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Dragon’s Dogma 2 : 4 millions de ventes, mais un avenir suspendu aux DLC
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Un succès commercial contrasté par l’attente des joueurs
Dragon’s Dogma 2 a franchi la barre des 4 millions de ventes en 2024, un score honorable pour un titre aussi ambitieux que controversé. Pourtant, malgré ce succès commercial, le jeu peine à convaincre pleinement : les critiques restent « mixtes » sur Steam, et l’absence d’annonces sur des DLC ou une extension laisse les fans sur leur faim. Entre un héritage artistique en suspens après le départ de Hideaki Itsuno et une communauté qui réclame un contenu aussi marquant que Dark Arisen, l’avenir de la licence semble plus incertain que jamais.
A retenir :
- 4 millions de ventes pour Dragon’s Dogma 2, malgré des critiques toujours « mixtes » sur Steam un an après sa sortie.
- Le départ de Hideaki Itsuno (30 ans chez Capcom) soulève des questions sur la direction artistique future de la franchise.
- Les joueurs espèrent une extension à la hauteur de Dark Arisen (donjon Bitterblack Isle, nouveaux ennemis), qui avait sauvé le premier opus en 2013.
- Capcom, occupé par Resident Evil Requiem et Pragmata, n’a fait aucune annonce sur un éventuel DLC, laissant la communauté dans l’expectative.
- Un public fidèle mais exigeant : malgré ses défauts techniques, le jeu a su créer une base de fans prêts à investir dans du contenu additionnel.
- Le succès commercial (4M) prouve la viabilité de la licence, mais son avenir dépendra des choix stratégiques de Capcom.
Un bilan commercial solide, mais un accueil toujours divisé
Dragon’s Dogma 2, sorti en mars 2024, a dépassé les 4 millions d’exemplaires vendus, selon les derniers chiffres communiqués par Capcom. Un résultat qui, sur le papier, pourrait sembler réjouissant. Pourtant, ce chiffre contraste fortement avec la réception du jeu : sur Steam, les avis restent « mixtes » plus d’un an après sa sortie, un signe que le titre n’a pas su convaincre l’ensemble des joueurs. Les critiques pointent du doigt des problèmes techniques persistants (performances inégales, bugs graphiques), une narration parfois confuse, et un manque de finition dans certains aspects du gameplay.
Pourtant, malgré ces défauts, Dragon’s Dogma 2 a su se forger une communauté passionnée, prête à pardonner ses imperfections en échange d’une expérience unique. Le jeu mise sur une liberté rare dans les RPG modernes, avec un système de grappling innovant, un monde ouvert dynamique et des combats épiques contre des créatures colossales. C’est cette audace qui a séduit un public niche, avide de contenu supplémentaire pour approfondir l’aventure.
Mais voici le paradoxe : si les ventes sont au rendez-vous, l’avenir du jeu semble en stand-by. Contrairement à des titres comme Elden Ring ou The Witcher 3, qui ont bénéficié de mises à jour régulières et d’extensions majeures, Dragon’s Dogma 2 n’a reçu aucune annonce officielle concernant un DLC ou une extension. Une situation d’autant plus surprenante que son prédécesseur, Dragon’s Dogma: Dark Arisen, avait été sauvé en 2013 par une extension monumentale, Bitterblack Isle, qui avait ajouté un donjon inédit, de nouveaux ennemis et un niveau de difficulté bien plus relevé.
L’ombre de Itsuno : un héritage artistique en question
Le départ de Hideaki Itsuno, directeur historique de la série Dragon’s Dogma et figure emblématique de Capcom (30 ans de maison), a marqué un tournant décisif pour la franchise. Itsuno était connu pour son approche audacieuse et son amour des défis techniques, deux éléments qui ont façonné l’identité du premier Dragon’s Dogma. Son absence laisse donc planer un doute : qui reprendra le flambeau ?
Certains noms circulent, comme celui de Kento Kinoshita, qui avait travaillé sur Dark Arisen et connaît bien l’univers. Mais pour l’instant, Capcom reste muet. Cette incertitude artistique inquiète les fans, qui craignent que la franchise ne perde son âme – ce mélange unique de fantasy sombre, de combats tactiques et de narration ambitieuse qui avait séduit en 2012.
Pourtant, il y a de l’espoir. Dark Arisen avait prouvé qu’une extension bien pensée pouvait transformer un jeu. En ajoutant le donjon Bitterblack Isle (considéré comme l’un des meilleurs contenus post-lancement de l’histoire des RPG), de nouveaux ennemis (comme le redoutable Daimon), et un système de loot revisité, Capcom avait redonné un second souffle au premier opus. Aujourd’hui, les joueurs attendent la même ambition : une extension qui ne se contente pas d’ajouter du contenu, mais qui réinvente certains aspects du jeu, comme la gestion de l’IA des compagnons ou la variété des quêtes secondaires.
Une communauté en attente… mais jusqu’à quand ?
Malgré ses défauts, Dragon’s Dogma 2 a su créer une communauté engagée, prête à défendre bec et ongles les qualités du jeu. Sur les forums et les réseaux sociaux, les discussions vont bon train : certains joueurs modifient déjà le jeu pour corriger ses lacunes (comme le mod "Better Pawns", qui améliore l’IA des compagnons), tandis que d’autres théorisent sur ce que pourrait être un éventuel DLC.
