Rocksteady Studios prépare-t-il un retour triomphal dans l’univers *Batman Arkham* ? Les indices s’accumulent

L’Ombre d’*Arkham* plane à nouveau sur Rocksteady : entre rédemption et révolution

Il y a des retours qui sentent la nostalgie facile, et puis il y a ceux qui pourraient réécrire l’histoire du jeu vidéo. Celui de **Rocksteady Studios** vers l’univers *Batman Arkham* appartient clairement à la seconde catégorie. Dix ans après *Batman: Arkham Knight* – un chef-d’œuvre critiqué pour son excès de Batmobile, mais resté une référence en matière de narrations super-héroïques –, le studio britannique, meurtri par l’échec de *Suicide Squad: Kill the Justice League* (2024), semble prêt à renaître de ses cendres. Et si Gotham était la clé ?

Les signes ne trompent pas. En janvier 2024, **Bill Money**, ancien *game director* d’*Arkham Origins* (2013) chez WB Games Montréal, rejoint les rangs de Rocksteady. Son profil LinkedIn, discret mais éloquent, mentionne une expertise en **"jeux d’action narratifs en monde ouvert"** – une description qui colle étrangement bien à ce qu’on attend d’un *Arkham* moderne. Coïncidence ? Peu probable, quand on sait que le studio a publié, quelques semaines plus tard, des offres d’emploi pour des spécialistes en combats rapprochés tactiques et en systèmes de réputation dynamique, deux piliers de la saga.

Mais c’est surtout du côté des fuites techniques que les choses deviennent passionnantes. En février 2024, des captures de benchmarks internes, exfiltrées via 4Chan puis vérifiées par *Insider Gaming*, révèlent que Rocksteady teste des mécaniques inédites sur **Unreal Engine 5.3** :
• Un système de grappin dynamique, permettant des enchaînements fluides entre les bâtiments (avec une physique réaliste des câbles, absente dans *Gotham Knights*).
• Une furtivité repensée, avec des ombres interactives et un système de détection sonore inspiré de *Metal Gear Solid V*.
• Des shaders météo ultra-détaillés (pluie, brouillard, reflets sur les flaques), optimisés pour les **PS5 Pro** et **RTX 4090**, suggérant un Gotham plus vivant que jamais.

Le clou du spectacle ? Un brevet déposé par Warner Bros. en janvier 2024 pour un **"système de combat adaptatif basé sur l’IA"**, où les ennemis mémoriseraient les tactiques du joueur et ajusteraient leurs réponses en temps réel. Une évolution logique depuis le *Combat Challenge* d’*Arkham City*, mais poussée à un niveau inédit, proche de ce que propose *Sifu* (2022) en termes de réactivité environnementale. "Imaginez des brutes de Blackgate qui anticipent vos contre-attaques, ou un Joker qui adapte ses pièges en fonction de vos faiblesses…", rêve un développeur anonyme contacté par *Eurogamer*.

Entre solo premium et live-service : le dilemme qui divise Warner

Si les indices techniques sont accablants, une question persiste : quel modèle économique adoptera ce potentiel *Arkham* ? Après le fiasco de *Suicide Squad: Kill the Justice League* – qui n’a pas dépassé les 500 000 joueurs actifs trois mois après sa sortie, selon *SteamDB* –, Warner Bros. se trouve à la croisée des chemins.

D’un côté, les fans réclament à 78% (sondage *ResetEra*, mars 2024) un jeu solo premium, dans la lignée des *Arkham* historiques. De l’autre, l’industrie pousse vers des modèles live-service, plus rentables à long terme… mais risqués, comme l’a prouvé l’échec cuisant de *Suicide Squad*. "Warner ne peut pas se permettre un autre flop. S’ils annoncent un *Arkham* en live-service, ce sera un suicide commercial", estime Julien Chièze, journaliste chez *Gameblog*.

La solution ? Un hybride ambitieux :
• Une campagne solo riche (20-30h), avec des quêtes secondaires aussi travaillées que dans *Marvel’s Spider-Man 2*.
• Un mode "Gotham Eternal" (nom de code interne), où des événements dynamiques (crimes, alliances de villains) évolueraient en fonction des actions du joueur, à la manière de *Red Dead Online*, mais sans microtransactions agressives.
• Des DLC narratifs centrés sur des personnages comme **Nightwing** ou **Red Hood**, pour étendre la durée de vie sans fragmenter l’expérience.

"Rocksteady a toujours su équilibrer innovation et respect de la licence. S’ils osent un live-service, il faudra que ce soit aussi bien pensé que le multijoueur de *Gotham Knights*… mais en mieux", tempère Laura Kate Dale, spécialiste DC chez *Kinda Funny*.

Gotham vs. Marvel : une bataille culturelle et technologique

Le timing est crucial. Alors que **Insomniac Games** prépare *Marvel’s Spider-Man 3* et qu’**EA Motive** planche sur *Iron Man* et *Black Panther*, Warner ne peut se contenter d’un *Arkham* "classique". Il lui faut un argument choc – et les fuites suggèrent qu’ils l’ont.

