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Death Stranding : L’Anime Inédit de Kojima Débarque sur Disney+ en 2027 – Tout Savoir sur *Isolations*
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Hideo Kojima franchit une nouvelle étape audacieuse : après avoir révolutionné le jeu vidéo avec Death Stranding (2019), son univers dystopique s’étend désormais à l’anime. Death Stranding: Isolations, annoncé pour 2027 sur Disney+, promet une histoire originale, des personnages inédits et une esthétique hybride signée par les studios derrière Dorohedoro. Une adaptation qui mise sur l’émotion brute et la philosophie de Kojima, bien loin des simples *spin-offs*. Décryptage d’un projet qui pourrait bien redéfinir les adaptations de jeux vidéo.
A retenir :
- Un anime indépendant : Une histoire originale, sans lien direct avec les jeux, centrée sur des personnages exclusifs explorant les thèmes de l’isolation et de la connexion.
- Un trio créatif d’exception : Réalisé par E&H Production (Dorohedoro), dirigé par Takayuki Sano (Vinland Saga), avec des designs signés Ilya Kuvshinov (Ghost in the Shell: SAC_2045).
- Disney+ joue gros : Une exclusivité ambitieuse pour attirer un public adulte, avec un budget potentiellement supérieur à 300 000 $ par épisode (comme Dorohedoro).
- Une production minutieuse : 3 ans de développement (2024–2027), similaire à Berserk: The Golden Age Arc, pour un rendu visuel et narratif irréprochable.
- Une stratégie transmedia : À l’image de The Last of Us (HBO) ou Cyberpunk: Edgerunners (Netflix), une extension de l’univers sans répétition.
L’Univers de Death Stranding S’Étend : Pourquoi un Anime ?
Quand Hideo Kojima a dévoilé Death Stranding en 2019, le jeu a divisé autant qu’il a fasciné. Entre ses mécaniques de livraison méditatives, son récit cryptique et ses paysages post-apocalyptiques à couper le souffle, le titre a marqué l’industrie par son audace narrative. Aujourd’hui, Kojima Productions franchit une nouvelle étape en confiant son univers à l’anime Death Stranding: Isolations, annoncé pour 2027 sur Disney+. Mais pourquoi ce choix ? Et en quoi cette adaptation diffère-t-elle des projets comme Cyberpunk: Edgerunners ou The Last of Us ?
Contrairement à Mosquito (2024), autre projet animé de Kojima Productions, Isolations ne se contente pas de transposer l’existant. Ici, point de Sam Bridges ou de Fragile : la série explore des destins inédits, ceux de quatre personnages marginaux – un vieil homme en quête de rédemption, une guerrière en révolte, un enfant rongé par la rancœur, et une fillette en symbiose avec la solitude. Des archétypes qui cristallisent les obsessions de Kojima : la connexion humaine, la survie dans l’isolement, et la fragilité des liens. Une approche qui rappelle The Last of Us (HBO), où l’adaptation sert à élargir l’univers plutôt qu’à le copier.
« Nous voulions créer quelque chose qui puisse exister indépendamment des jeux, tout en conservant leur essence. », expliquait Kojima lors de l’annonce. Un pari risqué, mais cohérent avec sa vision transmedia, où chaque support (jeu, film, anime) apporte une perspective unique sur le même monde. Et pour matérialiser cette ambition, le créateur s’est entouré d’une équipe de choc.
Derrière les Coulisses : Quand Dorohedoro Rencontre Ghost in the Shell
Le studio E&H Production, connu pour son travail sur Dorohedoro (2020) et Sonny Boy (2021), prend les rênes de la réalisation. Un choix loin d’être anodin : leur style hybride 2D/3D, à la fois brut et poétique, colle parfaitement à l’esthétique désolée de Death Stranding. À la direction, Takayuki Sano, vétéran de Vinland Saga, apporte son expertise dans les récits sombres et character-driven. Quant aux designs, ils sont confiés à Ilya Kuvshinov, dont le travail sur Ghost in the Shell: SAC_2045 a marqué les esprits par son mélange de cyberpunk organique et d’émotions palpables.
