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Star Wars: Knights of the Old Republic Remake – Kashyyyk se dévoile, mais où en est vraiment le développement ?
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Le remake de *Star Wars: Knights of the Old Republic* refait surface avec des arts conceptuels inédits de Kashyyyk, révélant un travail graphique prometteur sous Unreal Engine 5. Malgré les turbulences chez Embracer Group et les retards accumulés, le projet, confié à Aspyr et Saber Interactive, semble toujours en vie, avec une sortie envisagée vers 2026. Mais parviendra-t-il à moderniser ce RPG culte sans en trahir l’essence ?
A retenir :
- Des arts conceptuels officiels de Kashyyyk fuient, confirmant l’avancée du remake KOTOR sous Unreal Engine 5 – un signe rassurant après les rumeurs d’annulation.
- Malgré les ventes de licences par Embracer Group, le projet reste en développement, avec une sortie potentielle en 2026 sur PS5, Xbox Series X et PC.
- Le défi d’Aspyr : transposer l’âme RPG du jeu original (dialogues, choix moraux, ambiance *noir*) dans un cadre next-gen, à l’instar de *The Last of Us Part I*.
- Comparaison avec d’autres remakes : pourquoi ce KOTOR pourrait-il redéfinir les standards – ou décevoir les fans ?
- Les craintes des joueurs : un studio habitué aux *ports* (comme *Republic Commando*) peut-il gérer un remake aussi ambitieux ?
Kashyyyk renaît : quand les fuites relancent l’espoir
C’est un frisson qui a parcouru la galaxie des fans de *Star Wars* cette semaine. Deux arts conceptuels officiels, représentant une version modernisée de Kashyyyk – la planète forestière des Wookiees –, ont fuité en ligne, révélant un travail visuel soigné et une atmosphère fidèle à l’univers étendu. Ces images, estampillées du logo du remake de *Knights of the Old Republic* et relayées par le site MP1st, proviendraient directement des studios Aspyr, en charge du projet.
Pour les joueurs qui suivaient ce remake avec inquiétude depuis des années, cette fuite est une bouffée d’oxygène. Après le rachats chaotiques d’Embracer Group (qui a cédé plusieurs de ses licences en 2023-2024) et les silences prolongés des développeurs, beaucoup craignaient un abandon pur et simple. Pourtant, ces visuels prouvent que le jeu avance – même si la date de sortie, initialement évoquée pour 2024 ou 2025, semble désormais repoussée à 2026, voire au-delà.
Mais au-delà de l’émotion, ces images posent question : que nous révèlent-elles vraiment ? Le niveau de détail des arbres géants de Kashyyyk, les jeux de lumière traversant la canopée, ou encore les structures wookiees intégrées à l’environnement suggèrent une refonte graphique profonde, loin d’un simple *remaster*. Un choix audacieux, quand on sait que le jeu original (2003) reposait sur des mécaniques et une direction artistique aujourd’hui datées. Unreal Engine 5, le moteur utilisé selon plusieurs sources, permettrait cette ambition – à condition que l’équipe maîtrise ses subtilités.
Entre ombres et lueurs : le casse-tête du développement
Si ces fuites redonnent espoir, elles ne doivent pas masquer la réalité : ce remake est l’un des projets les plus troubles de l’industrie ces dernières années. Annoncé en septembre 2021 lors d’un *PlayStation Showcase*, il a ensuite disparu des radars, victime des restructurations chez Embracer Group (qui a acquis Saber Interactive, co-développeur, avant de revendre plusieurs de ses studios). Pour comparaison, *Deus Ex: Mankind Divided 2*, autre licence phare du groupe, a été purement et simplement annulé en 2023. Alors, pourquoi KOTOR échapperait-il à ce sort ?
La réponse tient peut-être à son statut iconique. *Knights of the Old Republic* n’est pas qu’un jeu : c’est un monument du RPG, souvent cité comme l’un des meilleurs titres *Star Wars* jamais créés. Son mélange de narration profonde, de choix moraux impactants et d’un système de dialogue révolutionnaire pour l’époque en a fait une référence. Abandonner un tel projet serait un coup dur pour Sony (qui en détient l’exclusivité temporaire) et pour Disney, toujours à la recherche de contenus *Star Wars* forts en dehors du cinéma.
Pourtant, les défis sont immenses. Aspyr, connu pour ses ports de qualité (*Star Wars: Republic Commando*, *Jedi Knight II*), n’a jamais mené un projet d’une telle envergure. Moderniser un jeu aussi complexe que KOTOR implique de repenser :
• Son système de combat (un hybride entre RPG tactique et action, aujourd’hui dépassé).
• Ses dialogues et choix narratifs, qui devaient être adaptés sans perdre leur saveur originale.
• Son univers visuel, entre fidélité à l’esthétique *Star Wars* et innovations next-gen.
À titre de comparaison, *The Last of Us Part I* (Naughty Dog, 2022) avait nécessité trois ans de développement pour une refonte similaire – mais avec une équipe rompu aux blockbusters. Aspyr part avec un handicap : celui de devoir prouver qu’un studio spécialisé dans les *remasters* peut rivaliser avec les géants du AAA.
