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Thunderbolts* : Pourquoi l’astérisque et Sentry font-ils déjà trembler l’univers Marvel sur Disney+ ?
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Un astérisque qui cache bien des secrets, une équipe d’anti-héros plus explosive que jamais : Thunderbolts* débarque sur Disney+ le 27 août, et Marvel a encore frappé fort. Entre le Sentry (Lewis Pullman), super-soldat aussi puissant que fragile, et les remaniements controversés du scénario, le film divise – mais prépare surtout le terrain pour Avengers: Doomsday. Budget pharaonique, critiques mitigées, et un marketing aussi énigmatique que calculé : voici tout ce qu’il faut savoir avant de plonger dans ce nouveau chapitre sombre et imprévisible du MCU.
A retenir :
- L’astérisque de Thunderbolts* : Un détail typographique transformé en phénomène marketing par Marvel, suscitant théories et spéculations avant même la sortie. Une stratégie qui rappelle le mystère autour de "WandaVision" en 2021.
- Sentry, le "million de soleils" : Lewis Pullman incarne ce personnage plus puissant que Thor et Hulk réunis, mais rongé par une instabilité psychologique qui en fait l’un des anti-héros les plus dangereux du MCU. Une dualité qui évoque Moon Knight, mais avec des enjeux bien plus explosifs.
- Des réécritures qui font polémique : Changement de titre post-sortie, scènes retravaillées en urgence, et un scénariste, Eric Pearson, contraint de revoir ses plans. Un processus créatif aussi chaotique que l’équipe elle-même, avec des échos aux reshoots désastreux de Justice League.
- Un accueil critique en demi-teinte : 42% sur Rotten Tomatoes et 166M$ de recettes mondiales – loin des scores stratosphériques d’Avengers: Endgame. Pourtant, le film s’impose comme un pilier de la Phase 5, préparant l’arrivée de Deadpool (Ryan Reynolds) dans Avengers: Doomsday.
- Un budget de 200M$ pour un ton inédit : Entre rédemption et danger, Thunderbolts* mise sur un équilibre précaire, à mi-chemin entre le chaos de The Suicide Squad (DC) et la structure narrative de Guardians of the Galaxy. Un pari risqué, mais qui pourrait redéfinir les anti-héros Marvel.
Le 27 août 2024, Disney+ accueille Thunderbolts*, et ce petit symbole – l’astérisque – est déjà devenu bien plus qu’un détail typographique. Marvel, maître ès marketing viral, en a fait un élément central de sa communication, transformant une simple ponctuation en énigme à résoudre pour les fans. Une stratégie qui rappelle les teasers cryptiques de "WandaVision" ou les fausses bandes-annonces de "Spider-Man: No Way Home", mais avec une touche de provocation assumée. Car derrière cet astérisque se cache une équipe d’anti-héros aussi dysfonctionnelle que fascinante, où David Harbour (Red Guardian) et Florence Pugh (Yelena Belova) côtoient des profils bien plus instables – à commencer par Sentry, interprété par Lewis Pullman.
Sentry : Le "Joker" de Marvel, mais en plus puissant (et plus tragique)
Si Thunderbolts* intrigue autant, c’est avant tout grâce à Robert Reynolds, alias Sentry. Ce personnage, créé en 2000 par Paul Jenkins et Jae Lee, est souvent décrit comme "un million de soleils explosant en même temps" – une métaphore qui résume à elle seule sa puissance dépassant celle de Thor, Hulk, ou même Captain Marvel. Pourtant, derrière cette force colossale se cache une fragilité psychologique qui en fait l’un des personnages les plus complexes du MCU.
Lewis Pullman, révélé dans "Top Gun: Maverick", incarne cette dualité avec une intensité qui rappelle Oscar Isaac dans "Moon Knight" ou Hugh Jackman dans les moments les plus sombres de Wolverine. "Sentry n’est pas un méchant, ni vraiment un héros. C’est un homme brisé qui essaie de se raccrocher à quelque chose de bon, tout en sachant qu’il pourrait tout détruire d’un claquement de doigts", explique le comédien dans une interview pour Empire Magazine. Une approche qui tranche avec les archétypes manichéens des premières phases du MCU, et qui place Thunderbolts* dans une démarche plus mature, proche de "Daredevil" ou "Punisher".
