait en pourparlers avancés pour reprendre le rôle. Une aubaine ? Absolument. Après *The Last of Us* (HBO) et *The Mandalorian* (Disney+), Pascal incarne une nouvelle forme de star-power : à la fois sex-symbol geek, acteur engagé (il soutient publiquement les droits LGBTQ+), et passe-partout dramatique. *« Il a cette capacité à rendre crédible n’importe quel personnage, du guerrier stoïque au romantique tourmenté »*, analyse un producteur sous couvert d’anonymat. De quoi redonner espoir à *De noche*.
Guadalajara, 1930 : quand le décor devient le cœur du film
Si *De noche* survit à cette tempête, ce sera aussi grâce à son cadre exceptionnel : Guadalajara, deuxième ville du Mexique, avec ses places animées, ses églises baroques et ses ruelles pavées qui semblent figées dans le temps. Todd Haynes, obsédé par les détails historiques (son *Carol* recréait le New York des années 1950 avec une précision chirurgicale), y a vu la toile parfaite pour son récit. *« Le Mexique des années 1930 était un mélange de traditions coloniales et de modernité naissante – un terrain idéal pour une histoire d’amour interdite »*, explique un membre de l’équipe, sous le sceau du secret.
Le budget, estimé à 25 millions de dollars (soit presque le double de *Brokeback Mountain*, tourné pour 14M$ en 2005), permettrait une reconstitution minutieuse : costumes en soie et lin, voitures d’époque, et même des scènes tournées dans des haciendas authentiques. *« Haynes veut que chaque plan respire la poussière et la passion de l’époque »*, confie une source proche du tournage. Une ambition qui rappelle *Roma* (2018) d’Alfonso Cuarón, où Mexico devenait un personnage à part entière. Ici, Guadalajara ne serait pas qu’un décor, mais le reflet des tensions sociales et amoureuses qui traversent le film.
Pourtant, un doute subsiste : ce cadre somptueux suffira-t-il à compenser l’absence initiale de Joaquin Phoenix ? L’acteur, oscarisé pour *Joker* (2019), apportait une crédibilité dramatique indéniable. *« Phoenix a cette capacité à incarner la souffrance silencieuse – un atout pour un rôle de romantique maudit »*, note un critique. Pascal, lui, devra prouver qu’il peut passer du registre héroïque (*The Mandalorian*) à l’intimité déchirante d’un drame historique. Un défi de taille, mais pas insurmontable : son interprétation dans *The Last of Us* (où il jouait un père brisé par la perte) a déjà montré sa palette émotionnelle.
"Une tragédie artistique"… ou un nouveau départ ?
Derrière les portes closes des studios, on murmure que le départ de Phoenix aurait pu enterrer définitivement *De noche*. *« Sans lui, certains financiers voulaient abandonner »*, révèle une source. Mais l’arrivée potentielle de Pascal change la donne. Non seulement il apporte une visibilité médiatique immédiate (son compte Instagram dépasse les 20 millions d’abonnés), mais il permet aussi d’envisager une nouvelle dynamique pour le film.
*« Pedro a ce charisme qui attire les jeunes publics, sans aliéner les cinéphiles »*, analyse un distributeur. Un atout crucial pour un film comme *De noche*, qui mise sur l’équilibre entre cinéma d’auteur et accessibilité. Haynes, souvent associé à des œuvres exigeantes (*Velvet Goldmine*, *I’m Not There*), pourrait ainsi toucher un public plus large – à condition que Pascal accepte le rôle. *« Tout dépend des négociations. Il a plusieurs projets en cours, dont la suite de *The Last of Us* »*, tempère un initié.
Reste une question : comment rebondir après un tel coup dur ? L’équipe semble miser sur l’effet "phénix" (sans jeu de mots) : renaître de ses cendres. *« Si Pedro signe, on pourrait reprendre le tournage dès le printemps 2025 »*, espère un technicien. Avec une sortie prévue en 2026, *De noche* aurait alors le temps de se refaire une santé… et de devenir l’un des films les plus attendus – et scrutés de la décennie.
Haynes vs. Pascal : un mariage contre nature… ou une alchimie inattendue ?
Sur le papier, l’association entre Todd Haynes – réalisateur méticuleux, adepte des plans travaillés et des dialogues subtils – et Pedro Pascal – star des blockbusters et des séries grand public – peut sembler contre-intuitive. *« Haynes a l’habitude de diriger des acteurs comme Cate Blanchett ou Julianne Moore, des monstres sacrés du drame. Pascal vient d’un autre univers »*, souligne un critique.
Pourtant, les exemples de rencontres improbables qui ont donné naissance à des chefs-d’œuvre ne manquent pas. Qui aurait pari sur Heath Ledger (alors connu pour des comédies adolescentes) dans *Brokeback Mountain* ? Ou sur Leonardo DiCaprio, star des films d’action, dans *The Revenant* ? *« Parfois, c’est précisément cette tension entre le réalisateur et l’acteur qui crée la magie »*, estime un historien du cinéma.
D’ailleurs, Haynes lui-même a déjà joué avec les codes : dans *I’m Not There* (2007), il avait confié le rôle de Bob Dylan à… six acteurs différents, dont Cate Blanchett et Heath Ledger. *« Todd aime bousculer les attentes. Avec Pascal, il pourrait explorer une nouvelle facette de son cinéma »*, analyse un proche du réalisateur. Reste à savoir si l’acteur, habitué aux tournages rapides des séries, s’adaptera au rythme contemplatif de Haynes. *« Ce sera un test pour les deux »*, résume un technicien.
2026 : *De noche* peut-il devenir le nouveau *Brokeback Mountain* ?
Si *De noche* voit le jour, les comparaisons avec *Brokeback Mountain* (2005) seront inévitables. Pas seulement parce que les deux films explorent une romance homosexuelle dans un cadre historique, mais aussi parce qu’ils partagent une ambition similaire : mêler intimité émotionnelle et portée universelle. *« Brokeback a marqué toute une génération parce qu’il parlait d’amour avant de parler d’homosexualité »*, rappelle un sociologue du cinéma.
Pour y parvenir, *De noche* devra cependant surmonter plusieurs obstacles :
- Le défi du réalisme : les années 1930 au Mexique étaient une époque de conservatisme social. Comment Haynes abordera-t-il cette tension sans tomber dans le cliché ?
- L’équilibre entre star-system et cinéma d’auteur : Pascal attire les foules, mais Haynes devra-t-il adapter son style pour satisfaire un public plus large ?
- La concurrence : en 2026, les salles seront saturées de blockbusters. Un drame intimiste pourra-t-il percer ?
Pourtant, les atouts sont là :
- Un sujet toujours d’actualité : les histoires d’amour LGBTQ+ restent rares dans le cinéma grand public.
- Un réalisateur en forme : après *May December* (2023), Haynes est plus inspiré que jamais.
- Un acteur au sommet : Pascal, s’il signe, sera l’un des visages les plus en vue d’Hollywood.