**Bob l’Éponge : Une Aventure Pirate** – Le premier trailer dévoile un virage sombre et déjanté pour Bikini Bottom

**Fondo de Bikini s’aventure en eaux troubles**

Depuis sa création en 1999 par Stephen Hillenburg, Bob l’Éponge est synonyme de joie pure, de couleurs saturées et d’un humour aussi naïf qu’efficace. Pourtant, avec Bob l’Éponge : Une Aventure Pirate, réalisé par Derek Drymon (vétéran de la série), la franchise prend un virage radical. Exit les intrigues légères centrées sur le Krabby Patty ou les cours de conduite de Mme Puff : cette fois, c’est une quête maudite qui attend nos héros, loin des récifs familiers.

Le trailer, dévoilé récemment, plante le décor : des abysses obscurs, un navire fantôme aux allures de cauchemar, et une atmosphère pesante qui rappelle davantage L’Étrange Noël de Monsieur Jack que les épisodes classiques de la série. Une audace qui interroge : comment concilier l’univers enfantin de Bob l’Éponge avec des thèmes aussi sombres que la malédiction ou la mort ? La réponse semble tenir en un mot : l’absurde.

**Le Hollandais Volant : entre légende pirate et cauchemar psychédélique**

Au cœur de l’intrigue, le Hollandais Errante (ou Flying Dutchman en VO), ce navire maudit condamné à errer pour l’éternité. Ici, il n’est pas question de la version cartoon vue dans la série, mais d’une entité spectrale et menaçante, aux voiles déchirées et à l’équipage composé de squelettes hurlants. L’esthétique emprunte autant aux films de pirates (les Pirates des Caraïbes de Gore Verbinski) qu’aux contes gothiques, avec une touche de surrealisme bien à Bob l’Éponge.

La cerise sur le gâteau ? La voix du capitaine fantôme, interprétée par Mark Hamill – oui, Luke Skywalker en personne. L’acteur, habitué aux rôles vocaux (le Joker dans les jeux Batman Arkham, Chucky dans les dessins animés), apporte une gravité glaçante au personnage, contrastant avec le ton habituellement enjoué de la franchise. Son rire démoniaque, entendu dans le trailer, donne des frissons… avant de basculer dans le ridicule grâce à une réplique de Bob l’Éponge, typiquement décalée.

« Un trésor maudit ? Génial ! On va être riches ET maudits ! » s’exclame l’éponge jaune, résumant à elle seule l’équilibre précaire du film : l’horreur côtoie l’humour potache, sans jamais se prendre au sérieux. Une recette qui rappelle La Légende de Viherva (2023), où l’aventure sombre était tempérée par des personnages hautement improbables.

**Patricio et la métaphysique du pantalon rebelle**

Si le Hollandais Volant promet des frissons, c’est bien Patricio qui risque de voler la vedette. Le trailer révèle en effet une scène anthologique : l’étoile de mer, d’ordinaire insouciante, livrée à un combat désespéré… contre ses propres pantalons. Imaginez : un duel épique, ralenti, dramatique, où Patricio se débat comme dans un film d’action, tandis que le vêtement semble vivant, déterminé à l’étouffer.

Absurde ? Totalement. Génial ? Sans aucun doute. Cette séquence, digne de Monty Python, fonctionne sur plusieurs niveaux :
- Un running gag visuel, dans la lignée des gags récurrents de la série (comme la chasse impossible au méduse de Carlo).
- Une satire des peurs irrationnelles : et si nos vêtements nous trahissaient ?
- Une métaphore (involontaire ?) des insécurités de Patricio, toujours en quête d’identité entre son amitié avec Bob et son ego surdimensionné.

« C’est comme si mes pantalons avaient une âme… et qu’elle me détestait ! » lance-t-il, pathétique et hilarant. Une scène qui, malgré son côté grotesque, pourrait bien devenir culte – à l’image de la chaussette perdue dans Toy Story, symbole des angoisses enfouies.