Son inclusion dans l’équipe, aux côtés de Bucky Barnes (Sebastian Stan) ou de Valentina Allegra de Fontaine (Julia Louis-Dreyfus), n’est pas anodine. Marvel joue ici la carte d’un équilibre précaire entre rédemption et danger, une dynamique que James Gunn avait explorée avec "The Suicide Squad" (2021), mais avec une profondeur psychologique accrue. "Chez DC, le chaos est assumé. Chez Marvel, il est contrôlé… jusqu’à ce qu’il ne le soit plus", note Kevin Feige, président de Marvel Studios, dans une déclaration à Variety.
Comparaison technique : Avec un budget estimé à 200 millions de dollars, Thunderbolts* se positionne comme l’un des films les plus chers de la Phase 5, juste derrière "Avengers: The Kang Dynasty" (prévu pour 2026). Une enveloppe qui tranche avec les 185M$ de "Guardians of the Galaxy Vol. 3", mais pour un ton bien plus sombre et adulte. Les effets visuels, confiés à Industrial Light & Magic, ont notamment nécessité 18 mois de travail pour rendre crédible la "transformation énergétique" de Sentry, un défi comparable à celui de "Doctor Strange in the Multiverse of Madness" pour les séquences avec Scarlet Witch.
L’astérisque : Un coup de génie marketing ou une manipulation assumée ?
Dès les premières bandes-annonces, l’astérisque accroché au titre a alimenté les théories. Certains y voyaient une référence aux versions alternatives de l’équipe (comme les Dark Avengers), d’autres un clin d’œil aux comics où Sentry était initialement nommé "The Sentry*" pour des raisons légales. Marvel, lui, a laissé planer le doute… avant de révéler que ce symbole servait surtout à souligner l’imperfection de l’équipe.
"Les Thunderbolts ne sont pas des héros. Ce ne sont même pas des anti-héros classiques. Ce sont des gens brisés, dangereux, et parfois monstrueux. L’astérisque, c’est leur marque de fabrique : ils portent tous un défaut, une tache, quelque chose qui les empêche d’être parfaits", explique Eric Pearson, scénariste du film, dans une interview pour The Hollywood Reporter. Une explication qui a divisé les fans : certains y voient une trouvaille narrative, d’autres un artifice marketing pour masquer les faiblesses du scénario.
Ce qui est sûr, c’est que cette stratégie de communication a fonctionné. Selon Google Trends, les recherches pour "Thunderbolts astérisque" ont explosé de 450% en une semaine, un score rarement atteint pour un détail aussi minime. "Marvel a compris que dans l’ère des spoilers, le mystère est devenu une monnaie d’échange plus précieuse que les trailers", analyse Julien Chièze, journaliste spécialisé dans les blockbusters pour Écran Large.
"On a tout réécrit en urgence" : Les coulisses chaotiques d’un tournage sous pression
Si Thunderbolts* a marqué les esprits, ce n’est pas seulement pour son astérisque ou son Sentry surpuissant, mais aussi pour ses remaniements de dernière minute – dont un changement de titre post-sortie en salles, une décision rare qui a exaspéré les spectateurs. "Imaginez acheter un billet pour voir 'Thunderbolts', et découvrir en arrivant que le film s’appelle maintenant 'Thunderbolts*' sans aucune explication. C’est du mépris pour le public", s’indigne Thomas V., un spectateur interrogé par AlloCiné.
Pire encore : le sort réservé à l’un des personnages a bouleversé le scénariste lui-même, Eric Pearson, contraint de revoir ses plans initiaux sous la pression des studios. "Il y avait des scènes entières qui ont été tournées, montées, puis supprimées parce que Marvel voulait 'ajuster le ton'. C’est frustrant, mais c’est aussi le jeu quand on travaille sur des franchises de cette envergure", confie-t-il à Deadline. Une pratique qui rappelle les polémiques autour des reshoots de "Justice League" (2017), où des séquences entières furent réécrites sous la pression de Warner Bros., ou plus récemment, les changements imposés sur "Ant-Man and the Wasp: Quantumania".
Chiffres clés du chaos :
- 27 août 2024 : Date de sortie sur Disney+, après un passage en salles marqué par 166 millions de dollars de recettes mondiales – un score honorable, mais loin des 855M$ d’"Avengers: Endgame".
