Actualité

Borderlands 4 : Gearbox face à l'urgence technique, entre correctifs PC et défi Switch 2
Actualité

Il y a 20 jours

Borderlands 4 : Gearbox face à l'urgence technique, entre correctifs PC et défi Switch 2

Un lancement record, mais une expérience gâchée par les bugs

Avec 300 000 joueurs simultanés sur Steam dès son lancement, Borderlands 4 confirme l’attrait intemporel de la licence. Pourtant, stuttering, chutes de FPS et bugs graphiques ont rapidement assombri l’enthousiasme, forçant Gearbox à annoncer un correctif d’urgence pour le 18 septembre. Entre scepticisme des joueurs, arrivée imminente sur Switch 2 et pression commerciale, le studio doit prouver qu’il maîtrise enfin la stabilité technique sur trois écosystèmes : PC, consoles classiques et la nouvelle hybride de Nintendo.

A retenir :

  • Record battu : 300 000 joueurs simultanés sur Steam, mais l’expérience technique déçoit (stuttering, crashes, FOV manquant).
  • Patch critique annoncé pour le 18 septembre : Gearbox promet des corrections majeures, mais les joueurs comparent déjà à Cyberpunk 2077.
  • Switch 2 dans la ligne de mire : Portage prévu le 3 octobre, avec l’espoir d’un coopératif local fluide – un test crucial pour la réputation du studio.
  • Communauté divisée : Entre menaces de remboursements Steam et attente prudente, les ventes (non précisées) ne suffiront pas à sauver la réputation si les bugs persistent.
  • Enjeu stratégique : Avec 23 millions de copies pour Borderlands 3, la franchise a tout à perdre face à une concurrence AAA de plus en plus exigeante.

Un succès en trompe-l'œil : l'ombre des bugs sur un lancement record

Le 12 septembre 2024, Borderlands 4 s’élançait avec un score impressionnant : plus de 300 000 joueurs simultanés sur Steam, un pic historique pour la franchise. Pourtant, derrière ces chiffres flatteurs se cachait une réalité bien moins reluisante. Dès les premières heures, les forums s’embrasaient. Stuttering insupportable, chutes brutales de FPS même sur des configurations haut de gamme, bugs graphiques (textures manquantes, éclairages défaillants) et crashs en multijoueur ont transformé l’excitation en frustration. "On dirait un early access, pas un AAA à 70€", résumait un joueur sur Reddit, un avis partagé par des centaines de commentaires.

Face à la tempête, Randy Pitchford, directeur de Gearbox, a tenté de calmer le jeu via des messages parfois maladroits. "On travaille 24/7 pour résoudre ces problèmes", assurait-il, avant d’annoncer un correctif majeur pour le 18 septembre. Mais le flou autour des corrections précises – aucune note de patch détaillée n’a été publiée à ce stade – a alimenté les doutes. La stratégie du silence est risquée : après les déboires de Borderlands 3 (lui aussi critiqué pour ses performances à son lancement), la communauté exige des actes, pas des promesses.


Pourtant, un détail a retenu l’attention : l’annonce surprise d’un slider de champ de vision (FOV) pour les consoles, actuellement en test. Une fonctionnalité réclamée depuis des années par les joueurs, mais qui arrive avec un timing pour le moins étrange. "Pourquoi ajouter le FOV maintenant, alors que le jeu est injouable sur PC ?", s’interrogeait un streamer sur Twitter. Diversion pour détourner l’attention des bugs, ou véritable volonté d’améliorer l’expérience sur tous les fronts ? L’hypothèse d’un patch console utilisé comme test grandeur nature avant un déploiement PC a même été évoquée par des observateurs.

Switch 2 : le pari risqué d'un portage sous haute tension

Alors que Gearbox se débat avec les correctifs PC et consoles, un nouveau défi se profile : l’arrivée de Borderlands 4 sur Switch 2 le 3 octobre. Un portage qui, sur le papier, semble audacieux. La première incursion de la franchise sur Switch (Borderlands Legendary Collection) avait déjà révélé les limites techniques de la console originale, avec des compromis graphiques et des temps de chargement allongés. Avec une Switch 2 annoncée comme 50% plus puissante, les joueurs espèrent enfin une expérience dignes des autres plateformes.

Mais l’enjeu est double. D’abord, le coopératif local, pilier de la série, est un argument clé pour la console hybride de Nintendo. "Borderlands, c’est fait pour jouer à plusieurs sur le même écran", rappelle un modérateur du subreddit dédié. Ensuite, la stabilité : après les déboires sur PC, un lancement raté sur Switch 2 serait un coup dur pour la crédibilité de Gearbox. "S’ils ne parviennent pas à faire tourner le jeu correctement sur une machine conçue pour les ports AAA, c’est la preuve qu’ils ont sous-estimé les besoins techniques", analyse un développeur indépendant contacté par nos soins.

Reste une question cruciale : comment Gearbox compte-t-il gérer trois écosystèmes en parallèle ? Les correctifs PC ne seront pas nécessairement compatibles avec les versions consoles ou Switch 2, où les contraintes matérielles diffèrent. "C’est comme essayer de réparer une voiture de course, un 4x4 et une moto en même temps avec les mêmes outils", image un ancien employé de 2K Games. La solution ? Peut-être une équipe dédiée par plateforme, mais rien n’a été confirmé officiellement.

