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ARC Raiders : le patch 1.3.0 sonne le glas des stratégies les plus controversées
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Embark Studios frappe fort avec une mise à jour surprise qui rebat les cartes d’ARC Raiders. Le patch 1.3.0, déployé ce matin, cible deux des mécaniques les plus décriées par la communauté : le déséquilibre criant de la Venator, désormais moins dominante, et l’exploit du Puerto Espacial, enfin colmaté. Une réponse directe aux joueurs, mais qui laisse certains bugs persistants – comme la traversée des portes en équipe – intacts. Entre ajustements techniques et rééquilibrage, cette mise à jour marque un tournant pour ce extraction shooter hybride, déjà salué comme l’une des révélations de 2025.
A retenir :
- La Venator détrônée : sa cadence de tir au niveau 4 chute de 60% à 40%, et son poids passe de 3 à 5 points – un nerf qui devrait diversifier le méta.
- Fin de l’exploit du Puerto Espacial : l’accès illégal à la Tour de Control via les tiroliennes est désormais impossible, mais Embark reste silencieux sur les méthodes exactes utilisées.
- Les explosions rééquilibrées : les dégâts contre les ARCs ont été revus pour éviter des combats trop faciles, avec des ajustements par type de munition.
- Des bugs persistants : le glitch permettant de traverser les portes en équipe n’est toujours pas corrigé, malgré les plaintes récurrentes des joueurs.
- Un jeu en constante évolution : avec un 9/10 dans notre test, ARC Raiders confirme son statut de surprise majeure de 2025, mélangeant PvE et PvP avec brio.
La Venator, reine déchu du champ de bataille : anatomie d’un nerf historique
Depuis sa sortie en accès anticipé en 2024, ARC Raiders a rapidement séduit les amateurs de extraction shooters grâce à son mélange audacieux de PvE coopératif et de PvP compétitif. Pourtant, un nom revenait sans cesse dans les retours des joueurs : la Venator, une pistolet semiautomatique devenue l’arme la plus redoutée – et haïe – du jeu. Au niveau 4, équipée d’un chargeur étendu, elle transformait littéralement les parties en one-man show, permettant à un joueur seul de décimer des équipes entières avec une précision chirurgicale. Les forums regorgeaient de témoignages exaspérés, comme ce joueur anonyme citant : "C’est comme affronter un sniper en combat rapproché – sauf que le sniper a 30 balles et tire plus vite que ton automatique."
Embark Studios, le studio suédois derrière le jeu (connu pour Battlefield V et The Finals), a finalement cédé aux pressions communautaires. Dans les notes du patch 1.3.0, les développeurs reconnaissent sans détour : "Les retours sur la Venator étaient clairs – son efficacité au niveau 4 dépassait largement ce que nous avions prévu." La solution ? Une réduction drastique de sa cadence de tir, passant de 60% à 40% pour le niveau maximal, tout en conservant ses dégâts par projectile. Résultat : l’arme reste puissante, mais perd son avantage écrasant face aux fusils automatiques comme le AR-55 Modular ou le KRA-99. Autre changement majeur : son poids, désormais fixé à 5 points (contre 3 auparavant), limitant les combinaisons d’équipement pour les joueurs axés sur la mobilité.
Ce nerf s’inscrit dans une philosophie plus large de rééquilibrage chez Embark. Comme l’explique Marcus Lehto, directeur créatif du studio, dans une interview accordée à PC Gamer en 2024 : "Notre objectif n’est pas d’éliminer les stratégies dominantes, mais de garantir que plusieurs approches soient viables. Un jeu où une seule arme ou tactique domine n’est jamais sain à long terme." Reste à voir si cette modification suffira à apaiser les joueurs, certains craignant déjà que la Venator ne soit remplacée par une autre arme surpuissante – comme le fusil à pompe M1216, dont les dégâts en close combat n’ont pas été touchés.
