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Cillian Murphy et Nolan : pourquoi *La Odisea* marque la fin d’une ère cinématographique
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Il y a 30 jours

Cillian Murphy et Nolan : pourquoi *La Odisea* marque la fin d’une ère cinématographique

Pourquoi l’absence de Cillian Murphy dans *La Odisea* de Nolan est un tournant historique

Après six collaborations en huit films (de *Batman Begins* à *Oppenheimer*), Christopher Nolan et Cillian Murphy tournent une page. Le réalisateur entame *La Odisea* (200M$, IMAX/65mm), son adaptation la plus ambitieuse d’Homère, sans son acteur fétiche – une première depuis 2005. Pendant ce temps, Murphy, libéré du "ROMO" (rôle masculin obsédant) nolanien, diversifie sa carrière entre comédie dramatique (*Steve* sur Netflix) et retour dans une franchise culte (*28 Years Later*). Un double virage artistique : Nolan mise sur un casting inédit (Zendaya, Matt Damon) et une épopée visuelle hors-normes, tandis que Murphy évite l’enfermement dans un seul registre. Qui a raison ? L’histoire le dira, mais une chose est sûre : le cinéma en sortira transformé.

A retenir :

  • Rupture historique : Pour la première fois depuis *Batman Begins* (2005), Christopher Nolan tourne un blockbuster sans Cillian Murphy, présent dans 6 de ses 8 films.
  • Budget pharaonique : *La Odisea* (200M$) mise sur un tournage en IMAX et pellicule 65mm, comme *Dunkirk*, avec un casting surprise : Zendaya (Pénélope ?) et Matt Damon (Ulysse ?).
  • Stratégie de diversification : Après *Oppenheimer* (1,4 Md$), Murphy enchaîne avec *Steve* (Netflix, comédie dramatique) et *28 Years Later*, prouvant qu’il brille hors de l’ombre de Nolan.
  • Défis techniques : Nolan recrée l’Odyssée homérique avec des décors réels et effets pratiques, un pari risqué face aux productions numériques comme *Dune*.
  • Fin d’une ère : La collaboration Nolan/Murphy (18 ans, 6 films) s’arrête net. Un choix libérateur pour l’acteur, une prise de risque pour le réalisateur.
  • Comparaisons culturelles : *La Odisea* pourrait rivaliser avec *Troy* (2004) ou *Clash of the Titans* (2010), mais avec la signature visuelle unique de Nolan.
  • Réactions contrastées : Certains fans regrettent l’absence de Murphy, d’autres saluent le renouvellement d’un Nolan parfois critiqué pour ses personnages masculins tourmentés.

L’adieu silencieux : quand Nolan et Murphy se séparent après 18 ans de collaboration

Imaginez Scorsese sans DiCaprio, Tarantino sans Samuel L. Jackson, ou Burton sans Depp. Voici le choc que ressentent les cinéphiles en apprenant que Christopher Nolan prépare *La Odisea*… sans Cillian Murphy. Pourtant, les signes avant-coureurs étaient là. Depuis *Oppenheimer* (2023), l’acteur irlandais multipliait les projets en dehors de l’orbite nolanienne : *Steve* (Netflix, 2024), une comédie dramatique aux antipodes des blockbusters sombres, ou encore son retour dans *28 Years Later* (2025), suite très attendue du film culte de Danny Boyle. "Après six films avec Chris, j’avais besoin de respirer", confiait-il à The Guardian en mars 2024. Une déclaration qui en dit long.

Pour comprendre l’ampleur de cette séparation, il faut remonter à 2005, quand Nolan, alors en pleine ascension, castait Murphy dans *Batman Begins*. Le rôle de l’Épouvantail (Jonathan Crane) marquait le début d’une alchimie rare : Murphy incarnait tour à tour des personnages complexes, tourmentés, souvent en marge de la folie (*Inception*, *Dunkirk*). Leur dernière collaboration, *Oppenheimer*, a pulvérisé les records (1,4 milliard de dollars, 7 Oscars). Pourtant, c’est précisément ce succès qui a scellé leur rupture. "Oppenheimer était un sommet, mais aussi un tournant. On ne pouvait pas recommencer indéfiniment", explique un proche du réalisateur sous couvert d’anonymat.

