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Il y a 4 heures

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Pourquoi P.S. I Love You, le film culte de 2007 avec Gerard Butler et Hilary Swank, mérite une redécouverte sur Prime Video ?

Près de 20 ans après sa sortie, ce mélodrame audacieux, où une veuve découvre des lettres posthumes de son mari défunt, revient en streaming. Entre Dublin envoûtante, humour noir et scènes déchirantes, le film de Richard LaGravenese a marqué son époque avec un succès mondial (156M$ de recettes) et une approche unique du deuil. Une œuvre où l’émotion le dispute à la résilience, portée par un casting cinq étoiles.

A retenir :

  • P.S. I Love You (Posdata: Te quiero) est de retour sur Prime Video, l’occasion de replonger dans ce mélodrame culte de 2007, où Hilary Swank incarne une veuve guidée par les lettres de son mari (Gerard Butler).
  • Un film qui a révolutionné le genre en mêlant deuil, humour noir (scène du karaoké) et paysages irlandais authentiques, pour un succès planétaire (156M$ de recettes pour 30M$ de budget).
  • Dublin y devient un personnage à part entière : pubs enfumés, falaises de Howth, et même un boom touristique (+23 % après la sortie) grâce à des lieux comme Dalkey Island.
  • Disponible en streaming sur Amazon Prime, ce classique prouve que son équilibre entre mélancolie et espoir traverse les époques, porté par un casting exceptionnel (Lisa Kudrow, Kathy Bates).

**Un mélodrame qui a redéfini le genre : quand le deuil devient une aventure**

En 2007, P.S. I Love You débarquait sur les écrans avec une ambition claire : transformer le mélodrame en une expérience à la fois déchirante et revitalisante. À contre-courant des clichés du genre, le film de Richard LaGravenese (scénariste du Journal de Bridget Jones) misait sur une structure épistolaire audacieuse. Ici, pas de mièvrerie : les lettres posthumes laissées par Gerry (un Gerard Butler au sommet de sa gloire après 300) à sa veuve Holly (Hilary Swank, oscarisée pour Million Dollar Baby) agissent comme des détonateurs émotionnels. Chaque missive révèle un pan de leur histoire, mais aussi des vérités brutales, comme cette lettre où Gerry avoue avoir douté de leur mariage. Un parti pris rare pour un film grand public, qui a séduit 156 millions de spectateurs dans le monde.

Ce qui frappe aujourd’hui, c’est la modernité de cette approche. À l’époque, les critiques soulignaient son équilibre parfait entre larmes et rires – comme cette scène culte où Holly, sous les ordres de son mari défunt, doit chanter I Will Survive dans un karaoké bondé. Un moment d’humour noir qui désamorce le pathos, tout en rappelant que le deuil peut aussi être un terrain de rébellion. Comme l’expliquait Hilary Swank en 2007 au New York Times : *« Ce film parle de la façon dont on se reconstruit, pas de celle dont on s’effondre. »*


Autre atout majeur : un casting cinq étoiles. Autour du duo Butler-Swank, des secondes rôles marquants – Lisa Kudrow (la meilleure amie excentrique), Kathy Bates (la mère protectrice), ou encore Jeffrey Dean Morgan (l’amour potentiel) – ajoutent des couches de complexité. Résultat ? Un film qui évite l’écueil du "chick flick" larmoyant pour devenir une ode à la résilience, où chaque personnage incarne une facette du chagrin.

**Dublin, star secrète du film : quand la ville devient un personnage**

Si P.S. I Love You a marqué les esprits, c’est aussi grâce à son cadre irlandais. Exit les décors aseptisés de N’oublie jamais (2004) ou les rues lisses de New York : ici, Dublin est brute, vivante, imprévisible. Les pubs enfumés comme The Brazen Head (le plus vieux d’Irlande), les ruelles pavées de Temple Bar, ou les falaises battues par les vents de Howth deviennent des lieux de mémoire où Holly affronte ses démons. Une esthétique qui tranche avec les romances classiques, comme le soulignait Richard LaGravenese : *« Je voulais que Dublin soit un personnage à part entière, pas juste un fond exotique. »*

Le pari était risqué. Pourtant, le résultat est immersif : la pluie fine qui colle aux vitres, les accents chantants des Dubliners, les couleurs satinées des paysages côtiers… Tout concourt à créer une atmosphère tangible, presque olfactive. Preuve de son impact : selon Fáilte Ireland (l’office du tourisme local), les visites liées au film ont explosé de 23 % en 2008. Les fans affluaient vers Dalkey Island, où une scène clé est tournée, ou vers le parc St. Stephen’s Green, transformé en lieu de pèlerinage émotionnel. Aujourd’hui encore, des circuits "P.S. I Love You" sont proposés aux touristes – un hommage rare pour un film qui n’est pas une superproduction.


Cette authenticité tranche avec d’autres mélodrames touristiques, comme Under the Tuscan Sun (2003), où l’Italie ressemble à une carte postale. Ici, l’Irlande est réelle : les pubs sont bruyants, les rues sentent la bière et la tourbe, et les paysages rappellent que la beauté peut coexister avec la mélancolie. Un choix qui a payé : le film a non seulement séduit le public, mais aussi redéfini la façon dont le cinéma peut capturer l’âme d’une ville.

