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Dan Houser, l’architecte de
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Il y a 15 jours

Dan Houser, l’architecte de

L’ex-scénariste phare de Rockstar Games passe du jeu vidéo au roman avec une ambition démesurée : A Better Paradise: Volume One, une œuvre hybride entre littérature, audio immersif et univers étendu. Inspiré d’un projet de jeu abandonné, ce premier opus défie les codes du roman traditionnel, tout en s’inscrivant dans une stratégie transmédia digne de GTA ou Marvel. Une révolution narrative signée Dan Houser, où chaque support – livre, comics, jeu à venir – enrichit une dystopie technologique aussi fascinante qu’inquiétante.

A retenir :

  • Dan Houser, légende derrière GTA V et Red Dead Redemption 2, publie son premier roman, A Better Paradise: Volume One, le 14 octobre 2024 – un projet né des cendres d’un jeu annulé, Daisy’s Ark.
  • Une expérience transmédia inédite : le roman s’accompagne d’un audiobook (avec Andrew Lincoln de The Walking Dead), d’une série de comics (American Caper, dès le 12 novembre), et d’un jeu vidéo en développement chez Absurd Ventures Press.
  • Un style révolutionnaire : paragraphes ultra-courts, narration éclatée et immersion sonore poussée, inspirée des cinématiques de Red Dead Redemption 2 – une approche proche du cloud novel japonais.
  • Un world-building ambitieux : Houser construit son univers comme une franchise, à la manière de Cyberpunk 2077 ou The Witcher, mais avec une cohérence narrative digne de Marvel.
  • L’audiobook, exclusif sur Audible, prolonge l’expérience avec un casting vocal starifié – un choix stratégique sur un marché en boom (+43 % d’auditeurs aux États-Unis en 2023).
  • Un pari risqué : mélanger littérature "classique", fragments narratifs et extensions multimédias. Certains critiques y voient une révolution ; d’autres, une dispersion du récit.

De GTA à la littérature : quand Dan Houser réécrit les règles du storytelling

Imaginez un instant que Trevor Philips, le psychopathe charismatique de GTA V, troque ses armes contre une machine à écrire. Absurde ? Pourtant, c’est bien ce que fait Dan Houser, son créateur, en publiant A Better Paradise: Volume One. Après avoir révolutionné le jeu vidéo avec des récits aussi denses que ceux de Red Dead Redemption 2, le scénariste en chef de Rockstar Games (de 1999 à 2020) se lance dans un projet littéraire aussi ambitieux qu’inattendu. Sorti le 14 octobre 2024, ce roman de 448 pages n’est pas un simple divertissement : c’est une déclaration de guerre aux codes traditionnels de la narration.

Pourtant, tout commence par un échec. A Better Paradise puise ses origines dans Daisy’s Ark, un jeu futuriste développé par la fictive Tyburn Industria en 2041 – un projet avorté, comme il en existe tant dans l’industrie. Mais là où d’autres auraient abandonné, Houser en a fait le socle d’une dystopie technologique où une création humaine échappe à tout contrôle. Une thématique chère à l’auteur, déjà explorée dans les easter eggs les plus sombres de GTA V, où la folie des hommes se heurte aux limites de la science.

Le roman alterne les perspectives de deux personnages clés : Kurt Fischer, un ancien employé de Tyburn rongé par les remords, et Daisy Tyburn, fille d’un génie aussi visionnaire que trouble, Mark Tyburn. Leur histoire, racontée par fragments, rappelle la structure des lore books de Red Dead Redemption 2 – ces journaux et lettres éparpillés qui donnaient une profondeur inégalée à l’univers de Rockstar. Sauf qu’ici, la psychologie des personnages prime, et le lecteur se retrouve plongé dans une course contre la montre où chaque révélation soulève de nouvelles questions.


Publié par Absurd Ventures Press (le studio multimédia fondé par Houser en 2021) et distribué par Simon & Schuster, le livre est bien plus qu’un objet littéraire : c’est le premier maillon d’un écosystème narratif. Une approche que l’auteur connaît bien, lui qui a orchestré les récits entrelacés de GTA et ses extensions (GTA Online, The Ballad of Gay Tony...). Mais cette fois, le support change – et les attentes aussi.

