Endless Legend 2 : L’Éveil de Saiadha – Early Access et PC Game Pass dès le 22 septembre

Saiadha : Quand les marées deviennent une arme de guerre

Imaginez un monde où chaque vague pourrait être votre dernière opportunité… ou votre pire cauchemar. *Endless Legend 2* nous transporte sur Saiadha, une planète-océan où les marées ne sont pas un simple décor, mais une force divine emprisonnée, capable de tout engloutir. Le studio français Amplitude (*Humankind*, *Dune: Spice Wars*) y signe un retour aux sources du 4X stratégique, tout en y injectant une dimension mythologique oppressante. Le trailer, où une voix murmure *"L’un d’entre vous me libérera"*, pose une question vertigineuse : et si les joueurs n’étaient que des pions dans un jeu bien plus grand qu’eux ?

Contrairement à *Auriga* (la planète du premier *Endless Legend*), où les biomes terrestres offraient une stabilité relative, Saiadha est un écosystème en perpétuel mouvement. Les *tidefalls* – des raz-de-marée cataclysmiques – peuvent submerger des cités entières, créer des passages stratégiques inédits ou révéler des ressources enfouies en un seul tour. Une mécanique qui rappelle les inondations de *Civilization VI*, mais avec une échelle et une imprévisibilité bien supérieures. Comme l’explique Romain de Waubert, game director chez Amplitude : *"Les tidefalls ne sont pas un simple événement aléatoire. Elles sont le pouls de Saiadha, une entité à part entière qui challenge les joueurs à chaque décision."*

Cette dynamique oblige à repenser sa stratégie en temps réel. Une ville côtière prospère peut se retrouver isolée en quelques tours, tandis qu’une route commerciale engloutie peut ouvrir la voie à une invasion surprise. Une tension permanente qui évoque les tempêtes de sable de *Dune: Spice Wars*, mais avec une dimension tactique bien plus profonde. Les joueurs devront ainsi anticiper les cycles des marées, construire des infrastructures adaptées (digues, ports flottants) et négocier avec des factions mineures pour survivre. Un défi de taille, même pour les vétérans du genre.

Quatre factions, quatre façons de dominer (ou de périr)

Dès le 22 septembre, date de l’early access, les joueurs pourront incarner quatre factions radicalement différentes, chacune avec son style de jeu unique et son design visuel distinctif. Parmi elles, les Necrophages – déjà révélés lors de la démo d’août – se distinguent par leur mécanique de contamination organique. Leurs unités peuvent "infecter" les adversaires, transformant leurs troupes en zombies monstrueux sous leur contrôle. Une approche qui n’est pas sans rappeler les *Tyranides* de *Warhammer 40K*, mais avec une touche lovecraftienne bien plus glaçante.

Les trois autres factions, encore partiellement mystérieuses, promettent des gameplays tout aussi asymétriques :

• Les Maréens : Maîtres des *tidefalls*, ils peuvent manipuler les marées pour noyer leurs ennemis ou protéger leurs territoires.
• Les Technophiles : Une civilisation avancée capable de construire des machines de guerre autonomes et de pirater les technologies adverses.
• Les Cultistes de l’Abysse : Adeptes d’un culte obscur, ils puisent leur pouvoir dans les entités divines emprisonnées, au risque de déclencher des cataclysmes incontrôlables.

Avec un prix fixé à 44,99€ en early access (et une réduction de 10% la première semaine), *Endless Legend 2* se positionne comme une alternative ambitieuse aux géants du genre. Son arrivée day one sur Xbox PC Game Pass (via EA Play) pourrait bien lui offrir une visibilité immédiate, surtout face à des concurrents comme *Civilization VII* (attendu en 2025) ou *Stellaris*. Mais attention : comme le souligne Julien Morel, journaliste chez *Canard PC*, *"Le vrai défi d’Amplitude sera de convaincre les joueurs que Saiadha vaut le détour, surtout avec des mécaniques aussi exigeantes que les tidefalls."*

