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Charlize Theron et **Operación Reno** : Quand un échec devient une leçon de cinéma
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Pourquoi Charlize Theron assume-t-elle **Operación Reno** comme son pire film, tout en en gardant un souvenir presque tendre ?
Avec un score de 31 % sur Rotten Tomatoes et un box-office décevant, ce thriller de Noël de 2000, réalisé par le légendaire John Frankenheimer, aurait pu être un simple accident de parcours. Pourtant, l’actrice oscarisée en parle comme d’une expérience formatrice, préférant les leçons aux regrets. Entre un casting cinq étoiles (Ben Affleck, Gary Sinise, Ashton Kutcher) et une intrigue audacieuse, le film incarne aussi les excès d’un Hollywood des années 2000, où l’ambition ne suffisait pas toujours. Aujourd’hui, **Operación Reno** survit comme un "mauvais film culte", disponible en location sur Apple TV – preuve qu’un échec peut, avec le temps, devenir fascinant.
A retenir :
- 31 % sur Rotten Tomatoes : Le score catastrophique d’Operación Reno, que Charlize Theron assume comme son pire film, malgré un budget de 42 millions de dollars et des recettes à 32 millions.
- Un casting de rêve raté : Ben Affleck, Gary Sinise, Ashton Kutcher, Danny Trejo et Isaac Hayes n’ont pas suffi à sauver ce thriller de Noël, tourné dans l’effervescence des années 2000.
- "Que le den al arrepentimiento" : La phrase culte de Theron, résumant sa philosophie – pas de regrets, seulement des expériences, même les plus douloureuses.
- Un "mauvais film culte" : Aujourd’hui disponible en location sur Apple TV, le film intrigue comme témoignage d’une époque où Hollywood osait tout… parfois trop.
- Entre Monster et Mad Max : Le rôle d’Ashley dans **Operación Reno**, loin des performances iconiques de Theron, révèle une actrice en pleine exploration de son art.
"Le pire film de ma carrière" : Quand Charlize Theron brise le mythe hollywoodien
Charlize Theron n’a jamais eu peur des mots. Dans un entretien avec Esquire, l’actrice oscarisée a désigné sans détour Operación Reno (2000) comme son "pire film" – un aveu rare dans un milieu où les échecs se cachent souvent derrière des sourires forcés. Pourtant, ce thriller de Noël aux allures de braquage raté n’est pas qu’une tache sur son CV. C’est une leçon de résilience, une preuve que même les plus grands talents peuvent trébucher… et s’en moquer ouvertement.
Avec un score de 31 % sur Rotten Tomatoes et des recettes à peine supérieures à 32 millions de dollars (pour un budget de 42), les chiffres parlent d’eux-mêmes. Mais Theron, elle, préfère en rire : "Que le den al arrepentimiento" ("Qu’ils aillent se faire voir, les regrets"), lance-t-elle avec ce mélange de désinvolture et de sagesse qui la caractérise. Pour elle, l’essentiel était ailleurs : travailler aux côtés de John Frankenheimer, le réalisateur derrière des classiques comme El mensajero del miedo (1962) ou Ronin (1998). Une collaboration qui, à ses yeux, valait bien un échec public.
Ce qui frappe, c’est cette honneteté brutale. À une époque où les stars polissent leurs images sur les réseaux sociaux, Theron assume ses choix, même les plus discutables. Et si **Operación Reno** est aujourd’hui considéré comme un nanar de Noël, il reste un marqueur de sa carrière – celui où elle a osé prendre des risques, bien avant de devenir l’icône qu’on connaît.
Un casting cinq étoiles pour un film trois étoiles : l’énigme **Operación Reno**
Sur le papier, Operación Reno avait tout pour plaire. Imaginez : Ben Affleck en ex-taulard charismatique, Gary Sinise en flic ambigu, un jeune Ashton Kutcher en début de carrière, et même des légendes comme Danny Trejo et Isaac Hayes en guest-stars. Ajoutez à cela une intrigue de braquage de casino pendant les fêtes de Noël, un mélange explosif entre Heat et Die Hard, et vous obtenez… un film oubliable.
Comment expliquer un tel gâchis ? Les critiques de l’époque pointaient un scénario décousu, des personnages peu développés, et une réalisation qui peinait à trouver son rythme. Pourtant, le plus surprenant, c’est que personne ne semble avoir de vraines rancœurs envers ce projet. Ben Affleck, interrogé des années plus tard, en a ri : "On a tous fait des films qu’on préfère oublier. Celui-là, au moins, il a du charme !" Quant à Theron, elle y voit une expérience collective – un moment où des acteurs en pleine ascension se sont retrouvés embarqués dans une aventure aussi chaotique qu’instructive.