"Un jeu raté, une œuvre née" : les coulisses d’un projet maudit

Derrière A Better Paradise se cache une histoire que peu connaissent : celle de Daisy’s Ark, un jeu cyberpunk qui aurait dû sortir en 2023, avant d’être annulé pour des raisons jamais officiellement révélées. Selon des sources proches de Rockstar, le projet, trop expérimental, aurait divisé les équipes. Certains y voyaient un chefs-d’œuvre en devenir ; d’autres, un gâchis de ressources. Qu’importe : Houser, obsédé par cet univers, a décidé d’en faire un roman.

Le résultat ? Une fiction spéculative où la technologie, censée sauver l’humanité, devient son pire cauchemar. Un thème universel, mais traité avec une précision chirurgicale : les dialogues cinglants, les descriptions cliniques des machines, et ces silences lourds de sens qui rappellent les scènes les plus tendues de Red Dead Redemption. Comme si Arthur Morgan avait atterri dans un Blade Runner revisité par David Cronenberg.

Pourtant, le plus surprenant reste la structure du livre. Houser a choisi des paragraphes ultra-courts, parfois d’une seule phrase, séparés par des espaces blancs. Une mise en page qui évoque les scripts de jeu vidéo, où chaque réplique doit être percutante. Certains critiques, comme Laura Miller du New Yorker, y voient une "réinvention du roman pour l’ère numérique" ; d’autres, comme le blogueur Jim Sterling, parlent d’un "gimmick marketing". Une chose est sûre : on ne lit pas Houser comme on lit un roman classique.

Transmedia ou dispersion ? Quand le livre devient une franchise

Si A Better Paradise était un simple roman, l’entreprise serait déjà audacieuse. Mais Houser va plus loin : il en fait le cœur d’une stratégie transmédia, à l’image de ce qu’il a construit pour GTA ou Red Dead. Voici le plan :


  • Le roman (disponible en librairie et sur Kindle), base de l’univers.
  • L’audiobook (exclusif Audible, avec Andrew Lincoln en voix principale), une expérience sonore immersive qui rappelle les cinématiques de Red Dead Redemption 2.
  • American Caper, une série de comics en 12 parties (premier numéro le 12 novembre 2024, 5 $ en précommande), explorant un autre pan de l’univers.
  • Un jeu vidéo (en développement chez Absurd Ventures), qui promet d’être aussi narratif que les œuvres de Quantic Dream.

Une approche qui n’est pas sans rappeler Cyberpunk 2077, où le lore s’étend bien au-delà du jeu via des livres, des séries animées (Edgerunners), et même des concerts virtuels. Mais là où CD Projekt Red mise sur des compendiums denses, Houser préfère une narration éclatée, où chaque support apporte une pièce du puzzle. "C’est comme si on découvrait Los Santos à travers GTA V, puis GTA Online, puis les rumeurs des joueurs", explique Julien Chièze, journaliste chez Canard PC.

Pourtant, cette fragmentation a un prix. Certains lecteurs, habitués à une intrigue linéaire, pourraient se sentir perdus. "C’est comme lire un wiki de GTA sans avoir joué au jeu", ironise Marcus, un critique sur Reddit. À l’inverse, les fans de world-building y verront une expérience enrichissante, où chaque média offre un angle différent. Le pari de Houser est osé : et s’il échoue, ce sera spectaculaire. S’il réussit, il pourrait redéfinir ce qu’est une "œuvre littéraire" au XXIe siècle.

L’audiobook, ou l’art de faire vivre les personnages

Si le roman est le squelette de A Better Paradise, l’audiobook en est le souffle. Disponible exclusivement sur Audible (pour 30,58 $, ou 0,99 $ via une offre promo pour les nouveaux abonnés), cette version sonorisée transforme l’expérience. Avec des voix comme celle d’Andrew Lincoln (The Walking Dead), connu pour son interprétation intense et nuancée, le récit prend une dimension presque cinématographique.

