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Dead Space 4 : Glen Schofield Relance la Flamme d’une Saga en Survie
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Glen Schofield, le père de Dead Space, souffle sur les braises d’un possible quatrième opus. Entre le rachat tumultueux d’EA, des ventes décevantes du remake 2023, et ses expériences chez Activision et Striking Distance Studios, le développeur mise désormais sur l’innovation technologique et un changement de propriétaire pour ressusciter la franchise. Mais la route sera semée d’embûches.
A retenir :
- Dead Space 4 : Glen Schofield confirme des "discussions en cours", évoquant une "opportunité" liée au rachat d’EA par un consortium d’investisseurs.
- Le remake 2023 (89/100 sur Metacritic) n’a vendu "que" 1 million d’exemplaires en 3 mois, loin des 6 millions de Resident Evil 4 Remake – un échec relatif qui refroidit les ardeurs d’EA.
- Après Call of Duty (Activision) et The Callisto Protocol (73/100, 2M de ventes), Schofield parie sur l’IA chez Pinstripe Games pour révolutionner le survival horror, tout en critiquant le "monopole" de Microsoft.
- Scénarios pour relancer la saga : cession à un studio spécialisé (ex : Netflix), adaptation cinématographique, ou nouveau propriétaire plus audacieux qu’EA.
Un Coup de Fil qui Relance les Rumeurs
Imaginez la scène : un vendredi soir de 2023, Glen Schofield, le père de Dead Space, s’entretient avec IGN dans un ton presque confidentiel. « Je passe déjà des coups de fil », lâche-t-il, comme si la résurrection de sa création n’était qu’une formalité. Pourtant, l’homme qui avait quitté la saga après le premier opus en 2008 – laissant Dead Space 2 (2011) et Dead Space 3 (2013) entre les mains d’autres équipes – n’avait jamais caché son désintérêt pour le remake 2023, qu’il avait à peine effleuré. Alors, pourquoi ce revirement ?
La réponse tient en un mot : opportunité. Avec le rachat d’Electronic Arts par un consortium d’investisseurs pour la coquette somme de 55 milliards de dollars, la licence Dead Space pourrait bien changer de mains. Et Schofield, lui, voit là une chance de « redonner à la franchise la place qu’elle mérite ». Une déclaration qui fait écho à ses critiques passées envers EA, qu’il accusait implicitement de ne pas avoir su exploiter le potentiel du survival horror spatial. Pourtant, le remake, salué par la critique (89/100 sur Metacritic), n’a pas convaincu les joueurs : 1 million de ventes en trois mois (source : EA Financial Report 2023), un chiffre bien pâle face aux 6 millions de Resident Evil 4 Remake sur la même période.
Le constat est amer : malgré son héritage culte, Dead Space peine à séduire au-delà d’un cercle de fans inconditionnels. Schofield le reconnaît lui-même : « Le public a changé. L’horreur spatiale, c’est un niche market aujourd’hui. » Alors, comment relancer l’intérêt ? Par un changement de propriétaire, répond-il, citant en exemple des studios comme Netflix (qui a su redynamiser des licences avec The Witcher ou Castlevania) ou un éditeur spécialisé dans l’horreur, à l’image de Capcom avec Resident Evil.
EA sous Pression : Dead Space, une Licence à Vendre ?
Derrière les déclarations optimistes de Schofield se cache une réalité financière bien moins reluisante. Electronic Arts, empêtre dans une dette colossale de 20 milliards de dollars à rembourser d’ici 2026, pourrait être contraint de se séparer de certaines de ses licences pour allégir la charge. Dead Space, malgré son prestige, n’est pas intouchable – surtout après l’échec commercial relatif de son remake. BioWare, autre fleuron d’EA, serait également dans le collimateur, selon des rumeurs persistantes rapportées par Bloomberg en 2023.
