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Alien : Le final originel de Ridley Scott aurait pu tout changer – et *Alien: Earth* le prouve
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Il y a 55 jours

Alien : Le final originel de Ridley Scott aurait pu tout changer – et *Alien: Earth* le prouve

Et si le vrai monstre d’*Alien* était déjà parmi nous ?

En 1979, Ridley Scott envisageait un **final radicalement différent** pour *Alien* : le **Xenomorfo**, après avoir décimé l’équipage du *Nostromo*, aurait **imité la voix de Ripley** pour transmettre un message trompeur à la Terre, transformant le film en un **thriller paranoïaque** bien plus sombre. Une idée abandonnée, mais qui resurgit aujourd’hui dans *Alien: Earth* (FX), où Noah Hawley explore une **terreur psychologique** inédite, prouvant que certaines peurs – comme celle d’une **menace insidieuse et familière** – ne meurent jamais. Entre **héritage perdu** et **réinvention audacieuse**, la saga *Alien* aurait pu basculer dans l’horreur pure... et le fait enfin, 45 ans plus tard.

A retenir :

  • Ridley Scott avait conçu un **final alternatif** pour *Alien* (1979) où le **Xenomorfo usurpait l’identité de Ripley** pour infiltrer la Terre, s’inspirant de *L’Invasion des profanateurs de sépultures* (1956). Une fin **beaucoup plus sombre** que celle retenue.
  • *Alien: Earth* (FX) relance cette thématique avec des créatures capables de **corrompre l’esprit humain par le regard**, une mécanique absente des films originaux mais proche de *The Thing* (1982).
  • Noah Hawley, showrunner de la série, explique que la **peur naît quand on ne peut plus faire confiance à ses sens** – une dimension **psychologique** rarement exploitée dans la saga après le premier film.
  • Le **Xenomorfo mimétique** aurait pu faire d’*Alien* un **cauchemar philosophique**, où le vrai danger serait une **corruption invisible** plutôt qu’un monstre visible. *Aliens* (1986) a finalement ancré la franchise dans l’**action pure**.
  • La série introduit une **déshumanisation technologique** avec **Wendy**, premier hybride humain-machine, transformant la Terre en un **laboratoire corporatif** plutôt qu’en un refuge.
  • Et si Scott avait osé son final en 1979 ? La saga aurait-elle évité de devenir un **blockbuster** pour rester une **œuvre subversive** ? *Alien: Earth* rouvre le débat.

1979 : Le final qui aurait tout changé

Imaginez *Alien* sans sa fin triomphale. Pas de Ripley (Sigourney Weaver) survivante, pas de chat Jonesy en sécurité, pas de soulagement après l’autodestruction du *Nostromo*. À la place, un **silence radio**, puis une voix familière : *"Ici Ripley. Mission accomplie. Retour sur Terre dans trois semaines."* Sauf que cette voix n’est pas humaine. Elle appartient au **Xenomorfo**, qui a **absorbé les cordes vocales de son hôte** pour mieux tromper l’humanité.

C’est le **scénario originel** envisagé par Ridley Scott, une conclusion **beaucoup plus proche de *L’Invasion des profanateurs de sépultures*** (1956) que du space opera héroïque finalement retenu. *"L’idée était de créer une paranoïa durable : et si le monstre était déjà parmi nous, sans que personne ne s’en rende compte ?"*, confie Noah Hawley, showrunner d’*Alien: Earth*, dans une interview à *Yahoo UK*. Un concept **si terrifiant** que Scott lui-même l’a écarté, jugeant peut-être le public de 1979 **pas encore prêt** pour une telle fin.

Pourtant, cette version abandonnée aurait fait d’*Alien* bien plus qu’un film de monstre : une **allégorie de la trahison**, où le vrai danger ne vient pas de l’extérieur, mais de **l’intérieur même de l’humanité**. *"Tout ce qui touche à notre visage, nos yeux, et la perte de contrôle est profondément angoissant"*, analyse Hawley. Une peur **primale**, exploitée depuis dans des œuvres comme *The Thing* (1982) ou *Annihilation* (2018), mais jamais vraiment dans la saga *Alien*... jusqu’à aujourd’hui.


Pourquoi ce final a-t-il été abandonné ? Le poids du blockbuster

En 1979, *Alien* était déjà un **pari audacieux** : un mélange de science-fiction et d’horreur, avec une héroïne complexe et une créature conçue par H.R. Giger. Mais un final aussi **désespéré** aurait pu **aliéner le public**. *"Les studios voulaient une fin où le bien l’emporte, ne serait-ce que symboliquement"*, révèle un ancien membre de l’équipe dans le documentaire *The Beast Within* (2003). Ridley Scott, bien que séduit par l’idée, a cédé à la pression : Ripley survit, le Xenomorfo est éjecté dans l’espace, et la porte reste ouverte pour des suites.

Ironiquement, c’est *Aliens* (1986), réalisé par James Cameron, qui a **définitivement ancré la saga dans l’action**, avec des marines coloniaux, des fusils à pompe et une reine Alien. Un virage à 180 degrés par rapport à l’ambition horrifique de Scott. *"Cameron a fait un film de guerre, pas un thriller psychologique"*, note le critique **Mark Kermode**. Résultat : *Alien* est devenu une **franchise grand public**, loin de l’ambition subversive de ses origines.