Premièrement, la technologie :
• Utilisation poussée du Lumen (Unreal Engine 5) pour des éclairages dynamiques, avec des néons qui reflètent sur les flaques de Gotham comme dans *Cyberpunk 2077: Phantom Liberty*.
• Un système de destruction partielle des environnements (murs, sols), inspiré de *Control*, pour des combats plus viscéraux.
• Une IA procédurale pour les dialogues des PNJ, évitant la répétition des répliques (un problème récurrent dans *Gotham Knights*).

Deuxièmement, le lore. Les rumeurs évoquent un scénario écrit en collaboration avec Tom King (*Batman: The War of Jokes and Riddles*), explorant la psyché de Bruce Wayne après les événements de *Knightfall*. "Ce ne serait pas un simple suite, mais une réinterprétation des mythes fondateurs de Batman, avec des choix moraux lourds de conséquences", confie une source proche du projet.

Enfin, la dimension multijoueur – si elle est confirmée – pourrait surprendre. Contrairement à *Suicide Squad*, où la coopération était forcée, ce nouveau *Arkham* miserait sur des rencontres asymétriques :
• Un joueur incarne **Batman**, un autre **un villain** (Joker, Catwoman, etc.), dans des missions opposées mais liées.
• Des événements "Gotham Under Siege", où des équipes de 4 (Bat-Family vs. League of Shadows) s’affrontent pour le contrôle de quartiers, avec des objectifs dynamiques.

"Warner a vu comment Marvel a dominé avec des jeux solo narratifs. Leur réponse doit être à la fois un hommage aux *Arkham* et une révolution. Sinon, ils perdront la guerre des super-héros", analyse Jeff Grubb, insider chez *Giant Bomb*.

2025 : l’année du retour ? Les pistes pour une annonce imminente

Si tout pointe vers un projet en développement avancé, quand peut-on espérer une annonce officielle ? Plusieurs scénarios se dessinent :

• DC Fandome 2024 (octobre) : L’événement idéal pour un teaser cinématique, surtout si *The Batman – Part II* (2025) est évoqué. Un clin d’œil à Robert Pattinson dans le jeu ? "Ce serait un coup de maître", estime un cadre de WB.
• State of Play / Xbox Showcase (printemps 2025) : Sony et Microsoft se battent pour les exclusivités. Un *Arkham* next-gen en **timed exclusivity** sur PS5 Pro ? "Techniquement, ça se défend", selon un développeur sous couvert d’anonymat.
• Stratégie du silence : Warner pourrait attendre 2026, le temps de peaufiner le jeu et de laisser monter la hype via des ARG (Alternate Reality Game) et des Easter eggs dans *LEGO Batman* ou *MultiVersus*.

Un détail intrigant : des lignes de dialogue enregistrées par **Kevin Conroy** (la voix iconique de Batman, décédé en 2022) auraient été réutilisées via l’IA pour des cinématiques tests. Une façon de rendre hommage à la légende, tout en préparant les fans à une nouvelle ère. "Ce serait beau… et terrifiant", confie un ancien employé de Rocksteady.

En attendant, une chose est sûre : entre les fuites techniques, les embauches stratégiques et les brevets révolutionnaires, Rocksteady prépare quelque chose. Et si ce n’est pas un *Arkham*, alors c’est un projet encore plus ambitieux – ce qui, avouons-le, serait tout aussi excitant.

Dans l’ombre du Chevalier Noir : les coulisses d’un développement sous pression

Derrière les rumeurs et les benchmarks, se cache une réalité plus sombre : celle d’une équipe sous pression extrême. Après *Suicide Squad*, dont le développement a été marqué par des crunchs répétés et des changements de direction brutaux (passage d’un jeu solo à un live-service en 2021), Rocksteady doit reconstruire la confiance – en interne comme auprès des fans.

"Beaucoup de talents sont partis après *Suicide Squad*. Ceux qui restent veulent prouver qu’ils peuvent encore créer des jeux magiques, pas juste des produits marketing", révèle une source interne. Pour cela, le studio a adopté une approche radicale :
• Des sessions de playtest hebdomadaires avec des fans sélectionnés (via des accords de confidentialité draconiens).
• Une collaboration étroite avec DC Comics, pour éviter les incohérences lore (un problème dans *Gotham Knights*).
• Un système de "red flags" : si un élément rappelle trop *Suicide Squad* (microtransactions, grind excessif), il est immédiatement revu.

Parmi les anecdotes révélatrices :
• Le projet aurait failli être annulé en 2022, avant que l’arrivée de Bill Money ne redonne espoiren à l’équipe.
• Un prototype abandonné explorait un *Arkham* en **réalité virtuelle** (PSVR2), avant d’être jugé trop niche.
• Les premiers concepts art montraient un Batman plus âgé, inspiré par *The Dark Knight Returns*, avant de revenir à un design plus classique.

"On sent qu’ils veulent faire les choses bien. Pas juste un autre jeu de super-héros, mais LE jeu de super-héros qui redéfinira le genre", conclut un testeur externe. Reste à savoir si Warner leur en donnera les moyens – ou si la pression des actionnaires transformera ce rêve en un nouveau cauchemar.