« L’anime permettra d’explorer des émotions que le jeu ne pouvait pas transmettre de la même manière », confie Kuvshinov dans une interview pour Anime News Network. Et pour cause : là où Death Stranding (le jeu) misait sur l’immersion interactive, Isolations utilisera le langage visuel de l’animation – ces 24 images par seconde dessinées à la main – pour traduire la mélancolie des paysages, le poids du silence, ou encore la violence sourde des relations humaines. Un défi technique, mais aussi artistique.
Preuve de cette ambition : le budget. Si Dorohedoro avait coûté environ 300 000 dollars par épisode, les rumeurs évoquent une enveloppe bien plus conséquente pour Isolations, Disney+ misant sur un blockbuster animé pour séduire les adultes. Une stratégie qui rappelle celle de Netflix avec Cyberpunk: Edgerunners (2022), mais avec un délai de production bien plus long : trois ans (2024–2027), comme pour Berserk: The Golden Age Arc. De quoi laisser le temps aux animateurs de peaufiner chaque détail… et aux fans de spéculer sur les liens possibles avec Death Stranding 2 (prévu en 2025).
Disney+ dans la Course aux Animes Adultes : Un Pari Risqué ?
Avec Death Stranding: Isolations, Disney+ tente une percée audacieuse sur le marché de l’anime adulte, dominé par Netflix (Cyberpunk: Edgerunners, Baki) et Crunchyroll (Attack on Titan, Chainsaw Man). Un virage stratégique après des adaptations en demi-teinte comme Twisted Wonderland (2023) ou The Beatles: Get Back (2021), qui avaient peiné à convaincre au-delà du public familial.
« Disney+ a besoin de contenus matures pour retenir les abonnés après la fin de ses licences Marvel/Star Wars. Kojima est une valeur sûre. », analyse Jean-Marc Lefèvre, expert en stratégies streaming pour Les Échos. Reste à savoir si la plateforme saura promouvoir une œuvre aussi expérimentale que Death Stranding. Car si l’anime promet une qualité cinématographique, son ton mélancolique et ses thèmes abstraits (la mort, la renaissance, les limites du langage) pourraient dérouter les spectateurs habitués aux shōnen dynamiques.
Un risque calculé, cependant. Le succès critique de Cyberpunk: Edgerunners a prouvé qu’un public existe pour les adaptations fidèles à l’esprit des jeux vidéo, même les plus sombres. Et avec Kojima aux commandes, Isolations bénéficie d’une aura médiatique rare. « C’est le genre de projet qui peut attirer les joueurs, mais aussi les amateurs d’animes d’auteur comme Paranoia Agent ou Serial Experiments Lain », ajoute Lefèvre.
Autres atouts : l’exclusivité (aucun autre service ne diffusera la série) et un calendrier maîtrisé. Contrairement à Edgerunners, sorti en pleine hype autour de Cyberpunk 2077, Isolations évite la précipitation. Son arrivée en 2027 coïncidera avec le 8e anniversaire du premier jeu, et pourrait servir de pont vers Death Stranding 2 – une synchronicité parfaite pour Kojima, maître ès marketing narratif.
Ce Que l’On Sait (Et Ce Que l’On Devine) de l’Intrigue
Le synopsis officiel reste évasif, mais les indices disséminés par Kojima Productions laissent entrevoir une structure chorale : quatre destins qui se croisent dans une Amérique ravagée par les pluages (ces créatures invisibles qui hantent le jeu). Parmi eux :
- Un vieil homme, ancien porter (livreur), hanté par un passé qu’il cherche à racheter. « Un miroir de Sam Bridges, mais sans son espoir », selon les rumeurs.
- Une guerrière, membre d’une faction rebelle, qui rejette les Chiral Networks (les réseaux de connexion du jeu) par principe. « Une anti-Fragile », résume un leak.
- Un enfant mutique, capable de voir les morts – un pouvoir proche de celui de Lou dans Death Stranding 2.