Puerto Espacial : comment un exploit a divisé la communauté pendant des mois
Si la Venator était le symbole des déséquilibres gameplay, le bug du Puerto Espacial incarnait lui les failles de level design d’ARC Raiders. Depuis la bêta fermée de décembre 2024, les joueurs avaient découvert une méthode pour accéder à la Tour de Control – un point stratégique clé du mapa – sans utiliser de clé, grâce à une combinaison de tiroliennes et de sauts précis depuis l’extérieur du bâtiment. Une technique qui, une fois maîtrisée, permettait de skipper une grande partie du contenu PvE pour se concentrer sur l’extraction des ressources, au grand dam des équipes adverses.
Les réactions furent immédiates. Sur Reddit, le thread "Comment Embark peut-il ignorer ça ?" avait accumulé plus de 12 000 upvotes, avec des vidéos montrant des joueurs exploitant le bug en ranked matches. Pourtant, malgré les promesses de corrections dans les patches précédents (notamment le 1.2.1 de janvier 2025), la faille persistait. "C’était devenu une blague récurrente dans la communauté", confie Jérémie L., streamer français spécialisé dans les extraction shooters. "Les nouveaux joueurs se faisaient systématiquement rouler dessus par des vétérans qui connaissaient l’exploit par cœur."
Le patch 1.3.0 met enfin un terme à cette époque. Sans entrer dans les détails techniques (probablement pour éviter que d’autres exploits ne soient découverts), Embark a modifié la collision des tiroliennes et ajouté des barrières invisibles autour des fenêtres de la Tour. Une solution radicale, mais nécessaire pour préserver l’intégrité des parties. Pourtant, comme le souligne un développeur sous couvert d’anonymat, "Corriger un bug, c’est bien. Mais il faut aussi comprendre pourquoi les joueurs l’utilisaient : parce que le système de clés actuel est trop punitif. Peut-être qu’une refonte plus globale sera nécessaire."
Derrière les corrections : les défis techniques d’un jeu hybride PvE/PvP
ARC Raiders se distingue par son approche unique du genre extraction shooter, où des équipes de joueurs s’affrontent tout en combattant des ARCs – des robots géants inspirés des mechas des années 80. Ce mélange, bien que novateur, pose d’énormes défis techniques. Comme l’explique un ancien employé d’Embark dans un post sur LinkedIn : "Faire coexister un PvE dynamique avec des mécaniques PvP compétitives, c’est comme essayer de faire tenir deux moteurs de jeu différents dans le même code. Les ajustements pour l’un peuvent casser l’autre."
Le patch 1.3.0 illustre parfaitement cette tension. Par exemple, la modification des dégâts d’explosion vise à rendre les combats contre les ARCs plus stratégiques. Auparavant, une grenade bien placée pouvait éliminer un boss en quelques secondes, réduisant à néant la dimension tactique du jeu. Désormais, les explosifs infligent des dégâts échelonnés en fonction de la distance et du type de munition (fragmentation, plasma, etc.), obligeant les équipes à coordonner leurs attaques. Une décision qui rappelle les leçons tirées de jeux comme Hunt: Showdown, où l’équilibrage des armes contre les AI enemies est crucial.
Cependant, tous les problèmes ne sont pas résolus. Le bug permettant de traverser les portes en équipe – où les joueurs peuvent littéralement marcher à travers des obstacles s’ils sont groupés – reste présent. Un problème qui, selon les rumeurs, serait lié à la synchronisation réseau entre les serveurs PvE et PvP. "C’est un casse-tête de priorisation", admet un modérateur officiel sur Discord. "Doit-on d’abord fixer les exploits game-breaking, ou les bugs visuels qui gâchent l’immersion ? Avec une équipe de 80 personnes, les choix sont difficiles."
ARC Raiders dans l’écosystème des extraction shooters : une révolution ou un feu de paille ?
Avec un score de 9/10 dans notre test et des ventes dépassant les 2 millions d’exemplaires en trois mois (source : NPD Group), ARC Raiders s’impose comme le challenger le plus sérieux face à des géants comme Escape from Tarkov ou Dark and Darker. Pourtant, son succès repose sur un pari risqué : peu-t-on vraiment mélanger le stress d’un PvP compétitif avec la coopération d’un jeu comme Warframe ?
