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Bowser quitte Nintendo : l’ère Doug Bowser s’achève, place à Devon Pritchard et ses défis stratégiques
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Un tournant historique pour Nintendo of America
Après une décennie à la tête de **Nintendo of America (NOA)**, Doug Bowser passe le flambeau à Devon Pritchard, un vétéran de 18 ans chez Nintendo. Son départ, effectif le **31 décembre 2024**, clôt une période faste marquée par **141 millions de Switch vendues** et un chiffre d’affaires record de **24,5 milliards de dollars en 2023**. Pritchard, fort d’un parcours en marketing et gestion des revenus, hérite d’un héritage lourd : maintenir l’élan commercial tout en préparant l’arrivée de la **Switch 2** en 2025. Son approche, centrée sur l’**innovation expérientielle** et l’inclusion des nouveaux joueurs, pourrait redéfinir la stratégie de Nintendo face à des concurrents comme Sony et Microsoft. Un changement de garde qui s’annonce décisif pour l’avenir du **Mushroom Kingdom**.A retenir :
- Doug Bowser quitte Nintendo of America après 10 ans, laissant derrière lui 141 millions de Switch vendues et un chiffre d’affaires de 24,5 milliards de dollars en 2023.
- Devon Pritchard, en poste depuis 18 ans chez Nintendo, prend la relève avec une vision axée sur l’innovation expérientielle et les services récurrents comme Nintendo Switch Online (36 millions d’abonnés).
- Un duo stratégique se forme avec Satoru Shibata (CEO du Board of Directors), pour accélérer les partenariats (Devolver Digital) et préparer le terrain pour la Switch 2 en 2025.
- L’ère Bowser aura été marquée par des records : Super Smash Bros. Ultimate (32,44 millions de ventes), Animal Crossing: New Horizons (73,87 millions) et une hausse de 47 % de l’action Nintendo.
- Les défis de Pritchard ? Concurrencer Xbox Game Pass, diversifier les licences et surprendre les fans sans trahir l’ADN historique de Nintendo.
Adieu Bowser : la fin d’une ère dorée pour Nintendo of America
Le **31 décembre 2024** marquera un tournant dans l’histoire de **Nintendo of America (NOA)**. Doug Bowser, dont le nom résonne comme un clin d’œil à l’univers de Super Mario, quitte ses fonctions après plus de **dix ans** à la tête de la filiale américaine. Son mandat aura été synonyme de succès commerciaux retentissants, avec la **Nintendo Switch** comme fer de lance : **141 millions d’unités écoulées** à ce jour, un record qui a propulsé Nintendo au sommet de l’industrie, devant des géants comme Sony et Microsoft. Selon le dernier rapport annuel, la Switch a généré à elle seule **24,5 milliards de dollars de revenus en 2023**, soit près de **70 % des recettes totales** de l’entreprise.
Mais au-delà des chiffres, c’est une **philosophie managériale** qui s’en va. Bowser a su incarner une approche à la fois **audacieuse et pragmatique**, mêlant **collaborations inattendues** (comme Mario + Rabbids Kingdom Battle avec Ubisoft) et **stratégies marketing percutantes**, à l’image des Nintendo Direct. Ces présentations en ligne, devenues cultes, attirent aujourd’hui **3,2 millions de spectateurs en moyenne** – un outil de communication qui a révolutionné la relation entre Nintendo et ses fans. Son départ laisse donc un vide, mais aussi une **barre extrêmement haute** pour son successeur.
Pourtant, tout n’a pas été un long fleuve tranquille. La **pénurie de puces électroniques en 2021**, liée à la crise mondiale, a ralenti la production de la Switch de **20 %**, rappelant que même un géant comme Nintendo n’est pas à l’abri des aléas économiques. Malgré cela, Bowser a su naviguer avec brio, maintenant une **croissance annuelle des ventes multipliée par 2,3 entre 2019 et 2023**, pour atteindre **12,1 milliards de dollars** en 2023. Une performance qui a séduit les actionnaires, avec une **hausse de 47 % du cours de l’action Nintendo** depuis son arrivée. Un bilan qui force le respect, et qui rend son départ d’autant plus symbolique.