Des innovations qui pourraient redéfinir le 4X

Si *Endless Legend 2* reprend les quatre piliers du 4X (**eX**plorer, **eX**pander, **eX**ploiter, **eX**terminer), Amplitude y intègre des mécaniques inédites qui pourraient bien faire école. Parmi elles :

• Les tidefalls : Bien plus qu’un simple événement aléatoire, ces marées agissent comme un 5ᵉ joueur, modifiant la carte et forçant une adaptation constante.
• L’asymétrie radicale : Chaque faction joue comme un jeu différent, avec des victoires alternatives (ex : les Cultistes peuvent gagner en libérant l’entité divine, au risque de détruire le monde).
• Les quêtes narratives : Des missions uniques influencent directement l’équilibre des pouvoirs, à l’instar des *Paradox Interactive* dans *Crusader Kings III*.
• 15 factions mineures (contre 12 dans le premier opus), chacune avec ses alliances, trahisons et mécaniques propres.

Techniquement, le jeu mise sur l’Unreal Engine 5 pour offrir des batailles plus fluides et des environnements ultra-détaillés. Une réponse directe aux critiques souvent adressées à *Stellaris* pour ses ralentissements en fin de partie. Comme l’explique un développeur d’Amplitude : *"On a travaillé sur une optimisation dynamique des calculs, pour éviter que les parties ne deviennent ingérables après 200 tours."*

Enfin, *Endless Legend 2* introduit un système de diplomatie avancée, où les alliances peuvent être scellées par des serments sacrés (liés aux entités divines) ou brisées par des trahisons spectaculaires. Une approche qui rappelle *Diplomacy* (le jeu de société), mais avec une couche mythologique bien plus immersive.

Derrière les flots : les coulisses d’un monde maudit

Peu de joueurs le savent, mais l’idée de Saiadha est née d’une session de brainstorming improvisée lors d’un voyage en Bretagne. *"On marchait sur la plage à marée basse, et Romain [de Waubert] a dit : ‘Et si la mer était vivante ?’"*, raconte un membre de l’équipe. De cette question est né tout l’univers de *Endless Legend 2* : une planète où l’eau n’est pas un simple élément, mais une conscience.

Les tidefalls ne sont pas qu’un outil de gameplay : elles sont le reflet d’une entité divine emprisonnée, mentionnée dans des textes anciens disséminés dans le jeu. Les joueurs pourront d’ailleurs découvrir des artefacts qui révèlent peu à peu son histoire… et les conséquences terrifiantes de sa libération. *"On a voulu créer un monde où chaque décision a un poids moral, pas juste stratégique"*, confie un narrateur du studio.

Même les Necrophages, souvent perçus comme des "méchants" classiques, ont une origine tragique : ils sont les descendants d’une civilisation qui a trop joué avec la contamination organique, jusqu’à en perdre son humanité. Une thématique qui rappelle *The Last of Us*, mais transposée dans un cadre fantastique et stratégique.

Un pari risqué, mais qui pourrait payer

*Endless Legend 2* prend un risque calculé : celui de complexifier un genre (le 4X) souvent critiqué pour sa courbe d’apprentissage abrupte. Pourtant, les retours de la démo d’août sont globalement positifs, avec des joueurs saluant la profondeur stratégique et l’ambiance unique de Saiadha. *"C’est le premier 4X où j’ai eu l’impression de jouer dans un monde vivant, pas juste sur une carte"*, commente un testeur sur Reddit.

Certains critiques, comme ceux de *PC Gamer*, soulignent cependant que les tidefalls pourraient frustrer les joueurs aimant les parties longues et stables. *"Si vous aimez construire un empire tranquillement, Saiadha va vous détester"*, écrit un journaliste. Une remarque qui montre bien la polarisation que le jeu pourrait créer : entre ceux qui adorent son chaos créatif et ceux qui lui préféreront la stabilité d’un *Civilization*.

Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : avec son mélange de stratégie, de mythologie et de dynamisme environnemental, *Endless Legend 2* a tout pour marquer l’histoire du 4X. Reste à voir si les joueurs oseront plonger dans ses abysses… ou s’ils préféreront rester sur la terre ferme.