Il y a 21 jours
Escape From Tarkov sur Steam : Pourquoi les joueurs devront-ils payer deux fois ?
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Un débarquement sur Steam qui divise : Escape From Tarkov impose un double achat à ses joueurs historiques, malgré des alternatives gratuites ailleurs dans l’industrie. Décryptage d’une décision technique aux conséquences financières, alors que le jeu arrive le 15 novembre avec des fonctionnalités Steam limitées.
A retenir :
- 15 novembre 2024 : Escape From Tarkov atterrit sur Steam, mais les joueurs existants devront racheter le jeu pour y accéder, sans réduction ni compensation.
- Une intégration minimaliste : pas de support pour le Steam Deck, le Steam Workshop, ni le partage familial, malgré les succès Steam et la liste d’amis.
- Aucune précommande ni téléchargement anticipé : le jeu sera disponible uniquement à partir de sa sortie officielle en version 1.0.
- Battlestate Games invoque des "contraintes techniques uniques", mais la communauté compare avec des migrations gratuites comme Dark and Darker ou Path of Exile 2.
- Des éditions à 50 $, 100 $, voire 250 $ : un investissement déjà critiqué, désormais doublé pour les vétérans.
Le 15 novembre 2024 marquera un tournant pour Escape From Tarkov, le FPS tactique qui a redéfini le genre des extraction shooters. Après des années en accès anticipé sur son launcher dédié, le jeu de Battlestate Games débarque enfin sur Steam. Mais cette transition, loin d’être une bonne nouvelle pour tous, s’accompagne d’une contrainte financière inédite : les joueurs déjà propriétaires du titre devront le racheter intégralement pour y accéder via la plateforme de Valve. Une décision qui soulève des questions, alors que des alternatives comme Dark and Darker ou Path of Exile 2 ont su proposer des migrations de comptes gratuites et transparentes.
Pourquoi un double achat ? La réponse floue de Battlestate Games
Contrairement aux pratiques du secteur, Battlestate Games n’a pas prévu de mécanisme de transfert pour les joueurs existants. Dans un communiqué officiel, le studio évoque des "contraintes techniques liées à l’intégration avec Steam", sans jamais préciser en quoi celles-ci justifient un nouvel achat à plein tarif. Pire : aucune réduction n’est envisagée pour les vétérans, même ceux ayant investi dans des éditions premium à 100 $ ou 250 $.
La procédure imposée est d’ailleurs particulièrement lourde :
1. Acheter une nouvelle édition du jeu sur Steam (à partir de 50 $).
2. Lier manuellement son compte Battlestate existant pour "récupérer" ses données.
3. Espérer que la synchronisation fonctionne sans perte de progression – un pari risqué, selon les retours des bêta-testeurs.
À titre de comparaison, Grinding Gear Games a permis aux joueurs de Path of Exile de migrer leurs comptes vers Steam sans frais, tout en conservant leurs inventaires et leurs achats. Même son de cloche pour Dark and Darker, où la transition s’est faite en un clic. Alors, pourquoi Escape From Tarkov fait-il bande à part ? Certains observateurs pointent du doigt une stratégie commerciale agressive, tandis que d’autres évoquent un manque de préparation technique. Une chose est sûre : la communauté, déjà habituée aux wipes réguliers (réinitialisations de progression) du jeu, voit cette décision comme une double peine.
"Un jeu AAA avec des fonctionnalités indie" : les limites de la version Steam
Au-delà du problème financier, c’est l’intégration même du jeu sur Steam qui déçoit. Malgré son statut de titre phare du catalogue PC, Escape From Tarkov ne tirera parti d’aucune des fonctionnalités avancées de la plateforme :
• Pas de compatibilité Steam Deck (alors que des jeux comme Call of Duty ou Elden Ring y sont jouables).
• Aucun support du Steam Workshop, empêchant les mods ou les créations communautaires.
• Partage familial interdit, une première pour un jeu de cette envergure.
Seuls les succès Steam et la liste d’amis seront disponibles – des concessions minimales pour un titre qui se veut ultra-compétitif et social. "C’est comme si on nous vendait une voiture de luxe sans climatisation ni GPS", résume Thomas "Shroud" Grin, streamer emblématique du jeu. Pire : aucune précommande ni téléchargement anticipé ne sera possible. Les joueurs devront attendre le 15 novembre à 19h (heure française) pour découvrir la version 1.0, annoncée comme la première itération "stable" du jeu après 7 ans de développement.
Version 1.0 : la fin d’un calvaire ou un nouveau départ ?
Paradoxalement, cette sortie sur Steam coïncide avec un moment charnière pour Escape From Tarkov : la version 1.0, tant attendue. Après des années de reports et de promesses, Battlestate Games affirme que ce patch marquera la "sortie officielle" du jeu, avec :
• Une campagne solo inédite (en plus du mode multijoueur).
• Un nouveau système de progression moins punitif.
• Des cartes retravaillées (comme Lighthouse et Streets of Tarkov).
• Une optimisation technique pour les configurations moyennes.
Pourtant, l’enthousiasme est tempéré par les derniers tests publics, où des bugs majeurs persistaient (désynchronisations, crashes, problèmes de hitbox). "Ils sortent une 1.0 alors que le jeu a encore des problèmes de 2018", critique Anthony "Lvndmark" Congi, joueur professionnel. Certains redoutent même que cette version ne soit qu’un "early access déguisé", avec des mises à jour payantes à venir – une crainte renforcée par l’absence de communication sur le modèle économique post-1.0.
Le paradoxe Tarkov : un jeu culte, mais un studio controversé
Derrière ce feuilleton technique se cache une réalité plus large : Battlestate Games a toujours entretenu un rapport complexe avec sa communauté. Entre :
• Des wipes brutaux (effaçant des mois de progression).
• Un système anti-triche inefficace (le jeu est réputé pour ses cheaters).
• Des promesses non tenues (comme le mode "Arena", annoncé en 2020 et toujours absent).
… le studio a accumulé les frustrations. Pourtant, Escape From Tarkov reste un phénomène unique, avec des pics à 200 000 joueurs simultanés et une influence majeure sur des titres comme DMZ (Call of Duty) ou Marauders.
Cette sortie Steam pourrait donc être un test décisif : le studio saura-t-il enfin stabiliser son jeu et réconcilier ses joueurs ? Ou cette transition chaotique ne fera-t-elle qu’alimenter la défiance ? Une chose est sûre : avec un double achat imposé et des fonctionnalités limitées, Battlestate Games prend un risque majeur. Comme le résume un joueur sur Reddit : "Ils nous demandent de payer pour bêta-tester leur 1.0. Et on va le faire… parce qu’on est accro."
Alternatives et réactions : que faire si vous êtes concerné ?
Face à cette situation, plusieurs options s’offrent aux joueurs :
• Attendre les retours sur la version 1.0 avant de racheter le jeu (les premiers streams et tests seront cruciaux).
• Profiter des soldes : bien que non annoncées, des réductions pourraient intervenir après le 15 novembre.
• Rester sur le launcher officiel (mais sans les avantages de Steam, comme les succès ou l’intégration sociale).
• Se tourner vers la concurrence : des jeux comme Hunt: Showdown ou The Cycle: Frontier offrent des expériences similaires, sans contrainte de double achat.
Du côté des influenceurs, les réactions sont partagées. DrLupo a annoncé qu’il "ne paierait pas deux fois", tandis que Pestily, figure historique de la communauté, appelle à "soutenir le studio malgré tout". Coté presse, PC Gamer parle d’une "décision incompréhensible", quand IGN souligne que "Tarkov reste un chef-d’œuvre malgré ses défauts".