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Pourquoi Aaron Paul, star de Breaking Bad, a-t-il enfin dit "oui" à un jeu vidéo ?
Après des années à refuser les propositions, l’acteur oscarisé se lance dans Dispatch, un titre narratif audacieux développé par AdHoc Studio (ex-Telltale Games). Séduit par un scénario "qui respire la vérité" et un ton unique entre humour noir et mélancolie, Paul incarne Robert Robertson, un ex-superhéros désenchanté. Avec un casting cinq étoiles (Jeffrey Wright, Laura Bailey, Matthew Mercer) et une sortie prévue le 22 octobre sur PS5 et PC, ce projet hybride entre aventure et comédie pourrait bien marquer un tournant pour les jeux narratifs.
A retenir :
- Aaron Paul (Breaking Bad, Better Call Saul) fait ses débuts dans le jeu vidéo avec Dispatch, un titre narratif qui rompt avec ses habitudes de refus systématiques.
- Un scénario "qui respire la vérité" et une scène clé (deux personnages sur un panneau publicitaire) ont suffi à le convaincre – un déclic rare pour l’acteur.
- Un casting exceptionnel : Jeffrey Wright (Oscar du meilleur second rôle), Laura Bailey et Matthew Mercer (The Last of Us, Critical Role) complètent cette distribution.
- Dispatch mise sur une structure épisodique, un mélange d’humour noir et de mélancolie, avec un anti-héros taillé sur mesure pour Paul.
- Développé par AdHoc Studio (anciens de Telltale Games), le jeu sort le 22 octobre 2024 sur PS5 et PC – un pari risqué mais prometteur.
- Un projet qui pourrait séduire aussi bien les joueurs que les fans de séries télévisées, grâce à son écriture cinématographique.
"Je n’avais jamais dit oui à un jeu vidéo… jusqu’à Dispatch"
Imaginez la scène : un acteur oscarisé, habitué aux plateaux de Breaking Bad ou aux tournages hollywoodiens, reçoit une énième proposition pour un jeu vidéo. Depuis des années, Aaron Paul décline poliment. Trop éloigné de son univers, trop peu convaincant. Pourtant, en 2023, quelque chose change. Une simple image – deux personnages assis sur un panneau publicitaire, en pleine discussion – et un ton qui claque comme une révélation. "Le scénario m’a immédiatement accroché", confie-t-il. Pour la première fois, Paul dit oui. Mais pourquoi Dispatch, et pas un autre ?
La réponse tient en trois mots : authenticité, audace, et un brin de folie créative. Contrairement aux blockbusters vidéalistes qui lui étaient proposés, Dispatch mise sur un réalisme brut, presque cinématographique. "C’était la première fois que je lisais des dialogues qui sonnaient juste, sans artifices", explique-t-il. Un constat qui tranche avec l’industrie du jeu vidéo, souvent critiquée pour ses scénarios prévisibles ou ses personnages caricaturaux. Ici, pas de héros surpuissant ni de quête épique : juste Robert Robertson, un ex-superhéros reconverti en régulateur de crises, aussi drôle que pathétique. Un rôle qui colle étrangement à l’image de Paul, connu pour ses personnages complexes et ambivalents – de Jesse Pinkman à Caleb Nichols dans Westworld.
Quand Telltale rencontre Breaking Bad : l’alchimie d’AdHoc Studio
Derrière Dispatch, on trouve AdHoc Studio, un collectif fondé par d’anciens membres de Telltale Games – ces mêmes artisans des chefs-d’œuvre narratifs comme The Walking Dead ou Tales from the Borderlands. Une filiation qui n’est pas anodine : le studio a hérité de cette capacité à mêler émotion brute et interactivité, le tout saupoudré d’un humour noir décalé. "On voulait créer quelque chose qui parle aux joueurs comme aux amateurs de séries", explique Nick Herman, directeur créatif du projet. Un pari osé, surtout quand on sait que Paul n’avait jamais touché à un jeu vidéo de sa vie avant de signer.
Le choix de l’acteur n’est d’ailleurs pas un hasard. "Robert Robertson est un type usé par la vie, qui tente de se racheter en gérant les crises des autres… tout en étant lui-même un sacré bordel", résume Herman. Un personnage qui rappelle étrangement Jesse Pinkman, ce anti-héros torturé que Paul a incarné pendant six saisons. "Quand Nick m’a décrit le rôle, j’ai tout de suite vu le potentiel comique et tragique du personnage", ajoute l’acteur. Une alchimie rare, qui a convaincu jusqu’aux plus sceptiques – y compris Paul lui-même, qui avoue avoir été "surpris de [s]’attacher aussi vite à ce projet".