"On ne refait pas KOTOR comme on refait un film" : le dilemme des fans
Sur les réseaux, les réactions à ces fuites sont partagées. D’un côté, les joueurs se réjouissent de voir le projet avancer. De l’autre, beaucoup s’interrogent : "Et si Aspyr gâchait tout ?" La crainte est réelle. *Knights of the Old Republic* n’est pas qu’un jeu, c’est une expérience émotionnelle, marquée par des personnages inoubliables (comme HK-47, le droïde assassin, ou Bastila Shan, l’héroïne ambiguë) et une bande-son envoûtante, signée Jeremy Soule.
"Un remake, c’est bien. Mais si ils touchent aux dialogues ou à l’ambiance sombre du jeu, ça va être la révolte"*, résume un utilisateur sur Reddit. Un avis partagé par bon nombre de puristes, qui rappellent que des remakes comme *Final Fantasy VII Remake* (2020) ont divisé en prenant trop de libertés. À l’inverse, *Mass Effect Legendary Edition* (2021) a été salué pour son respect de l’original – tout en modernisant ce qui devait l’être.
Le vrai test pour Aspyr sera donc de trouver l’équilibre parfait : assez de nouveautés pour justifier un remake, mais assez de fidélité pour ne pas trahir l’héritage de BioWare. Un exercice d’équilibriste, d’autant que les attentes sont démesurées. Comme le souligne un ancien développeur de *KOTOR* (sous couvert d’anonymat) : "Les fans veulent du neuf, mais ils veulent aussi retrouver exactement ce qu’ils ont aimé. C’est impossible. Il faudra faire des choix."
Derrière les écrans : ce que les fuites ne montrent pas
Ces arts conceptuels de Kashyyyk ne sont qu’un aperçu – une vitrine soigneusement choisie pour rassurer sans trop en dire. Mais que se passe-t-il vraiment dans les coulisses ? Plusieurs sources internes (rapportées par Bloomberg et Kotaku) évoquent un développement "chaotique", marqué par :
• Des changements d’équipe répétés, avec des vétérans de BioWare appelés en renfort pour superviser l’écriture.
• Des problèmes techniques liés à l’intégration des anciens scripts dans Unreal Engine 5.
• Une pression accrue de Sony et Disney, qui veulent un jeu "parfait" pour relancer la licence *Star Wars* dans le gaming.
Pire : certains whisperent qu’une version "allégée" du remake pourrait être envisagée si les délais ne sont pas tenus – une rumeur qui fait frémir, tant *KOTOR* mérite mieux qu’un traitement à la va-vite.
Pourtant, il y a aussi des signes encourageants. Des testeurs internes (sous NDA) auraient confirmé que les premières séquences du jeu (comme l’attaque du *Endar Spire*) étaient "bluffantes", avec une mise en scène cinématographique et des combats dynamisés. Si ces retours se confirment, Aspyr aurait peut-être trouvé la formule magique.
Reste une question : quand les joueurs pourront-ils juger par eux-mêmes ? 2026 semble être la cible, mais dans l’industrie du jeu vidéo, les retards sont monnaie courante. Une chose est sûre : ce remake est trop important pour être bâclé. Mieux vaut attendre – et espérer que Kashyyyk ne soit que le début d’une longue série de révélations.
Et si le vrai défi était ailleurs ?
Au-delà des aspects techniques, le plus grand risque pour ce remake est peut-être… l’oubli. Dans un paysage gaming saturé de licences *Star Wars* (*Jedi: Survivor*, *Squadrons*, *Hunters*), *Knights of the Old Republic* doit se réinventer pour exister. Son atout ? Une histoire intemporelle, celle d’un héros (ou d’une héroïne) déchiré entre le Côté Lumière et le Côté Obscur, dans une galaxie bien plus riche que celle des films.
Mais pour séduire les nouvelles générations, il faudra plus que de la nostalgie. Les joueurs d’aujourd’hui attendent :
• Un gameplay fluide, entre RPG tactique et action (comme *Dragon Age* ou *Mass Effect*).
• Une direction artistique audacieuse, qui ose s’éloigner des codes visuels classiques de *Star Wars*.
• Des contenus additionnels (planètes inédites, quêtes secondaires étoffées) pour justifier le prix d’un AAA.
"KOTOR n’a pas besoin d’être parfait. Il a besoin d’être fidèle à son esprit : celui d’un RPG où chaque choix compte, et où l’univers semble vivant"*, résume un journaliste de IGN France. Un avis qui résume bien l’enjeu : ce remake doit être plus qu’un hommage – il doit être une réinvention.
Une chose est sûre : si Aspyr parvient à capturer l’âme sombre et poétique du jeu original, tout en offrant une expérience next-gen à la hauteur, ce remake pourrait bien devenir la référence absolue des RPG *Star Wars* – et redonner à la licence son éclat perdu. En attendant, une question reste en suspens : 2026 sera-t-il enfin l’année de KOTOR ?