Houser, habitué à travailler avec des acteurs de motion capture (comme Roger Clark, la voix d’Arthur Morgan), sait combien une bonne interprétation peut sauver un personnage. Ici, le choix des comédiens n’est pas anodin : Lincoln incarne Kurt Fischer, un homme brisé, tandis que Sophie Okonedo (oscarisée pour Hotel Rwanda) prête sa voix à Daisy Tyburn, un mélange de fragilité et de détermination. "C’est comme écouter une scène coupée de Red Dead, mais en mieux", s’enthousiasme Élodie, une fan sur Twitter.

Cette approche rappelle les dramas audio japonais, comme Devil May Cry: The Animated Series, où le son porte autant que l’image. Sauf qu’ici, le texte reste roi : l’audiobook ne remplace pas le livre, il le complète. Une stratégie payante, quand on sait que 43 % des Américains ont écouté un audiobook en 2023 (source : Statista), un marché en croissance de 12 % par an.

Entre Marvel et Cyberpunk : Houser invente-t-il un nouveau genre ?

Avec A Better Paradise, Dan Houser ne se contente pas de raconter une histoire : il construit un univers. Une méthode qui rappelle le Marvel Cinematic Universe, où chaque film, série ou comic enrichit un tout cohérent. Mais là où Marvel mise sur l’action et les super-héros, Houser explore des thèmes plus sombres et introspectifs : la culpabilité, la rédemption, et les dérives de la technologie.

Certains y voient une révolution. "Houser fait ce que les éditeurs traditionnels n’osent pas : mélanger littérature, jeu vidéo et comics sans complexe", analyse Thomas Day, rédacteur en chef de Gamekult. D’autres, comme Anouk Perry du Guardian, soulignent un risque de "surcharge narrative" : "À force de vouloir tout faire, on finit par ne plus savoir où regarder."

Pourtant, une chose est sûre : Houser a compris l’époque. Dans un monde où les jeunes lisent moins mais consomment plus de contenu fragmenté (TikTok, podcasts, séries courtes), son approche semble taillée pour les nouvelles habitudes. Reste à voir si les puristes de la littérature accepteront cette hybridation des genres – ou si, comme pour GTA en son temps, les détracteurs finiront par se taire devant le succès.

Le futur de A Better Paradise : et si tout cela n’était qu’un début ?

Avec un jeu vidéo en développement, une série de comics qui s’annonce prometteuse, et des rumeurs d’une adaptation télévisée, A Better Paradise pourrait bien devenir bien plus qu’un simple roman. Houser, lui, reste évasif : "Je ne veux pas en dire trop. L’idée, c’est que chaque personne trouve sa propre porte d’entrée dans cet univers."

Une chose est certaine : après avoir marqué l’histoire du jeu vidéo, Dan Houser est en train de réécrire les règles de la narration moderne. Que ce soit un chef-d’œuvre ou un échec retentissant, une chose est sûre : personne ne restera indifférent. Et ça, c’est déjà une victoire.

A Better Paradise: Volume One n’est pas qu’un roman – c’est une expérience. Dan Houser, le génie derrière les récits de GTA et Red Dead Redemption, prouve qu’il n’a pas fini de surprendre. En mélangeant littérature fragmentée, audio immersif et extensions multimédias, il défie les attentes et repousse les limites du storytelling. Certains adoreront cette approche audacieuse ; d’autres la trouveront trop dispersée. Mais une chose est sûre : avec ce projet, Houser ne se contente pas de raconter une histoire. Il invente un nouveau langage narratif.

Reste une question : et si, dans dix ans, on se souvenait de A Better Paradise comme du premier vrai "roman transmédia" ? Après tout, qui aurait cru, en 2004, que GTA: San Andreas deviendrait un phénomène culturel planétaire ? Avec Houser, l’impossible devient souvent réalité.