**Derrière les lettres : l’histoire méconnue d’un scénario presque abandonné**

Peu de gens le savent, mais P.S. I Love You a failli ne jamais voir le jour. Le scénario, adapté du roman de Cecelia Ahern (fille de l’ancien Premier ministre irlandais Bertie Ahern), a été rejeté par une dizaine de studios avant d’être repris par Warner Bros. Trop « niche », trop « triste », trop « irlandais »… Les raisons variaient, mais une objection revenait souvent : *« Qui veut voir un film sur une veuve qui lit des lettres ? »*

Ironiquement, c’est Gerard Butler qui a sauvé le projet. Alors en pleine ascension après 300, l’acteur a lu le script et en a tombé amoureux. *« J’ai vu en Gerry un rôle qui pouvait être à la fois drôle, touchant et profondément humain »*, confiait-il en 2007. Son engagement a convaincu Hilary Swank, puis Richard LaGravenese, qui a réécrit certaines scènes pour renforcer l’équilibre émotionnel. Parmi les ajouts de dernière minute : la scène du karaoké, improvisée lors du tournage, et qui est devenue l’une des plus célèbres du film.


Autre détail insolite : les lettres elles-mêmes. Dans le roman, Gerry envoie dix missives ; dans le film, elles sont neuf. La dernière, où il révèle à Holly qu’elle est « la seule raison pour laquelle il a vécu », a été supprimée au montage. *« Trop mélodramatique »*, selon LaGravenese. Pourtant, cette lettre existe bel et bien – elle a été lue par Hilary Swank pendant le tournage pour nourrir son jeu, mais jamais filmée. Un mystère qui ajoute une couche de nostalgie pour les fans.

**Pourquoi ce film résonne encore en 2024 ? L’héritage d’un mélodrame hors normes**

À l’ère des blockbusters et des franchises, P.S. I Love You peut sembler un ovni. Pourtant, son retour sur Prime Video prouve qu’il a gardé toute sa puissance. Plusieurs raisons expliquent cette longévité :

1. Une approche du deuil sans fard
Contrairement à des films comme Ghost (1990) ou Si je reste (2014), où la mort est souvent romantisée, P.S. I Love You montre la laideur du chagrin : les crises de larmes, les disputes avec les proches, les nuits d’ivresse. Holly n’est pas une héroïne lisse – elle est en colère, perdue, parfois égoïste. Une représentation rare à l’écran.

2. Un humour qui désamorce le pathos
Les scènes comiques (les bottes sexy imposées par Gerry, le karaoké catastrophique) ne sont pas des parenthèses, mais des éléments clés de la guérison. Comme l’écrivait le critique Roger Ebert : *« Le génie du film est de nous faire rire et pleurer, parfois dans la même scène. »*

3. Une bande-son devenue culte
De Chasing Cars de Snow Patrol à The Book of Love de Peter Gabriel, la OST est indissociable du film. Certaines chansons, comme Same Mistake de James Blunt, ont vu leurs streams exploser après la sortie (+40 % pour Blunt en 2007). Aujourd’hui encore, des playlists « P.S. I Love You » circulent sur Spotify, preuve d’un attachement durable.

4. Un impact culturel insoupçonné
Le film a inspiré des thérapies par l’écriture (certains psychologues utilisent désormais des « lettres posthumes » pour aider les endeuillés), des mariages thématisés (des couples échangent des lettres à ouvrir après leur mort), et même un phénomène TikTok (#PSILoveYouChallenge, où les utilisateurs envoient des lettres à leurs proches).


Pourtant, tous les critiques ne furent pas tendres. Certains, comme Mark Kermode (BBC), ont pointé un "manipulation émotionnelle" trop calculée. *« C’est du mélodrame industriel, où chaque lettre est un ressort dramatique prévisible »*, écrivait-il. Un avis minoritaire, mais qui rappelle que le film divise encore. Quoi qu’il en soit, son retour en streaming est une aubaine pour redécouvrir une œuvre qui, comme ses lettres, résiste au temps.

P.S. I Love You n’est pas qu’un film sur la perte – c’est une célébration de la vie, avec ses cicatrices, ses éclats de rire et ses paysages qui consolent. Près de 20 ans après, son retour sur Prime Video est l’occasion de mesurer à quel point il a marqué le cinéma, mais aussi la culture populaire. Entre Dublin envoûtante, lettres posthumes qui déchirent et résilient, et un casting inoubliable, ce mélodrame reste un phénomène rare : un film sur le deuil qui, paradoxalement, donne envie de vivre.

Et si vous n’avez jamais osé franchir le pas, sachez que la première lettre arrive dès les 10 premières minutes… et qu’elle vaut le détour.

L'Avis de la rédaction
Par Nakmen
P.S. I Love You, c'est un peu comme un jeu vidéo de type "point and click" où chaque lettre est une quête émotionnelle. On rit, on pleure, et on se sent vivant. Un film qui a redéfini le mélodrame, et qui reste un classique intemporel.
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Nakmen