Leur relation professionnelle, souvent comparée à celle de De Niro et Scorsese, reposait sur une confiance absolue et une compréhension mutuelle du cinéma comme art exigeant. Mais comme dans toute grande histoire, il fallait un point final. Pour Nolan, ce sera *La Odisea* ; pour Murphy, une carrière enfin affranchie des attentes.


Le syndrome du "ROMO" : pourquoi Murphy avait besoin de quitter Nolan

Derrière l’acronyme ROMO (Rôle Obsédant Masculin, terme popularisé par la critique Anne Billson dans Sight & Sound) se cache un phénomène bien réel : celui des acteurs enfermés dans un type de personnage. Pour Cillian Murphy, ce risque était palpable. Entre l’Épouvantail (*Batman*), le terroriste désorienté (*The Dark Knight Rises*), l’espion manipulé (*Inception*), ou le scientifique torturé (*Oppenheimer*), ses rôles chez Nolan formaient une galerie de portraits sombres, aussi fascinants que répétitifs.

L’acteur lui-même en avait conscience. Dans une interview accordée à The Irish Times en 2023, il avouait : "J’adore travailler avec Chris, mais à un moment, il faut éviter de devenir une caricature de soi-même. Le public commence à s’attendre à te voir dans un certain type de rôle, et ça, c’est dangereux." Sa stratégie post-*Oppenheimer* est donc claire : casser les codes. Avec *Steve*, une comédie dramatique centrée sur un père de famille ordinaire, il explore un registre luminueux et intimiste. À l’inverse, *28 Years Later* lui permet de retrouver un univers post-apocalyptique, mais cette fois sans la gravité nolanienne.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis 2023, Murphy a triplé ses propositions de rôles "légers" (source : Variety), preuve que Hollywood perçoit enfin son potentiel polyvalent. Et si certains fans regrettent son absence dans *La Odisea*, beaucoup saluent ce choix audacieux. Comme le note le critique Mark Kermode : "Murphy prouve qu’un grand acteur n’a pas besoin d’un réalisateur fétiche pour exister. C’est même le contraire : il a enfin la liberté de tout jouer."


*La Odisea* : Nolan sans Murphy, un pari risqué ou une renaissance ?

Avec un budget estimé à 200 millions de dollars (selon Deadline), *La Odisea* s’annonce comme l’épopée la plus ambitieuse de Nolan depuis *Interstellar*. Le réalisateur, connu pour ses tournages en conditions réelles (vrais avions pour *Dunkirk*, décors géants pour *Inception*), compte bien réinventer le film historique. Mais sans Murphy, son porte-bonheur, le défi est de taille.

Premier élément surprenant : le casting. Exit les habitués (Michael Caine, Tom Hardy), place à des visages inédits dans l’univers Nolan. Zendaya, star montante d’*Euphoria* et des *Spider-Man* Marvel, serait pressentie pour incarner Pénélope, tandis que Matt Damon (déjà présent dans *Interstellar*) endosserait le rôle d’Ulysse. Un choix qui divise : certains y voient une volonté de modernité, d’autres un coup marketing pour attirer un public jeune. "Nolan a toujours aimé les défis. Remplacer Murphy par Damon, c’est comme remplacer un violon solo par un orchestre symphonique : différent, mais potentiellement génial", analyse Le Figaro.

Autre innovation majeure : le format. Comme pour *Dunkirk*, Nolan insiste pour tourner en IMAX et pellicule 65mm, un processus coûteux et complexe mais qui offre une qualité d’image inégalée. *"La Odisea* sera un voyage sensoriel, pas juste un film", promet le réalisateur. Pour recréer la Guerre de Troie ou les tempêtes homériques, son équipe construit des décors grandeur nature en Grèce et en Malte, évitant au maximum les effets numériques – une rareté dans le cinéma contemporain.