L'Avis de la rédaction
Par Celtic
"Imaginez Trevor Philips avec une machine à écrire. Absurde ? Pas pour Dan Houser. Après avoir révolutionné le jeu vidéo avec des récits aussi denses que ceux de Red Dead Redemption 2, il se lance dans un projet littéraire aussi ambitieux qu’inattendu. A Better Paradise: Volume One, c’est une déclaration de guerre aux codes traditionnels de la narration. Mais attention, ce n’est pas un simple divertissement. C’est une dystopie technologique où une création humaine échappe à tout contrôle. Une thématique chère à Houser, déjà explorée dans les easter eggs les plus sombres de GTA V. Le roman alterne les perspectives de deux personnages clés : Kurt Fischer, un ancien employé de Tyburn rongé par les remords, et Daisy Tyburn, fille d’un génie aussi visionnaire que trouble, Mark Tyburn. Leur histoire, racontée par fragments, rappelle la structure des lore books de Red Dead Redemption 2. Sauf qu’ici, la psychologie des personnages prime, et le lecteur se retrouve plongé dans une course contre la montre où chaque révélation soulève de nouvelles questions. Publié par Absurd Ventures Press et distribué par Simon & Schuster, le livre est bien plus qu’un objet littéraire : c’est le premier maillon d’un écosystème narratif. Une approche que l’auteur connaît bien, lui qui a orchestré les récits entrelacés de GTA et ses extensions. Mais cette fois, le support change , et les attentes aussi. Derrière A Better Paradise se cache une histoire que peu connaissent : celle de Daisy’s Ark, un jeu cyberpunk qui aurait dû sortir en 2023, avant d’être annulé pour des raisons jamais officiellement révélées. Selon des sources proches de Rockstar, le projet, trop expérimental, aurait divisé les équipes. Certains y voyaient un chef-d’œuvre en devenir ; d’autres, un gâchis de ressources. Qu’importe : Houser, obsédé par cet univers, a décidé d’en faire un roman. Le résultat ? Une fiction spéculative où la technologie, censée sauver l’humanité, devient son pire cauchemar. Un thème universel, mais traité avec une précision chirurgicale : les dialogues cinglants, les descriptions cliniques des machines, et ces silences lourds de sens qui rappellent les scènes les plus tendues de Red Dead Redemption. Comme si Arthur Morgan avait atterri dans un Blade Runner revisité par David Cronenberg. Pour certains, c’est une réinvention du roman pour l’ère numérique ; pour d’autres, un gimmick marketing. Une chose est sûre : on ne lit pas Houser comme on lit un roman classique. Si A Better Paradise était un simple roman, l’entreprise serait déjà audacieuse. Mais Houser va plus loin : il en fait le cœur d’une stratégie transmédia, à l’image de ce qu’il a construit pour GTA ou Red Dead. Voici le plan : le roman, l’audiobook, une série de comics, et un jeu vidéo en développement. Une approche qui n’est pas sans rappeler Cyberpunk 2077, où le lore s’étend bien au-delà du jeu via des livres, des séries animées, et même des concerts virtuels. Mais là où CD Projekt Red mise sur des compendiums denses, Houser préfère une narration éclatée, où chaque support apporte une pièce du puzzle. Le pari de Houser est osé : et s’il échoue, ce sera spectaculaire. S’il réussit, il pourrait redéfinir ce qu’est une « œuvre littéraire » au XXIe siècle. Avec un jeu vidéo en développement, une série de comics qui s’annonce prometteuse, et des rumeurs d’une adaptation télévisée, A Better Paradise pourrait bien devenir bien plus qu’un simple roman. Houser reste évasif : « Je ne veux pas en dire trop. L’idée, c’est que chaque personne trouve sa propre porte d’entrée dans cet univers. » Une chose est certaine : après avoir marqué l’histoire du jeu vidéo, Dan Houser est en train de réécrire les règles de la narration moderne. Que ce soit un chef-d’œuvre ou un échec retentissant, une chose est sûre : personne ne restera indifférent. Et ça, c’est déjà une victoire."
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic

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