Pour Schofield, c’est une aubaine. Lui qui a toujours défendu une vision « pure, sans compromis » de l’horreur spatiale, voit dans cette possible cession une chance de « retrouver l’esprit du premier Dead Space ». Mais attention : un changement de mains ne garantit pas le succès. The Callisto Protocol (2022), son « bébé » chez Striking Distance Studios, en est la preuve. Malgré des ambitions démesurées et un budget de 160 millions de dollars (selon Krafton), le jeu n’a convaincu ni la critique (73/100 sur Metacritic) ni le public (2 millions de ventes, d’après NPD Group), loin des attentes.
Alors, qui pourrait reprendre le flambeau ? Schofield évoque discrètement Netflix, qui a déjà prouvé son savoir-faire avec des adaptations vidéoludiques (Arcane, Cyberpunk: Edgerunners). Une série ou un film Dead Space pourrait-il relancer la franchise ? L’idée n’est pas nouvelle : en 2008, un projet de film avait été évoqué chez New Line Cinema, avant d’être abandonné. Aujourd’hui, avec l’essor des adaptations de jeux vidéo (cf. The Last of Us sur HBO), le timing semble idéal. Reste à savoir si EA, même sous pression, accepterait de lâcher une licence aussi emblématique.
De Call of Duty à l’IA : Le Parcours Atypique de Schofield
Après son départ d’EA en 2014, Glen Schofield prend un virage inattendu : direction Activision, où il co-dirige Sledgehammer Games et travaille sur deux opus de Call of Duty – Advanced Warfare (2014) et WWII (2017). Un choix surprenant pour le créateur d’un jeu d’horreur claustrophobique, mais qui lui permet d’explorer des mécaniques « narratives à grande échelle » et le multijoueur. Une expérience qu’il qualifie aujourd’hui de « formatrice, mais éloignée de [ses] racines ».
En 2019, il fonde Striking Distance Studios sous l’égide de Krafton (éditeur de PUBG), avec une mission claire : revenir à l’horreur. Résultat : The Callisto Protocol, souvent décrit comme un « Dead Space en moins bien » par les joueurs. Les critiques pointent des bugs à répétition, un gameplay trop linéaire, et un manque d’innovation par rapport à l’original. Schofield assume : « On a visé trop grand, trop vite. Mais j’ai appris de ces erreurs. »
Aujourd’hui, il rebondit chez Pinstripe Games, un studio axé sur l’innovation narrative et technologique. Son nouveau cheval de bataille ? L’intelligence artificielle. Lors d’une conférence en 2023, il déclare : « Les outils d’IA peuvent libérer 30 % de temps de développement, permettant aux créatifs de se concentrer sur l’essentiel : l’émotion. » Une position audacieuse dans un secteur encore divisé sur l’usage de l’IA, entre gains de productivité et craintes de déshumanisation des jeux.
Ironie du sort, Schofield, qui a quitté Call of Duty pour retrouver son âme de créateur, critique aujourd’hui le rachat de la licence par Microsoft, qu’il juge « trop monopolistique ». « Quand une seule entreprise contrôle tout, la créativité en prend un coup », assène-t-il, oubliant presque qu’il a lui-même contribué à une franchise aussi dominante que Call of Duty.
Dead Space 4 : Entre Rêve et Réalité, les Obstacles à Surmonter
Alors, Dead Space 4 verra-t-il le jour ? Plusieurs obstacles se dressent sur la route :
1. Le Problème des Ventes
Le remake de 2023, malgré sa qualité, n’a pas performé. 1 million de ventes en trois mois, c’est six fois moins que Resident Evil 4 Remake sur la même période. Preuve que l’horreur spatiale, aussi bien réalisée soit-elle, peine à concurrencer des licences plus grand public. Schofield le reconnaît : « Il faut un angle nouveau, une raison d’exister. Sinon, à quoi bon ? »
2. La Concurrence Féroce
Entre The Callisto Protocol (son propre « échec »), Resident Evil qui domine le marché, et des nouveaux venus comme Signalis ou Alien: Dark Descent, Dead Space devrait se réinventer pour se démarquer. Schofield évoque une piste : « Et si on explorait d’autres planètes, d’autres formes de terreur ? L’univers est vaste. »
3. Le Dilemme Créatif
Faut-il rester fidèle à l’ADN du premier Dead Space (horreur pure, solitude, gestion des ressources) ou opter pour une approche plus moderne, avec des éléments open-world ou multijoueur ? Schofield pencherait pour la première option, mais reconnaît que « les joueurs d’aujourd’hui veulent plus de liberté ». Un équilibre difficile à trouver.
4. Le Facteur Temps
Même si EA cède la licence demain, développer un Dead Space 4 prendrait 3 à 5 ans. D’ici là, le marché aura encore évolué. Schofield, lui, semble prêt à attendre : « Mieux vaut prendre son temps que de sortir un jeu bâclé. Regardez ce qui est arrivé à The Callisto Protocol… »
Et Si Tout Commence par un Film ?
Parmi les scénarios envisagés par Schofield, l’adaptation cinématographique tient une place particulière. « Un film pourrait reintroduire l’univers à un public plus large, comme The Last of Us l’a fait pour les jeux narratifs », explique-t-il. L’idée n’est pas nouvelle : en 2008, New Line Cinema avait acquis les droits pour un film Dead Space, avant d’abandonner le projet faute de scénario convaincant.
Aujourd’hui, le contexte est différent. Les adaptations de jeux vidéo cartonnent (The Last of Us, Arcane, Cyberpunk: Edgerunners), et des plateformes comme Netflix ou Amazon Prime cherchent activement des licences fortes. Schofield imagine déjà un « thriller spatial sombre, proche de Alien mais avec la folie de Dead Space ». Reste à trouver un studio prêt à prendre le risque – et un scénariste capable de capturer l’essence angoissante de la saga.
Autre piste : une série animée, à l’image de Castlevania. « L’animation permet des libertés visuelles incroyables, parfaites pour représenter les Nécromorphes », souligne Schofield. Un format qui éviterait aussi les écueils des effets spéciaux coûteux en prise de vues réelles.
Mais attention aux pièges. Les fans de Dead Space sont exigeants, et une mauvaise adaptation pourrait tuer définitivement la franchise. Schofield le sait : « Il faut un partenaire qui comprenne l’univers, pas juste un studio qui veut surfer sur la vague. »
L’Avenir de Dead Space : Entre les Mains de Schofield ou d’un Autre ?
Glen Schofield a beau être le visage historique de Dead Space, rien ne garantit qu’il sera aux commandes d’un éventuel Dead Space 4. Son parcours récent, entre Call of Duty, The Callisto Protocol, et maintenant Pinstripe Games, montre un homme en quête constante de nouveaux défis. « Je ne veux pas faire Dead Space 4 juste pour le faire. Il faut que ce soit révolutionnaire », insiste-t-il.
Alors, qui d’autre pourrait reprendre le flambeau ? Plusieurs noms circulent :
• Motive Studio (EA) : À l’origine du remake 2023, l’équipe a prouvé sa maîtrise de l’univers. Mais après l’échec commercial, EA leur fera-t-il encore confiance ?
• Visceral Games (si EA la ressuscite) : Le studio original derrière Dead Space, fermé en 2017, comptait des talents qui pourraient être rappelés.
• Un studio externe (ex : Supermassive Games) : Spécialistes de l’horreur narrative (The Quarry, Until Dawn), ils pourraient apporter un regard neuf.
• Netflix ou Amazon Games : Si la licence est cédée, ces géants ont les moyens de financer un projet ambitieux.
Schofield, lui, reste évasif sur son implication future. « Je serai là pour conseiller, bien sûr. Mais je ne veux pas être un frein à l’innovation. » Une déclaration qui en dit long : l’homme qui a créé Dead Space en 2008 n’est plus le même. Aujourd’hui, il mise sur l’IA, les nouvelles narratives, et une approche « moins rigide » du game design. « Peut-être que Dead Space 4 ne ressemblera à rien de ce qu’on imagine. Et ce serait une bonne chose. »