"On nous prend pour des bêta-testeurs" : la colère des joueurs PC

Sur les forums, le ton monte. Les joueurs PC, habitués à des standards techniques élevés, ne supportent plus les lancements chaotiques. "J’ai une RTX 4090 et je dois baisser les réglages en 1080p pour avoir 60 FPS stables. C’est une blague ?", s’indigne un utilisateur Steam. Certains n’hésitent pas à brandir la menace du remboursement, une option de plus en plus utilisée depuis que Valve a assoupli sa politique en 2023. D’autres, plus patients, attendent le patch du 18 septembre avant de se prononcer.

Le problème ? L’effet Cyberpunk 2077. Le jeu de CD Projekt Red, malgré ses qualités, reste dans les mémoires comme symbole d’un lancement précipité. "Gearbox répète les mêmes erreurs : promettre un jeu fini, puis compter sur les patches pour rattraper le retard", compare un journaliste de PC Gamer. Pire, certains bugs rapportés (comme des quêtes bloquées ou des inventaires qui disparaissent) rappellent ceux de Borderlands 2 à sa sortie… en 2012.

Pourtant, tous ne sont pas négatifs. Des streamers comme Shroud ou DrLupo ont salué le gameplay toujours aussi addictif et les nouveaux mécaniques de build. "Si ils fixent les perf, ce sera un 10/10", estimait DrLupo lors d’un live. Mais dans un marché saturé de live-service games (comme Destiny 2 ou Diablo IV), Borderlands 4 n’a pas droit à l’erreur. Un seul mot d’ordre : stabiliser, vite.

Derrière les chiffres, une communauté à l'épreuve de la patience

Gearbox évoque des "millions de joueurs", sans jamais préciser les ventes réelles. À titre de comparaison, Borderlands 3 avait écoulé 5 millions d’exemplaires en cinq jours en 2019, un record pour la franchise. Borderlands 2, lui, reste le plus rentable avec plus de 30 millions d’unités vendues à ce jour. Mais les temps ont changé. "En 2012, on acceptait les bugs. Aujourd’hui, avec des jeux comme Baldur’s Gate 3 ou Starfield, les joueurs exigent de la polish dès le jour 1", explique un analyste de Newzoo.

Le vrai test ? La rétention des joueurs. Les pics de connexion sur Steam sont impressionnants, mais combien resteront après le patch du 18 septembre ? "Si les performances ne s’améliorent pas, la communauté va se disperser vers d’autres jeux en quelques semaines", prédit un modérateur Discord. D’autant que la concurrence est féroce : GTA VI arrive en octobre, Call of Duty: Black Ops Gulf War en novembre… Borderlands 4 doit conquérir son public maintenant, ou risquer de devenir un "jeu de niche" malgré son potentiel.

Un espoir subsiste : l’engagement de Gearbox. Contrairement à d’autres studios, l’équipe communique quasi quotidiennement sur les avancées. "On voit qu’ils bossent, mais est-ce que ce sera assez ?", résume un fan de la première heure. La réponse arrivera dans les jours à venir, avec un patch qui pourrait sauver ou condamner la réputation du jeu.

Le syndrome du "trop tard" : quand les correctifs ne suffisent plus

L’histoire se répète. No Man’s Sky, Final Fantasy XIV, ou plus récemment The Day Before : tous ces jeux ont connu des lancements désastreux, avant d’être "sauvés" par des mises à jour massives. Mais à quel prix ? "Les joueurs ont une mémoire courte pour les succès, mais longue pour les échecs", note un psychologue spécialisé dans le gaming. Pour Borderlands 4, le risque est réel : même si Gearbox parvient à stabiliser le jeu, l’image de marque aura souffert.

Pire, certains influenceurs commencent à déserter le navire. Muselk, connu pour ses vidéos sur la franchise, a annoncé qu’il "attendrait que le jeu soit jouable avant d’en faire du contenu". Un signe qui ne trompe pas : les créateurs de contenu, essentiels pour la visibilité, perdent confiance. Sans eux, même un jeu corrigé aura du mal à regagner son audience.

Alors, Borderlands 4 peut-il encore rebondir ? Tout dépendra de deux facteurs :

  • La qualité du patch du 18 septembre : s’il ne résout que partiellement les problèmes, la communauté se braquera.
  • La gestion de la communication : Gearbox doit être transparent sur les corrections apportées, sous peine de perdre définitivement la confiance.
"Un bon patch + une bonne comm’ = une seconde chance. Sinon, c’est la chute libre", résume un ancien community manager de Bethesda.

Le compte à rebours est lancé. Dans quelques jours, le patch du 18 septembre révèlera si Gearbox a enfin pris la mesure des attentes. Entre temps, les joueurs scrutent chaque mise à jour, chaque déclaration, à la recherche d’un signe d’espoir. Borderlands 4 a tout pour plaire : un univers riche, un gameplay addictif et une communauté fidèle. Mais dans l’industrie du jeu vidéo en 2024, le talent ne suffit plus – il faut aussi la rigueur technique.

Et puis, il y a Switch 2. Si Gearbox parvient à livrer une version stable sur la nouvelle console de Nintendo, ce sera la preuve que le studio a enfin appris de ses erreurs. Sinon, Borderlands 4 risque de devenir le symbole d’une ère révolue : celle où les joueurs acceptaient de payer pour "un jeu en devenir". Aujourd’hui, ils veulent un produit fini. À Gearbox de leur donner raison.

L'Avis de la rédaction
Par Celtic
"Borderlands 4, c'est comme si Gearbox avait décidé de faire un early access à 70€. Les bugs, c'est leur version du 'jeu de la semaine' sur Steam. Randy Pitchford, tonton, il nous prend pour des bêta-testeurs. On attend le patch du 18, mais si ça ne s'améliore pas, c'est la fin de la partie."

Ils en parlent aussi

Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic