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Call of Duty: Black Ops 7 – Pourquoi ce lancement déçoit autant en Europe ?
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Il y a 15 heures

Call of Duty: Black Ops 7 – Pourquoi ce lancement déçoit autant en Europe ?

Un coup d’arrêt inattendu pour la licence phare d’Activision

Call of Duty: Black Ops 7 essuie un échec commercial cuisant en Europe, avec des ventes en chute libre (-63 % par rapport à Battlefield 6 et son propre prédécesseur). Entre l’ascension fulgurante d’Arc Raiders (4M de ventes en un mois) et l’ombre de GTA 6 à l’horizon 2026, la franchise semble perdre son aura. Pourtant, Microsoft évoque un accueil communautaire "excellent" – alors que les chiffres racontent une autre histoire.

A retenir :

  • Black Ops 7 s’effondre : -63 % de ventes en Europe vs Battlefield 6 et Black Ops 6, un record pour la licence.
  • Arc Raiders (free-to-play) vole la vedette avec 4M de ventes et 700K joueurs simultanés, là où Black Ops 7 peine à dépasser 100K sur Steam.
  • Le Game Pass et la fragmentation des plateformes (Battle.net, PS Store, Xbox Store) brouillent les pistes, mais masquent mal la contre-performance.
  • 2026 s’annonce pire : GTA 6 menace d’écraser le prochain Call of Duty, comme GTA V l’a fait avec 190M de ventes depuis 2013.
  • Microsoft et Activision persistent dans un rythme annuel, malgré un marché des FPS de plus en plus saturé et innovant.

Des chiffres qui font mal : Black Ops 7 en chute libre

Les premiers rapports sont sans appel : Call of Duty: Black Ops 7 enregistre une baisse historique de 63 % des ventes physiques en Europe comparé à Battlefield 6 lors de leurs lancements respectifs. Pire, le titre accuse un recul similaire face à son propre prédécesseur, Black Ops 6, sorti il y a seulement un an. Une hémorragie qui contraste avec l’habitude de la franchise, pourtant rodée aux succès commerciaux.

Pourtant, le contexte n’explique pas tout. Certes, la concurrence est féroce cette année : Arc Raiders, le shooter free-to-play d’Embark Studios, a séduit 4 millions de joueurs en un mois, tandis que Battlefield 6 a relancé sa machine avec 7 millions de ventes en trois jours après son retour en grâce. Mais Black Ops 7 souffre aussi d’un problème plus profond : un modèle qui semble déconnecté des attentes actuelles.


Sur Steam, les chiffres sont implacables : 100 000 joueurs simultanés à son pic, contre 315 000 pour Black Ops 6. Une différence abyssale qui interroge sur l’attrait réel du jeu, malgré les efforts marketing d’Activision. Certains joueurs pointent du doigt un "manque d’innovation", un scénario trop prévisible, ou encore des microtransactions jugées trop agressives dès le lancement.

Game Pass et fragmentation : des excuses qui ne suffisent plus

Face à ces mauvaises performances, Microsoft et Activision brandissent l’argument du Game Pass. Effectivement, Black Ops 7 est disponible dès le jour 1 sur le service d’abonnement, où les téléchargements ne sont pas comptabilisés dans les ventes physiques. Une omission qui fausse les comparaisons, mais qui ne peut expliquer à elle seule un tel effondrement.

Autre problème : la fragmentation des plateformes. Entre Battle.net (PC), le PlayStation Store, et le Xbox Store, les données sont éparpillées, rendant toute analyse globale complexe. Pourtant, même en tenant compte de ces biais, l’écart avec les précédents opus reste trop large pour être ignoré.


Interrogé par GamesIndustry.biz, un analyste anonyme résume : "Le Game Pass sauve peut-être les meubles pour Microsoft, mais il ne peut cacher une réalité : Black Ops 7 n’a pas su créer l’engouement escompté. Les joueurs ont aujourd’hui trop d’alternatives, et la formule annuelle de Call of Duty montre ses limites."

Arc Raiders : le coup de grâce d’un free-to-play ambitieux

Si Black Ops 7 peine à convaincre, Arc Raiders incarne tout ce que les joueurs recherchent en 2024 : un shooter gratuit, dynamique, et généreux en contenu. Avec 4 millions de copies "vendues" (ou plutôt téléchargées, le jeu étant free-to-play) en un mois et un pic de 700 000 joueurs simultanés, le titre d’Embark Studios a su capter l’attention d’une communauté lassée des formules payantes traditionnelles.

Son modèle hybride – gratuit avec des achats intégrés non intrusifs – contraste avec l’approche d’Activision, souvent critiquée pour ses battle passes onéreux et ses DLCs à répétition. "Pourquoi payer 70 € pour Black Ops 7 quand Arc Raiders offre une expérience aussi riche sans dépenser un centime ?", s’interroge Maxime, un joueur régulier de la franchise depuis Modern Warfare 2 (2009).


