Actualité

Angry Birds : Rovio Licencie 36 Employés et Parie sur un Troisième Film pour Relancer la Franchise
Actualité

Il y a 8 jours

Angry Birds : Rovio Licencie 36 Employés et Parie sur un Troisième Film pour Relancer la Franchise

Pourquoi Rovio, le studio derrière Angry Birds, licencie-t-il 36 employés et mise-t-il tout sur un troisième film ?

A retenir :

  • 36 licenciements chez Rovio après l’échec relatif d’Angry Birds Dream Blast (100M$ de revenus, mais objectifs non atteints).
  • Le studio recentre ses activités sur moins de projets et renforce son équipe à Barcelone pour une approche "game-centric" et des cycles de prototypage accélérés.
  • Un troisième film Angry Birds est annoncé pour décembre 2026, avec MrBeast au casting pour doper la visibilité de la licence.
  • La stratégie de Rovio : rivaliser avec Candy Crush et Clash of Clans malgré un marché mobile ultra-concurrentiel, où l’engagement se joue en millisecondes.
  • L’échec du jeu mobile pousse Sega (propriétaire depuis 2023) à réévaluer la rentabilité de la franchise sur mobile.
  • Le succès des films (352M$ pour le 1er, 130M$ pour le 2e) ne suffit plus à compenser les défis du secteur mobile.

Il était une fois un studio finlandais qui, avec une poignée d’oiseaux en colère et des cochons verts, avait conquis le monde du mobile gaming. Rovio, créateur de la saga Angry Birds, a marqué l’histoire des jeux vidéo avec un concept simple mais addictif, générant des milliards de téléchargements et des centaines de millions de dollars. Pourtant, en 2024, l’entreprise annonce une série de licenciements touchant 36 employés, dont des cadres expérimentés. Derrière cette décision brutale se cache une réalité plus large : celle d’un marché du jeu mobile de plus en plus impitoyable, où même les licences les plus emblématiques doivent sans cesse se réinventer pour survivre.

Un échec relatif qui fait trembler la franchise

Tout a commencé avec Angry Birds Dream Blast, sorti en 2019 et régulièrement mis à jour depuis. Le jeu, un mélange de puzzle et de mécaniques classiques de la franchise, a cumulé plus de 100 millions de dollars de revenus selon Sensor Tower. Un chiffre impressionnant ? Pas assez pour Sega, qui a racheté Rovio en 2023 pour 706 millions d’euros. Les attentes étaient bien plus élevées, surtout face à des concurrents comme Candy Crush (King) ou Clash of Clans (Supercell), capables de générer des revenus récurrents bien plus importants.

Le problème ? Dream Blast n’a pas su fidéliser son audience sur le long terme. Dans un marché où les joueurs zappent d’un jeu à l’autre en quelques secondes, la rétention est reine. "Les joueurs attendent des expériences toujours plus engageantes et variées. Un jeu mobile doit aujourd’hui captiver en moins de 10 secondes, sinon il est déjà trop tard", explique un analyste du secteur. Rovio l’a compris : il faut changer de stratégie, et vite.

"Game-centric" : le pari risqué de Rovio pour survivre

La réponse du studio ? Une restructuration en profondeur. Exit les projets dispersés, place à une approche "game-centric", centrée sur moins de titres mais développés plus rapidement. L’idée ? Accélérer les cycles de prototypage pour tester des concepts en un temps record, puis les abandonner ou les peaufiner selon les retours des joueurs. Une méthode inspirée des géants du secteur, comme Supercell, qui n’hésite pas à annuler des jeux en développement s’ils ne convainquent pas assez tôt.

Autre changement majeur : un redéploiement géographique. Le siège d’Helsinki reste le cœur créatif, mais c’est l’antenne de Barcelone, spécialisée dans l’innovation, qui voit ses effectifs renforcés. "Barcelone a prouvé sa capacité à innover avec des mécaniques de jeu audacieuses. C’est là que se jouera une partie de notre avenir", confie une source interne. Une stratégie risquée, mais nécessaire pour rester dans la course.

Pourtant, tous ne sont pas convaincus. Certains anciens employés, sous couvert d’anonymat, critiquent cette approche : "Rovio a toujours brillé par sa créativité débridée. En se concentrant sur si peu de projets, on risque de perdre cette magie qui a fait le succès d’Angry Birds." Un avis partagé par des observateurs du secteur, qui soulignent que l’innovation à tout prix peut aussi mener à des échecs coûteux.

2026 : le troisième film Angry Birds, dernier espoir de la franchise ?

Alors que le studio se serre la ceinture, une lueur d’espoir pointe à l’horizon : l’annonce d’un troisième film Angry Birds, prévu pour décembre 2026. Au casting, on retrouve les voix emblématiques de Jason Sudeikis (Red) et Josh Gad (Chuck), mais aussi une surprise de taille : MrBeast, le YouTubeur le plus suivi au monde avec plus de 200 millions d’abonnés cumulés. Une aubaine marketing pour Sega, qui compte sur cette collaboration pour relancer les ventes de licences dérivées (jouets, vêtements, jeux vidéo).

Les deux premiers films ont déjà prouvé leur potentiel : le premier, sorti en 2016, avait engendré 352 millions de dollars au box-office, tandis que le second (2019) en avait rapporté 130 millions. Des chiffres solides, mais insuffisants pour masquer les difficultés du secteur mobile. "Un film réussi peut booster les téléchargements de jeux sur quelques semaines, mais ça ne résout pas le problème de fond : comment garder les joueurs engagés sur le long terme ?", souligne un expert en monetisation mobile.