"Un casting de rêve… mais un risque calculé"
Si Aaron Paul est la tête d’affiche, Dispatch peut aussi compter sur une distribution à faire pâlir Hollywood. Jeffrey Wright, nominé aux Oscars pour West Side Story et American Fiction, prête sa voix à un personnage clé, tandis que Laura Bailey et Matthew Mercer – les stars du doublage (The Last of Us, Critical Role) – complètent ce quatuor explosif. "Travailler avec des acteurs de ce calibre change tout", souligne Herman. "Leurs improvisations ont enrichi les dialogues, donné une épaisseur supplémentaire aux personnages."
Pourtant, ce casting étoilé représente aussi un défi. Les jeux narratifs, même portés par des noms célèbres, peinent parfois à trouver leur public. "On n’est pas NaN ou Rockstar… mais c’est justement ça qui est excitant", confie un développeur sous couvert d’anonymat. "Dispatch n’a pas la prétention de révolutionner le genre, mais il pourrait bien prouver qu’un jeu vidéo peut être aussi profond qu’un bon épisode de Better Call Saul." Un avis partagé par Julie Rey, critique chez Canard PC : "Si le scénario tient ses promesses, on pourrait avoir là un titre aussi marquant que Life is Strange ou Firewatch."
Reste une question : les joueurs, habitués aux jeux d’action ou aux open-worlds, seront-ils au rendez-vous ? "Les joueurs qui aiment les histoires n’ont pas forcément besoin de gameplay ultra-dynamique", tempère Herman. "Regardez le succès de Norco ou Citizen Sleeper : il y a un public pour ça." Un public que Dispatch espère séduire avec son mélange de comédie absurde et de drame existentiel – une recette qui a déjà fait ses preuves… à la télévision.
22 octobre 2024 : le jour où Aaron Paul est devenu un personnage de jeu vidéo
La date est désormais gravée : Dispatch sortira le 22 octobre 2024 sur PS5 et PC. Un lancement discret, sans le tapage médiatique d’un GTA VI ou d’un Call of Duty, mais qui pourrait bien marquer un tournant. "Si les joueurs accrochent, ça pourrait ouvrir la voie à plus de collaborations entre le cinéma et le jeu vidéo", estime Thomas Veillet, journaliste chez Gamekult. "Imaginez un jeu avec Bryan Cranston, ou un titre écrit par les scénaristes de Succession… Le potentiel est énorme."
Pour Aaron Paul, cette aventure est avant tout une expérience humaine. "Je ne sais pas si je referai un jeu vidéo après ça, mais je suis fier d’avoir pris ce risque", confie-t-il. Un risque qui, s’il paie, pourrait bien inspirer d’autres acteurs à franchir le pas. En attendant, une chose est sûre : le 22 octobre, les joueurs découvriront si Robert Robertson, ce héros usé et attachant, vaut vraiment le détour. Et si, finalement, les meilleurs rôles de Paul n’étaient pas (que) à l’écran.
"Et si c’était le Breaking Bad du jeu vidéo ?"
La comparaison peut sembler osée, mais elle revient souvent dans la bouche des développeurs. "Dispatch n’a pas l’ambition d’être un blockbuster, mais plutôt une expérience intime, comme une mini-série interactive", explique Herman. Une approche qui rappelle étrangement la genèse de Breaking Bad : un projet modeste, porté par des personnages profonds et une écriture audacieuse, qui a fini par marquer l’histoire de la télévision.
Bien sûr, les sceptiques ne manqueront pas de souligner les différences : un jeu vidéo reste un média interactif, où le joueur a son mot à dire. "Le défi, c’est de garder cette liberté tout en racontant une histoire cohérente", reconnaît Sarah Elmaleh, voix de Genshin Impact et consultante sur le projet. "Si Dispatch y parvient, ce sera une petite révolution."
Reste à savoir si les joueurs seront prêts à embarquer dans cette aventure hors-norme. Une chose est sûre : avec Aaron Paul en tête d’affiche, le jeu a déjà gagné son premier pari – celui d’attirer l’attention. Maintenant, place à l’essentiel : le scénario tiendra-t-il ses promesses ? Réponse dans quelques mois… et peut-être le début d’une nouvelle ère pour les jeux narratifs.
Le 22 octobre prochain, Dispatch pourrait bien devenir bien plus qu’un simple jeu vidéo. Porté par un Aaron Paul inspiré, un casting cinq étoiles et une équipe créative issue de Telltale Games, ce titre ambitieux mise sur l’émotion brute et l’humour noir pour séduire un public en quête d’histoires profondes. Entre risque calculé et coup de génie, une chose est certaine : l’acteur de Breaking Bad a enfin trouvé un projet qui lui ressemble. Aux joueurs, maintenant, de juger si Robert Robertson mérite sa place parmi les grands anti-héros… virtuels ou non.

