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Alien: Romulus 2 – Fede Álvarez passe la main, mais l’héritage de la saga reste entre de bonnes mains
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Il y a 30 jours

Alien: Romulus 2 – Fede Álvarez passe la main, mais l’héritage de la saga reste entre de bonnes mains

Pourquoi Fede Álvarez quitte la réalisation d’Alien: Romulus 2… et comment la saga pourrait en sortir renforcée

Malgré un triomphe critique et commercial (149M$ de recettes pour un budget de 50M$), **Fede Álvarez** ne réalisera pas la suite d’*Alien: Romulus*—mais reste scénariste et producteur aux côtés de **Ridley Scott**. Un choix surprenant ? Pas vraiment : depuis *Prometheus* (2012), la saga *Alien* a l’habitude de changer de capitaine à chaque opus.
**Le défi** ? Trouver un successeur capable de marier **l’ADN visuel de Scott** (décors organiques, tension claustrophobe) et **l’audace moderne d’Álvarez** (plans-séquences haletants, son binaural immersif). Avec un scénario déjà écrit—centré sur **Cailee Spaeny** et **David Jonsson**, des séquences en apesanteur tournées en décors réels, et un budget de 65-75M$—la pression est immense. **Objectif** : éviter le *fan service* tout en repoussant les limites du *lore*. Un pari risqué… mais passionnant.

A retenir :

  • Fede Álvarez abandonne la réalisation d’Alien: Romulus 2 (malgré 149M$ de recettes), mais reste scénariste et producteur aux côtés de Ridley Scott—une tradition depuis Prometheus (2012).
  • Le scénario, coécrit avec Rodo Sayagues, mise sur des séquences en apesanteur réelles, des effets pratiques pour les Xenomorphes, et un budget de 65-75M$—avec un tournage prévu en 2025.
  • Cailee Spaeny et David Jonsson confirment leur retour, dans une intrigue ancrée dans les conséquences psychologiques du premier volet, entre survival horror et cyberpunk revisité.
  • Les noms de Corin Hardy (The Nun) et David F. Sandberg (Lights Out) circulent pour la réalisation—un casting stratégique pour éviter l’écueil du fan service.

Un adieu inattendu… mais logique

Quand *Alien: Romulus* sort en août 2024, personne ne s’attend à un tel raz-de-marée. Avec 149 millions de dollars de recettes mondiales pour un budget modeste de 50 millions, le film de **Fede Álvarez** relance une saga que beaucoup croyaient essoufflée. Pourtant, contre toute attente, le réalisateur argentin annonce qu’il ne reprendra pas les rênes de la suite. Une décision qui, si elle surprend, s’inscrit pourtant dans une logique historique : depuis *Prometheus* (2012), aucun cinéaste n’a enchaîné deux *Alien* consécutifs—à l’exception de **Ridley Scott**, qui avait signé *Prometheus* puis *Alien: Covenant* (2017).

Mais Álvarez ne quitte pas le navire pour autant. Il cosigne le scénario avec son complice Rodo Sayagues (avec qui il a écrit *Don’t Breathe* et *Evil Dead*) et endosse le rôle de producteur exécutif, aux côtés de Scott. *"Nous avons écrit cette suite parce que l’histoire nous passionne"*, confie-t-il à *TooFab*, avant d’ajouter : *"Maintenant, nous cherchons un réalisateur prêt à tout donner—quelqu’un qui comprendra l’âme de la saga, mais saura aussi la réinventer."* Une déclaration qui rappelle étrangement celle de Ridley Scott en 2016, quand il avait passé le flambeau à Álvarez pour *Romulus* après *Covenant*.

Pourquoi ce choix ? Plusieurs raisons se dessinent. D’abord, une volonté de renouvellement artistique : depuis 40 ans, *Alien* se réinvente à chaque opus, passant du *survival horror* pur (*Alien*, 1979) à la science-fiction philosophique (*Prometheus*), en passant par l’action pure (*Aliens*, 1986). Ensuite, un calendrier chargé pour Álvarez, qui planche déjà sur d’autres projets (dont une adaptation de *The Last of Us* pour la TV). Enfin, une stratégie de studio : 20th Century Studios, racheté par Disney, mise sur des réalisateurs "frais" pour relancer ses franchises—comme ce fut le cas avec *Blade Runner 2049* (Denis Villeneuve succédant à Scott).

Reste une question : qui osera reprendre le flambeau ? Car si Álvarez a prouvé qu’on pouvait moderniser *Alien* sans trahir son esprit, la barre est désormais très haute.

"Nous voulons quelqu’un qui a peur" : la quête du successeur idéal

Trouver le réalisateur d’*Alien: Romulus 2* n’est pas une mince affaire. 20th Century Studios cherche un profil capable de concilier deux héritages : celui, visuel et organique, de Ridley Scott (les décors torturés de la *Nostromo*, les jeux d’ombres), et celui, nerveux et immersif, d’Álvarez (les plans-séquences haletants, le son binaural qui plonge le spectateur dans l’angoisse). *"Nous ne voulons pas d’un simple exécutant, mais d’un visionnaire qui a peur du projet"*, confie une source proche du studio à *The Hollywood Reporter*. Une peur créative, celle qui pousse à innover plutôt qu’à reproduire.

Plusieurs noms circulent déjà :

  • Corin Hardy (*The Nun*, 2018) : spécialiste des atmosphères gothiques et des univers claustrophobes, il a prouvé avec *The Hallow* (2015) qu’il savait jouer avec les peurs primales—un atout pour un film où l’isolement est un personnage à part entière.
  • David F. Sandberg (*Lights Out*, *Annabelle: Creation*) : maître des budgets serrés et des tensions psychologiques, il pourrait insuffler une dimension horrifique plus marquée, comme dans *Alien* original.
  • Alice Waddington (*Paradise Hills*) : une outsider, mais son approche visuelle et onirique (mélange de cyberpunk et de surrealisme) pourrait apporter une touche inédite à la saga.
  • Jaume Collet-Serra (*Jungle Cruise*, *The Shallows*) : habitué aux blockbusters, il sait gérer l’équilibre entre action et développement des personnages—un point clé pour la dynamique entre Rain (Spaeny) et Andy (Jonsson).

Mais le vrai défi ne sera pas seulement stylistique. Il faudra aussi préserver l’alchimie entre Cailee Spaeny et David Jonsson, dont les performances dans *Romulus* ont été saluées pour leur profondeur émotionnelle. Leur relation, entre méfiance et solidarité forcée, rappelait celle de Ripley et Hicks dans *Aliens*—un équilibre rare dans la saga. *"Leur dynamique est le cœur du film. Si la suite échoue, ce sera parce qu’elle aura négligé ça"*, estime un critique de *IndieWire*.

Autre enjeu : le calendrier. Le tournage ne débutera pas avant mi-2025, laissant le temps à Álvarez et Scott d’affiner leur choix. Une attente qui alimente déjà les spéculations des fans—certains rêvant d’un retour de Neill Blomkamp (dont le projet *Alien 5* avait été abandonné), d’autres d’un coup de poker avec un réalisateur émergent comme Ari Aster (*Hereditary*).

"Plus sombre, plus réel" : ce que révèle le scénario de la suite

Si le nom du réalisateur reste un mystère, le scénario, lui, est déjà bien avancé. Coécrit par Álvarez et Sayagues, il promet de repousser les limites du lore tout en s’ancrant dans la continuité de *Romulus*. Selon *Variety*, l’histoire explorera deux axes majeurs :

  • Les conséquences psychologiques : Rain et Andy, survivants du premier volet, devront faire face aux traumatismes de leur confrontation avec les Xenomorphes—un thème cher à la saga depuis *Aliens* (le syndrome de stress post-traumatique de Ripley).
  • L’extension de l’univers : l’intrigue se déroulerait en partie dans une station spatiale abandonnée, écho lointain de la *Nostromo* mais avec une esthétique cyberpunk revisitée, entre rouille et néons—une première depuis *Alien³* (1992).

Côté mise en scène, Álvarez et Scott insistent pour un retour aux effets pratiques—une demande directe du second après les critiques sur les images de synthèse trop lisses de *Covenant*. *"Les Xenomorphes doivent être tangibles, comme dans le premier film. Le public doit sentir leur présence, pas juste la voir"*, aurait déclaré Scott lors d’une réunion (source : *The Wrap*). Une approche qui rappelle celle de James Cameron pour *Aliens*, où les créatures étaient jouées par des cascadeurs en costume—une technique abandonnée depuis.

Autre innovation : des séquences en apesanteur tournées en décors réels, sans écran vert. Une prouesse technique qui n’a plus été tentée depuis *Alien³*, et qui pourrait offrir des scènes d’action inédites—imaginez un combat contre un Facehugger en impesanteur totale, avec des mouvements chorégraphiés comme dans *Gravity* (2013), mais en version horrifique.

Enfin, le budget, estimé entre 65 et 75 millions de dollars, permettrait des *set pieces* ambitieux—dont une scène clé inspirée des films de survie en milieu hostile comme *The Thing* (1982). *"Ce ne sera pas un film de monstres, mais un thriller sur la paranoïa et la résilience"*, précise une source chez 20th Century.

Pourtant, un risque persiste : celui du *fan service*. Après les critiques sur *Covenant* (trop philosophique pour certains, pas assez "alien" pour d’autres), Álvarez et Scott semblent déterminés à éviter les écueils. *"Nous ne voulons pas faire un film pour les fans. Nous voulons faire un film qui, comme les meilleurs *Alien*, terrifie tout le monde"*, déclare Álvarez.

Derrière les coulisses : quand Ridley Scott impose sa vision (encore)

Si Fede Álvarez est le visage public d’*Alien: Romulus*, Ridley Scott reste l’architecte invisible de la saga. Et son influence sur la suite promet d’être majeure. Selon *Deadline*, le réalisateur britannique, aujourd’hui âgé de 86 ans, serait très impliqué dans le développement—au point de superviser personnellement les maquettes des décors et les designs des Xenomorphes.

Une anecdote révèle son perfectionnisme : lors des réunions préparatoires, Scott aurait rejeté une dizaine de propositions pour la station spatiale, jugeant qu’elles *"manquaient de cette tension organique qui faisait la force de la *Nostromo*"*. Il aurait finalement validé un design mêlant structures métalliques rouillées et éléments biotech (comme les parois "vivantes" de *Prometheus*), avec une touche de rétrofuturisme années 70—un clin d’œil à l’esthétique originale de *Alien*.

Autre détail marquant : Scott aurait insisté pour que le film intègre une scène "silencieuse", sans dialogue, où les personnages communiquent uniquement par gestes—comme dans *Alien* (1979), où les 20 premières minutes se déroulent presque sans parole. *"Le silence crée la peur. Les mots la dissipent"*, aurait-il rappelé à l’équipe.

Enfin, c’est lui qui aurait poussé pour que le script explore davantage le thème de la maternité—un motif récurrent depuis *Alien* (le Xenomorphe comme "enfant monstrueux", la relation Ripley/Newt dans *Aliens*). *"Rain et Andy ne sont pas juste des survivants. Ils sont des parents malgré eux, forcés de protéger quelque chose de plus grand qu’eux"*, explique un scénariste anonyme.

Une vision qui, si elle est respectée, pourrait donner à *Alien: Romulus 2* une dimension émotionnelle rare dans la saga—à condition que le nouveau réalisateur sache la traduire à l’écran.

Le piège à éviter : quand *Alien* devient une prison

Avec huit films (sans compter les crossovers *Alien vs. Predator*), la saga *Alien* est un monstre sacré du cinéma—mais aussi un piège narratif. Chaque nouvel opus doit composer avec un héritage lourd : des fans exigeants, des attentes contradictoires ("Plus philosophique !" / "Plus d’action !"), et la peur de répéter ce qui a déjà marché.

*Prometheus* (2012) et *Covenant* (2017) en ont fait les frais : le premier, trop ambitieux, a divisé par ses questions métaphysiques ; le second, trop proche de *Alien*, a déçu par son manque d’originalité. *Romulus*, lui, a trouvé un équilibre en misant sur l’intimité (un casting réduit, des enjeux humains) et en réinventant la formule (le son binaural, les plans-séquences).

Pour la suite, le danger serait de trop écouter les fans. *"Le pire serait de faire un film qui coche des cases—'Oh, il faut un Facehugger, un chestburster, et une scène dans un vaisseau'",* met en garde un producteur. À l’inverse, *Alien³* (1992) avait choqué en tuant Newt et Hicks dès l’ouverture—un parti pris audacieux, mais qui avait aliéné une partie du public.

La solution ? Trouver un angle inédit. Plusieurs pistes sont évoquées :

  • Explorer la psyché des Xenomorphes : et s’ils n’étaient pas juste des machines à tuer, mais des êtres dotés d’une forme d’intelligence collective ? Une idée effleurée dans *Covenant*, mais jamais creusée.
  • Un cadre temporel différent : *Romulus* se déroulait entre *Alien* et *Aliens*. La suite pourrait faire un bond en avant (ou en arrière), comme *Prometheus* l’avait fait avec son prologue mythologique.
  • Un twist narratif : et si Rain n’était pas tout à fait humaine ? Ou si la Weyland-Yutani avait un rôle plus ambigu que prévu ?

*"Le secret d’un bon *Alien*, c’est de surprendre. Pas avec des effets, mais avec des idées"*, résume un vétéran de la saga. À 20th Century Studios de trouver la bonne.

La décision de Fede Álvarez de passer la main sur *Alien: Romulus 2* pourrait sembler un coup de théâtre—mais c’est peut-être ce dont la saga avait besoin. En quittant le fauteuil de réalisateur tout en restant scénariste, il ouvre la porte à une réinvention créative, tout en garantissant une continuité avec l’esprit de *Romulus*.
Avec un scénario déjà solide (séquences en apesanteur, effets pratiques, exploration de la survie post-traumatique), des acteurs charismatiques (Spaeny et Jonsson), et l’ombre tutélaire de Ridley Scott, les ingrédients sont là.
Reste à savoir si le réalisateur choisi—qu’il s’agisse de Corin Hardy, David F. Sandberg, ou d’un outsider—parviendra à capturer cette alchimie rare : celle qui fait d’*Alien* bien plus qu’une franchise de monstres, mais une méditation sur la peur, la solitude, et la résilience humaine.
Une chose est sûre : entre les ambitions du studio, les exigences des fans, et le poids de l’héritage, *Alien: Romulus 2* sera l’un des films les plus scrutés de 2026. La pression est maximale… mais c’est précisément dans ces conditions qu’*Alien* a toujours brillé.
L'Avis de la rédaction
Par Nakmen
Fede Álvarez qui lâche la suite après un *Romulus* aussi frais, c’est comme si Hideo Kojima avait abandonné *Metal Gear* après *Sons of Liberty* : **"On a fait le boulot, maintenant débrouillez-vous !"** *Cela va sans dire*, le risque est de tomber dans le *fan service* mou du genou (cf. *Terminator: Dark Fate*). Mais si le successeur a les tripes d’un Cameron ou l’audace d’un Fincher, on pourrait avoir un *Alien* qui **mord** enfin depuis 1986. Sinon, bonjour la *Nostromo* des déceptions. 🚀👾

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Nakmen