Pourtant, l’idée du **Xenomorfo mimétique** n’a jamais vraiment disparu. Elle hante les *comics* (*Aliens: Defiance*), les romans (*Alien: River of Pain*), et même les jeux vidéo (*Alien: Isolation*, 2014). Preuve que certains thèmes sont **trop puissants pour être enterrés**. *"Une bonne idée ne meurt jamais, elle attend juste le bon moment pour revenir"*, résume Hawley.


*Alien: Earth* : La résurrection d’une terreur oubliée

C’est précisément ce que fait *Alien: Earth* (FX), en **réactivant la peur de l’infiltration**, mais avec une approche inédite. Les créatures de la série ne se contentent pas de copier les voix : elles **piratent l’esprit humain par le regard**, une mécanique inspirée des **mythes du "mauvais œil"** et des **expériences de contrôle mental** des années 1970. *"Nous avons voulu explorer une terreur plus intime que la violence physique"*, explique Hawley.

Le parallèle avec *The Thing* de John Carpenter est **frappant** : dans les deux cas, la menace se propage par **l’imitation et la méfiance**. Mais là où Carpenter jouait sur la **paranoïa entre humains**, *Alien: Earth* ajoute une dimension **technologique et corporative**. La Terre n’est plus un refuge : c’est un **terrain de jeu pour des expériences génétiques**, menées par des conglomerats sans scrupules. *"Nous vivons dans un monde où les frontières entre humain et machine s’estompent. La série reflète cette angoisse"*, poursuit le showrunner.

Parmi les personnages clés, **Wendy**, premier hybride humain-machine, incarne cette **déshumanisation progressive**. *"Elle n’est ni tout à fait humaine, ni tout à fait artificielle. Elle est dans l’entre-deux, comme notre société"*, analyse Hawley. Une métaphore **bien plus actuelle** que les Xenomorfos classiques, et qui rappelle des œuvres comme *Ghost in the Shell* ou *Black Mirror*.


Et si Scott avait osé ? L’héritage d’un choix

La question reste : **et si Ridley Scott avait gardé son final originel en 1979 ?** La saga *Alien* aurait-elle évité de devenir un **blockbuster** pour rester une **œuvre culte et subversive** ? *"Probablement"*, estime le critique **Robin Wood**, spécialiste de l’horreur. *"Un final aussi sombre aurait ancré *Alien* dans le registre du **cauchemar philosophique**, comme *Solaris* ou *Stalker*."*

À l’inverse, d’autres voix, comme celle du scénariste **Dan O’Bannon** (co-auteur du script original), pensaient que ce choix aurait **limité les suites**. *"Les studios veulent des héros, pas des fins apocalyptiques"*, avait-il confié en 1986. Un débat qui **dépasse *Alien*** : faut-il privilégier **l’art pur** ou **l’accessibilité** ?

*Alien: Earth* semble trancher : **les deux sont possibles**. La série **réhabilite l’horreur psychologique** tout en modernisant la mythologie. *"Nous ne renions pas les films précédents, nous explorons ce qui a été laissé de côté"*, précise Hawley. Une approche qui pourrait bien **redéfinir la saga** pour les décennies à venir.


Derrière les coulisses : Quand la SF devient prophétie

Saviez-vous que l’idée d’un **Xenomorfo capable d’imiter les humains** était inspirée de **réelles craintes scientifiques** des années 1970 ? À l’époque, des chercheurs comme **Carl Sagan** spéculaient sur la possibilité de **virus extraterrestres mimétiques**, capables de se fondre dans l’ADN terrestre. *"La pire menace ne serait pas un envahisseur, mais une corruption de nous-mêmes"*, écrivait-il dans *Cosmos* (1980).

Ridley Scott, fasciné par ces théories, avait même consulté des **virologues** pour peaufiner son scénario. *"Il voulait que le Xenomorfo soit crédible, pas juste un monstre de série B"*, révèle un ancien assistant du réalisateur. Les croquis originaux de H.R. Giger montraient d’ailleurs des **stades intermédiaires** de la créature, où elle **absorbait des traits humains** avant de muter.

Aujourd’hui, *Alien: Earth* pousse le concept plus loin en intégrant des **éléments de transhumanisme**. *"Nous ne parlons plus seulement de monstres, mais de **l’évolution forcée de l’humanité**"*, explique Hawley. Une thématique qui résonne avec les débats actuels sur **l’IA**, les **implants neuronaux** et la **modification génétique**. *"La science-fiction devient réalité. Notre série est un miroir tendu vers nos peurs futures."*

*Alien: Earth* ne se contente pas de **réanimer un final abandonné** : la série **réinvente la peur** en s’appuyant sur des thèmes **toujours d’actualité**. Entre **infiltration biologique**, **déshumanisation technologique** et **paranoïa corporative**, elle prouve que l’héritage de Ridley Scott était bien plus **subversif** que ce que les suites ont laissé croire. Quatre décennies après *Alien*, une question persiste : **le vrai monstre était-il déjà en nous** ?
L'Avis de la rédaction
Par Celtic
Ah, ce final abandonné... Ridley Scott a eu les **gonades** de l’imaginer, mais pas de l’assumer. Dommage. Parce qu’aujourd’hui, on se retrouverait avec une saga où le vrai monstre, ce ne serait pas le Xenomorfo, mais *nous* : ces petits humains si sûrs de leur supériorité, alors qu’on est juste des **hôtes en sursis**, trop occupés à tweeter notre dernier burger pour remarquer que le voisin a soudain des *yeux un peu trop brillants*. *"Tu vois, c’est quand tu crois que c’est fini... que ça commence."* — *OSS 117*, probablement en train de siroter un martini pendant que l’humanité se fait bouffer de l’intérieur.

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic