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Call of Duty : L'Ancien Boss de Sledgehammer S'Inquiète Sous l'Ère Microsoft – "La Magie a Disparu"
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Il y a 14 jours

Call of Duty : L'Ancien Boss de Sledgehammer S'Inquiète Sous l'Ère Microsoft – "La Magie a Disparu"

Glen Schofield, figure historique de Call of Duty, tire la sonnette d’alarme : depuis le rachat par Microsoft, la franchise sacrifierait sa créativité sur l’autel de la rentabilité. Malgré des ventes record, les derniers opus peinent à convaincre, avec des notes en chute libre et une identité artistique diluée. Un constat amer pour celui qui a façonné WWII et vu naître l’âge d’or de la licence.

A retenir :

  • Glen Schofield, cofondateur de Sledgehammer Games, dénonce une "guerre culturelle" post-rachat par Microsoft, menaçant l’ADN créatif de Call of Duty.
  • Modern Warfare 3 (2023) et son 50/100 sur Metacritic : symbole d’un déclin artistique masqué par des ventes stratosphériques (plus d’un milliard de dollars annuels).
  • Seul Treyarch (studio derrière Black Ops) échapperait à la critique, selon Schofield, qui salue leur capacité à "garder l’âme de la franchise".
  • Le Game Pass pointé du doigt : Black Ops 6 aurait privé Activision de 300 millions de dollars de revenus directs, remettant en cause le modèle économique.
  • Une cadence annuelle "étouffante" : Schofield interroge – peut-on encore innover quand "un milliard de dollars est en jeu" chaque année ?

Imaginez un vétéran de guerre revenant sur un champ de bataille qu’il a autrefois dominé, pour y découvrir des tranchées remplacées par des bureaux aseptisés et des stratégies dictées par des algorithmes. C’est un peu le sentiment que doit éprouver Glen Schofield, cofondateur de Sledgehammer Games et architecte de titres comme Call of Duty: WWII, en observant l’évolution de la franchise sous l’ère Microsoft. Dans des déclarations récentes aussi rares que percutantes, l’ancien directeur sonne l’alarme : Call of Duty serait en train de perdre son âme, étouffé par une machine corporative où la créativité passe après les bilans trimestriels.

Microsoft : Un Géant aux Pieds d’Argile Créative ?

Pour Schofield, le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft en 2023 marque un tournant… mais pas celui espéré. "C’est une guerre culturelle", lance-t-il, évoquant un choc entre deux philosophies. D’un côté, l’agilité des studios historiques de Call of Duty, habitués à des bonus liés aux performances et à une prise de risque créative. De l’autre, la rigidité d’un mastodonte comme Microsoft, où les décisions se prennent "à 10 000 pieds d’altitude", selon ses mots.
Le problème ? Une disparition des incitations financières pour les développeurs. "Avant, si un jeu cartonnait, toute l’équipe en profitait. Maintenant, avec le Game Pass et les abonnements, ces revenus s’évaporent", explique-t-il. Résultat : Black Ops 6, sorti directement sur le service, aurait coûté 300 millions de dollars de revenus directs à Activision. Un manque à gagner qui, selon Schofield, "tue la motivation à innover".

Mais au-delà des chiffres, c’est l’identité même de Call of Duty qui serait en danger. "Microsoft a ses propres priorités, et elles ne sont pas toujours alignées avec ce qui a fait le succès de la franchise", confie-t-il. Entre les exigences techniques pour le Game Pass (optimisation, compatibilité cross-platform) et les attentes des actionnaires, les studios se retrouveraient "les mains liées". Un constat qui fait écho aux rumeurs internes évoquant des délais de développement raccourcis et des équipes sous pression pour tenir la cadence annuelle.

Des Ventes Record, des Notes en Chute Libre : Le Paradoxe Call of Duty

Ironie du sort : jamais Call of Duty n’a autant vendu… et jamais ses jeux n’ont été aussi critiqués. Modern Warfare 3 (2023), avec son 50/100 sur Metacritic, est devenu le symbole d’une franchise à la dérive. "Depuis WWII en 2017, aucun titre ne m’a vraiment excité", avoue Schofield, sans mâcher ses mots. Pire : il compare certains opus récents à des "produits manufacturés", où le copier-coller de mécaniques éprouvées prime sur l’audace.
Pourtant, les chiffres donnent le vertige : plus d’un milliard de dollars de revenus annuels, des records de joueurs simultanés sur Warzone, et une base de fans toujours fidèle. Alors, pourquoi ce sentiment de déclin ? "Parce que le public n’est plus surpris", répond Schofield. "Avant, chaque Call of Duty apportait quelque chose de nouveau. Maintenant, on a l’impression de rejouer la même chose avec un skin différent."

Seul Treyarch, studio derrière la série Black Ops, trouve grâce à ses yeux. "Ils arrivent encore à capturer cette magie, cette tension narrative qui faisait la force de la franchise", salue-t-il. Une exception qui confirme la règle : même au sein d’Activision, tous les studios ne sont pas logés à la même enseigne. Certains, comme Infinity Ward (responsable de Modern Warfare), seraient selon lui "étouffés par les attentes" et une cadence de production infernale.

"Un Milliard de Dollars en Jeu" : Quand l’Argent Étouffe l’Ambiton

Le cœur du problème ? Une équation impossible : comment concilier rentabilité et excellence quand chaque opus doit rapporter plus que le précédent ? "Un milliard de dollars, c’est à la fois une bénédiction et une malédiction", résume Schofield. Une malédiction, car cette pression financière pousse les studios à jouer la carte de la sécurité, au détriment de l’innovation. "Personne n’ose prendre de risques quand autant d’argent est en jeu", confie-t-il.
Résultat : des jeux "aseptisés", conçus pour plaire au plus grand nombre sans jamais déranger. Même Warzone, pourtant plébiscité, n’échappe pas à la critique. "C’est devenu une machine à cash, où les mises à jour sont dictées par les microtransactions plutôt que par l’expérience joueur", regrette l’ancien directeur. Un modèle qui, selon lui, "tue lentement la passion des développeurs".

Pourtant, Schofield refuse de baisser les bras. Il cite en exemple Call of Duty 4: Modern Warfare (2007), un titre qui avait révolutionné le genre en osant bousculer les codes. "C’est ça, l’esprit Call of Duty : oser, surprendre, marquer l’histoire. Aujourd’hui, on en est loin." Et de lancer un appel aux studios : "Il faut retrouver cette audace, même si ça signifie prendre des risques financiers. Sinon, la franchise deviendra juste une ombre d’elle-même."

Derrière les Coulisses : Quand les Développeurs Devaient "Mentir" pour Innover

Schofield lève un coin du voile sur une époque révolue, où les équipes de Sledgehammer Games devaient parfois "contourner les règles" pour faire passer leurs idées. "On nous disait : 'Faites comme d’habitude, mais en mieux'. Alors on mentait un peu, on cachait nos vraies intentions pour glisser des innovations", raconte-t-il avec un sourire nostalgique. Comme lors du développement de WWII, où l’équipe avait secrètement travaillé sur un mode zombie sans en informer la direction. "Si on avait demandé la permission, on nous aurait dit non. Alors on l’a fait, et ça a marché."

Aujourd’hui, cette marge de manœuvre aurait disparu. "Tout est contrôlé, validé, optimisé pour le retour sur investissement. Plus de place pour les coups de folie créatifs", déplore-t-il. Pire : les tests utilisateurs, autrefois utilisés pour affiner l’expérience, seraient désormais "des outils marketing" pour justifier des choix sécuritaires. "On ne cherche plus à surprendre le joueur, mais à lui donner exactement ce qu’il attend. C’est la mort de la créativité."

Et Maintenant ? Trois Scénarios pour l’Avenir de Call of Duty

Face à ce constat, Schofield entrevoit trois issues possibles pour la franchise :

1. Le Statut Quo (le plus probable) : Call of Duty continue de dominer les ventes avec des jeux "corrects mais prévisibles", tandis que les fans les plus exigeants se tournent vers d’autres FPS comme Battlefield ou Helldivers 2. "Ce serait une lente agonie artistique, mais financièrement, ça marcherait encore des années.", prédit-il.

2. La Révolte des Studios : Un ou plusieurs directeurs créatifs (peut-être chez Treyarch ou un nouveau venu) parviennent à imposer une vision audacieuse, relançant l’innovation. "C’est ce qu’il faudrait, mais avec la structure actuelle, ce serait un miracle.", tempère Schofield.

3. Le "Netflix du Gaming" : Microsoft transforme Call of Duty en une franchise 100% service, avec des mises à jour permanentes et des saisons éphémères, au détriment des campagnes solo ambitieuses. "Ce serait la fin de Call of Duty tel qu’on l’a connu.", conclut-il, amer.

Interrogé sur son propre avenir, Schofield reste évasif. "Je ne retournerai pas chez Activision, c’est sûr. Mais si un studio indépendant voulait relancer un FPS avec cette philosophie des années 2000… pourquoi pas ?" Une lueur d’espoir, peut-être, pour les fans déçus.

Les propos de Glen Schofield résonnent comme un électrochoc dans un paysage où Call of Duty semblait intouchable. Entre les couloirs du Game Pass et les attentes des actionnaires, la franchise se trouve à la croisée des chemins : continuer à engendrer des milliards avec des formules éprouvées, ou risquer un renouveau créatif qui pourrait aliéner une partie de son audience.
Une chose est sûre : pour la première fois depuis des années, le géant Call of Duty montre des signes de faiblesse. Et si même ses anciens architectes sonnent l’alarme, peut-être est-il temps d’écouter.
L'Avis de la rédaction
Par Celtic
"C'est comme si Call of Duty avait été kidnappé par un alien qui lui aurait injecté une dose de Game Pass. Résultat : des jeux qui cartonnent en termes de ventes, mais qui manquent cruellement d'âme. Glen Schofield a raison, la créativité est en train de se faire la malle. Espérons que quelqu'un finira par lui rendre son identité."
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic

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