Les données semblent donner raison à Embark. Selon une étude de Newzoo, 68% des joueurs d’ARC Raiders apprécient particulièrement la variété des sessions, où aucune partie ne se ressemble. Un joueur peut commencer par une mission PvE contre un ARC Colossus, puis basculer en PvP contre une équipe rivale, le tout en 20 minutes. "C’est comme si on avait pris le meilleur de The Division et de Hunt: Showdown, puis qu’on avait ajouté une couche de chaos contrôlé", résume Alexandre T., rédacteur en chef du site JeuxVideo.com.
Cependant, des voix dissonantes se font entendre. Certains hardcore gamers reprochent au jeu son manque de profondeur en PvP pur, comparé à des titres comme Call of Duty: Warzone. D’autres pointent du doigt les microtransactions, notamment les skins d’ARCs vendus jusqu’à 19,99€ – un prix jugé excessif pour un jeu en accès anticipé. Embark devra donc naviguer entre innovation et attentes communautaires pour pérenniser son succès.
2025 et au-delà : quels défis attendent Embark Studios ?
Avec le patch 1.3.0, Embark envoie un message clair : ARC Raiders n’est pas un simple live-service de plus, mais un projet ambitieux destiné à évoluer sur le long terme. Les prochains mois seront cruciaux, avec plusieurs chantiers en cours :
- Un nouveau mapa inspiré des ruines mayas, annoncé pour le T3 2025, avec des mécaniques de pièges environnementaux inédites.
- Un mode "Horizon", un PvE pur en 4 joueurs contre des vagues d’ARCs, inspiré des raids de Destiny 2.
- Une refonte du système de craft, pour rendre la progression moins aléatoire et plus gratifiante.
Pour Sophie M., analyste chez IDC, "Le vrai test pour ARC Raiders sera sa capacité à retenir les joueurs après la sortie officielle. Les extraction shooters ont une communauté volatile – regardez ce qui est arrivé à Marauders après six mois. Embark doit éviter ce piège en maintenant un rythme de contenu soutenu, sans sacrifier la qualité."
En attendant, le patch 1.3.0 a au moins le mérite de montrer que le studio écoute ses joueurs. Comme le résume un commentaire sur Steam : "Enfin une équipe qui agit au lieu de juste promettre. Si ils continuent comme ça, ARC Raiders pourrait bien devenir LE jeu de 2025." Une déclaration optimiste, mais qui reflète l’espoir suscité par ce titre audacieux.
Le patch 1.3.0 d’ARC Raiders marque un tournant dans l’histoire encore jeune de ce extraction shooter hybride. En s’attaquant frontalement à deux des problèmes les plus criants – la Venator surpuissante et l’exploit du Puerto Espacial –, Embark Studios prouve qu’il prend au sérieux les retours de sa communauté. Pourtant, des défis persistent, comme le bug des portes ou l’équilibrage global des armes, rappelant que la route vers la perfection est semée d’embûches.
Au-delà des corrections techniques, c’est la philosophie même du jeu qui est en jeu : ARC Raiders peut-il concilier la rigueur du PvP compétitif avec le chaos créatif du PvE ? Les chiffres actuels semblent lui donner raison, mais l’histoire des live-service games regorge d’exemples de titres prometteurs disparus faute de contenu suffisant. La balle est désormais dans le camp d’Embark : saura-t-il transformer l’essai et faire de son jeu une référence durable, ou ARC Raiders ne restera-t-il qu’une parenthèse brillante dans l’histoire des shooters ?
Une chose est sûre : avec ce patch, le studio suédois a franchi une étape décisive. Aux joueurs maintenant de juger si ces changements suffisent à faire d’ARC Raiders le dignes successeur des Escape from Tarkov et autres Hunt: Showdown – ou si le jeu finira par succomber sous le poids de ses ambitions.