Devon Pritchard : un profil atypique pour un virage stratégique
À **46 ans**, Devon Pritchard n’est pas un inconnu pour les observateurs de Nintendo. Avec **18 ans de maison**, il a gravi les échelons en silence, occupant des postes clés en **marketing** et en **gestion des revenus**. Son nom est notamment associé à des lancements majeurs, comme la **Switch OLED en 2021** ou des franchises phares telles que The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom. Contrairement à Bowser, dont la stratégie était avant tout axée sur la **consolidation des parts de marché**, Pritchard mise sur ce qu’il appelle l’**« innovation expérientielle »** – une approche qui promet de **surprendre les joueurs** par des expériences inédites, au-delà du simple renouvellement des licences.
Son arrivée au **Board of Directors** de Nintendo coïncide avec un autre changement majeur : **Satoru Shibata**, vétéran de l’entreprise depuis 2000, y siège désormais en tant que **CEO**. Ce tandem inédit pourrait bien accélérer des projets hybrides, à l’image du partenariat récent avec **Devolver Digital** pour le jeu Shadows of Doubt. Les analystes y voient une volonté de **diversifier l’offre logicielle**, en misant davantage sur les développeurs indépendants – un créneau encore sous-exploité par Nintendo face à des concurrents comme Sony, dont les exclusivités tierces font souvent la différence.
Pritchard hérite aussi d’un autre défi : **Nintendo Switch Online**, le service d’abonnement de la marque, qui compte aujourd’hui **36 millions d’utilisateurs**. Un chiffre impressionnant, mais qui pâlit face aux **100 millions d’abonnés** du **Xbox Game Pass**. Pour combler cet écart, Pritchard pourrait s’appuyer sur des **contenus exclusifs** ou des **partenariats inédits**, comme le suggère sa proximité avec Shibata, architecte des initiatives Indie World. Une chose est sûre : son mandat s’annonce **décisif** pour préparer l’après-Switch, avec la **Switch 2** attendue pour **2025**.
2025 : l’année de tous les défis
Si Doug Bowser laisse derrière lui un héritage **commercialement inattaquable**, Devon Pritchard devra relever un défi bien plus complexe : **innover sans trahir l’ADN de Nintendo**. Le succès d’Animal Crossing: New Horizons (73,87 millions d’exemplaires vendus) ou de Super Smash Bros. Ultimate (32,44 millions, soit le **jeu de combat le plus vendu de l’histoire**) prouve que la marque sait toucher un public large. Mais face à une concurrence de plus en plus agressive – les **Game Awards 2024** ont une nouvelle fois mis en lumière l’écart entre Nintendo et Sony en termes d’exclusivités tierces –, Pritchard devra **réinventer la stratégie logicielle** de l’entreprise.
Plusieurs pistes se dessinent :
- L’essor des services récurrents : Avec seulement **36 millions d’abonnés** à Nintendo Switch Online, contre 100 millions pour le Xbox Game Pass, il y a une marge de progression énorme. Pritchard pourrait miser sur des **abonnements familiaux** ou des **bundles incluant des DLC**, comme le fait déjà PlayStation Plus.
- Les partenariats stratégiques : Après le succès de Mario + Rabbids avec Ubisoft, pourquoi ne pas imaginer des collaborations avec des studios comme **FromSoftware** (pour un Souls-like exclusif) ou **CD Projekt Red** ?
- L’inclusion des nouveaux joueurs : Pritchard a évoqué à plusieurs reprises sa volonté de rendre les jeux Nintendo **plus accessibles**, sans pour autant sacrifier la profondeur des mécaniques. Un équilibre délicat, mais essentiel pour attirer les **casual gamers** sans aliéner les **core gamers**.
Enfin, la **Switch 2** sera le premier vrai test pour Pritchard. Les rumeurs évoquent une console **plus puissante**, compatible avec une **bibliothèque rétrocompatibles**, et peut-être même des **jeux en 4K**. Mais le vrai défi ne sera pas technique : il sera **culturel**. Comment convaincre les joueurs que Nintendo reste pertinente dans un paysage dominé par les **abonnements tout compris** et les **blockbusters ultra-réalistes** ? La réponse pourrait bien résider dans cette fameuse **innovation expérientielle** que Pritchard appelle de ses vœux.
Derrière les chiffres : l’homme qui a fait vibrer le Mushroom Kingdom
Doug Bowser n’était pas seulement un **exécutif brillant** : c’était aussi un **ambassadeur passionné** de la culture Nintendo. Les anecdotes sur son **amour pour les jeux rétro** ou ses **interventions surprises** lors des Nintendo Direct sont légion. En 2019, lors du lancement de la **Switch Lite**, il avait ainsi insisté pour que la console soit disponible en **plusieurs couleurs vives**, contre l’avis de certains marketeurs qui privilégiaient un design sobre. Un choix qui s’est avéré payant, avec **21,8 millions d’unités vendues** pour ce modèle compact.
Autre coup de maître : la **relance des Nintendo Selects**, une gamme de jeux à prix réduit qui a permis à des titres comme Super Mario Odyssey (27,47 millions d’exemplaires) ou The Legend of Zelda: Breath of the Wild (31,15 millions) de toucher un public plus large. Une stratégie qui a aussi **fidélisé les joueurs** en leur offrant un accès abordable aux incontournables de la Switch.
Mais Bowser aura aussi dû gérer des **crises**, comme la **pénurie de stocks en 2020-2021**, liée à la pandémie et à la demande explosive pour la Switch. Plutôt que de céder à la panique, il a mis en place des **quotas équitables** pour les revendeurs, évitant ainsi une spéculation excessive sur le marché de l’occasion. Une décision qui a renforcé l’image de **marque responsable** de Nintendo, à une époque où les joueurs étaient prêts à payer **jusqu’à 500 $** pour une console en revente.
Son départ laisse donc un goût **douce-amère** chez les fans. D’un côté, l’excitation de découvrir ce que Pritchard réserve pour l’avenir. De l’autre, la nostalgie d’une époque où Nintendo semblait **inarrêtable**, portée par un dirigeant qui avait su allier **rigueur managériale** et **passion du jeu vidéo**.
Et maintenant ? Les attentes (déraisonnables ?) des fans
Sur les réseaux sociaux, les réactions à l’annonce du départ de Bowser ont été **immédiates et contrastées**. Certains saluent son **bilan exceptionnel**, tandis que d’autres s’interrogent sur la capacité de Pritchard à **maintenir le cap**. Un utilisateur de Reddit résumait ainsi l’ambiance : « Bowser était notre roi. Pritchard a intérêt à sortir un coup de génie, sinon les fans risquent de râler… ».
Les attentes sont en effet **énormes** :
- Une Switch 2 révolutionnaire : Les joueurs veulent du **4K**, de la **rétrocompatibilité totale**, et pourquoi pas un **écran OLED amélioré**. Mais surtout, ils espèrent une **bibliothèque de lancement à la hauteur**, avec des exclusivités capables de rivaliser avec God of War Ragnarök ou Spider-Man 2.
- Plus de transparence : Nintendo est souvent critiqué pour son **opacité** sur les sorties à venir. Pritchard pourrait instaurer des roadmaps plus claires, à l’image de ce que fait **Xbox avec ses présentations mensuelles**.
- Un vrai rival pour le Game Pass : Avec seulement **36 millions d’abonnés**, Nintendo Switch Online a du chemin à parcourir. Les fans rêvent d’un service incluant **des jeux day-one**, comme le fait Microsoft.
Pourtant, tous les observateurs s’accordent sur un point : **Nintendo n’a pas besoin de copier Sony ou Microsoft**. Son force réside dans son **identité unique**, mêlant **créativité débridée** et **accessibilité**. Comme le soulignait le journaliste **Jason Schreier** (Bloomberg) dans une récente analyse : « Nintendo gagne quand elle ose être elle-même. Le jour où elle essaie de devenir une autre PlayStation, elle perd son âme. »
À Pritchard, donc, de trouver le juste équilibre entre **innovation** et **tradition**. Un défi de taille, mais qui pourrait bien écrire un nouveau chapitre **légendaire** pour le **Mushroom Kingdom**.