D’autant que le pari est risqué. MrBeast, malgré son audience colossale, n’a jamais prêté sa voix à un film d’animation. Son public, majoritairement jeune et habitué à un contenu ultra-dynamique, sera-t-il au rendez-vous dans les salles obscures ? "C’est un coup de poker. Si ça marche, ça peut sauver la franchise. Sinon, Rovio se retrouvera avec encore moins de marges de manœuvre", analyse un producteur hollywoodien.

Derrière les licenciements : la pression insoutenable du mobile gaming

Les licenciements chez Rovio ne sont pas un cas isolé. Le secteur du mobile gaming traverse une période de turbulence, marquée par une concurrence féroce et des coûts d’acquisition de joueurs toujours plus élevés. En 2023, le marché mondial du jeu mobile a généré plus de 180 milliards de dollars, mais les profits se concentrent entre les mains d’une poignée d’acteurs : Tencent, NetEase, ou encore King (éditeur de Candy Crush).

Dans ce contexte, même une licence aussi forte qu’Angry Birds peine à se démarquer. "Les joueurs sont submergés de choix. Pour survivre, il faut soit innover radicalement, soit avoir des budgets marketing pharaoniques. Rovio n’a ni l’un ni l’autre aujourd’hui", explique un consultant en stratégie digitale. La restructuration actuelle est donc une question de survie : réduire les coûts pour se donner le temps de trouver la prochaine pépite.

Mais certains se demandent si Sega, le géant japonais propriétaire de Rovio depuis 2023, n’a pas sous-estimé les défis du mobile gaming. "Sega a l’habitude des blockbusters comme Sonic ou Total War, mais le mobile, c’est une autre paire de manches. Les cycles sont plus courts, les attentes des joueurs différentes. Rovio a besoin de liberté pour innover, pas de pression pour performer à tout prix", estime un ancien cadre de l’entreprise.

Et si la solution venait d’ailleurs ?

Face à ces défis, Rovio explore des pistes alternatives. L’une d’elles ? Les collaborations avec des influenceurs, au-delà de MrBeast. Le studio a déjà testé des partenariats avec des streamers comme Ninja ou Pokimane, avec des résultats mitigés. "Le problème, c’est que les influenceurs boostent les téléchargements sur le court terme, mais ça ne se traduit pas toujours en revenus récurrents", note un spécialiste du marketing digital.

Autre piste : l’expansion vers d’autres plateformes. Rovio a récemment lancé Angry Birds Journey sur PC et consoles, une première pour la franchise. Un pari audacieux, mais qui pourrait payer. "Les joueurs sur mobile sont volatils, mais ceux qui jouent sur PC ou console sont souvent plus fidèles. Si Rovio arrive à capter cette audience, ça pourrait être un game-changer", explique un analyste.

Enfin, certains whisperent que Sega pourrait revendre Rovio si les résultats ne s’améliorent pas d’ici 2025. Une hypothèse que le géant japonais dément officiellement, mais qui persiste dans les coulisses de l’industrie. "Rovio reste une licence forte, mais Sega n’est pas connu pour sa patience. Si les pertes continuent, tout est possible", confie une source proche du dossier.

Le saviez-vous ? Les coulisses d’un phénomène culturel

Derrière les chiffres et les stratégies, Angry Birds reste un phénomène culturel unique. Saviez-vous que le jeu original, sorti en 2009, avait failli être abandonné ? À l’époque, Rovio (alors appelé Relude) était au bord de la faillite. "On avait 12 mois de salaire en réserve. Si Angry Birds n’avait pas marché, on fermait boutique", racontait en 2012 Mikael Hed, alors CEO du studio. Le jeu, développé en 8 mois par une équipe de seulement 12 personnes, est devenu un symbole de la réussite finlandaise dans le tech.

Autre anecdote méconnue : les oiseaux en colère doivent leur design à une erreur de codage. Les premiers prototypes montraient des oiseaux sans ailes, ressemblant à des balles. "On a ajouté des ailes pour les rendre plus expressifs, et ça a tout changé. Les joueurs se sont attachés à eux immédiatement", se souvient un ancien développeur. Une preuve que parfois, les meilleurs idées naissent des accidents.

Aujourd’hui, avec plus de 4 milliards de téléchargements à travers le monde, Angry Birds est bien plus qu’un jeu : c’est une icône pop, présente dans les parcs d’attractions, les séries animées, et même… l’espace ! En 2013, la NASA avait utilisé une version modifiée du jeu pour éduquer les enfants sur la gravité. "Qui aurait cru qu’un jeu sur des oiseaux qui lancent des œufs deviendrait un outil pédagogique ?", s’amuse un enseignant.

La route sera semée d’embûches pour Rovio. Entre la restructuration douloureuse, la concurrence féroce sur mobile et le pari risqué du troisième film, le studio finlandais joue son avenir sur plusieurs tableaux. Une chose est sûre : après avoir révolutionné le jeu mobile, Angry Birds devra une nouvelle fois se réinventer pour éviter de devenir un simple souvenir nostalgique. Les prochains mois seront décisifs. Et si l’histoire nous a appris une chose, c’est que dans l’industrie du jeu vidéo, rien n’est jamais écrit d’avance.
L'Avis de la rédaction
Par Nakmen
Rovio, le studio des oiseaux en colère, traverse une période difficile. Les licenciements et la restructuration montrent que même les licences emblématiques doivent se réinventer. Le pari "game-centric" est risqué, mais nécessaire pour survivre dans un marché impitoyable. Le troisième film Angry Birds pourrait être un dernier espoir, mais le pari est risqué. Derrière les chiffres, Angry Birds reste un phénomène culturel unique, né d'une erreur de codage.
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Nakmen

Ils en parlent aussi