Le succès d’Arc Raiders révèle un changement de paradigme : les joueurs ne veulent plus de "jeux-service" payants qui se renouvellent artificiellement chaque année. Ils recherchent des expériences durables, évolutives, et accessibles – exactement ce qu’offre le titre d’Embark, avec ses mises à jour régulières et son absence de barrière financière.

2026 : l’année de tous les dangers avec GTA 6

Comme si la situation n’était pas déjà assez sombre, l’annonce de GTA 6 pour novembre 2026 jette une ombre supplémentaire sur l’avenir de Call of Duty. Rockstar Games a l’habitude d’écraser la concurrence : GTA V, sorti en 2013, a vendu plus de 190 millions d’exemplaires à ce jour, un record absolu. Red Dead Redemption 2 a, lui aussi, dominé les charts pendant des mois après sa sortie.

Dans ce contexte, Black Ops 8 (ou quel que soit le prochain opus) partira avec un handicap colossal. "Comment rivaliser avec un GTA 6 qui va monopoliser l’attention des joueurs, des streamers, et des médias pendant des années ?", s’inquiète Thomas, un créateur de contenu spécialisé dans les FPS. D’autant que Microsoft et Activision semblent déterminés à maintenir leur rythme annuel, malgré les signes évidents d’essoufflement.


Certains observateurs, comme l’analyste Daniel Ahmad, estiment que la franchise devrait "prendre une année sabbatique" pour se réinventer. "Sortir un Call of Duty tous les ans, c’est comme essayer de vendre un nouveau smartphone alors que le précédent est encore neuf. À un moment, les consommateurs se lassent."

Derrière les chiffres : un problème de fond

Au-delà des ventes, c’est l’identité même de Call of Duty qui est remise en question. La franchise, autrefois synonyme d’innovation (avec des opus comme Modern Warfare 2 ou Black Ops 2), semble aujourd’hui piégée dans une routine : un multijoueur compétitif, un mode Zombies recyclé, et une campagne solo souvent oubliable.

Pire, les joueurs reprochent à Activision de négliger la qualité au profit de la quantité. "Chaque année, c’est la même rechap’ : nouveaux skins, nouvelle map, mais rien qui change vraiment", déplore Sophie, une joueuse compétitive. Les bugs à répétition (comme ceux qui ont plombé le lancement de Warzone 2.0) et les serveurs instables n’arrangent rien.


Pourtant, tout n’est pas noir. Le mode Zombies, souvent plébiscité, reste un point fort, et certains fans saluent les efforts sur l’accessibilité (meilleure prise en charge des manettes adaptatives, options de visée assistée). Mais ces avancées restent trop discrètes pour compenser le sentiment général de "déjà-vu".

Et maintenant ? Trois scénarios pour l’avenir de la franchise

1. Le statu quo (et le risque de déclin)
Microsoft et Activision pourraient continuer sur leur lancée, en misant sur la fidélité des fans et le Game Pass. Mais à long terme, cette stratégie semble dangereuse : sans innovation majeure, Call of Duty risque de devenir un produit de niche, écrasé par des concurrents plus audacieux.


2. Une année de pause pour se réinventer
Prendre une année sabbatique (comme l’a fait Assassin’s Creed en 2019) permettrait à la franchise de repartir sur des bases solides. Un Black Ops 8 retardé mais ambitieux, avec un vrai renouveau gameplay et narratif, pourrait redonner de l’élan à la licence.


3. Le virage free-to-play (un pari risqué)
Suivre l’exemple d’Arc Raiders ou de Fortnite en adoptant un modèle gratuit avec monétisation cosmétique pourrait attirer un nouveau public. Mais ce choix aliénerait une partie des fans historiques, attachés à l’expérience "premium" de la franchise.

Black Ops 7 n’est pas un mauvais jeu. Il est même techniquement solide, avec des graphismes impressionnants et un multijoueur toujours aussi nerveux. Mais dans un marché où les joueurs ont l’embarras du choix, la routine ne suffit plus. La franchise se trouve à un carrefour : soit elle ose une refonte audacieuse, soit elle risque de devenir un simple "jeu de plus" dans le paysage des FPS, écrasé par des concurrents plus agiles.

Une chose est sûre : avec GTA 6 à l’horizon et des rivaux comme Arc Raiders qui redéfinissent les règles, Call of Duty n’a plus le droit à l’erreur. La balle est dans le camp de Microsoft – saura-t-il la saisir ?

L'Avis de la rédaction
Par Celtic
Black Ops 7, c'est comme si Activision avait décidé de jouer à "Je te tiens, tu me tiens par la queue" avec les joueurs. Un modèle qui semble déconnecté des attentes actuelles, c'est sûr. Entre les microtransactions agressives et un manque d'innovation flagrant, le titre a du mal à convaincre. Le Game Pass, c'est bien, mais ça ne cache pas la réalité : Black Ops 7 n'a pas su créer l'engouement escompté. Les joueurs ont trop d'alternatives, et la formule annuelle de Call of Duty montre ses limites.
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic

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