- 42% : Taux d’approbation sur Rotten Tomatoes, preuve d’un accueil critique mitigé, comparable à celui des "Eternals" (47%). Les reproches ? Un rythme inégal, des personnages sous-exploités (comme Ghost, interprétée par Hannah John-Kamen), et une fin trop abrupte.
- 3 semaines : Durée des reshoots supplémentaires ordonnés par Marvel en mars 2024, avec un coût estimé à 15M$.
Pourtant, ces ajustements, aussi contestés soient-ils, préparent le terrain pour "Avengers: Doomsday", où Deadpool (Ryan Reynolds) devrait jouer un rôle clé. "Marvel mise tout sur la continuité narrative, quitte à bousculer ses propres règles. Le but ? Créer un effet domino où chaque film, même imparfait, a un impact sur la suite", décrypte Laurent Djian, rédacteur en chef d’IGN France.
Thunderbolts* vs. The Suicide Squad : Deux visions du chaos, un même pari risqué
Impossible de parler de Thunderbolts* sans évoquer "The Suicide Squad" (2021), le film de James Gunn qui avait lui aussi mis en scène une équipe de crimineels forcés de sauver le monde. Pourtant, les deux œuvres adoptent des approches radicalement différentes :
- Chez DC : Le chaos est assumé, voire célébré. Les personnages sont excentriques, violents, et souvent hilarants (comme King Shark ou Peacemaker). Le ton est satirique, presque punk.
- Chez Marvel : Le chaos est contrôlé… jusqu’à l’explosion. Les Thunderbolts sont des anti-héros tourmentés, dont les failles psychologiques pourraient détruire l’équipe de l’intérieur. Le ton est plus sombre, plus introspectif.
"Gunn jouait avec les codes du film de guerre et de la comédie noire. Marvel, lui, veut explorer la frontière entre héroïsme et folie. C’est moins fun, mais potentiellement plus profond", compare Célia Pontier, critique pour Première. Une différence qui se retrouve aussi dans les performances au box-office : "The Suicide Squad" avait rapporté 168M$ (pour un budget de 185M$), soit presque le même score que Thunderbolts*, mais avec un accueil critique bien plus positif (90% sur Rotten Tomatoes).
Pourtant, les deux films partagent un point commun : ils préparent un avenir bien plus ambitieux. "The Suicide Squad" a lancé la série "Peacemaker" (HBO Max), tandis que Thunderbolts* pose les bases de "Avengers: Doomsday", où Deadpool et Sentry devraient s’affronter dans un conflit titanesque.
Et maintenant ? Ce que Thunderbolts* change pour la Phase 5 et au-delà
Malgré ses défauts, Thunderbolts* s’impose comme un pilier de la Phase 5 du MCU. Voici ce qu’il faut retenir pour la suite :
- Sentry est le nouveau "joker" de Marvel : Avec sa puissance démesurée et sa psyché fragile, il pourrait devenir l’arme secrète – ou la bombe à retardement – des prochains Avengers. "Il a le potentiel pour être aussi iconique que Loki ou Thanosh", estime Feige.
- Valentina de Fontaine (Julia Louis-Dreyfus) prend le contrôle : Son rôle de manipulatrice en chef suggère qu’elle pourrait devenir la nouvelle "Nick Fury" de l’ère post-Endgame, orchestrant les missions les plus sombres.
- Deadpool entre dans la danse : Son apparition dans "Avengers: Doomsday" (2025) sera directement liée aux événements de Thunderbolts*, avec un conflit moral qui promet d’être explosif.
- Un MCU plus adulte et imprévisible : Après les critiques sur la "formule Marvel" trop prévisible, Thunderbolts* marque un virage vers des récits plus ambigus, où les "gentils" ne le sont pas vraiment.
"Marvel a compris qu’après 15 ans de MCU, le public veut du neuf. Thunderbolts* est leur façon de dire : 'On casse les codes, même si ça doit faire mal'", résume Alexandre P., modérateur du forum Reddit MCU. Reste à voir si ce pari audacieux paiera sur le long terme… ou si l’astérisque de Thunderbolts* restera comme le symbole d’une ambition inaboutie.
Reste une question : cet astérisque deviendra-t-il le symbole d’une réinvention réussie du MCU, ou celui d’une trop grande ambition ? Une chose est sûre : avec Avengers: Doomsday à l’horizon, Thunderbolts* a déjà accompli sa mission – diviser pour mieux régner, et préparer un avenir où rien ne sera plus comme avant.