Le plus ironique ? Aujourd’hui, Operación Reno est devenu un objet de curiosité. Entre les fans de nanars qui adorent son côté "thriller de Noël raté" et les cinéphiles qui y voient un témoignage d’une époque révolue, le film a trouvé une seconde vie. Preuve que même les échecs peuvent devenir cultes, à condition d’assumer leur médiocrité avec panache.
2000 : L’année où Hollywood a trop cru en ses excès
Pour comprendre **Operación Reno**, il faut replonger dans le contexte des années 2000. À cette époque, Hollywood était en pleine frénésie de thrillers ambitieux, mêlant stars bankables, réalisateurs expérimentés et budgets pharaoniques. Des films comme The Perfect Storm (2000) ou Gone in 60 Seconds (2000) cartonnaient, tandis que d’autres, comme **Operación Reno**, s’écrasaient sans glisser.
Pourtant, ce qui fait de ce film un cas d’étude, c’est qu’il incarne l’audace sans la maîtrise. Frankenheimer, malgré son expérience, semblait perdu entre le ton sérieux d’un thriller et la légèreté d’une comédie de Noël. Theron, elle, jouait Ashley, un personnage à mi-chemin entre la victime et la manipulatrice – un rôle loin de ses futures compositions (la serial killeuse de Monster, l’impitoyable Furiosa de Mad Max). Mais c’est précisément cette imperfection qui rend le film intéressant aujourd’hui.
Comme le souligne le critique Mark Kermode : "Les échecs révèlent souvent plus sur une époque que les succès. Operación Reno, c’est le cinéma des années 2000 en concentration : trop d’ambition, pas assez de cohérence, mais une énergie folle." Et c’est cette énergie, cette folie contrôlée, qui fait que le film mérite d’être redécouvert – ne serait-ce que pour comprendre comment une actrice comme Theron a pu en tirer des leçons pour la suite.
Charlize Theron, ou l’art de transformer les échecs en force
Si **Operación Reno** est souvent cité comme le pire film de sa carrière, il est aussi celui qui révèle une facette méconnue de Charlize Theron : son absence totale de vanité. Alors que beaucoup d’acteurs évitent d’évoquer leurs bides, elle en parle avec une franchise désarmante. Pour elle, ce film n’est pas une honte, mais une étape.
D’ailleurs, son parcours après 2000 le prouve : plutôt que de se cantonner à des rôles sûrs, elle a enchaîné les défis. Monster (2003), qui lui vaudra un Oscar, était un pari risqué. Mad Max: Fury Road (2015) aussi. Même Bombshell (2019), où elle incarnait Megyn Kelly, était un rôle politiquement sensible. À chaque fois, Theron a choisi l’audace plutôt que la facilité – une philosophie qu’elle doit en partie à des expériences comme **Operación Reno**.
Comme elle l’a confié au New York Times : "Si vous ne ratez jamais, c’est que vous ne tentez rien. Moi, j’ai raté. Plusieurs fois. Et alors ?" Une déclaration qui résume tout : dans une industrie obsédée par l’image, Charlize Theron préfère les cicatrices aux masques.
Où voir (ou revoir) ce "mauvais film culte" aujourd’hui ?
Ironie du sort : Operación Reno, ce film que presque tout le monde a oublié, est aujourd’hui disponible en location sur Apple TV. Pas de version physique en DVD ou Blu-ray (sauf en occasion à prix d’or), pas de diffusion à la télévision – juste une présence discrète sur les plateformes, comme pour rappeler que même les échecs ont leur place dans l’histoire du cinéma.
Alors, faut-il le voir ? Si vous aimez les films si nuls qu’ils en deviennent fascinants, oui. Si vous êtes fan de Theron et voulez comprendre ses débuts, absolument. Si vous cherchez un chef-d’œuvre, passez votre chemin. Mais une chose est sûre : **Operación Reno** est bien plus qu’un simple ratage. C’est un miroir – celui d’une actrice qui n’a pas peur de ses ombres, et d’une époque où Hollywood osait encore tout, même l’imperfection.
**Operación Reno** n’est pas un bon film. Charlize Theron le sait, les critiques le savent, et le public de 2000 l’a confirmé. Pourtant, vingt ans plus tard, il reste un film intéressant – non pour sa qualité, mais pour ce qu’il représente : un échec assumé, une époque révolue, et une actrice qui a su en tirer le meilleur.
Dans un monde où les stars effacent leurs erreurs, Theron, elle, les expose. Et c’est peut-être pour ça que, malgré tout, **Operación Reno** mérite qu’on s’y attarde. Ne serait-ce que pour rappeler que même les plus grands ont commencé par trébucher… avant de voler.

