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Death Stranding 3 : Kojima a un concept prêt, mais son héritage pourrait changer de mains
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Il y a 44 jours

Death Stranding 3 : Kojima a un concept prêt, mais son héritage pourrait changer de mains

Hideo Kojima, architecte de *Death Stranding*, surprend en révélant l’existence d’un concept pour *Death Stranding 3* — qu’il ne compte pas réaliser lui-même. À 60 ans, le créateur opte pour une transmission mystérieuse de son héritage, confiant une clé USB "testament" à son équipe, tout en se consacrant à deux projets ambitieux : OD (un jeu d’horreur avec Xbox) et Physint (un successeur spirituel de *Metal Gear* avec Sony). Parallèlement, une adaptation cinématographique de *Death Stranding* chez A24 pourrait redéfinir les liens entre jeu vidéo et 7e art. Avec 1,2 million de précommandes pour *Death Stranding 2*, la franchise reste vivace, mais son avenir pourrait bien s’écrire sans son père fondateur.

A retenir :

  • Death Stranding 2 marque la fin d’un cycle narratif pour Kojima, malgré un univers riche et 5 millions d’exemplaires vendus pour le premier opus, porté par Norman Reedus et la bande-son de Low Roar.
  • Un concept pour *Death Stranding 3* existe, mais Kojima, à 60 ans, le laisse entre les mains de son équipe via une clé USB "testament créatif", évoquant une relève énigmatique.
  • Deux nouveaux projets mobilisent Kojima Productions : OD (horreur, partenariat Xbox Cloud Gaming) et Physint (thèmes de "reconnexion biologique", avec Sony), décrit comme un héritier de *Metal Gear*.
  • Une adaptation cinématographique de *Death Stranding* est en développement chez A24 (*Everything Everywhere All at Once*), promettant une "réinterprétation" plutôt qu’une copie fidèle.
  • Avec 1,2 million de précommandes (estimations) pour *Death Stranding 2*, la franchise prouve sa résilience, même si Kojima se tourne vers d’autres défis.
  • La démarche de Kojima rappelle celle de Shigeru Miyamoto (Nintendo), mais avec une touche plus secrète : entre transmission posthume et création collective, l’avenir de ses œuvres reste incertain.

L’Adieu d’un Visionnaire ? Quand *Death Stranding 3* Devient un Objet Mystérieux

Imaginez un réalisateur comme David Lynch annonçant qu’il a écrit le scénario d’un troisième *Twin Peaks*… mais qu’il ne le tournera jamais. C’est exactement le vertige que provoque la révélation de Hideo Kojima à propos de *Death Stranding 3*. Lors d’un entretien à Riyad, le créateur a confirmé l’existence d’un concept abouti pour une troisième itération, avant d’ajouter, laconique : **"Je ne le réaliserai pas."** Une phrase qui résonne comme un coup de tonnerre dans l’industrie, tant Kojima incarne l’auteur incontesté de ses univers.

Pourtant, les signes avant-coureurs étaient là. Dès la sortie de *Death Stranding 2: On the Beach* en 2023, Kojima avait insisté sur le fait que ce deuxième opus clôturait un cycle narratif. Une affirmation qui avait déçu certains fans, habitués à ses récits labyrinthiques où chaque réponse engendre dix nouvelles questions. Mais voici que le mystère s’épaissit : si *DS2* est bien une fin, pourquoi avoir imaginé une suite ? Et surtout, pourquoi la confier à d’autres ?


La réponse tient peut-être dans une clé USB, remise en mai 2023 à un assistant de confiance. Kojima l’a décrite comme un **"testament créatif"**, contenant des scénarios inachevés, des croquis de personnages, et même des mécaniques de gameplay expérimentales. Une démarche qui évoque les carnets de Léonard de Vinci, ou plus proche de nous, les archives secrètes de Stanley Kubrick. Mais là où Kubrick laissait ses projets inaboutis dormir dans des coffres, Kojima semble vouloir transmettre le flambeau — à condition que quelqu’un ose le saisir.

**"Peut-être qu’un jour, quelqu’un d’autre donnera vie à *DS3*…"**, a-t-il murmuré. Une phrase qui en dit long sur sa vision de la création. Contrairement à un Shigeru Miyamoto, qui forme méthodiquement ses équipes chez Nintendo (comme avec *The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom*), Kojima préfère une approche plus poétique, presque mystique. Comme s’il attendait que son studio, Kojima Productions, devienne un laboratoire où ses idées pourraient muter, s’adapter, voire se réinventer sans lui.