Les attentes sont claires :
- Un donjon aussi ambitieux que Bitterblack Isle, avec des énigmes complexes et des boss mémorables.
- De nouveaux types d’ennemis, peut-être inspirés des créatures inédites de Dark Arisen (comme les Cursed Dragons).
- Des améliorations techniques : optimisation des performances, correction des bugs de collision, et pourquoi pas, un mode photo pour immortaliser les paysages grandioses du jeu.
- Du contenu narratif qui éclaire les zones d’ombre de l’histoire, comme le destin du Dragon ou les origines des Beastmen.
Pourtant, Capcom semble avoir d’autres priorités. L’éditeur japonais est actuellement concentré sur Resident Evil Requiem (un projet mystérieux lié à la saga Resident Evil) et Pragmata, son ambitieux jeu de science-fiction développé en collaboration avec Hideki Kamiya (créateur de Bayonetta). Dans ce contexte, Dragon’s Dogma 2 risque de passer au second plan, à moins que les ventes ne continuent de progresser et ne forcent Capcom à réévaluer sa stratégie.
Un élément pourrait jouer en faveur des fans : le modèle économique de Capcom. L’éditeur a l’habitude de maximiser ses franchises (voir les multiples rééditions de Resident Evil 4 ou les DLC de Monster Hunter). Avec 4 millions de copies vendues, Dragon’s Dogma 2 a prouvé qu’il y avait un marché. Reste à savoir si Capcom choisira de capitaliser sur ce succès en proposant une extension payante, ou s’il préférera se concentrer sur de nouveaux projets.
Le casse-tête des DLC : entre attentes des fans et réalité économique
Le problème, c’est que les DLC de qualité coûtent cher. Développer un contenu aussi ambitieux que Bitterblack Isle demande des mois de travail, une équipe dédiée, et un budget conséquent. Or, Capcom est connu pour être un éditeur prudent : il ne lancera un tel projet que s’il est sûr du retour sur investissement.
Plusieurs scénarios sont possibles :
- Un DLC majeur (style Dark Arisen), vendu entre 20 et 30€, avec un donjon inédit, de nouveaux ennemis et des améliorations techniques. Risque : si le contenu déçoit, la communauté pourrait se braquer.
- Plusieurs petits DLC (armures, quêtes secondaires, cosmétiques), moins chers mais aussi moins ambitieux. Risque : les fans pourraient voir cela comme une opération commerciale et non comme un vrai engagement envers la licence.
- Aucun DLC, mais des mises à jour gratuites pour corriger les bugs et améliorer l’expérience. Risque : la communauté pourrait se lasser et passer à autre chose.
Pour l’instant, le silence de Capcom est assourdissant. Pourtant, l’histoire a montré que les jeux Dragon’s Dogma ont besoin de temps pour trouver leur public. Le premier opus, sorti en 2012, avait mis plusieurs années à devenir culte, grâce à Dark Arisen et au bouche-à-oreille. Dragon’s Dogma 2 pourrait suivre le même chemin… à condition que Capcom lui donne une seconde chance.
Et si le vrai DLC, c’était la communauté ?
En attendant une éventuelle annonce officielle, les joueurs ne restent pas les bras croisés. Des mods voient le jour pour améliorer l’expérience (meilleure IA, graphismes retravaillés, nouveaux équipements), tandis que des créateurs de contenu sur YouTube et Twitch continuent de faire découvrir le jeu à de nouveaux publics.
Certains vont même plus loin : sur des forums comme Reddit ou ResetEra, des fans imaginent ce à quoi pourrait ressembler un DLC idéal. Entre les théories sur un retour de Grigori (le dragon du premier jeu) et les spéculations sur un nouveau système de classe, la créativité des joueurs prouve une chose : l’univers de Dragon’s Dogma a encore beaucoup à offrir.
Reste une question : Capcom écoutera-t-il ? L’éditeur a déjà prouvé par le passé qu’il savait rebondir sur les attentes des fans (voir le succès de Monster Hunter: World après des années de jeux de niche). Mais cette fois, le défi est de taille : il ne s’agit pas seulement d’ajouter du contenu, mais de redonner confiance à une communauté qui a déjà attendu 12 ans pour une suite.
Avec 4 millions de ventes et une communauté aussi passionnée qu’exigeante, Dragon’s Dogma 2 a toutes les cartes en main pour devenir un classique du RPG. Pourtant, son avenir reste suspendu à une décision de Capcom : celle d’investir dans un DLC ambitieux, capable de corriger ses défauts tout en approfondissant son univers. Entre l’héritage de Hideaki Itsuno, les attentes des joueurs et les impératifs économiques, la balance est fragile. Une chose est sûre : si Capcom choisit de laisser tomber la licence maintenant, ce ne sera pas par manque d’intérêt, mais par manque de vision. Et dans un paysage vidéo-ludique où les suites et les extensions sont monnaie courante, ce serait dommage de gâcher un tel potentiel.