**Un trésor maudit et des références cachées**

Le film semble s’inspirer des grands récits d’aventure, avec sa quête d’un trésor maudit capable de corrompre ceux qui s’en approchent. Mais attention : ici, pas de realisme sombre comme dans Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl. Non, le scénario mise sur l’absurde et les références internes à l’univers de Bob l’Éponge.

Quelques indices glanés dans le trailer :
- Le trésor serait lié à une ancienne légende de Bikini Bottom, peut-être connectée au Roi Neptune (vu dans Le Film Bob l’Éponge, 2004).
- Une carte au trésor dessinée sur… un emballage de Krabby Patty, bien sûr.
- Des caméos de personnages secondaires, comme Perle (la baleine) ou M. Krabs, toujours obsédé par l’argent – même maudit.

Derek Drymon, le réalisateur, a confié en interview à Variety que le film était une « lettre d’amour aux fans, mais aussi une porte ouverte vers de nouveaux horizons ». Un équilibre délicat, entre nostalgie (les clins d’œil à la série) et innovation (le ton sombre). Certains puristes pourraient tiquer, mais l’approche rappelle celle de Les Simpson : Le Film (2007), qui avait su décliner l’humour de la série en un récit plus ambitieux.

**Un pari risqué pour Paramount**

Après le succès mitigé de Bob l’Éponge : Le Film – Un Héros sort de l’eau (2015), qui avait divisé les critiques, Paramount tente un nouveau coup : élargir l’audience sans aliéner les fans historiques. Le choix d’un ton plus mature (sans être adulte) est un calcul osé. Deux écueils guettent le film :
- Trop sombre : Risque de perdre les jeunes spectateurs, habitués à la légèreté de la série.
- Trop enfantin : Décevoir les ados et adultes qui espèrent une aventure à la Pirates des Caraïbes.

Pourtant, les premiers retours sur le trailer sont positifs, saluant l’audace visuelle et l’équilibre entre frissons et humour. Comme le note le site Screen Rant : « C’est exactement le genre de folie qu’on attend de Bob l’Éponge – mais en plus ambitieux. » Reste à voir si le film tiendra ses promesses sur la durée, ou s’il sombrera dans le désordre narratif, comme certains spin-offs animés récents (Les Minions 2, 2022).

Une chose est sûre : avec Mark Hamill en méchant charismatique, des gags visuels mémorables (le pantalon de Patricio !) et une esthétique inédite, Bob l’Éponge : Une Aventure Pirate a déjà marqué les esprits. À suivre de près, donc – surtout si vous aimez quand l’absurde rencontre le surnaturel.

**Derrière l’écran : les coulisses d’un projet fou**

Saviez-vous que l’idée d’un film centré sur le Hollandais Volant trottait dans la tête de Stephen Hillenburg dès les débuts de la série ? Dans une interview de 2002, le créateur avait évoqué un épisode spécial où le navire fantôme aurait « kidnappé Bob pour en faire son cuisinier éternel ». Le projet avait été abandonné, jugé trop sombre pour l’époque.

C’est Derek Drymon, qui a travaillé sur la série depuis le premier épisode, qui a exhumé ce concept en 2021, après le décès de Hillenburg. « Je voulais lui rendre hommage en poussant les limites de l’univers, tout en gardant son esprit », explique-t-il. Le défi ? Moderniser l’animation (le film utilise un mélange de 2D et 3D) sans trahir le style iconique de la série.

Autre anecdote : la scène du pantalon de Patricio a été improvisée lors des enregistrements. Bill Fagerbakke (la voix originale de Patricio) aurait inventé le gag en studio, s’inspirant d’un rêve étrange où il luttait contre un jean. Les animateurs, séduits, en ont fait un moment clé du trailer.

Enfin, les easter eggs pullulent : les fans auront remarqué que le trésor maudit ressemble étrangement à la boîte à musique de l’épisode « La Boîte à musique maudite » (Saison 3). Coïncidence ? Sans doute pas.