Mais c’est surtout l’absence de Murphy qui interroge. Comment Nolan, habitué à diriger des acteurs introspectifs et tourmentés, va-t-il gérer des personnages comme Ulysse (héros rusé) ou Poséidon (dieu colérique) ? Certains observateurs, comme le scénariste Aaron Sorkin, y voient une opportunité : "Sans Murphy, Nolan est forcé de sortir de sa zone de confort. Ça peut donner quelque chose d’inattendu, de révolutionnaire." À l’inverse, des fans sur Reddit s’inquiètent : "Sans Cillian, est-ce que *La Odisea* aura cette intensité psychologique qui fait la marque de Nolan ?"


Derrière les caméras : les coulisses d’un tournage titanesque

Tourner *La Odisea* sans Cillian Murphy, c’est un peu comme peindre la Joconde sans le sourire : techniquement possible, mais risqué. Pourtant, Nolan a préparé ce projet depuis 2019, bien avant la sortie d’*Oppenheimer*. Selon The Hollywood Reporter, il a passé deux ans à écrire le scénario, s’immergeant dans les textes d’Homère mais aussi dans les réinterprétations modernes (comme *Ulysses* de James Joyce). Son objectif ? "Créer une Odyssée qui parle à notre époque, sans trahir l’esprit du poème."

Les défis logistiques sont colossaux. Pour les scènes de bataille (comme le sac de Troie), Nolan a recruté 500 figurants et construit un village grec entier en Sicile. Les acteurs suivent un entraînement intensif : combats à l’épée, navigation en mer Méditerranée, et même des cours de grec ancien pour les répliques clés. "Chris veut que chaque détail soit authentique. Si un soldat doit porter une armure de 20 kg sous 40°C, il le fera. C’est le prix de la crédibilité", révèle un membre de l’équipe.

Côté effets spéciaux, Nolan collabore avec DNEG (les mêmes que pour *Dune*), mais insiste pour utiliser des maquettes physiques et des prothèses plutôt que du CGI. Le Cyclope, par exemple, sera joué par un acteur (peut-être Javier Bardem, selon les rumeurs) avec des prothèses faciales, et non généré par ordinateur. Une approche artisanale qui rappelle *Le Seigneur des Anneaux*, mais avec le réalisme brut caractéristique de Nolan.

Enfin, la bande originale, confiée à Hans Zimmer (collaborateur de toujours), promet d’être expérimentale. Le compositeur, connu pour ses partitions épiques (*Gladiator*, *Dune*), mélange ici des instruments anciens (lyre, aulos) et des sons électroniques pour créer une atmosphère à la fois mythique et moderne.


Et si cette séparation était une bénédiction déguisée ?

À première vue, l’absence de Cillian Murphy dans *La Odisea* semble être une perte irréparable. Pourtant, cette rupture pourrait bien être salutaire pour les deux hommes. Pour Nolan, c’est l’occasion de se réinventer après une décennie de films centrés sur des héros tourmentés (de *The Dark Knight* à *Oppenheimer*). Avec une épopée comme *La Odisea*, il explore enfin un récit collectif, où l’aventure prime sur la psychologie.

Quant à Murphy, son émancipation est déjà visible. *Steve* (Netflix) lui a valu des éloges pour son interprétation nuancée et drôle, loin des rôles sombres qui l’avaient rendu célèbre. Et avec *28 Years Later*, il prouve qu’il peut reprendre un personnage iconique (Jim, le survivant de l’apocalypse) sans tomber dans la parodie. "Cillian est en train de devenir l’acteur le plus intéressant de sa génération, précisément parce qu’il refuse de se répéter", souligne Empire Magazine.