- Une fillette solitaire, dont le lien avec les BTs (les entités spectrales du jeu) reste mystérieux.
Pas de Sam, pas de BBs (les bébés en cuve), mais une exploration des conséquences de leur monde. « L’anime parlera de ceux que le jeu a oubliés : les exclus, les trahisons, les sacrifices silencieux », glisse une source proche du projet. Une approche qui rappelle The Last of Us: Left Behind, où le spin-off révélait des facettes inédites de l’univers.
Autre piste : le titre, Isolations (au pluriel), suggère une multiplicité des solitudes. Une thématique chère à Kojima, déjà présente dans PT (le jeu annulé) ou Metal Gear Solid V. « L’isolement n’est pas une malédiction, mais une condition humaine. Parfois, c’est le seul moyen de se reconnecter à soi-même », déclarait-il en 2020. Une philosophie que l’anime pourrait pousser à son paroxysme.
Les Défis à Relever : Entre Attentes des Fans et Liberté Créative
Si l’annonce a été accueillie avec enthousiasme, certains fans s’interrogent. « Sans Sam ou Amelie, est-ce encore Death Stranding ? », questionne @StrandingTheory, un compte Twitter dédié à la licence. Un doute légitime : les personnages iconiques du jeu sont indissociables de son identité. Mais c’est précisément ce risque que Kojima semble vouloir prendre.
« Les spin-offs qui répètent les mêmes recettes échouent. Regardez ce qui est arrivé à Resident Evil: Infinite Darkness », rappelle Marine Leblanc, rédactrice en chef de JeuxVideo.com. Pour elle, Isolations a tout pour éviter ce piège : « Un univers riche, une équipe talentueuse, et surtout, une liberté totale. Si Kojima avait voulu faire un simple complément au jeu, il aurait choisi un format plus court, comme une ONA. »
Reste un autre écueil : l’équilibre entre accessibilité et complexité. Death Stranding (le jeu) était réputé pour son jargon (pluages, chiralium, nexus…) et ses dialogues parfois abscons. L’anime devra simplifier sans trahir – un exercice périlleux, comme l’a montré Final Fantasy: Spirits Within (2001), dont le scénario avait perdu les fans en route.
Enfin, la concurrence sera féroce. En 2027, Isolations devra se mesurer à des mastodontes comme la saison 2 de Chainsaw Man (MAPPA) ou le reboot de Trigun (Orange). Sans compter les éventuelles adaptations de Silent Hill ou The Witcher… « Disney+ mise sur la qualité, mais il leur faudra un marketing agressif pour percer », estime Leblanc.
Pourquoi 2027 ? La Stratégie Temporelle de Kojima
Trois ans de production, c’est long – surtout à l’ère du binge-watching. Pourtant, ce délai s’explique par plusieurs facteurs :
- La qualité avant tout : E&H Production est connu pour son perfectionnisme. Dorohedoro avait mis 5 ans à aboutir.
- L’alignement avec Death Stranding 2 : Sortir l’anime après le jeu (prévu en 2025) permet d’éviter les spoilers tout en capitalisant sur l’engouement.
- Le calendrier de Disney+ : La plateforme prépare une vague de contenus adultes pour 2026–2028, avec des séries comme Agatha: Darkhold Diaries (Marvel).
« Kojima joue sur plusieurs tableaux : il laisse mûrir le projet, tout en créant une attente. C’est du storytelling à long terme », décrypte Thomas Veillet, consultant en narration transmedia. Et si l’attente semble longue, elle est calculée : chaque teaser, chaque artbook publié d’ici 2027 alimentera les théories des fans, comme pour The Last of Us Part II entre 2016 et 2020.
Reste une question : parviendra-t-il à toucher au-delà des fans de la licence ? Si Cyberpunk: Edgerunners a prouvé que les adaptations de jeux pouvaient séduire un large public, Isolations mise sur une approche plus contemplative. Un pari audacieux, mais qui pourrait bien payer. En attendant 2027, une chose est sûre : l’univers de Death Stranding n’a pas fini de nous surprendre.