"C’est un peu comme si Kojima nous disait : ‘Voilà les plans de ma cathédrale, mais je ne serai pas là pour la construire. À vous de décider si elle sera gothique… ou en béton armé.’", commente Julien Chièze, journaliste spécialisé dans le jeu vidéo narratif. Une métaphore qui colle à l’homme, obsédé par les structures invisibles (les "strands" du jeu) et les héritages fragiles.

Derrière le Rideau : Comment Kojima Prépare (ou Pas) sa Succession

La question de la relève hante Kojima depuis des années. En 2015, son éviction brutale de Konami — après près de trois décennies à la tête de la série *Metal Gear* — a marqué un tournant. Depuis, il a fondé Kojima Productions en 2015, non comme un simple studio, mais comme un atelier d’art total, où jeu vidéo, cinéma et musique se mêlent. Pourtant, malgré des collaborations avec des géants comme Norman Reedus ou le compositeur Ludvig Forssell, une ombre plane : et après Kojima ?

Ses déclarations récentes dessinent une stratégie en trois actes :

  1. La transmission cryptée : La fameuse clé USB, remise en mai 2023, contiendrait selon les rumeurs des documents datés de 2020, soit peu après la sortie du premier *Death Stranding*. Parmi eux, un scénario intitulé *"The Fragile Theory"*, explorant les conséquences de la "mort des morts" (un thème central de *DS2*).
  2. La formation par l’exemple : Contrairement à Miyamoto, Kojima n’a jamais officiellement désigné de "successeur". Pourtant, des noms circulent, comme celui de Kenichiro Imaizumi, directeur technique de *Death Stranding*, ou Chie Yamagishi, scénariste clé de la série.
  3. L’ouverture vers d’autres médias : L’adaptation cinématographique chez A24 pourrait servir de test grandeur nature pour une création sans Kojima aux commandes. Si le film réussit, pourquoi pas un jeu ?

Mais voici le paradoxe : Kojima, connu pour son perfectionnisme maniaque (il a retravaillé les dialogues de *Metal Gear Solid 3* jusqu’à la dernière minute), semble maintenant accepter l’idée d’un travail inachevé. **"C’est comme si Picasso avait laissé une toile blanche en disant : ‘Terminez-la vous-mêmes.’"**, compare Éloïse Bouton, critique jeu vidéo pour *Libération*.


Le risque ? Que *Death Stranding 3*, s’il voit le jour, perde cette signature unique qui fait la marque de Kojima : ses silences lourds de sens, ses cutscenes interminables, ses thèmes obsessionnels (la solitude, les liens invisibles, la renaissance). **"Sans lui, *Death Stranding* pourrait devenir un simple jeu de livraison futuriste"**, craint un fan sur Reddit. À l’inverse, d’autres y voient une opportunité : et si libérer l’univers de son créateur permettait enfin d’explorer des pistes abandonnées, comme le multijoueur asymétrique évoqué dans les premiers concepts ?

Entre Jeux et Cinéma : Kojima, l’Homme qui Voulait Tout Conquérir

Si *Death Stranding 3* reste en suspens, Hideo Kojima n’a pas pour autant rangé ses crayons. Bien au contraire : son studio travaille actuellement sur deux projets majeurs, qui pourraient redéfinir son héritage.

OD, annoncé en 2022, est un jeu d’horreur développé en partenariat avec Xbox Game Studios. Peu de détails ont filtré, si ce n’est qu’il exploiterait le cloud gaming pour créer une expérience "sans limites techniques". Les rumeurs évoquent un univers inspiré de *P.T.* (la démo annulée de *Silent Hills*), avec une mécanique de "terreur partagée" où les joueurs laisseraient des traces de leur passage. Un concept qui rappelle étrangement les "strands" de *Death Stranding*… mais en version cauchemardesque.

À l’opposé, Physint (nom de code) serait un retour aux sources. Développé avec Sony, ce projet est décrit comme un "successeur spirituel de *Metal Gear*", bien que Kojima évite soigneusement le terme. Les thèmes ? La "reconnexion biologique", la manipulation génétique, et une narration non linéaire où les choix du joueur auraient un impact radical sur l’histoire. **"Imaginez *Death Stranding* meets *BioShock*, avec une touche de *Twin Peaks*"**, résume un insider sous couvert d’anonymat.


Mais la surprise vient du 7e art. En 2023, Kojima a confirmé qu’une adaptation cinématographique de *Death Stranding* était en développement chez A24, le studio derrière *Hereditary* et *Everything Everywhere All at Once*. Un choix audacieux : A24 est connu pour ses films d’auteur, expérimentaux, loin des blockbusters hollywoodiens traditionnels. **"Ce ne sera pas une transposition, mais une réinterprétation"**, aurait confié une source proche du projet.

Un défi de taille, quand on sait que les adaptations de jeux vidéo peinent souvent à convaincre. *Assassin’s Creed* (2016) a été un échec critique, *Warcraft* (2016) un semi-succès commercial, et *Sonic* a dû se réinventer en film familial pour survivre. Pourtant, *Death Stranding* a un atout majeur : son univers déjà cinématographique, avec des acteurs comme Norman Reedus, Léa Seydoux, ou Mads Mikkelsen. **"Si quelqu’un peut réussir, c’est A24"**, estime Thomas Sotinel, critique cinéma au *Monde*. **"Ils ont l’audace de prendre des risques, et c’est exactement ce qu’il faut pour adapter Kojima."**

Entre temps, les ventes de *Death Stranding 2* (1,2 million de précommandes selon les estimations) prouvent que la franchise a encore un public fidèle. Même sans Kojima aux commandes, l’univers des porteurs, des BB (bébés en cuve), et des pluages continue de fasciner. Preuve que parfois, les mondes survivent à leurs créateurs.

Et Si *Death Stranding 3* N’était Pas un Jeu… Mais Une Œuvre Collective ?

La véritable révolution pourrait venir d’ailleurs. En confiant son "testament" à son équipe, Kojima ouvre la porte à une création collaborative, où *Death Stranding 3* ne serait plus l’œuvre d’un seul homme, mais le fruit d’un studio entier. Une idée qui fait écho à des initiatives comme *The Art of Rally* (2020), où des dizaines d’artistes ont contribué à façonner le jeu, ou *Disco Elysium* (2019), écrit à plusieurs mains.

**"Kojima pourrait devenir le premier ‘auteur’ du jeu vidéo à accepter de ne plus être seul maître à bord"**, analyse Célia Panzani, sociologue des médias. **"C’est une remise en question totale du modèle du ‘game director’ tout-puissant."** Reste à savoir si les joueurs suivront. Après tout, c’est bien l’obsession du détail de Kojima qui a forgé l’identité de *Death Stranding* : ses paysages désolés, ses monologues philosophiques, ses mécaniques de gameplay à contre-courant (qui osent encore aujourd’hui faire d’un jeu de livraison une épopée métaphysique ?).

Certains fans, comme @StrandGeek sur Twitter, y voient une trahison : *"Sans Kojima, DS3 ne sera qu’une coquille vide."* D’autres, plus optimistes, imaginent déjà des pistes inexplorées :

  • Un multijoueur asymétrique où les joueurs incarneraient à la fois des porteurs et des entités hostiles (les "catchers").
  • Une exploration des origines des BB, ces bébés en cuve qui lient les vivants et les morts.
  • Un système de "strands" dynamique, où les connexions entre joueurs évolueraient en temps réel, comme dans *Destiny* mais avec une dimension narrative.

Kojima lui-même semble jouer avec cette ambiguïté. Lors d’une conférence en 2023, il a glissé : **"Parfois, les meilleures idées naissent quand on lâche prise."** Une phrase qui, venant de l’homme qui a passé cinq ans à peaufiner les animations de marche de *Metal Gear Solid 3*, sonne comme une provocation. Ou peut-être comme une libération.

Et si le vrai *Death Stranding 3* n’était pas un jeu, mais une question : peuvent-ils continuer sans moi ?

La révélation d’un *Death Stranding 3* potentiel, mais orphelin de son créateur, ouvre une ère de possibilités aussi excitantes qu’incertaines. Kojima, en confiant son héritage à une clé USB et à une équipe en devenir, bouscule les codes d’une industrie où les franchises survivent rarement à leurs pères fondateurs sans perdre leur âme. Pourtant, entre les projets OD et Physint, l’adaptation cinématographique chez A24, et les ventes solides de *Death Stranding 2*, une chose est sûre : l’univers des strands n’a pas fini de nous hanter. Reste une question, lancinante : et si la plus grande création de Kojima n’était pas un jeu, mais la manière dont il choisit de disparaître ?
L'Avis de la rédaction
Par Nakmen
Kojima qui lâche *DS3* comme un père abandonne son gosse en pleine crise existentielle... *"Tiens, voici les clés de ma folie, débrouillez-vous !"* 😂 Entre le génie qui s’ennuie et le studio qui va devoir gérer un héritage plus lourd qu’un colis de Sam Porter, **il y a fort à parier** que le résultat sera soit un chef-d’œuvre soit un *Walking Simulator* avec des bébés en cuve. *"C’est pas un bug, c’est une feature !"* (© tout développeur en 2024).

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Nakmen