Cette dynamique rappelle d’autres duos légendaires qui ont su évoluer séparément : Tim Burton et Johnny Depp après *Dark Shadows*, ou Coen et Frances McDormand entre deux collaborations. Dans tous les cas, la distance a permis à chacun de grandir. Alors, *La Odisea* sans Murphy ? Peut-être simplement le début d’une nouvelle ère – pour le cinéma, pour Nolan, et surtout pour un acteur qui n’a plus rien à prouver.


Comparaisons culturelles : *La Odisea* face aux autres épopées modernes

Si *La Odisea* suscite autant d’attentes, c’est parce que Nolan s’attaque à un mythe fondateur déjà adapté des dizaines de fois. Comparons son approche à d’autres blockbusters historiques récents :

  • *Troy* (2004, Wolfgang Petersen) : Un film spectaculaire mais critiqué pour ses libertés avec l’Iliade. Nolan, lui, promet une fidélité accrue à Homère, tout en modernisant les thèmes (guerre, exil, identité).
  • *300* (2006, Zack Snyder) : Un style hyper-stylisé et violent. *La Odisea* misera plutôt sur le réalisme brut et une photographie immersive (grâce à l’IMAX).
  • *Dune* (2021, Denis Villeneuve) : Comme Nolan, Villeneuve a tourné en conditions réelles avec des décors géants. Mais là où *Dune* était mystique et contemplatif, *La Odisea* s’annonce comme un récit d’aventure plus dynamique.
  • *Clash of the Titans* (2010, Louis Leterrier) : Un échec critique malgré son budget. Nolan évite ce piège en misant sur un scénario complexe (écrit seul, sans co-scénariste) et des performances d’acteurs plutôt que sur les effets spéciaux.

Ce qui distingue surtout *La Odisea*, c’est son ambition philosophique. Nolan, formé à la littérature, voit dans l’Odyssée une métaphore de l’exil moderne. "Ulysse, c’est l’homme qui cherche à rentrer chez lui, mais qui se perd en route. N’est-ce pas le récit de nos vies ?", déclare-t-il dans une rare interview pour The New Yorker. Une approche qui rappelle *Interstellar* (où le voyage spatial symbolisait la quête du temps perdu), mais transposée dans un cadre mythologique.

*La Odisea* marque bien plus qu’un simple changement de casting : c’est la fin d’une collaboration mythique et le début d’une nouvelle aventure pour Nolan comme pour Murphy. Le réalisateur, libéré de son acteur fétiche, peut enfin explorer des récits collectifs et épiques, là où Murphy, affranchi du "ROMO", prouve qu’il est bien plus qu’un visage nolanien.
Reste une question : cette Odyssée sans Murphy parviendra-t-elle à captiver comme ses prédécesseurs ? Les parieurs d’Hollywood misent sur un succès critique et public, mais l’histoire jugera si Nolan a eu raison de se passer de son alter ego cinématographique. Une chose est sûre : en 2025, le cinéma aura gagné deux artistes plus libres – et peut-être, deux chefs-d’œuvre.

L'Avis de la rédaction
Par Celtic
*"18 ans de collaboration, et Nolan balance Murphy comme un *zeubi* usagé après *Oppenheimer*. Bon, ok, c’est pas un *‘J’ai besoin de respirer’* façon rupture toxique, mais quand même… Imagine si Scorsese avait lâché DiCaprio après *The Departed* pour faire *Killers of the Flower Moon* avec… je sais pas, *Timothée Chalamet en gangster*. Le choc. Sauf que là, Nolan, il joue les Ulysse solitaires, et Murphy ? Il s’en va jouer les papas cool dans *Steve* comme un gars qui vient de réaliser qu’il a passé 20 ans à faire la gueule en costard. *La Odisea* sans lui ? Soit c’est un chef-d’œuvre *atypique* qui va nous clouer le bec, soit on va tous pleurer en regardant *Inception* en boucle. *‘You mustn’t be afraid to dream a little bigger, darling.’* Ouais, Chris, sauf que là, t’as viré ton rêveur préféré."

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic